Chapitre 54 :

Ecrit par Maya my'a


Nous faisions le tour des magasins à la recherche d'un joli escarpin noir. Dans une boutique, Assise en plein essayage, sur ma joue, retentissait un coup violant au bruit similaire à celui d'un sifflet de police.

La douleur était très intense ; j'eus l'impression de devenir sourde. J'avais mal ! Si mal, que mon oreille droite semblait se boucher, m'empêchant d'entendre. En même temps, mon cou s'enflammait à l'instant. Mes larmes pleuvaient abondamment et ma tête raisonnait comme un éclat de tonnerre.

Déstabilisé, je me jetais dans les bras de tante Priscilla, dont le temps de réaction était très court pour me défendre. En une fraction de seconde, je recevais une autre gifle. Je me retrouvais au sol, rouer de coups.

Sous mes yeux s'etaient noyés de larmes, et mon corps grelottait de peur. Pierre vénère, s'affrontait à tante Priscilla. Il menaçait de mettre fin à mes jours. Effrayé, j'essayais aussi vite de trouver ma faille. Je compris mon erreur lorsqu'il parla des messages échangés avec sa femme. Mais j'ignorais la conversation à l'origine de sa colère. <<Merde ! J'ai procédé comme un vrai amateur des films d'action, murmurais-je, en plaidant coupable intérieurement, loin de l'agitation du magasin>> .

En course dans la ruelle pour échapper à sa colère, je m'interrogeais sur laquelle des conversations, il avait eu vent. Et comment, tante Sidonie s'était-elle prise pour le mettre en feu sur moi.

Notre shopping interrompu, tante Priscilla me rejoignait bien loin, dans une station d'essence, où j'avais pris refuge. Elle laissa Pierre se défaire des dommages dans ladite boutique.

...

Devant Monique :

-Pierre vient de frapper l'enfant, l'accusant d'avoir eu une conversation ignoble avec Sadonie, expliquait tante Priscilla à Monique. Je n'ai rien compris de ce qui vienait de se passer. Il était fou de colère. Cet homme a droit à une place à l'asile.

-De quel droit se permet-il de lever la main sur mon enfant ? Qui lui as donné l'autorisation de traumatiser ma fille ? Ne m'a-t-il pas déjà fait assez de mal ?

-Je me suis battu comme j'ai pu pour la défendre contre ce chien de chasse. Monique ! Tu dois porter plainte pour violence, coups et blessures, sur mineurs.

Je me plissais dans mon silence, en priant pour qu'elle ne m'interroge pas. J'étais coupable, mais je ne souhaitais pas que ma mère m'ait pointé du doigt. Pierre m'avait déjà donné une belle raclée inoubliable.


-Ne t'inquiète pas, j'y compte! Ma fille n'a rien fait de mal, si ce n'est défendre sa mère. Par contre, la personne bien placée pour nous donner une réponse est Sidonie. D'ailleurs, je l'appelle tout de suite.

Sonnerie...

-Sidonie ! Ton mari a roué ma fille des coups en plein marché pour quelle raison ?

-Monique ! Il faut bien éduquer ton enfant qui, à cet âge, séduit un père de famille. Étant donné que tu l'envoies faire la putasse dans Port-Gentil, apprend lui le respect des aînés. Éduque bien cette chose que tu dis être un enfant, répondit tante Sidonie, protégeant son foyer.

-Ah bon ?

J'entendais les deux femmes se disputer ; elles haussaient le ton, se lançant des paroles épouvantables.

- Oui ! Qu'elle cesse de courir derrière mon mari. Jessica, t'a-t-elle informé qu'elle veut coucher avec mon mari ? Au point de lui envoyer des messages, l'invitant au motel ! Comme les enfants d'aujourd'hui n'ont pas peur des bangalas (phallus), ta fille passe son temps à chercher les pénis de ses pères.

-Sidonie ! Vous serez confondu un jour... Tes grossièretés  contre ma fille, ne changent pas ce qu'elle est en réalisé, comparer à toi. Vous allez le payer un jour ! Vos récoltes sont presque prêtes.

Clic... Raccrocha tante Sidonie.

Mon corps raisonnant encore des coups de Pierre. Alors, je m'étendais au sol pour soulager ma douleur. Aussi, je revisitais mentalement ma stratégie, afin de me rassurer de la suite de mon plan.

Monique pouvait se défendre, mais son attitude ne me rassurait pas, bien qu'étant en pleine découverte d'une autre facette d'elle. Malgré tout, je me sentais obliger d'intervenir à nouveau, pour faire fonctionner les idées que j'avais en projet. Par conséquent, dans soirée, j'envoyais à tante Sidonie, son film avec George !

-De vous deux qui cherche le mari de l'autre ?

Trente minutes plus tard...

-George ! Tu n'avais aucun droit de me filmer.

-Tu parles à Jessica ! La petite fripouille, dont tu accuses de sortir avec ton mari. Dans cette vidéo, qui bouge sur le mari de ma mère ? Et si je l'envoie à Pierre ?

-Ma fille ! Je n'ai aucun problème avec toi. Ta mère et moi sommes bonnes amies, pourquoi mettre le volcan entre elle et moi ?

- Seule, toi répondras à tes questions. Ou Monique, si tu le souhaites.

Silence...

Son silence signifiait qu'elle comprenait la limite de mes agissements. Je tenais, dormais, tante Sidonie entre mes mains. Pierre, quant à lui, me glissait encore des doigts : j'estimais, son film peut crédible pour faire un violant choc à lui et à sa femme.

Pour semer le trouble dans leur foyer, j'évitais désormais de me faire prendre à mon propre Piège. J'étais, dès ces instants, certaine, que tante Sidonie n'avait pas sortie un seul mot à Pierre, à propos de son infidélité et de la vidéo qu'elle avait vu chez George. Elle n'osera pas se faire prendre à son jeu. Tante Sidonie conservait un secret, que je ne pouvais, en aucun cas, garder pour moi.

La semaine suivante !

Je commençais par expédier à Pierre son propre filme :

-Qui êtes-vous ? Et où avez-vous eu cette vidéo ?

- Et si Sidonie apprend que son mari fait de la pornographie dans des motels ?

- Elle ne sera au courant de rien ! Parce que je vais te mettre hors de mon chemin, Jessica ! Je sais que tu es derrière cette erreur.

-Une erreur ?

-Oui ! Parce que tu ne sais pas où mettre tes pieds. Je peux te tordre le cou.

-Tu n'oseras pas, Pierre !

-Alors essaie ! Essaie ! Je vais voir.

-Ta femme sera ta première victime, bonne journée.

-Jessica ! Je viendrai parler à George. Nous savons tous que tu as volé son téléphone. Petite vermine.

-Tant mieux ! Il a des choses à te confesser. Bonne journée !

Je stressais ; je n'avais pu dormir cette nuit. Lorsque je me remémorais la scène dans la boutique, je gambergeais sur le sort que me réservait Pierre.

Trois jours plus tard...

La colère m'excitait de plus en plus ! Je devais en découdre sans penser aux conséquences. Pierre méritait ce que j'avais en tête. Alors, je lui expédiais la vidéo de sa femme.

J'attendais sa réaction pendant des heures après l'envoi. Le sentiment d'un échec m'envahi, me mettant mal à l'aise. Ses heures silencieuses me donnaient l'impression qu'il était encore plus solidaire à tante Sidonie. Hors, n'étant pas à ses côtés, mon avis me trompait...

Muette