CHAPITRE 59: REMISE EN QUESTION
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
***CHAPITRE 59: REMISE EN QUESTION***
**BENJAMIN NGUEMA**
Tous ceux qui étaient dans la salle n'arrivaient pas à croire ce qui se passait devant leurs yeux . Je suis tombé à genoux sur mes pieds.
Moi: (Pleurant) Merci Seigneur, merci de les avoir ramenés. Je sais maintenant que Tu es un vrai Dieu. Mes oreilles avaient entendu parler de Toi, mais aujourd'hui mes yeux T'ont vu. Je veux Te confier ma vie maintenant et ce jusqu'à ce que Tu me rappelles à toi parce que je sais que Tu existes et que Tu réponds à la prière de ceux qui Te cherchent et s'attendent à Toi.
Les gens autour, notamment les femmes pleuraient et j'entendais la mère de Linda remercier Jésus d'avoir exaucé ses prières. Après un moment, le médecin a pris la parole en se rapprochant d'elle.
Docteur : Mlle NDOMBI vous m'entendez?
Linda: (Détachant les yeux des enfants) Oui. Où suis-je ?
Docteur : Dans un hôpital, vous avez eu un accident de circulation.
Linda: (Après un moment) Oui je me rappelle, le camion sur la route glissante.
Docteur : En effet. ( Tournant la tête vers nous) Excusez nous, mais je vous prierai de bien vouloir tous sortir afin que nous puissions tous les examiner.
Nous nous sommes exécutés. Damien m'a aidé à me relever pour que je puisse sortir. Pendant que je le faisais, mon regard a croisé celui de Linda avant qu'elle ne détourne le sien. Je suis sorti avec les autres et nous sommes allés rester dehors où nous avions passé la nuit. Personne ne parlait, tout le monde était dans une espèce de bulle de contemplation qui lui était propre, je n'arrêtais pas de dire merci au Seigneur pour ce qu'il avait fait dans mon cœur. Un peu plus tard, le médecin est venu nous dire qu'ils allaient tous bien et qu'ils avaient été tous transférés dans une autre salle, celle des hospitalisations qui est dans un autre secteur à l'étage au-dessus.
Docteur : Nous avons choisi, au vu de ce qui s'est passé tout à l'heure, de tous les mettre dans la même chambre.
Nous : Nous comprenons.
Docteur : Les enfants n'ayant rien d'apparent, pourrons sortir dès demain. Nous les garderons en observation cette journée.
Moi: D'accord.
Docteur : Pour ce qui est de leur mère, Dieu merci, les examens ont révélé qu'aucune de ses fonctions n'est endommagée, elle restera ici jusqu'à ce qu'elle se remette sur pied. Mais vous pouvez être tranquille, sa vie est hors de danger.
Moi: Merci docteur.
Docteur : Ne me remerciez pas, dites plutôt merci à votre Dieu qui nous a tous prouvé son existence en accomplissant ce miracle.
Mme H : Amen docteur.
Docteur : Par contre nous voulons lui annoncer qu'elle a fait une fausse couche et nous aurons besoin que vous soyez là pour la soutenir.
Moi: Je, je ne crois pas que ce soit une bonne idée que je sois présent lorsque vous le lui annoncerez.
Docteur : Pour quelle raison ?
Moi: Je, je suis le responsable de la perte de notre bébé docteur. Elle ne voudra pas être en ma présence pour apprendre cette nouvelle.
Docteur : Je vois, qui donc sera présent pour jouer ce rôle car elle aura besoin d'être accompagnée.
Jennifer : Je vais venir avec vous docteur.
Docteur : Et vous êtes ?
Jennifer : Sa sœur.
Docteur : D'accord.
Mme H : Je viens aussi, je suis sa mère.
Docteur : D'accord. Dans ce cas, suivez-moi.
Il s'est retourné et elles l'ont toutes les deux suivies. Nous autres sommes restés dehors en train d'attendre. Je ne savais pas comment elle allait réagir. Nous n'avons jamais abordé la question d'enfants et donc je ne savais pas si elle en voulait ou non, mais vu sa manière de se comporter avec les miens, je crois que c'est une chose dont elle aurait été contente. Je lui ai arraché le droit d'être mère, de porter un bébé. Est-ce qu'elle me pardonnera pour ça ? Est-ce que moi-même je me pardonne d'être responsable de la mort de mon enfant ? Je ne sais pas…
*TROIS SEMAINES PLUS TARD*
Cela va faire trois semaines que tout cela a eu lieu. Les enfants sont sortis de l'hôpital le lendemain comme le médecin nous l'avait dit et nous sommes rentrés à la maison. Ils ont repris l'école et tout est rentré dans l'ordre. Je les emmène à l'hôpital pour voir Linda quand je peux même si je ne rentre jamais dans la salle. Je vais avec eux jusqu'à la porte et je les laisse avec elle. Quand je ne peux pas partir faute de temps, c'est la mère de Linda qui les y emmène. Étant la seule personne proche de Linda avec laquelle je parle plus ou moins bien, je lui avais demandé si c'était possible qu'elle emmène les enfants à l'hôpital à chaque fois qu'elle pourra, elle avait été d'accord et du coup, c'est elle qui me relaie.
Cette femme a vraiment un grand cœur, ce jour après qu'elle soit partie avec Jennifer pour annoncer à Linda la perte du bébé, elle est revenue vers moi alors que j'étais assis tout seul dans un coin, perdu dans mes pensées.
Mme H : Mon fils, ça va ?
Moi: (Sortant de mes pensées) Oui mam, madame.
Avec tout ce que j'avais fait à sa fille, je ne savais pas si j'avais encore le droit de l'appeler maman ou non.
Mme: (Sourire bienveillant) Tu peux toujours m'appeler maman, cela n'a pas changé. Malgré tout ce qui s'est passé avec ma fille, tu demeures mon fils.
Moi: Merci maman.
Mme H : Je peux m'asseoir à côté de toi?
Moi: (Lui faisant de la place) Allez-y.
Mme H : (S'asseyant) Merci!
Nous sommes restés tous les deux silencieux pendant quelques minutes avant qu'elle ne reprenne la parole.
Mme H : Je tiens tout d'abord à m'excuser pour tout ce que tu as subi du fait de mon mari.
Moi: Ne vous inquiétez pas, je comprends parfaitement sa réaction et je sais que j'ai mérité les coups et les balles que j'ai reçu cette nuit pour avoir traité votre fille comme je l'ai fait et l'avoir conduite ici. C'est à moi de vous présenter mes excuses, je suis vraiment désolé pour tout.
Mme H : Nul n'est parfait et tout le monde commet des erreurs. L'important est de le reconnaître et savoir s'excuser c'est pourquoi je te pardonne et je te demande aussi pardon à la place de mon mari.
Moi: Je vous pardonne.
Mme H : Merci. Tu sais, il n'est pas méchant sauf qu'il est juste très protecteur avec elle et ce depuis que nous avons failli la perdre il y a plusieurs années après avoir perdu son frère.
J'ai tourné ma tête pour la regarder surpris par ce qu'elle venait de dire.
Moi: Linda n'est pas enfant unique.
Mme H : Elle ne l'était pas. Elle avait un frère de 4 ans son aîné que nous aimions beaucoup et auquel son père était très attaché. Malheureusement il est mort dans des conditions tragiques sans qu'on ne s'y attende.
Moi: Je suis désolé.
Mme H : (Petit sourire) Ça va.
Moi: (Après un moment) Comment est-il mort? Si cela ne vous dérange pas d'en parler.
Mme H : (Après un moment) Il est mort d'un fusil nocturne qu'on lui avait lancé au pied.
Moi: Mon Dieu.
Mme H : (Poursuivant) Nous ne savions pas que c'était cela et nous l'avions emmené dans les hôpitaux pour qu'on puisse le soigner. Mais ils n'ont rien pu trouver et donc n'ont pas su comment l'aider vu que c'était quelque chose de mystique et il est mort dans les bras de mon mari à l'hôpital. Nous en avons énormément souffert au point que son père tombe dans une grande période de dépression. Pendant plus de six mois, il n'était que l'ombre de lui-même. Cela a pris fin lorsqu'un matin, Linda s'est plainte du même mal à la jambe alors qu'elle n'avait que 3 ans. C'était son dernier enfant et il savait que s'il ne réagissait pas rapidement, nous la perdions aussi. C'est ainsi qu'il s'est procuré son arme à feu avec laquelle il avait tiré sur son père et le mien au cours d'une réunion qu'il avait organisée et leur avait demandé d'enlever ce qu'ils avaient envoyé sur elle sinon il aurait tué tout le monde.
J'ai repensé à ce qu'il m'avait dit dans son bureau la première fois sur le fait que si je pensais m'amuser avec sa fille qu'il devait me tuer et que si je pensais qu'il n'en n'était pas capable, je devais demander à son père qu'il prenait pour témoin. Je me rappelle que Linda m'avait dit qu'il avait tiré sur lui, donc c'était à cause de ça, c'était pour défendre sa fille et l'empêcher de se faire tuer.
Mme H : Tu te doutes bien que si elle est encore vivante aujourd'hui, c'est parce qu' il avait retiré ce qu'ils lui avaient fait. Seulement après cela, notre vie à tous avait basculé. Il l'a élevé selon ce qu'il estimait être bien pour elle, depuis lors, il l'a gardé à distance de tout et de tout le monde dans le but de la préserver. C'est la raison pour laquelle il lui a donné une éducation très stricte et rigide comme tu as sans doute dû le remarquer en la côtoyant. (J'ai acquiescé) Linda est son bien le plus précieux et il retire de sa vie toute les personnes qu'il estime être nuisibles et susceptibles de lui faire du mal.
Moi: (Réalisant) Je comprends tout à fait.
Mme H : Depuis la première fois que je t'avais vu dans la maison de ma fille, je savais que tu étais quelqu'un de spécial au-delà de l'euphorie que me procurait le fait de la savoir enfin en couple. Connaissant ma fille, il était impossible qu'elle te laisse avoir accès à son intimité s'il n'y avait pas quelque chose de fort entre vous et ce matin je viens d'avoir la preuve par ce qui s'est passé dans cette salle. J'ai compris que ce qui vous lie est surnaturel et il n'y a que Dieu seul qui connaît la profondeur et la portée. Pour le moment, je pense que vous devriez d'abord rester chacun de son côté pour essayer de reprendre vos esprits et vous retrouver vous-mêmes, je crois que vous en avez besoin pour que lorsque vous parlez à nouveau tous les deux, ce sera avec des idées plus claires, tu comprends ?
Moi: Oui maman.
Mme H : Aussi je te présente mes condoléances car au-delà de tout, tu as toi également perdu ton enfant et ce peu importe les raisons, pour en avoir été victime, je sais ce que ça fait de perdre un enfant alors j'en suis désolée.
Moi: (Touché du fait que ce soit elle qui me souhaite des condoléances) Je vous remercie.
Mme H : Je suis sûre que le Seigneur saura comment vous apaiser tous les deux. Et si tu veux je peux t'emmener à l'église pour que tu puisses t'entretenir avec notre pasteur qui par la grâce de Dieu, pourra t'aider pour la suite.
Moi: (Après un moment) Je suis d'accord.
Mme H : Ok. Je vais l'appeler pour le prévenir et je te ferai un retour.
Moi: D'accord.
Mme H : Bon je vais y aller. Je fais rapidement un tour à la maison pour me changer avant de revenir et je crois que tu devrais faire pareil, ne t'inquiètes pas pour eux, ils sont hors de danger.
Moi: D'accord et merci pour tout.
Mme H : De rien.
Elle s'est levée et est allée rejoindre mes parents avec qui elle a parlé pendant un moment avant de s'en aller avec son mari et le monsieur qui l'accompagnait. Damien était venu vers moi et m'avait dit qu'il rentrait chez lui pour se changer en me proposant de me déposer chez moi si je le voulais et je l'avais fait. Nous étions tous rentrés chez nous pour nous reposer. Mes parents étaient partis chez Damien après que ce dernier me dépose à la maison avec les médicaments qu'on avait pris en chemin. Je m'étais tant bien que mal débrouillé à me laver et à m'habiller avant de venir me poser sur le lit pour réfléchir à tout ceci. J'ai essayé de faire un petit récapitulatif et une remise en question. Après un balayage panoramique des cinq dernières années de ma vie, j'ai effectivement réalisé que je m'étais complètement perdu et que j'avais besoin d'aide pour me retrouver. L'état dans lequel je me trouve n'est bénéfique ni pour moi, ni pour mes enfants, ni pour ma famille et encore moins pour une femme. Si je continue comme ça je nous ferais encore plus de mal que j'en ai déjà fait jusque là à tout monde. J'ai réalisé que Linda et les enfants ont malheureusement été les victimes de mon état intérieur. Étant moi-même blessé, j'ai fini par les blesser aussi, il faut que je me guérisse d'abord pour pouvoir vivre en harmonie avec eux. J'ai reconnu qu'il fallait que je sois suivi. J'allais aller voir le pasteur de maman Harlette et au besoin, je devais prendre rendez-vous avec un psy mais je ne pouvais pas rester comme ça, cela ne pouvait plus durer. J'avais fini par m'endormir dans mes réflexions.
Plus tard, lorsque je m'étais réveillé, j'étais retourné à l'hôpital et je m'étais rendu dans leur chambre. Étant dans la même salle que les enfants, elle n'avait pas eu d'autres choix que de me tolérer même s' il était évident qu'elle ne voulait pas me voir. Je l'avais d'ailleurs trouvé avec Jennifer, Kelly, Sasha et Carine. L'atmosphère était bizarre, lourde et en dehors des salutations que j'avais échangé avec tout le monde, un silence pesant s'était installé. J'avais l'impression d'être de trop au milieu de tout ce beau monde car tout le monde m'en voulait, même mes enfants. J'ai passé quelques minutes avant de m'en aller et de les laisser tranquille. Le lendemain je suis allé pour récupérer les enfants qui devaient sortir, ils ne voulaient pas la laisser mais je leur ai promis qu'ils la verraient tous les jours et que je n'allais pas m'y opposer. Ils étaient allés lui faire des bisous et nous étions partis. C'était la dernière fois que je l'avais vu, même si j'y allais constamment, je ne la voyais pas. Je prenais de ses nouvelles par eux ou par sa mère.
Finalement, elle m'avait mis en contact avec son pasteur trois jours plus tard et il se trouve que cet homme est aussi psychologue dans le monde séculier. Après m'avoir pris en entretien et avoir discuté avec moi pendant près de 3 heures de temps, il m'a dit qu'il était prêt à m'accompagner si j'étais d'accord, il allait le faire non seulement sur le plan spirituel pour ma croissance dans le Seigneur mais aussi sur le plan émotionnel pour m'aider à comprendre, à accepter, à surmonter et à aller de l'avant après tout ce qui s'est passé. Ça va faire bientôt deux semaines que nous avons commencé et on se voit deux fois par semaine. Une fois pour le spirituel et l'autre pour l'émotionnel même si de ce que je constate, je comprends qu'il y a une étroite corrélation entre les deux. Pour l'instant, il n'y a pas encore grand chose qui se passe mais je peux déjà dire qu'il y a depuis un bon moment, une paix profonde qui s'est installée dans mon cœur et elle me maintient dans une sorte de stabilité comme je n'en ai jamais expérimenté auparavant.
Aujourd'hui, Linda sort de l'hôpital, je l'ai appris par sa mère lorsque nous partions de l'enseignement du soir à l'église la veille. Elle m'a dit qu'elle n'était pas encore totalement rétablie mais allait beaucoup mieux.
Moi: Où ira-t-elle?
Mme H : Elle ira à la maison. Je vais m'occuper d'elle en attendant qu'elle se rétablisse.
Moi: D'accord.
Je suis rentréechez moi et j'ai réfléchi toute la nuit à l'idée que j'avais en tête par rapport aussi à la proposition que l'homme de Dieu m'a faite quelques jours en arrière et j'ai décidé de lui rendre visite aujourd'hui à l'hôpital avant sa sortie. Il est actuellement 8h du matin et sa sortie est prévue pour 15h. Lorsque j'arrive devant sa chambre je cogne et elle me demande d'entrer, ce que je fais. Dès qu'elle me voit, elle attache son visage.
Moi: Bonjour Linda.
Linda: (Visage fermé) Qu'est-ce que tu fais ici?
Moi: J'ai appris que tu sortais aujourd'hui de l'hôpital et je suis venu te voir pour te parler.
Linda: Toi et moi n'avons plus rien à nous dire, tu as été très clair la dernière fois chez tes parents. Vois-tu ma disponibilité n'est plus de mise donc je te prie de sortir de cette pièce et de rester très loin de moi.
Je suis resté immobile en train de la regarder. Je comprends tout à fait sa colère et le fait qu'elle ne veuille plus me voir.
Linda: Je t'ai demandé de sortir de cette salle Benjamin, tu n'as rien à faire ici. Ne m'oblige pas à appeler la sécurité.
Moi: Je vais m'en aller Linda. Permets moi juste de te dire que je suis désolé. Je sais que tu vas me dire que tu l'as déjà sans doute entendu plusieurs fois de ma part mais je le suis vraiment. Je suis désolé de tout ce qui s'est passé entre nous, des paroles méchantes que j'ai pu te dire et le mauvais traitement que je t'ai infligé. Je suis désolé pour la perte de notre bébé, je sais que si tu l'as perdu c'est à cause de moi. Je suis sincèrement désolé et je le regrette de tout mon cœur. Je ne te le dis pas pour que tu me reprennes ou dans l'espoir que tu le fasses un jour. D'ailleurs l'état dans lequel je me trouve actuellement, ne saurait être un état favorable pour une quelconque relation avec qui que ce soit parce que j'aime toujours ma femme (ses larmes se sont mises à couler) et si je l'avais compris depuis le début, jamais je ne me serais mis avec toi car je n'aurais pas été capable de t'aimer sans te faire du mal comme ce fut le cas durant tout ce temps. Il faut que je fasse un travail sur moi d'abord parce que je suis malade. Les derniers événements que nous avons vécu m'ont fait comprendre que je suis malade et que j'ai besoin de me soigner, de prendre du recul, de me retrouver loin de tout et de tout le monde, c'est pourquoi je vais partir.
Elle a écarquillé ses yeux plein de larmes pour me regarder. Nous nous sommes regardés pendant un moment en silence et une larme a coulé de mon œil droit.
Moi: (Essuyant ma larme) C'est ce que je suis venu te dire ce matin. Que je suis désolé pour tout et que je vais m'en aller pour me soigner. Toutefois, j'ai un service à te demander. Je sais que je ne devrais pas et que sans doute ce sera encore pour moi un moyen de t'utiliser mais tu es la seule personne qui arrive à t'en occuper et à qui ils sont attachés plus qu'à moi-même, voilà pourquoi j'aimerais te demander si tu me ferais la faveur de garder mes enfants en mon absence ? Tu n'es pas obligée de le faire et si tu ne veux pas, je comprendrais tout à fait et je chercherai quelqu'un d'autre à qui les confier même si je je serai plus apaisé en les sachant avec toi plutôt qu'une autre personne.
Linda: (Après un long silence) Je suis d'accord, tu peux me laisser les enfants, je les garderai en ton absence.
Moi: (Essuyant une autre larme qui venait de couler de mon œil) Je te remercie. Je vais apprêter leur affaire et je te ferai signe le jour où je partirai pour que tu puisses les récupérer.
Linda: D'accord.
Moi: (Après un moment) Je vais m'en aller. Une fois de plus, je suis désolé et te demande pardon pour tout.
Je me suis retourné et je suis sorti de sa chambre pour partir à mon bureau où j'ai tout mis en place pour préparer mon départ. C'est ce que j'ai fait toute la semaine, j'ai tout délégué aux différents responsables individuellement et quand ce fut fait, j'ai convoqué une réunion pour donner les directives générales. Parallèlement à la maison, j'ai fait les sacs des enfants et je leur ai expliqué que je devais partir pendant un long moment pour régler quelque chose. Ils m'ont demandé avec qui je devais les laisser et je leur ai dit avec leur mère. Ils ont acquiescé. La veille de mon départ, j'ai convoqué une réunion avec toute ma famille avec qui j'étais en froid depuis la dernière fois, j'ai aussi invité Fresnel et sa femme. Quelques heures avant leur arrivée, j'ai appelé mes beaux parents pour leur expliquer la situation, après quelques questions à mon endroit, ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de problème et qu'ils comprenaient parfaitement la situation. Je les ai remerciés avant de raccrocher. J'ai attendu l'arrivée de toute ma famille à la maison avant de prendre la parole.
Moi: Rebonsoir à tous. Je sais que beaucoup se demandent pourquoi est-ce que j'ai fait convoquer cette réunion. Si je l'ai fait c'est pour vous faire part d'une décision que j'ai prise dernièrement. Mais avant toute chose, je tenais à m'excuser auprès de vous tous. Je voulais vous demander pardon pour les actes que j'ai posés et des paroles que j'ai prononcées qui d'une manière ou d'une autre vous ont causé du tort. Ce n'était nullement mon intention de blesser qui que ce soit malheureusement c'est ce qui s'est passé, j'en suis sincèrement désolé. Ce qu'il y a c'est que depuis la mort de Joliane, je ne me suis pas encore remis et je me suis perdu en chemin dans ma lutte pour vivre. À cause de ça, je vous ai fait à tous beaucoup de mal. J'ai compris avec les derniers événements qui se sont produits que j'étais malade et que j'avais besoin d'aide. J'ai trouvé cette aide auprès d'une personne qui m'a conseillé de prendre du recul pour que je puisse me retrouver c'est pourquoi j'ai décidé que j'allais m'en aller.
Papa : Tu t'en vas?
Moi: Oui.
Papa: Où et pour combien de temps ?
Moi: Je vais à l'intérieur du pays mais je ne sais pas encore où ?
Maman : Tu comptes faire comment des enfants ?
Moi: Ils vont rester avec Linda.
Tous: Hein?
Moi: Ils vont rester avec Linda. J' ai parlé avec elle cette semaine et elle a été d'accord pour les garder.
Fresnel : Et ta société ?
Moi: J'ai aussi tout arrangé de ce côté
Papa : Tes beaux parents sont au courant ?
Moi: Oui. Je les ai eu au téléphone avant que vous ne veniez.
Damien : Il y aura moyen de te joindre ?
Moi: Au début non car j'éteindrai tous mes appareils mais quand j'irai mieux, je vous ferai signe.
Maman : Et s'il y a un souci avec les enfants ?
Moi: Je pense que Linda pourra parfaitement les gérer mais si vraiment c'est délicat, elle vous contactera ou le fera directement avec moi parce que je lui donnerai un moyen de me joindre dans les cas extrêmes où il faudra nécessairement mon intervention.
Damien : Donc ta décision est prise ?
Moi: Oui.
Fresnel : Et tu pars quand ?
Moi: Demain.
Papa : Après un moment) Même si je ne comprends pas ta démarche, je suis néanmoins content que tu aies décidé de te remettre en question et de faire tout ce qu'il faut pour reprendre ta vie en main (venant me prendre dans ses bras) J'espère que ça pourra aller et qu'à ton retour tu iras mieux.
Moi: Merci papa, je l'espère aussi.
Damien et Fresnel m'ont à tour de rôle pris dans leurs bras en me demandant de très vite me soigner suivi par leurs épouses.
Maman : (Me regardant) J'ai toujours envie de te frapper à cause de ta tête dure mais on va encore faire comment, c'est la tête de ton père que tu as pris.
Nous avons tous éclaté de rire.
Papa : Isabelle méfie toi hein.
Maman : J'ai menti? L'enfant là n'a pas pris ta tête ?
Damien : (Riant) Si maman.
Maman : (Souriante) voilà. Viens dans mes bras et soigne toi vite.
Moi: (Dans ses bras) D'accord.
Elle m'a gardé pendant longtemps avant de me dire qu'elle m'aimait et me faire un bisou sur le front. Kelly s'est levée en dernier lieu et est venue dans mes bras en pleurant, je l'ai serrée très fort.
Kelly : Même si j'étais fâchée contre toi, tu vas beaucoup me manquer Benji.
Moi: Tu vas aussi me manquer Kéké.
Kelly : Reviens nous vite et en pleine forme, j'ai hâte de retrouver mon grand frère.
Moi: Je ferai mon effort.
Kelly : Tu vas quand même régler mon loyer avant de partir non?
Carine : Regardez moi la profiteuse là.
Tout le monde a éclaté de rire. Cette petite est un vrai cas, mais je l'aime beaucoup.
Moi: (Souriant) Je te ferai un transfert demain matin.
Kelly : (Resserrant son étreinte sur moi) Merci. Et n'oublie pas que je t'aime.
Moi: Je t'aime aussi et prends soin de toi.
Kelly : D'accord.
Ils sont restés avec les enfants et moi jusqu'en début de soirée avant de s'en aller en me souhaitant un bon voyage. J'ai passé le reste de la soirée à jouer avec mes enfants et ils se sont endormis avec moi dans mon lit. Le lendemain j'ai fait le virement pour le loyer de Kelly pour l'année avant de me rendre chez les parents de Linda, son père n'y était pas, juste sa mère.
Moi: (Lui donnant leurs affaires) voici leurs affaires, je pense que tout y est mais dans le doute, j'ai laissé les clés de la maison dans cette enveloppe pour que tu puisses aller chercher les choses dont tu auras besoin. J'ai aussi mis une de mes cartes bancaires à l'intérieur pour les besoins des enfants, le code y est. En cas de soucis, tu trouveras également une procuration pour pouvoir agir en lieu et place de moi. J'ai également signalé à l'école des enfants. S'il y a un souci avec les enfants et que mes parents ne peuvent pas régler, demande le numéro du pasteur de ta mère car c'est par là que je serai joignable au début.
Linda: (Prenant les choses) D'accord.
J'ai pris les enfants et leur ai fait des câlins et des bises avant de leur dire de rester sages.
Eux: D'accord papa, on va t'attendre avec maman. Ne dure pas trop.
Moi: Je vais y aller.
Linda: Ok.
J'ai dit au revoir à sa mère et je suis sorti de là. Linda et les enfants m'ont accompagné jusqu'à la voiture. Je leur ai fait un signe de la main et je suis parti pour me soigner…