chapitre 5
Ecrit par Alexa KEAS
Trois mois après
**** Emmanuela ****
Kevin était toujours dans le coma et les médecins
attendaient juste le feu vert de son père pour débrancher tous ces appareils
qui le maintenaient en vie. Il n’y avait plus d’espoir ont-ils dit. Je continue
d’aller à l’hôpital tous les jours malgré mon ventre qui pointe et la fatigue
que je ressens.
Malgré moi, j’ai dû garder cet enfant que tout le
monde considère comme l’enfant de mon mari Kevin. Seuls Xavier et moi savons
qu’il en est le père.
J’ai voulu avorté mais j’aurais couru d’énormes
risques alors je n’ai pas d’autres choix que de le garder. Ces trois derniers
mois, Xavier m’a montré un côté de lui que je ne connaissais pas. Il est si
prévenant, doux, attentionné et si gentil avec moi. Il me couvre de cadeaux et
d’amour. Je n’ai plus rien eu avec lui car celui que j’aime c’est Kevin mais
n’empêche que tous ses gestes me touchent. Il est fou de moi !
J’ai déménagé chez lui car avec mon état, le
confort de sa maison me convenait.
Ma mère me rendait visite très souvent ainsi que
mes sœurs. Papa lui se contentait de téléphoner. J’ai tout le soutien qu’il me
faut mais un seul être me manque. Comme le dit le dicton, un seul être vous
manque et tout est dépeuplé. Kevin me manque, je n’arrive toujours pas à me
faire à l’idée que bientôt on devra prendre la décision de le débrancher.
Même si je porte un enfant qui n’est pas de lui et
qu’il est fort probable qu’à son réveil il mette fin à notre relation, je
souhaite de tout mon cœur qu’il revienne à la vie. Je me contenterais de le voir
heureux avec une autre. L’amour c’est aussi ça, pouvoir laisser partir l’autre
quand il le faut. Et dans mon cas, je suis celle qui l’a fait partir.
****Deux mois après****
Je suis à mon huitième mois de grossesse et je suis
de plus en plus fatiguée. Mes visites à l’hôpital pour rester auprès de Kevin
se sont réduites. J’ai appris à aimer mon fils. Oui, l’échographie a révélé que
j’attendais un garçon. Xavier a commandé le trousseau depuis l’Italie. Il a
décoré la chambre du bébé lui-même, monter le berceau et fait tout le
nécessaire. Il est si heureux et je ne peux plus lui en vouloir.
Ce matin, je me suis réveillée avec une forte envie
d’adémè que Xavier a voulu lui-même concocté pour moi malgré qu’il y ait un
cuisinier dans cette maison. J’avoue qu’il est très adorable.
J’ai savouré le repas qui était divinement bon.
Après avoir fini, il m’aida à rejoindre ma chambre et à m’allonger sur le lit.
-Je t’aime Emma
-Xavier !
-Non, ne dis rien s’il te plait. Je veux juste que
tu le saches
-…
-Permets-moi de…
Et sans demander ma permission, il captura mes
lèvres. Je me laissais faire et au bout de quelques secondes, je me surpris à
répondre à son baiser et même à saisir sa tête entre mes deux mains de sorte à
bien appuyer le baiser. Mon corps était en manque !
J’ai oublié Kevin durant ces quelques instants,
j’ai oublié que j’étais dans les bras de mon beau père, j’ai oublié tout le
reste pour me donner à lui encore une fois.
Il m’a fait l’amour avec tellement de douceur, me
disant que j’étais magnifique avec mon gros ventre. C'était tellement bon que
nous le refîmes tous les jours qui ont suivi.
Deux semaines plus tard
**** Xavier ****
Ces derniers jours ont été les plus merveilleux de
ma vie. Pendant un moment, j’ai oublié le calvaire de ces derniers mois. J’ai
bloqué dans une partie de mon cerveau que mon fils était toujours dans le coma.
Je suis un père mais avant de l’être, je suis un homme. Parfois dans la vie, il
faut être égoïste pour pouvoir être heureux. Même si Emmanuela est la fiancée
de mon fils, même si je n’ai pas le droit de l’aimer, même si le monde jugerait
cet amour d’immoral, de la manière dont je ne peux arrêter mon cœur de battre à
moins que je sois mort, je ne peux m’empêcher d’aimer Emma.
Au fond de moi, je sens qu’elle ressent quelque
chose pour moi sans se l’avouer. Ces derniers jours, elle m’a laissé lui faire
l’amour tendrement et passionnément. J’ai exploré chaque partie de son corps
pour son plus grand bonheur, elle est si belle quand elle atteint le plaisir et
je me promets de lui donner du plaisir encore et encore, autant de fois qu’elle
voudra sans me fatiguer. J’ai une érection rien qu’en y pensant.
Je vais là rejoindre dans sa chambre mais elle ne
s’y trouve pas.
-Emma, Emma l’appelai-je.
Sa voix me parvint faiblement depuis la salle de
bain. Je l’y rejoins en remarquant qu’elle avait l’air paniqué.
-Qu’est ce qui se passe Emma ? Qu’as-tu ?
-J’ai une douleur atroce au bas ventre.
-Ah oui ! Viens, je t’aide à t’allonger en
attendant que j’appelle le médecin.
*Une fois installée sur le lit*
****Emmanuela****
Je suis allongée depuis dix minutes mais ça va de
mal en pire. J’ai des contractions et c’est de plus en plus fort.
-Où est Xavier merde ?! Xavieeeeeer, criai-je
Il accourut aussitôt
-Je pense que le moment est venu, notre fils va
naître.
-Quoi, comment tu le sais ?
-Ne poses pas des questions bêtes dis donc !
Hurlai-je. Prends le sac d’accouchement que j’ai déjà préparé et allons à
l’hôpital.
-Oui, oui répond t-il paniqué.
Malgré la douleur, je ne pus m’empêcher de rire en
voyant Xavier courir dans tous les sens manquant de tomber.
-Pardon, ce n’est pas en te cassant une jambe que
tu vas pouvoir m’emmener à l’hôpital. Dans cet état, je ne saurais conduire
moi-même.
Deux heures plus tard à la clinique BIASSA
Salle d’accouchement.
-Allez, je compte jusqu’à trois et vous poussez
Madame. Un, deux, trois. Allez-y, poussez !
-Aaaaaaaaaaaah
-Madame, faites beaucoup plus d’effort
-Non, je vais ch**r, merde !
-ça n’arrivera pas et même si c’est le cas, poussez
; faites sortir ce bébé avant qu'il ne s'étouffe.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
-C’est bien, c’est bien. On y est presque. Encore
un petit effort
-Oh non docteur, je n’en peux plus, enlevez le de
mon ventre, je suis à bout !
-Regardez-moi Madame, regardez-moi ! Nous y sommes
presque d’accord ? Faites encore un petit effort. Allez-y, poussez. Je vois ses
cheveux.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
-Voilà, il est là.
-Ouinnn,Ouinnnn,Ouinnnnnnn
-Il est là, votre bébé est là. Félicitation
-Oh mon Dieu, merci. Merci docteur. Dis-je en larmes
quand les infirmières l’ont posé tout contre moi.
Comment peut-on aimer une personne autant alors
qu’on là voit pour la première fois ?!
Je le serre très fort tout contre moi alors qu’il
n’arrêtait pas de crier.
-Dis donc, tu as tellement d’énergie toi !
C’est avec difficulté que je laissai les
infirmières me le reprendre pour aller le nettoyer. Je suis trop heureuse.
Le lendemain
Depuis ce matin, je n’arrête pas de recevoir des
visites de ma famille, mes quelques connaissances et également les frères d’une
autre mère de Kevin Eli et Bryan. Tout le monde s’est extasié devant mon fils,
normal, il est si beau. Ils ont tous dit qu’il est le portrait craché de son
père. Oui, il ressemble à Kevin comme ce dernier ressemble à leur père.
-Ouinnnn, ouinnnnn,ouinnnnnn.
Mon bébé a faim, depuis hier malheureusement je
n’ai toujours pas de lait dans mon sein malgré les bouillons bizarres que ma
mère m’a fait avalé. Il parait même que la bière chaude ferait l’affaire mais
non merci, je ne veux pas devenir pompette et ne pas entendre mon fils pendant
qu’il me réclamerait. Je me lève et le prend dans mes bras, il est si beau. Il
s’arrête un moment de pleurer au contact de mes bras et reprend de plus bel.
Heureusement, à ce même moment Xavier rentre muni d’un gros sachet contenant le
lait et tout le nécessaire pour faire à manger à mon chéri.
-Comment vont mes deux amours dit-il
-Ils vont très bien mais lui n’ira pas bien s’il ne
mange pas dans les minutes qui suivent.
-Ah oui, il a raison mon champion. Je vais déjà lui
préparer son biberon.
-Tu sais le faire ? Dis-je étonnée
-Tout s’apprend tu sais ? Ça ne doit pas être
compliqué surtout qu’il y a toutes les directives sur la boite. Et puis j'ai
pris des cours sur internet quand tu étais enceinte.
-Dis donc!
Après avoir préparé le biberon, Xavier a voulu le
lui donner lui-même. Mine de rien, il se débrouille très bien. Mon chéri a fini
son biberon et son père l’a posé sur son épaule pour lui faire faire son rot au
moment où ma mère est rentrée et a lancé à Xavier.
-C’est si beau de voir pépé et son petit-fils comme
ça, vous êtes trop mignons.
Xavier et moi nous sommes lancés un regard
rapidement détourné et il se contenta de répondre à maman avec un sourire. Son
fils me dis-je intérieurement.
L’infirmière qui a été délégué spécialement auprès
de Kevin pour ses soins ces derniers mois où je n’ai pas pu m’en occuper est
entrée dans la chambre en fracas sans même prendre la peine de frapper. Elle
avait une mine bizarre et respirait rapidement comme si elle avait couru un
marathon depuis Dapaong(ville au nord du Togo).
Mon Dieu, qu’est-il arrivé à Kevin ?