Chapitre 56

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 56⚜️


Loïc Meyo


Ces jours-ci ont été assez éprouvants, mais tout va rentrer dans l'ordre. Je décide donc d'aller prendre un verre et de décompresser. Je sors de la boîte de nuit aux alentours de trois heures du matin aux bras d'une jolie demoiselle avec qui j'ai dansé et flirté pendant des heures. Je n'ai pas envie d'aller plus loin avec elle ce soir. Donc, je décide tout simplement de la raccompagner chez elle. Une coïncidence, elle vit dans le même quartier que Landry. Une fois devant son domicile, on échange nos contacts et je reprends la route pour rentrer chez moi.


C'est un grand quartier résidentiel, alors je roule un bon moment pour sortir de là. Il fait extrêmement tard, donc, il n'y a même pas un chat sur la route. Au niveau d'un virage, je freine brusquement lorsque je manque de tamponner une femme qui court sur la route. Je la vois glisser et elle se relève. Dès qu'elle tourne la tête vers la voiture et que je vois son visage, j'écarquille les yeux de surprise.


Je dois être en train d'halluciner ! C'est sûrement tout l'alcool que j'ai bu ce soir qui me joue des tours parce que c'est impossible que cette femme soit là-devant ma voiture. Le choc passé, elle se remet à courir et le seul réflexe que j'ai, c'est de déboucler ma ceinture de sécurité et de descendre rapidement du véhicule.


—Attendez, Madame ! Je crie. Ne partez pas.


Elle s'arrête et me regarde à nouveau. Je m'approche et elle recule. Je comprends qu'elle a peur de moi, logique. Elle recule encore.


—Landry !, dis-je subitement. Vous connaissez Landry et Hortense Ratanga, n'est-ce pas ? Ce sont des amis à moi.


Elle ne dit rien, mais je vois, à la lumière des lampadaires, qu'elle est assez surprise. J'avance et elle recule encore.


Je mets la main dans ma poche pour sortir mon téléphone, mais elle recule. Ça se voit qu'elle est sur le qui vive, les yeux en alerte. Elle regarde autour d'elle comme une parano. Je sors mon téléphone et je compose rapidement le numéro de Landry.


—Écoutez, je veux passer un coup de fil. Ne fuyez pas, s'il vous plaît.


Elle est à une bonne distance de moi. Si je tente un petit truc, elle va fuir à la vitesse de la lumière. Landry décroche à la deuxième sonnerie.


—Oui, allô, dit-il, la voix pleine de sommeil. Loïc, que me veux-tu à cette heure-ci?


—Peu importe ce que tu es en train de faire, dépêche-toi de sauter dans ton véhicule et viens me retrouver à la sortie de ton quartier.


—Quoi ? Mais que fous-tu dans mon quartier à une heure pareille ? Tu ne...


—Landry ! Je n'ai pas le temps de beaucoup discuter au téléphone. Je veux te voir ici dans les deux minutes qui suivent ! Devant moi, à l'heure actuelle, je n'ai ni plus ni moins que Yolande.


—Quelle Yolande ?


—Yolande Otando...


Il éclate de rire...


— Vu l'heure, je suppose que tu étais en boîte. C'est uniquement l'alcool que tu as consommé ou alors, tu as ajouté des feuilles hallucinogènes ?


—Landry, je ne suis pas en train de rigoler !, dis-je sur un ton à peine calme. Dépêche-toi de ramener tes fesses ici!!


2 jours plus tôt


J'arrive à Libreville en début dans la nuit. Je prends mon nouveau et mon ancien téléphone, puis mon ordi et je les mets dans un carton que je donne à un livreur qui va directement au domicile d'Hortense. Elle est censée vérifier si je n'ai pas de micro ni de traceurs et qu'il n'y a aucun moyen de me pirater. Elle installe des pare-feux sur les appareils et elle me les renvoie aux environs de 22 h. Je me rends ensuite à la cité Damas comme convenu. Je suis très surpris parce que le quartier est en ébullition. Je gare un moment pour me renseigner.


—Bonsoir, monsieur, dis-je à un homme sur la route.


—Bonsoir.


—Euh... Excusez-moi du dérangement, mais pourquoi il y a autant d'agitation ? Les alentours sont souvent très calmes.


—Oui, il y a eu un incendie qui s'est déclaré dans une des grandes propriétés du quartier.


—Un incendie ? Vous dites ?


—Oui.


À ce moment, je ne sais pas pourquoi, mais je pense automatiquement à cet Émile Biyoghe. Non, il n'aurait pas osé !


Je remercie le monsieur et continue mon chemin. Plus je me rapproche, plus j'aperçois un attroupement de personnes, un véhicule de pompiers et de la fumée. Je vois la bâtisse brûler et les pompiers qui se débattent comme ils peuvent. Je gare bien et je descends du véhicule. Les gens sont choqués et certaines jeunes femmes sont assises par terre en train de pleurer. Je me rapproche d'un groupe de femmes qui sont apparemment plongées dans un grand kongossa.


—Bonsoir mesdames.


—Oui bonsoir, me répond l'une d'elles.


—Il y a quelqu'un qui est mort ?


—Ça, c'est quelle question stupide, rétorque une autre, en me lançant un regard en biais, tu ne vois pas l'incendie là ?


—Si, si, bien sûr. Mais comme je vois des gens en pleurs, je me...


—Ça, c'est la maison du docteur Ovono Marleyne. Elle est mo*rte en prison récemment, il y a quelques jours. C'est son unique petite sœur qui vivait avec elle et qui gardait la maison en son absence. Ce sont les copines de la petite sœur qui pleurent comme ça.


Hein ? Je suis horrifié parce que je viens d'entendre.


—La...la petite sœur était à l'intérieur quand la maison a pris feu ?


—Mais tu es sourd ou quoi ? s'agace une des femmes. C'est ce qu'on vient de te dire. Elle était en voyage au village et elle est rentrée ce matin. Totalement bouleversée par la mort de sa sœur en prison. On ne comprend même pas comment le feu là a commencé.


Je déglutis et m'éloigne d'elles rapidement. Je monte dans mon véhicule et je prends mon deuxième phone pour appeler Landry.


—Oui Allô man!


—Euh... On a un gros soucis sur les bras.


—Comment ça ? demande-t-il, inquiet. Si tu ne le sens plus, laisse tomber et rentre chez toi.


—Non, ce n'est pas ça.


—Donc qu'est-ce que c'est ?


—Il n'y a plus d'ordinateur à voler.


—Émile l'a volé avant nous ?


—Voler ? Mon cher, il l'a brûlé !


—Brulé ? Je ne... Ne me dis pas qu'il a brûlé la maison !


—Bah si ! Et la sœur d'Ovono avec !!


—Qu...


Un silence s'installe au bout de la ligne. Je sais qu'il est aussi choqué que moi.


—Loïc, rentre chez toi, dit-il calmement. Dégage de cet endroit. On verra que faire plus tard. Mais je pense que si c'était encore flou dans nos têtes, désormais, c'est désormais clair. Émile Biyoghe n'est pas un adversaire à négliger. Il nous a devancés, une fois de plus.


Émile Biyoghe


Ce matin, je me lève de très mauvaise humeur parce que j'ai à peine dormi la nuit dernière. J'ai passé un bon moment au téléphone avec ceux qui doivent se charger d'aller récupérer l'ordinateur chez Marleyne. J'ai dû leur expliquer de bout en bout, ce que j'attendais d'eux. Ils sont donc censés y aller la nuit, puis voler l'ordi et ce, ni vu ni connu.


Ensuite, j'ai reçu l'appel d'un client capricieux avec qui j'ai eu un appel vidéo. Il m'a saoulé. Il pense que c'est parce qu'il paye que je vais lui cirer les pompes et me plier à toutes ses exigences farfelues comme un esclave. Qu'il fasse ça avec les architectes affamés qui traînent. Pas avec moi. Je peux décider d'arrêter de travailler aujourd'hui pour me reposer jusqu'à la fin de mes jours et vivre dans un luxe insolent. Ce n'est pas l'argent qui va me manquer. J'ai non seulement choisi une branche d'activité qui m'a déjà rapporté énormément d'argent. Sans compter l'empire immobilier qui vaut des milliards que j'ai reçus en héritage de celui qui se faisait appeler mon père. Donc, si je travaille toujours, c'est parce que j'aime mon boulot, pas parce que j'ai faim. Alors quand je tombe sur des clients qui se croient trop arrivés, je les envoie très vite péter sur Mars. Je n'ai pas le temps de supporter des simagrées.


Je prends une douche et j'avale mon café sur le pouce, j'ai une importante réunion ce matin. Je monte dans la chambre de Yolande et je m'immobilise devant la porte en observant l'état de la pièce. Hier soir, je lui ai apporté une assiette de spaghetti carbonara avec du pain. Je retrouve donc ce matin, au sol, des tas de spaghetti réduits presque en bouillie. On dirait qu'elle a mâché et recraché. Yolande est allongée au coin de la chambre, enveloppée dans un drap. Je m'approche d'elle.


—Yolande ! dis-je en m'accroupissant à côté d'elle. Yolande ! Qu'est-ce qui...


Je me lève et recule. Je me rends compte qu'elle sent une forte odeur d'urine. En fait toute la chambre empeste je ne sais quoi. Son cas devient maintenant un genre. La chambre ressemble désormais à une vraie poubelle. La nourriture au sol ici, les flacons vides de médicaments là-bas, les vêtements entassés, les bouts de papier. Moi, je ne suis pas domestique, je ne vais pas faire le ménage dans sa chambre. Je regarde ma montre impatiemment, je suis déjà en retard pour ma réunion. Je dépose son petit déjeuner sur la commode et je quitte la chambre. Je verrouille la maison et j'embarque dans mon véhicule. Je plonge toute la journée dans mon travail. Aux alentours de dix heures, je téléphone au médecin pour le cas de Yolande.


Il me passe le contact d'un confrère spécialisé en maladie mentale avec qui je discute pendant un moment. Je lui explique le comportement de Yolande, depuis sa petite dépression jusqu'à son état qui devient de plus en plus décalé.


—Monsieur Biyoghe, je ne saurais donner un avis pertinent sans l'avoir devant moi.


—En raison de mon emploi du temps hyper chargé, je n'ai pas pu la faire consulter.


—Vous soupçonniez un état dépressif suite à la disparition de sa jeune sœur. La démarche aurait été qu'elle soit auscultée par un médecin avant de la bourrer d'une tonne d'antidépresseurs et d'anxiolytiques. Au cas où vous ne le sauriez pas, l'automédication est à prohiber.


Il me fait la morale ? À moi ?


—Ce n'était pas vraiment de l'automédication, je réplique sèchement. Vu que c'est votre collègue qui a prescrit tout ce traitement.


—Quand il m'a brièvement parlé du cas de votre femme, il m'a fait comprendre qu'il ne l'avait pas reçu en consultation, mais que suite à vos différentes descriptions, il a conclu qu'elle faisait une dépression. Vu que vous avez insisté pour un traitement, il vous a donc remis une ordonnance. Mais je peux vous dire que cette démarche a été très irresponsable de votre part.


Je me passe une main sur le visage. Qu'est-ce qui me retient de l'envoyer chi*er celui-là ? Je commence vraiment à m'impatienter devant ses reproches. Il se prend pour qui ?


— Et en plus...


—Euh... s'il vous plaît Docteur, vous commencez à m'étouffer. Quelle est cette litanie de plaintes que vous me servez là ? Vous pensez que je vous ai appelé pour ça ? Si vous n'avez rien à dire sur le cas de ma femme, alors ne me perdez pas davantage de temps.


—Il faut qu'elle fasse une consulta...


Clic !


—Tchuip!


La patience en moi a disparu par la fenêtre. À l'heure de la pause, je décide d'aller récupérer des dossiers oubliés à la maison. Je gare devant le portail et j'entre dans la maison. Je me rends dans mon bureau dans lequel je récupère tout un lot de documents. Je n'ai pas le temps d'aller voir Yolande pour lui apporter son repas. De toute façon, je suis convaincu que ce que j'ai apporté ce matin n'est pas fini. Je suis sûr qu'elle a mangé une moitié et qu'elle a gaspillé l'autre moitié. Je serais bien allé la voir de mes yeux, mais l'odeur des urines de ce matin me décourage. Je vais dans la salle de visionnage des caméras de surveillance. Je vois sur les vidéos qu'elle est assise contre le mur par terre, elle parle seule avec "Mélissa", elle rit , elle crache sur sa cuisse et ensuite, elle essuie avec son tee-shirt. Elle joue avec les flacons de vitamines vides, kié!

C'est vraiment un foutoir tout ça !


Je quitte la maison et je retourne au boulot. Aux alentours de dix-sept heures, j'appelle les gars et je leur fais savoir que partir chercher l'ordinateur n'est pas suffisant. Je ne saurai jamais si cette idiote de Marleyne n'a pas conservé d'autres preuves contre moi. Donc, je ne veux prendre aucun risque. Je leur ordonne de tout détruire.


Je rentre à la maison vers vingt heures et je visionne certaines des vidéos de Yolande depuis les cinq derniers mois. Je n'ai pas souvent le temps de regarder les vidéos de surveillance à cause de mon emploi du temps hyper chargé. Je me rends compte qu'elle a commencé à se comporter bizarrement depuis un moment, mais que je ne l'avais pas remarqué. Sur une vidéo, en pleine nuit, elle dort et se réveille en sursaut en appelant sa sœur. Puis, elle reste assise jusqu'au matin à chantonner une même chanson bizarre. Sur une autre vidéo, un jour où je ne lui ai pas apporté de repas pour la punir, elle mange le morceau de savon qui est dans la salle de bain. Je remarque qu'avec les médicaments, son état a empiré.


Aux alentours de minuit, je reçois un appel dans lequel les gars m'informent que le job a été parfaitement fait. Ils m'envoient des photos, la maison de Marleyne a brûlé. Parfait ! Sa sœur était à l'intérieur, mais ce n'est clairement pas mon problème. Maintenant, je vais voir comment Vincent et les gens avec qui il bosse vont réussir à me nuire. J'aurais toujours une longueur d'avance parce que je suis très prévenant. Je vais m'occuper à proprement parler de leur cas plus tard. Pour l'instant, je vais me pencher sur le cas de Yolande. 


Je passe une excellente nuit. Je me lève le matin et je me prépare pour le boulot presqu'en chantonnant. Avant d'aller bosser, je me décide à aller voir Yolande. Vu que je ne suis pas monté dans sa chambre depuis hier matin. C'est encore pire que la veille. Elle est assise sur le lit face à la porte et se ronge les ongles. Elle lève la tête et me regarde. Son visage se fend d'un grand sourire.


—Mélissa, tu es venue !, me dit-elle, en s'avançant vers moi. Tu... tu es venue seule ? Et Odile.


—Euh moi, c'est Émile, pas Mélissa, dis-je en déposant le plateau de nourriture. 


—Odile a dit que...


—J'ai dit que je ne suis pas Mélissa, je répète.


—Melissa !


—Pourquoi je discute même avec toi ?, dis-je en regardant ma montre. 


Elle me regarde et s'assoit sur le lit et les larmes coulent sur ses joues. Je sors de la chambre et je file au boulot. Je reçois le détective privé qui est chargé de suivre Vincent. Il me raconte en détail ce qu'il a observé et pour l'instant, il n'y a rien de suspect. Diane aussi joue toujours la maman attentionnée, mais elle garde les yeux et les oreilles en alerte. Dans la journée, je reçois des virements de deux clients qui me devaient de l'argent. Les sommes sont tellement faramineuses que je suis très satisfait. Je suis d'une humeur solaire aujourd'hui. Les plans foireux de mes ennemis sont tombés à l'eau, je suis encore plus riche et j'ai perdu Mélissa, mais je reçois Yoyo en compensation. Quel bonheur ! Tout se passe comme sur des roulettes.


Je me sens tellement bien qu'en sortant du bureau, j'invite mes employés à aller prendre un verre. Je bois la moitié d'une bouteille de whisky, puis je leur donne de quoi aller dîner en mon honneur. Je reçois des :« Vous êtes le meilleur patron de la terre », « Monsieur Biyoghe, imité, mais jamais égalé ».


La famine, c'est quelque chose, hein !


Je conduis jusqu'à un restaurant huppé où je commande un mix de fruits de mer pour moi et des lasagnes pour Yolande. Une fois à la maison, je prends une douche. L'alcool s'est bien distillé dans mon sang qui est désormais bien chaud. J'ai une envie de se*xe pour parfaire ma journée. Je vais ensuite dans la chambre de Yolande. Madame joue à la voiture avec les flacons vides de ses médicaments. Kie!


Je m'approche d'elle et je lui tiens la main pour qu'elle se lève. Ma journée sera parfaite si je peux bien prendre mon pied. Je lui tiens la main et l'entraîne hors de la chambre. Une fois dehors, nous entrons dans la chambre où il y a toutes ses affaires : vêtements, chaussures, etc. Je l'emmène jusque dans la salle de bain. Je soulève son pull et le lui retire. Elle ne me calcule pas et est dans sa bulle avec ses flacons qu'elle appelle désormais Mélissa. Je m'accroupis et lui retire son pantalon qui sent sérieusement les urines. J'ai envie de me boucher le nez, mais bon, je n'en fais rien. Elle ne porte pas de soutien-gorge et je retire son slip. Ça fait un moment qu'elle ne s'est pas douchée. Je lui arrache tous les flacons et les jette dans le lavabo. Je prends sa main et l'entraîne vers la baignoire, mais elle freine. 


—Mélissa, dit-elle en faisant la moue. Meli, tu viens on..


—Tu vas récupérer tes flacons plus tard, dis-je en la tirant jusqu'à la baignoire.


Elle froisse la mine et veut opposer une résistance. Je la tiens fermement par le bras jusqu'à ce qu'elle me morde la main.


Non mais oh !


—Ça ne va pas,non !! je gronde en dégageant mon bras. Tu m'arrêtes tes conneries.


Elle veut me dépasser pour aller vers le lavabo. Je lui bloque le passage et là, c'est l'hystérie. Elle se met à crier, gesticuler. Elle est extrêmement agitée et lorsqu'elle me griffe de partout et me crache au visage, ma patience se fait la malle. L'agacement monte et je lui administre deux gifles aller-retour. Elle tombe et se met à pleurer.


—Meli...Meli...


Je la tiens fermement par le bras et la fais entrer dans la baignoire. Je règle l'eau tiède et commence à la mouiller des pieds à la tête. Une fois bien mouillée, je lui frotte vigoureusement le corps et les cheveux. Quand ses pleurs ne s'arrêtent pas, je gronde.


—TU VAS LA FERMER ?


Elle sursaute en me regardant, les yeux bien ouverts, remplis de stupeur. Je la rince et je vais dans la chambre chercher une serviette propre. À mon retour, elle a quitté la baignoire et se trouve désormais devant le lavabo avec "Mélissa", ses flacons.


—Non, on va manger la pizza, chuchote-t-elle. Non, Meli...pas de jus la nuit.


J'ai vu Mélissa à plusieurs reprises et à aucun moment, il ne m'a semblé qu'elle ressemblait à des flacons en plastique. Elle est vraiment dans sa bulle. Si je jette ses flacons ce soir, ça va chauffer dans cette maison !! Je la ramène dans la chambre et je choisis un pyjama dans un tiroir que je lui enfile. Pendant que je l'habille, mes yeux s'attardent sur son corps. Elle a de jolis seins aussi ronds et fermes que des oranges. Je frissonne rien qu'en imaginant ce que je vais faire ce soir.

Pendant que moi, je lui coule un regard lubrique, elle est toujours dans son monde à elle. Je lui tiens la main et nous sortons de la chambre et nous nous rendons dans la mienne. Je la fais asseoir sur un des canapés. Je sors de la chambre en refermant la porte. J'arrive dans la cuisine et je récupère une petite nappe, des serviettes de table. J'ai une envie de vin, donc je descends jusqu'au sous-sol où je range mes bouteilles de vins. J'ai plus de trois cents bouteilles de vins et de champagnes de marque ici. Mais j'en prends rarement. Je regarde sur les étagères et je choisis un excellent bordeaux qui coûte 500. 000 F la bouteille. À mon retour dans la chambre, Yolande est maintenant assise par terre. 


Quelqu'un qui vient de prendre sa douche ! 


Je la fais lever et la remet sur le canapé, elle ramène les jambes vers sa poitrine et se met à chantonner une chanson qui n'a ni queue ni tête. J'installe tout sur la table. Puis une idée me traverse la tête. Je sors de la chambre pour aller chercher les plats, mais je ne verrouille pas la porte. J'arrive dans la cuisine et je place les plats dans le micro-ondes. Une fois réchauffé, je reprends les escaliers. Je l'entends toujours parler à Melissa. J'entre dans la chambre et elle s'est encore assise par terre et crache désormais sur les serviettes de table.


Sérieux ?


Je dépose le tout sur la table. Je lui lance un regard noir, mais elle ne me calcule pas. Je retourne encore dans la cuisine et je remonte les escaliers quelques minutes plus tard avec des fourchettes et une bouteille d'eau. Je n'apporte pas de couteaux parce qu'on ne sait jamais. Les gens qui ont des problèmes mentaux sont violents, elle serait capable de m'attaquer dans son délire. Surtout que même si elle était lucide, elle essayerait aussi de me poig*narder. Ce soir, je suis vraiment d'humeur généreuse. Folle ou pas, Yolande a intérêt à profiter de ma gentillesse pour être chouchoutée parce que demain, mon humeur peut changer et je vais l'enfermer à nouveau dans sa poubelle. Soit dit en passant, il faut que je fasse nettoyer sa chambre.


À mon retour dans la chambre, Yolande mange les lasagnes avec les mains comme un vrai petit cochon.


 Incroyable !


Je prends place à côté d'elle sur le canapé et récupère mon assiette. Je me mets à manger. Mon plat est délicieux. Je sirote mon vin. Au bout d'un moment, elle semble remarquer ma nourriture et plonge sa main dans mon assiette. Elle prend une crevette et la mange.


—Euh non ça ce n'est pas à toi. Voici ton assiette là-bas. Reste dans tes cochonneries.


Elle plonge encore la main dans mon assiette et mange sans retenue. Sa façon de manger me coupe l'appétit. Je dépose l'assiette sur ses jambes.


—Termine, je n'ai plus faim !


Elle mange et chantonne. Puis bam, elle se met à cracher ce qu'elle a dans la bouche.


—Ehhhh ce que tu fais dans ta chambre là, tu ne vas pas venir faire ça ici. Je lui arrache l'assiette. Elle veut s'opposer, mais je la pousse, elle retombe sur le canapé. Ses yeux se remplissent de larmes. 


Kie! Qui m'a envoyé dans tout ça ?


Je débarrasse les assiettes sinon elle risque de transformer ma chambre en porcherie comme chez elle. Je dépose les assiettes dans la cuisine et je reviens dans la chambre. Je ferme la porte à clé. J'emmène Yolande dans la salle de bain, je lui lave les mains et la bouche. On revient dans la chambre et je l'entraîne sur le lit. 


—Odile ? Oui ! Il faut bien garder mon bébé Mel en mon absence. Oui, je... Oasis, c'est bien là-bas.


Je lui fais un bisou sur la joue, elle ne réagit pas, puis j'en fais un autre dans son cou. Elle a la peau douce. Je passe la main le long de son corps avant de glisser la main dans son pantalon. Je caresse ses cuisses en parsemant son cou de bisous. Ma queue réagit automatiquement. Au moment où je veux glisser un doigt en elle, mon téléphone sonne.


Je peste contre la personne qui ose me déranger. Puis je me lève avec mon verre. C'est le détective qui me parle de Vincent. Il n'a rien d'intéressant à dire, donc pourquoi m'appeler pour gâcher ma soirée. Je l'écoute en sirotant mon vin. J'observe Yolande à distance et à chaque fois qu'elle fait ses grands gestes en parlant avec Mélissa, son tee-shirt se soulève et je vois ses seins. Au bout de deux minutes, je craque.


—Bon, écoutez, pourquoi me déranger ce soir pour me raconter des choses inutiles ? dis-je agacé. Appelez-moi quand vous aurez de vraies nouvelles.


—Vous avez dit que dès que j'ai la moindre info, je vous téléphone. Voilà pourquoi je vous appelle.


—Bonne soirée ! Tchuip!


Clic! 


Dès que je raccroche, je retire mon tee-shirt. J'ai très chaud, pourtant la climatisation est à 16 et je suis de nature très frileuse. Mais là, j'ai très chaud. Ça doit être le vin. Je n'ai pas l'habitude d'en prendre. Je suis plus whisky ou champagne en général. Je monte sur le lit et je m'installe entre les jambes de Yolande. Je dépose un bisou sur son front, ensuite sur sa bouche. Quand je regarde son visage, elle m'observe avec des yeux pleins d'incompréhensions, puis elle recommence à parler seule.


—Melissa, dit-elle doucement.


—Arrête de parler d'elle...


Je me sens excité, ma queue réagit au fait que je sois allongé sur son corps chaud. J'ai le cœur qui bat vite. Je retire son tee-shirt et je me mets à sucer ses seins.


—Melissa...


Ses seins sont délicieux, bien fermes. Mon cœur bat très vite. Je retire son pantalon.


—Meli...on va aller à la plage...


Je vais la bâillonner, de cette façon, elle va arrêter de prononcer des phrases décousues. Je suis bien tendu. J'ai extrêmement chaud. Je commence à voir légèrement flou, je cligne des yeux. Je n'aurais pas dû prendre de vin, ça ne me réussit pas. Surtout que j'avais déjà pris des verres de whisky avant de rentrer à la maison. Mon cœur bat à présent trop vite. Ce n'est pas normal, j'ai carrément des palpitations. Je veux poser mes lèvres sur celles de Yolande, mais j'attrape ma gorge, je manque d'air.


—Qu'est-ce... qui m'arrive....


Je quitte sur Yolande et je me lève. Je tiens à peine debout, la chambre tourne autour de moi, je m'écroule. Je respire très fort tellement j'ai l'impression qu'il n'y a plus d'air dans mes poumons. J'ai chaud, j'ai froid. L'estomac me fait affreusement mal. Je hurle de douleur, mes muscles tout entiers se tendent. Je ne comprends pas ce qui est en train de m'arriver.


Je tourne la tête vers la droite et je vois Yolande qui se lève du lit. Elle ramasse tranquillement son tee-shirt qui est par terre et elle l'enfile. Quand elle lève la tête et plonge son regard dans le mien, je suis frappé par la clarté de son regard qui est très froid. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Pourquoi je me sens aussi mal. Il m'est déjà arrivé de mélanger des alcools, mais ça ne donne jamais un tel résultat. J'ai bu des verres de whisky avec mes employés sans souci. Mais après que j'ai commencé à prendre le vin, mon état est devenu étrange. Je regarde la bouteille qui est déjà à moitié vide, puis je regarde Yolande. Il y a quelque chose dans mon vin ? Nous ne sommes que deux ici...


—Qu'est-ce que tu...


Je n'arrive pas à finir ma phrase.


—Tu t'es cru trop malin, n'est-ce pas? demande Yolande en me regardant froidement. Je t'avais dit que j'allais te montrer ça !


J'essaye de me relever, mes oreilles bourdonnent. Elle s'approche de moi et me donne un coup de pied dans le ventre. Je m'écroule à nouveau.


—Mais...mais...


Je n'arrive plus à prononcer la moindre parole. Je sens une forte pression à la poitrine, ma vue se brouille et c'est le trou noir...

Dans le secret