Chapitre 5
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Deux mois plus tard...
5-
~~~ Jéremy Malékou ~~~
- Monsieur Malékou, comme je vous l’ai indiqué,
les progrès que fait que votre épouse sont trop infimes pour la laisser partir
maintenant, me fait le médecin en me parlant en anglais.
Je me passe une main sur le visage, souffle puis
lui dis :
- Que préconisez-vous, docteur ? Il y a deux
mois, vous me disiez déjà la même chose. Combien de temps lui faudra-t-il pour
recouvrer la parole ?
Il me regarde l’air sceptique et me dit :
- Sa motricité ne cause pas de souci. Vous verrez
que dans quelques semaines, elle se débarrassera elle-même de cette béquille
que nous lui imposons. Nous continuerons les massages et le renforcement
musculaire.
- Mais encore, docteur ! Parlez. On fait comment
pour qu’elle retrouve l’usage de la parole ? Elle sait à peine dire son nom ou
la date du jour.
Ce docteur, un Malgache installé à Cape Town
depuis une trentaine d’années, me regarde et me dit :
- Le psychologue et le psychomotricien continuent
leur travail. Je vous aurais conseillé de la ramener au Gabon pour qu’elle y
soit prise en charge...
- Et puis quoi encore ! lui dis-je en me levant
de mon fauteuil. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas quand je vous dis que le
système de santé au Gabon, c’est zéro ! Même les ministres, députés et Chef
d’État vont se faire soigner à l’étranger quand ils ont une rage de dents ou
une gastro-entérite.
Le médecin me lance un air sceptique et me répond
:
- N’exagérons rien, monsieur Malékou. Comme je le
disais, il lui faut un environnement familier pour s’épanouir. Il lui faut
retrouver de beaux souvenirs et l’envie de rire. Pas forcément au Gabon. Ça
peut-être n’importe où.
Je le regarde puis lui dis:
- Écoute, docteur. Parlez bien. Si je tiens à ce
que ma femme reste ici, c’est parce que les hôpitaux fonctionnent correctement.
Je ne vais surtout pas m’amuser à la ramener au Gabon. Je n’ai pas envie que
mes beaux-parents me fassent un procès en disant que je veux que leur fille
devienne un légume.
- Dans ce cas, réfléchissons ensemble. Je veux
que vous compreniez que votre épouse a besoin d’être entourée des personnes
qu’elle aime. Revoir ses enfants lui fera le plus grand bien. Elle en est
séparée depuis trop longtemps.
Je regarde ce type puis lui dis :
- Donc, si les enfants viennent ici, ça arrangera
la situation ?
Il me regarde et me dit :
- Oui, ce serait une solution. Mais je vous
inciterai plutôt à ne pas négliger la barrière de la langue. Votre épouse
gagnerait à parler et se faire soigner en français. Elle a vraiment besoin
d’être très entourée. Pensez à un endroit qu’elle a toujours apprécié, un
endroit qui lui rappelle de bons souvenirs. Et si pour une raison ou pour une
autre vous ne pouvez pas...
- Non, c’est bon ! Pas de Gabon. Je suis d’accord
quand vous parlez de la barrière de la langue. J’opte pour la France.
Signez-moi un papier officiel que je pourrai présenter à l’ambassade pour
demander les visas pour mes enfants. Et le tour sera joué. Et il faudra bien
sûr, des documents durement signés et documentés pour l’assurance-maladie, vu
qu’elle est couverte. Elle ira en France, oui. C’est là-bas que je l’ai emmenée
pour une seconde lune de miel quand j’ai gagné mon premier million. Elle y a de
très très beaux souvenirs. Il vous suffit de me recommander de très bons
spécialistes dans la région bordelaise. Ce sera mieux aussi pour les enfants,
vu qu’ils sont scolarisés.
Je lui explique que mon épouse ne sera pas seule
en France et que je l’installe à Bordeaux où vit et travaille Anastasie, l’une
de ses sœurs. Avec la prime à la signature du contrat que vient de nous
octroyer l’entreprise, je peux me permettre de loger ma famille en France pour
les six mois prochains. Ce séjour me permettra de me débarrasser aussi bien des
enfants que de ma belle-mère envahissante, qui fait la police à Libreville, en
interrogeant les enfants et en venant chez moi tous les dimanches, pour s’assurer
que je ne cache pas de femme dans la maison.
Au moins en France, l’école publique ne me
coutera rien et les frais de santé de mon épouse seront pris en charge par
l’assurance-maladie. Et moi, j’aurai la paix !
Le médecin me regarde et me dit :
- C’est noté ! Vous aurez tous les documents
nécessaires sous 72h.
- Merci, docteur !
Je sors du Netcare sur Long Street et respire
l’air frais. Cela fait une journée que je suis là. Je suis venu m’enquérir de
la situation de Pélagie. Ce voyage me permet de fuir l’air de Libreville, que
ma belle-mère rend complètement irrespirable. Cette femme a osé se mettre face
à moi et me menacer du doigt en me disant que si sa fille ne recouvre pas
totalement la santé sous trois mois, elle se chargera de me planter un couteau
entre les deux yeux. Cette belle-mère est la plus folle qui puisse exister sur
terre. J’étais obligé de me prendre un billet d’avion à la quatrième vitesse
pour venir en Afrique du Sud.
Le médecin me parle de progrès. Je n’en vois
aucun. Pélagie a besoin de béquilles pour se déplacer. Elle ne parvenait pas à
écrire correctement. En fait, elle écrivait en lettres capitales. On a dû lui
réapprendre à écrire. Elle ne parle pas. Du moins, ce qu’elle dit n’est pas
audible. La seule autonomie qu’elle a pu retrouver, est celle de prendre soin
d’elle en se lavant et s’habillant toute seule. Bref, le chemin est long. Et si
j’insiste pour qu’elle reste à l’étranger, c’est parce que je sais qu’au Gabon,
les hôpitaux ne savent pas gérer les conséquences d’un AVC. Je n’ai pas envie
que mon épouse devienne un légume.
Je suis en train de remonter la rue
tranquillement, quand mon téléphone sonne. C’est ma belle-sœur Jeanne. C’est
elle qui prend soin de Pélagie depuis trois mois déjà. Ce sont ces derniers
jours à Cape Town. J’ai une semaine pour organiser le départ de tout le monde.
Elle me demande :
- Ya Jeremy, tu es toujours à l’hôpital ?
- Non, non! J’ai pris le temps de discuter avec
le médecin. Je suis en train de rentrer à l’hôtel.
- D’accord. Je quitte l’institut dans deux
heures. J’attends que Ya Pélagie finisse sa séance de gym aquatique. C’est
Lucrèce qui dort avec elle ce soir.
- Ok, ok. On se voit tout à l’heure.
Je raccroche et continue ma route. Je marche
jusqu’à mon hôtel, en plein centre-ville. Quand j’y arrive, mon téléphone
sonne. Je prends cet appel qui me vient de ma collègue, Stéphanie. Elle me dit
:
- Bonjour Jeremy. Je viens aux nouvelles. Comment
va Pélagie ?
- C’est le statu Quo ici. Le médecin me conseille
de l’envoyer dans un environnement familier, un endroit qu’elle apprécie. Il
dit que cela accéléra sa guérison.
- D’accord. Écoute, toutes les femmes du bureau
ont cotisé pour soutenir Pélagie. Je sais que notre contribution est modeste à
la vue des dépenses que tu devras couvrir, mais on espère que le geste la
touchera. Nous pensons très fort à elle.
- Hum, la solidarité féminine a du bon. Je suis
certain qu’elle appréciera le geste, fais-je.
- D’accord. Je t’ai fait parvenir l’argent par
Western Union. Je t’envoie une copie du bordereau d’envoi par mail. Et embrasse
Pélagie de notre part.
- Merci Stéphanie. Tu diras merci de ma part et
celle de mon épouse à toute l’équipe. Vous me faites comprendre que nous sommes
vraiment une grande famille.
Sitôt qu’elle a raccroché, je reçois son mail.
J’ouvre la pièce jointe. Je me rends compte que ces femmes ont cotisé à hauteur
de deux millions de francs cfa. Les bras m’en tombent ! C’est dire si elles ont
de l’estime pour mon épouse. Il y a de quoi verser des larmes de joie. Je
décide alors de faire une note vocale que j’envoie via WhatsApp sur le groupe
des employés de l’entreprise. Je remercie chaleureusement chacun des femmes de
l’équipe en leur souhaitant une longue vie.
Je note alors dans l’agenda de mon téléphone, que
demain à 9h, je dois passer dans un bureau Western Union pour récupérer cet
argent. Je le mettrai au frais quelque part. Ça aidera pour le séjour de
Pélagie en France.
En arrivant à l’hôtel, je me dépêche d’aller
prendre une douche bien chaude. Ceci fait, j’enfile un pyjama et je viens
tranquillement m’asseoir dans un fauteuil près de mon lit. Je sors mon
ordinateur portable et commence à faire des recherches et à prendre des
dispositions pour le futur de ma famille. Je m’informe sur les démarches pour
avoir un visa. Je passe en revue des sites d’agences immobilières sur Bordeaux.
Enfin, je m’informe sur les couts des billets d’avion.
Soudain, mon téléphone vibre. Je le regarde et
remarque que je viens de recevoir une note vocale de la part de Jacquemin, mon
petit frère. Il me dit textuellement:
“Yaya, il faut que tu fasses quelque chose pour
moi. Ça fait maintenant deux mois que Patricienne me refuse le pipi. Elle dit
qu’elle ne veut plus baiser avec un chômeur. Yaya, fais quelque chose, oooh! Je
ne veux pas perdre ma femme. Si elle me laisse, qui va s’occuper de maman, des
enfants, de la maison ?”
Je pense pouvoir ignorer cette note vocale, mais
une seconde me parvient quelques secondes après. Là, mon petit frère me dit:
“Yaya, je t’en supplie. Même une petite bricole
de balayeur, je vais prendre. Fais quelque chose.”
Je réfléchis deux secondes et me demande si j’ai
vraiment envie de l’aider. La dernière fois que je lui ai trouvé du boulot, il
a cassé la gueule à son patron et a été renvoyé sur-le-champs. C’était il y a
cinq ans.
Cette fois, c’est ma mère en personne qui
m’envoie une note vocale en disant:
“Jeremy! On dirait que Patricienne a maintenant
un dragueur dehors. Depuis le matin, elle n’arrête pas d’insulter Jacquemin,
alors qu’avant, elle ne le faisait pas. Il faut arranger l’affaire, là. C’est
pas bon du tout.”
Là, je comprends que si je n’agis pas, je risque
de me retrouver dans un sacré pétrin. Je ne comprends pas pourquoi d’un coup,
Patricienne pète les plombs alors qu’elle a toujours supporter Jacquemin malgré
son chômage.
Je prends la peine de l’appeler. Elle répond au
bout de la troisième sonnerie. Je lui dis sans détour:
- Patricienne, arrête du faire du désordre. Tu
déranges tout le monde.
Elle me répond sans ambages :
- Mais c’est Jacquemin qui me provoque. Il me
demande depuis quand je me parfume. Il a dit à maman que j’ai acheté de
nouveaux slips. Il a osé dire à ses amis que je me rase maintenant les poils
des aisselles et aux sexe. Pourquoi il raconte les choses comme ça aux gens ?
Il va jusqu’à dire qu’il va un jour m’attraper dans le lit de mon dragueur.
Là, je lui balance simplement:
- Patricienne, calme-toi, d’accord.
- Je vais me calmer. Mais Jacquemin va encore me
provoquer. A fait quoi si je mets maintenant des strings?
A la seule évocation de ses strings, mon sexe
réagit. Je ressens une telle tension au niveau de mon bas-ventre, que je me
vois obligé de lui dire:
- Toi et tes strigs!
- Tu aimes ça, non, Ya Jérémy! C’ets même toi qui
m’a donné l’argent pour en acheter, non!
Je respire un grand coup pour ne pas perdre le
nord, puis lui dis :
- Calme-toi, Patricienne. Ne provoque pas
Jacquemin. Tu peux faire ça pour moi?
- D’accord, d’accord. Je vais me calmer.
- D’accord. Bon, passe une bonne soirée. Je
n’oublierai pas de te ramener un bon parfum.
- Avec des glosss, oooh!
- Un bon parfum avec des gloss.
- D’accord.
Je raccroche et reporte toute mon attention sur
ce que je faisais avant d’être dérangé.
Une heure plus tard, alors que je suis assis dans
le restaurant de l’hôtel, en train d’attendre ma belle-sœur Jeanne, mon
téléphone sonne. C’est ma belle-mère. Elle me demande des nouvelles.
- As-tu discuté avec le médecin ? Que dit-il?
Je lui fais un rapport de ma discussion avec le
médecin et finis en lui disant :
- Je vais demander à une de mes sœurs de se
libérer pour voyager avec Pélagie et les enfants. Ma sœur pourra ainsi prendre
soin de tout le monde là-bas en France.
Là, ma belle-mère me balance :
- On t’a dit que je n’ai plus de main pour
m’occuper de ma fille et de mes petits-fils ? C’est moi qui voyagerai avec eux.
Achète mon billet !
Le sourire me vient directement aux lèvres. Ouf!
Je vais être débarrassé de cette vieille peau de vache. Je lui réponds poliment
:
- D’accord maman. Je m’occupe de tout cela dès
demain matin. Tu iras en France avec Pélagie et les enfants.
- Et tu as intérêt à ce qu’on soit dans un bel
appartement au rez-de-chaussée. Il faut aussi penser à prendre une voiture.
Je ferai tout ce qu’elle voudra du moment qu’elle
aille péter loin de moi.
Ayant raccroché, je prends mon téléphone et
appelle Auguste-Claude Boundzenga, un ami auditeur chez KPMG. Je lui demande :
- Dis-moi, Auguste, est-ce que le poste de
coursier est toujours vacant chez vous ?
- Oui, oui! Tu sais, c’est un poste sans
prétentions. Nous avons juste besoin de quelqu’un de bonne moralité, titulaire
un permis B. Il faut que la personne soit ponctuelle et conviviale. Il conduira
une Toyota Yaris et fera toutes les commissions du bureau. As-tu quelqu’un à me
proposer ?
- Oui, en effet. J’ai mon petit frère, Jacquemin,
qui est apte pour le poste. As-tu besoin que je t’envoie son CV?
- Envoie-moi son CV et une copie de son permis de
conduire. Il devra nous fournir sous une semaine, une copie d’un extrait de son
casier judiciaire. Mais vu que c’est ton petit frère, je peux accélérer le
mouvement et le recevoir en entretien dès demain.
- D’accord. Je t’envoie ces éléments tout de
suite. Je te remercie pour tout. Tu m’enlève une épine du pied. Au moins, il
pourra se prendre en charge et nourrir ses enfants.
- Il n’y a pas de quoi, vieux ! J’espère que la
situation de Pélagie s’améliore.
- ça ira, par la grâce de Dieu.
- Dans ce cas, j’attends le dossier de ton frère.
Je le contacterai demain matin.
- Merci, Auguste. Bonne soirée!
Ma belle-sœur arrive alors. Je l’observe alors
qu’elle avance vers la table où je suis assis. C’est vraiment une très belle
femme. Elle ressemble physiquement à mon épouse, mais à le teint plus clair.
Elle arrive et me dit chaleureusement :
- Bonsoir Ya Jéremy!
Je me lève pour lui faire la bise. Nous nous
asseyons et appelons ensuite le serveur pour qu’il vienne prendre soin de nous.
Ma belle-sœur est une femme très polie. Ça m’apaise de discuter avec elle. Au
moins, elle est moi difficile que leur mère.
Nous mangeons tranquillement. Bientôt, je fouille
mes poches et en sors une enveloppe. J’y ai glissé cinq billets de 100 euros.
Je les remets à Jeanne en lui disant :
- Prends ce petit quelque chose, en guise de
remerciement pour tout ce que tu as fait pour Pélagie. Je sais que tu ne
demandais rien pour cela et que c’est ton cœur qui t’a porté à sacrifier le
temps que tu as passé ici. Je tiens tout de même à ce que tu puisses t’offrir
quelques belles choses avant de rentrer au Gabon.
Elle me remercie chaleureusement en me disant :
- Tu es un vrai beau-frère. Merci, Ya Jérémie.
Merci.
Mon téléphone vibre. Le message que je viens de
recevoir doit me donner le sourire, mais je me retiens de manifester ma joie,
car je n’ai pas envie d’éveiller les soupçons de Jeanne. Je réponds à ce
message en disant :
“Dans une heure !”
Une heure plus tard, après avoir laissé Jeanne,
qui m’a dit avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil, c’est en taxi que je me
retrouve à Bellville, devant la porte d’un appartement d’étudiant. Je sonne. Le
visage qui m’ouvre est souriant.
- Oh, tonton Jeremy, tu es là !
Je souris et réponds :
- Tu m’as indiqué comment faire pour arriver ici.
Me voilà !
Elle ouvre grand la porte et me laisse entrer.
Elle me dit alors :
- Assied-toi, je vais te servir à boire.
Alors qu’elle tente de s’éloigner, je la retiens
en posant de manière possessive mes deux mains autour de sa taille. Je la
rapproche, lui pose un baiser dans le cou et lui dis:
- Ilanna, c’est comme ça qu’on accueille les gens
à Lastourville?
Elle sourit, lève la tête et me dit timidement :
- Je voulais juste te servir à boire.
Je pose ma bouche sur la sienne et l’embrasse
copieusement. Entre deux baisers, je lui murmure :
- Tu es tellement jolie! Hum, je suis jaloux de
ceux qui ont la joie de te regarder chaque jour !
Ni une, ni deux, je la soulève et vais la poser
sur le canapé en position allongée. Je relève le bas de sa robe de nuit, en lui
posant des baisers sur les jambes. Elle rit et me dit:
- Oh, tonton Jérémy, toi aussi. Laisse-moi
d’abord fermer la porte à clé. Je n’ai pas envie que ma voisine vienne nous
trouver là.
Je la laisse faire et pendant ce temps, me
déshabille. Je me retrouve alors tout nu. Elle me sourit et me dit :
- Toi là ! Tu ne tardes pas, hein!
Elle arrive vers moi, se rapproche et prend mon
sexe dans ses mains pour le caresser en me souriant. Je décide alors de lui
enlever sa robe de nuit puis son string. Et là, plus rien ne me retient. Je la
pousse vers le canapé avec l’intention de m’introduire en elle et de mourir en
érection.
Ilanna est la petite sœur de mon ex-maîtresse,
Albina. Albina à qui je m’apprêtais à rendre visite le jour où Patricienne m’a
montré qu’elle pouvait largement me satisfaire au lit. Ma relation avec Albina
a duré deux ans et durant la dernière année, je me suis laissée séduire par sa
petite sœur Ilanna, qui était alors en terminale et avait besoin que je
contribue à sa réussite en lui payant un billet d’avion pour l’Afrique du Sud
ainsi que ses études de langues.
Alors que mon téléphone sonne, sonne, sonne, je
ne me soucie de rien d’autre que de prendre du plaisir en chevauchant cette
belle gazelle adouma, de 20 ans. C’est comme un taureau que je jouis un instant
plus tard, en criant le nom de Jésus.
Durant une semaine, je m’active pour les
formalités de départ de mon épouse. Je négocie avec l’agence immobilière à
Bordeaux. Je discute au téléphone avec les spécialistes recommandés par
l’hôpital. Je m’assure que mes enfants pourront être transférés des écoles
qu’ils fréquentent vers des écoles et collèges publics à Bordeaux, pour
question de force majeure. Dès qu’arrive le soir, je prends la peine de diner
et discuter avec ma belle-sœur Jeanne, avant de m’éclipser et d’aller passer la
nuit dans les bras d’Ilanna.
L’heure de mon départ est imminente. Toute nue
dans mes bras, Ilanna me dit :
- J’ai payé la dernière tranche à l’école. Merci,
tonton Jérémy.
- C’est bien. Et pour ton stage, ne t’inquiète
pas. Je te trouverai un stage rémunéré à Libreville. Enfin, si tu me promets de
ne pas te laisser séduire par tous les crocodiles que l’on trouve dans les
entreprises de la place.
Elle me regarde avec un air courroucé et me dit:
- Tu ne me crois pas quand je te dis que je
t’aime et que je n’ai personne d’autre dans ma vie ? Les copines ici me traite
même de bonne sœur. Je ne couche pas avec d’autres hommes, tu sais.
Je la regarde droit dans les yeux et lui dis:
- Je te crois. Je sais que tu es une fille sage.
Dis-moi encore que tu m’aimes.
- Je t’aime, tonton Jérémy.
J’ai de la chance que cette fille soit sage et
pas du tout cupide. Pendant mon petit séjour qui se termine, elle m’a juste
demandé un ordinateur portable. Et je lui ai offert trois parfums de Guerlain
pour lui faire plaisir.
J’ai pour philosophie de ne pas laisser tout mon
argent dehors. J’aime les femmes, certes, mais je m’arrange à ce qu’elles ne
soient pas trop gourmandes. C’est la raison pour laquelle j’ai largué Albina.
Elle était toujours là à demander pour son loyer, pour la scolarité de ses
enfants, pour ci, pour ça! Comme si j’étais le Père-Noël.
Au moins, avec Patricienne, je ne risque rien. Je
me suis simplement contenté de lui ajouter 40 mille francs cfa de plus dans son
salaire mensuel. Et chaque samedi, quatre pizzas à ramener à Bambouchine,
suffisent pour qu’elle mette de l’ardeur à se trémousser sur mon sexe en
érection.
Il est 18h 15 et l’avion dans lequel je voyage en
compagnie de mon épouse quitte Johannesburg. Pélagie voyage en première classe
et bénéficie d’une assistance médicalisée. Je suis tranquillement en classe
économique en train de lire un journal parlant d’économie. J’efface de ma
mémoire, les images de Lucrèce qui m’a royalement ignoré. Je n’ai eu de sa
part, ni un bonjour, ni un au revoir. Pourtant, j’ai bien remarqué que si on
revendait les bijoux qu’elle porte à son poignet, on pourrait nourrir une famille
de quinze personnes pendant des mois.
À notre arrivée à Paris, nous transitons dans un
autre avion, pour Bordeaux. À l’aéroport de Bordeaux, ma belle-sœur, Anastasie,
est là pour nous accueillir. Et durant toute la journée, je reste à la
disposition de mon épouse. Je suis avec elle lorsqu’on l’installe dans sa
chambre dans une résidence médicalisée, dans laquelle elle vivra durant les
deux prochaines semaines.
Le soir venu, je décide de rentrer et d’aller
diner en famille chez Anastasie. Le diner se passe bien, entre elle, moi, son
époux et leurs quatre enfants. Quand son époux quitte la table pour aller
vérifier que les enfants ont correctement rangé leur cartable pour les cours du
lendemain, ma belle-sœur me prend à partie et me dit:
- Tu n’es vraiment pas sérieux, Ya Jéremy.
Imagine qu’un de tes frères avait livré ta fille à un homme riche. Tu es sûr
que ça te plairait ? Lucrèce était encore vierge. Elle n’avait pas besoin de se
faire violée par un émir ou je ne sais qui d’autre. C’est assassin ce que tu as
fait.
Je comprends que si je reste là, elle me prendra
la tête pendant des heures. Alors, je la regarde et lui dis :
- Si on l’avait présenté à un pauvre minable
chômeur des quartiers sous-intégrés de Libreville, elle serait là à chanter à
tout le monde qu’elle est amoureuse. Anastasie, laisse-moi te dire les choses
simplement : la bite est meilleure quand elle est en or ou en argent. La
preuve, j’ai reçu un mail officiel de la part de l’école où se trouve Lucrèce.
Ses trois années d’études ont été payé cash. Pélagie et moi n’avons pas à nous
en soucier. La petite a même trouvé un stage rémunéré chez PWC alors que les
autres étudiants Gabonais galèrent ici pour en trouver. Donc, si tu veux
continuer à me traiter d’assassin, fais-le dans mon dos. Je vais à l’hôtel.
Elle me regarde partir, surement heureuse de ne
pas avoir à déplier le canapé du salon pour me faire une place pour la nuit. Et
puis quoi encore ! Je devais payer le billet d’avion pour ma belle-mère et l’on
m’a annoncé que Lucrère a l’a déjà fait. Elle a même offert un billet d’avion
pour leur nièce Olivia, qui voyagera aussi pour rejoindre mon épouse ici. Que
ces gens arrêtent de me diaboliser. Cette affaire a fait le bonheur de tout le
monde. Point final !
Pendant une semaine, je tourne dans Bordeaux pour
visiter des appartements. Je finis par en choisir un de quatre chambres, qui
pourra accueillir tout le monde. Je passe les trois jours suivants à le faire
meubler et équiper. Je suis sur le seuil de l’appartement ce jeudi, en train de
remercier les livreurs de Ikéa qui ont monté des meubles, lorsque la voisine,
une jeune femme noire, d’environ la trentaine, un long tissage aux mèches
bouclées sur la tête, vêtue d’un jean slim et d’un débardeur, arrive en lisant
son courrier. Quand elle me voit, elle me sourit. Elle s’approche et vient se
présenter en me disant:
- Bonjour. Je m’appelle Cindy. Nous serons les
seuls Noirs dans ce bâtiment. Il n’y a que de vieux Blancs grincheux qui ne
supportent pas le bruit de ma musique créole.
Je souris et lui réponds :
- J’espère que mes enfants ne seront pas à
l’origine de nuisances. Ça m’a été difficile de trouver un appartement en
rez-de-chaussée, qui puisse accueillir toute ma famille.
Elle me dit alors:
- Oh! Je vois. Écoutez, bonne arrivée à votre
famille !
- Personne n’est encore là. Je suis tout seule.
La famille sera là dans trois semaines.
Elle sourit et me dit:
- Je vous invite pour manger un colombo de
poulet. Vous n’allez quand même pas rester tout seul.
Je souris et réponds:
- Efectivement, pouruoi rester tout seul quand on
peut avoir une gentille compagnie.
C’est ainsi que je la suis au quatrième étage.
Elle ouvre la porte de son appartement. Je le trouve beau, propre, douillet.
D’entrée de jeu, je lui pose des questions pour mieux la connaître. Elle
m’explique qu’elle vit seule. Elle travaille comme assistante sociale. Sa mère
et ses deux sœurs vivent en Martinique. Elle a une cousine qui vit en banlieue
de Bordeaux et une tante qui vit en banlieue parisienne.
Elle m’offre à boire du rhum. Nous partageons le
verre ensemble tout en discutant, alors qu’elle entame la cuisson de son
poulet. C’est comme si cela faisait des années que nous nous connaissons. Je
lui dis alors :
- Tu n’as même pas eu peur que je sois un
psychopathe ! Tu m’invites chez toi comme ça !
Elle me répond :
- J’ai regardé la taille de tes chaussures,
Jéremy. J’ai palpé la taille de tes mains. Est-ce que tu sais ce que l’on dit
sur les hommes qui ont de grands pieds et de grandes mains ?
Je souris, puis lui réponds :
- Qu’est-ce qu’on dit à leur sujet ?
Elle finit son troisième verre de rhum puis me
dit :
- C’est ce que tu caches dans ton pantalon qui
m’intéresse. Que tu sois un psychopathe ou pas, ça fait trop longtemps que je
n’ai pas eu de matraque entre mes jambes. La bouteille de rhum, je suis allée
l’acheter après avoir remarqué la taille de tes chaussures, quand tu
emménageais hier quelques meubles, hier après-midi.
Je la regarde, avale une gorgée de rhum et lui
dis :
- Mais qui t’a dit que je porte une matraque dans
mon pantalon ?
Elle baisse la tête et me dit :
- Enlève ton pantalon et on pourra vérifier
ensemble.
En fait, le colombo de poulet n’a pas réellement
cuit. La faim a été assouvi par une partie de jambes en l’air dans le salon de
ma voisine Cindy. J’ai fait une douce prière en enfilant un préservatif avant
de la pénétrer. Notre coït a été palpitant, furieux, affolant. Elle en a pleuré
et chanté tellement, elle était en jachère depuis deux ans.
En quittant Bordeaux, cinq jours plus tard,
j’aurais passé quatre nuits dans les bras de Cindy. Elle me fait promettre de
revenir très bientôt la voir. Je souris, en pensant à toutes les belles images
sexuelles que je ramène à Libreville.
A mon arrivée à la maison à Libreville, il est
20h et mes enfants sont en compagnie de ma mère qui est restée là pour s’en
occuper en mon absence. Je vais tranquillement dans ma chambre pour ranger mes
affaires puis, je vais prendre une douche. Quand je ressors, je suis invité par
ma mère, à prendre place à table. Elle m’a préparé du ditouka avec du nyemboué. Elle me demande des
nouvelles de Pélagie alors que je mange. Je lui en donne de façon succincte
pour éviter de passer la nuit à répondre à de multiples questions.
Ma mère finit par me dire :
- Jacquemin a trouvé le travail, ooooh!
Patricienne ne lui fait plus le bruit. Elle commençait à me dépasser. Elle
n’arrêtait pas de le traiter de chômeur. Son honneur est lavé.
- D’accord ! Je suis content pour lui.
Deux heures plus tard, je suis couché dans mon
lit en train de regarder les informations télévisées sur la chaîne Youtube de
Gabon première. Mon téléphone vibre. C’est un appel via WhatsApp de la part de
Patricienne. Elle me dit :
- Oh, tu es bien rentré, Ya Jérémy?
Je lui réponds :
- Je t’ai déja dit de ne pas m’appeler après 19h.
Qu’est-ce que tu veux.
Elle me répond :
- Je n’ai pas eu mes règles, oooh! Je suis parti
au dispensaire là, ce matin pour voir l’infirmière. Elle m’a fait un G-Test.
C’ets la grossesse, oooh!
Je me lève subrepricement du lit et lui balance
en tentant de ne pas élever la voix :
- Et pourquoi tu m’en parles.
Elle sourit et répond:
- Mais c’est pour que tu me donnes deux cent
mille pour aller faire l’avortement. Tu sais bien que depuis le jours où je
t’ai donné mon pipi, j’ai refusé d’écarter les jambes à Jacquemin. C’est
seulement depuis la semaine dernière que j’ai recommencé à baiser avec lui.
Là, au lieu de m’emporter et de lui crier dessus,
je lui réponds :
- Jacquemin et moi, nous sommes même pair, et
même mère. Alors, ça fait quoi si ton enfant me ressemble?
Elle semble surprise par ma réaction. Là, je ne
lui laisse pas le temps de lui répondre et lui dis:
- Maman m’a dit ce soir qu’il est temps qu’on
aille te doter chez tes parents au PK 15 et que Jacquemin te conduise à la
mairie. Elle me dit que tu es une femme de valeur et qu’on a de la chance de
t’avoir dans notre famille.
Je pense que dès qu’elle a entendu le mot “dot”
et le mot “mairie”, elle a compris où sont ses intérêts. Elle me dit alors :
- Il faut m’acheter une belle robe blanche là-bas
en France, oooh! Wèèè! Qui va me voir dans ce Libreville, ooooh!
Quand elle raccroche, j’appelle mon petit frère
puis lui dis:
- Jacquemin, je vex te voir à la maison, demain à
19h. On doit discuter de ton mariage avec Patricienne. Maman dit que je dois
t’aider dans cette affaire. Il faut que l’on fasse le point avant d’aller voir
la famille de Patricienne.
Il me dit alors:
- Maman est comment? Je trouve l’argent où pour
aller me marier!!! Ça c’est quels problèmes que vous voulez m’ajouter.
Je lui réponds :
- Les problèmes, tu les as déjà vu que vous avez
trois enfants. Et pour l’argent, il n’y a pas à s’inquiéter. Je financerai ton
mariage, vu que maman insiste.
Ma pauvre mère n’a jamais parlé d’aller épouser
Patricienne. Mais bon, vu que j’ai deux millions à perdre, faisons-leur un
mariage de deux millions et tout le monde sera content.
Je me note dans un coin de ma tête: il faut
trouver un emploi de caissière en supermarché ou standardiste, à Patricienne.”
Il est temps que je me trouve une autre femme de ménage.
Je passe une partie de la nuit à faire l’amour
par téléphone interposé à Cindy. Le matin venu, je suis le premier arrivé au
bureau.