Les chroniques de Saint Daniel

 

Titre : SECRET du CŒUR

 

Auteur : Saint Daniel

 

Chapitre 51

   

Amélie : Un nouveau départ vers le Canada.

     

Amélie passe beaucoup de temps avec l’avocat de Lucas pour finaliser les démarches administratives liées à son départ. C’est avec lui qu’elle organise la transition de tous les biens et l’héritage de Lucas. L’avocat, un homme méthodique et rassurant, la guide dans chaque étape.

     

Avocat : Amélie, nous avons presque terminé les formalités. Le changement de nom est en cours, et tout sera prêt d’ici la fin de la semaine.

 

Amélie : Merci. Je veux que tout soit parfait avant mon départ. Je ne peux pas partir sans laisser tout en ordre ici. C’est la dernière chose que je puisse faire pour Lucas.

     

L’avocat comprend son besoin de clore ce chapitre de sa vie avec dignité. Amélie souhaite que tout soit réglé légalement pour éviter de laisser des problèmes derrière elle. Elle s’assure que les biens de Lucas sont partagés selon ses dernières volontés et que Léa sera protégée financièrement en son absence. La maison familiale de Lucas, où tant de souvenirs sont ancrés, est également un point sensible.

     

Avocat : Lucas a tout prévu pour que ses biens soient bien gérés. Mais une question demeure, Amélie. Souhaitez-vous conserver une partie de la maison ou la vendre entièrement ?

     

Amélie hésite. Cette maison représente une part importante de son passé avec Lucas, mais elle sait aussi qu’y rester serait trop douloureux.

     

Amélie : Je pense que la vendre serait la meilleure option. Je ne peux pas vivre avec ces souvenirs... tout ici me rappelle ce que nous avons perdu.

     

L’avocat hoche la tête en signe de compréhension. Il commence à préparer les papiers pour la vente, tout en s’assurant que la procédure respecte les dernières volontés de Lucas quand Amélie lui attrape la main.

   

Amélie : Arrete !

 

Avocat : Quoi ?

 

Amélie : Euh… Je… Je veux conserver la maison. En plus de mes souvenirs, c’est a dernières endroits où je me reverrai près de Lucas.

 

Avocat : D’accord. J’annule tout.

     

Les jours passent rapidement, et le départ approche. Amélie doit dire au revoir à tous ceux qui ont fait partie de sa vie. Elle commence par ses parents, un moment rempli de tristesse, mais aussi de résignation. Après avoir réglé les dernières factures de l’opération de sa mère, elle prend une dernière fois la main de celle-ci dans la sienne.

     

Amélie : Je ne veux plus que vous fassiez partie de ma vie, mais je vous souhaite le meilleur. Prenez soin de vous.

     

Sa mère, affaiblie, essaie de parler, mais Amélie la coupe gentiment.

     

Amélie : C’est fini, maman. J’ai besoin de vivre pour moi et pour Maël. Je vous pardonne, mais je dois avancer.

     

Ensuite, elle fait ses adieux à Sandra et Jack. Malgré toutes les épreuves, elle tient à ce que leur relation reste cordiale. Après tout, leurs chemins se sont croisés dans les pires moments, mais il y a aussi eu des instants de soutien et d’amitié.

     

Sandra : Je n’arrive pas à croire que tu t’en vas. J’espère que tu trouveras enfin la paix là-bas.

 

Amélie : Je l’espère aussi. Prends soin de Léa... Et surtout, prends soin de toi, Sandra. Nous avons traversé tellement de choses.

     

Jack, silencieux, se contente d’un hochement de tête. Il sait que leur relation est complexe, et qu’il n’y a pas de mots assez forts pour effacer les blessures du passé. Amélie lui sourit doucement, un sourire empli de résignation.

   

Elle fait aussi un détour pour voir Mina et Gérard. Mina, qui a récemment donné naissance à un beau garçon, est rayonnante malgré les difficultés.

     

Mina : Je t’envie un peu. Ce voyage... ce nouveau départ. Mais tu le mérites, Amélie.

 

Amélie : Merci, Mina. Je suis heureuse pour toi et Gérard. J’espère que vous aurez une vie pleine de bonheur avec votre petit.

 

Gérard : Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Je serai toujours là.

     

Une fois les adieux faits, Amélie se concentre sur la préparation du voyage. Elle s’occupe des dernières démarches avec l’avocat, qui l’aide à organiser les documents nécessaires pour son départ vers le Canada. Elle doit notamment s’assurer que Maël a tous les papiers en règle pour voyager avec elle.

     

Les derniers jours sont un tourbillon d’émotions pour Amélie. Elle fait ses valises avec soin, en prenant avec elle seulement ce qui est essentiel. Les souvenirs de Lucas, de leur amour, de leur réconciliation, pèsent lourd sur son cœur, mais elle sait qu’elle ne peut pas tout emporter avec elle.

     

Amélie : Il est temps de laisser le passé derrière moi... mais Lucas, je ne t’oublierai jamais.

     

Maël, trop jeune pour comprendre pleinement l’ampleur de ce départ, s’accroche à sa mère. Elle sait seulement qu’elles vont partir pour un nouveau pays, une nouvelle vie.

     

Maël : Maman, est-ce que Lucas nous regarde du ciel ?

     

La question de Maël serre le cœur d’Amélie, mais elle lui sourit doucement.

     

Amélie : Oui, ma chérie. Lucas sera toujours avec nous, où que nous allions.

     

Le jour du départ arrive. Amélie, Maël, et l’avocat se rendent à l’aéroport. Ce dernier est présent pour s’assurer que tout se passe bien, mais aussi pour lui donner quelques derniers conseils.

     

Avocat : Amélie, vous avez pris la bonne décision. Ce départ est un nouveau chapitre pour vous et Maël. Prenez soin de vous, et si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver.

 

Amélie : Merci pour tout. Sans vous, je n’aurais pas pu accomplir tout cela.

 

Avocat : Oh non. Dite pas ça. J’en suis pour rien. Bref je vous souhaite tout le meilleur, et de l’amour là où vous irez.

 

Amélie : Amour ? J’en veux plus du tout. Même pas une seconde. Mais merci quand même.

     

L’aéroport est rempli de voyageurs, mais Amélie ne se sent pas perdue dans cette foule. Au contraire, elle ressent un étrange sentiment de sérénité, comme si elle était enfin prête à laisser le passé derrière elle et à commencer une nouvelle vie. Elle regarde Maël, qui tient sa main, et se dit que tout cela en vaut la peine.

     

Amélie : Maël, nous allons être heureuses, tu verras.

     

Alors qu’elle monte dans l’avion, Amélie ne peut s’empêcher de penser à Lucas. Ses souvenirs sont encore frais, mais elle pense que ce voyage est nécessaire pour son propre bien-être et celui de sa fille.

L’avion décolle, et Amélie ferme les yeux, laissant derrière elle un passé douloureux. Le Canada est désormais devant elle, un territoire inconnu, mais aussi une terre d’espoir et de renouveau.

     

Ce départ est à la fois un adieu et une renaissance pour Amélie. Elle sait que le chemin sera encore long et semé d’embûches, mais elle est prête à l’affronter avec courage. Lucas restera toujours dans son cœur, mais désormais, elle avance pour elle et pour Maël, déterminée à construire une vie où elle pourra trouver la paix et le bonheur qu’elle mérite.

     

Amélie arrive enfin au Canada avec Maël, après des heures de vol qui semblent avoir duré une éternité. Dès qu’elles sortent de l'avion, le froid canadien les frappe légèrement, différent de la chaleur habituelle de leur pays d’origine. L’aéroport est immense, grouillant de monde, mais Amélie ne se sent pas étouffée. C’est un sentiment étrange, entre la liberté et l’incertitude.

 

 

 

Lionel : Bienvenue au Canada, Amélie.

     

Elle lève les yeux vers l’homme qui se tient devant elle. Lionel est l’ami d’enfance de Lucas. Il avait été informé de son arrivée par l’avocat et s’était proposé de l’aider à s’installer. Il a les traits doux, un sourire accueillant.

 

 

 

Amélie : Merci, Lionel. Ça fait du bien de voir quelqu’un qu’on connaît.

 

Lionel : On va te mettre à l’aise. J’ai préparé un appartement pour toi et Maël. Ce ne sera pas le grand luxe, mais ça devrait être confortable.

     

Maël, qui s’accroche à la main d’Amélie, observe autour d’elle avec des yeux curieux. L’enfant, bien que fatiguée, semble fascinée par l’agitation de l’aéroport. Amélie, de son côté, sent l’anxiété la ronger petit à petit, même si elle essaie de garder une façade calme pour sa fille.

     

Après avoir récupéré leurs valises, Lionel les guide jusqu’à sa voiture. Le trajet se fait dans un silence apaisant, interrompu de temps à autre par quelques échanges polis. Amélie, épuisée par les événements récents, a du mal à se concentrer. Elle regarde par la fenêtre les lumières de la ville défiler, mais son esprit est ailleurs.

     

Lorsqu'ils arrivent à l’appartement, Lionel les aide à transporter leurs affaires à l’intérieur. L’appartement est modeste mais chaleureux. Un petit salon, une cuisine ouverte, deux chambres... tout semble parfait pour un nouveau départ. Mais pour Amélie, cet endroit évoque aussi un vide immense.

 

 

 

Lionel : Je vais vous laisser vous installer. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à dix minutes d’ici. Prenez votre temps pour vous acclimater.

 

Amélie : Merci, Lionel. Vraiment.

     

Il lui sourit, posant une main réconfortante sur son épaule avant de partir. Amélie se retrouve enfin seule avec Maël. Elles explorent leur nouveau foyer, mais le cœur d’Amélie est lourd. Chaque pièce, chaque objet qu’elle touche la fait sentir le froid de l’absence de Lucas.

   

Maël s’installe dans sa chambre, jouant avec ses peluches et ses livres, inconsciente du poids que porte sa mère. Amélie, elle, se laisse tomber sur le canapé du salon. Ses pensées la submergent, l’empêchant de savourer ce nouveau début.

 

 

 

Amélie (pensant à Lucas) : Tu devrais être là, Lucas... Je n'aurais jamais imaginé tout ça sans toi.

     

Le silence dans l’appartement est presque oppressant. Amélie ferme les yeux et se souvient des moments passés avec Lucas. Leurs disputes, leur réconciliation, les instants de tendresse... tout remonte à la surface, la poignardant en plein cœur. L’idée de construire une nouvelle vie sans lui semble inconcevable, malgré la promesse d’un nouveau départ.

     

La nuit tombe, et avec elle, la solitude devient plus lourde à porter. Amélie s’allonge sur le canapé, ses pensées tourbillonnant autour de Lucas. Leurs souvenirs envahissent son esprit, son rire, ses gestes doux, les paroles qu’ils avaient échangées, même leurs moments les plus difficiles. Il était une part de sa vie qu’elle ne pourra jamais effacer.

 

 

 

Amélie (en pensée) : Lucas, je suis ici à cause de toi, et je me demande... est-ce vraiment ce que tu aurais voulu pour moi ? Pour Maël ?

     

Les larmes qu’elle avait longtemps retenues coulent doucement, silencieusement. Elle ne veut pas pleurer devant Maël, mais ici, dans la solitude de cet appartement, elle ne peut plus faire semblant. Le départ, les adieux, la douleur du passé... tout revient avec une intensité dévastatrice. La tristesse et le chagrin sont des compagnons silencieux qu’elle ne parvient pas à éloigner.

 

 

 

Amélie sait qu’elle doit être forte, non seulement pour elle, mais surtout pour Maël. Mais cette force lui semble si difficile à trouver. Elle se demande si elle a fait le bon choix en quittant tout derrière elle. Peut-être aurait-elle dû rester, affronter ses démons sur place au lieu de fuir vers l’inconnu.

   

Pourtant, dans le fond de son cœur, elle sait que ce départ était nécessaire. Le poids du passé était devenu trop lourd à porter. Les secrets, les trahisons, la perte de Lucas et d’Ulrich… tout cela l’avait brisée d’une manière qu’elle ne pouvait plus ignorer.

   

Le visage de ses parents lui revient aussi en mémoire. Leur retour dans sa vie, leur demande d’aide pour le traitement de sa mère, tout cela avait ravivé des plaies anciennes. Leur présence n’avait fait que renforcer son sentiment d’être utilisée, et non aimée pour ce qu’elle était. La fortune léguée par Lucas semblait être la raison de leur retour, et cela avait amplifié la douleur de leur trahison passée.

 

 

 

Amélie (en pensée) : Est-ce que tout le monde me voit comme une simple porteuse de fortune ? Comme quelqu’un à exploiter ?

     

Elle pense aussi à Sandra et Jack. Leur amitié, autrefois si forte, avait été ébranlée par des mensonges et des trahisons. Pourtant, Amélie avait fini par les pardonner, consciente que la rancune ne lui apporterait rien de bon. Mais même ce pardon semblait désormais futile, face à l'immense vide laissé par la perte de Lucas.

 

 

 

Le lendemain matin, Amélie se réveille fatiguée, mais déterminée. Le chagrin ne s’en va pas du jour au lendemain, et elle le sait. Mais pour Maël, pour elle-même, elle doit continuer à avancer. Le Canada est une nouvelle chance, un nouveau départ. Elle se promet de saisir cette opportunité, de construire une vie qui, bien que marquée par le passé, sera tournée vers l’avenir.

   

Elle regarde Maël jouer dans le salon, souriant et insouciant. Cet enfant est sa force, sa raison de continuer.

 

 

 

Amélie (en pensée) : Je dois être forte pour elle. Pour nous deux.

     

Elle se rend compte que malgré le poids de son passé, elle a encore la capacité de construire un futur. Peut-être que Lucas, d'une manière ou d’une autre, l’accompagnera toujours. Ses souvenirs la guideront, même dans cette nouvelle vie, loin de tout ce qu’elle connaissait.

 

 

 

Amélie : Nous allons y arriver, Maël. Un pas après l’autre.

   

A suivre…

 

Chapitre 52

 

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Secret du cœur, une chronique de Saint Daniel.

                   

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