Chapitre 6
Ecrit par Anaëlle97
Luna : Chapitre 6 : Trêve
Laurent Barré a écrit << Si on pouvait fouiller les cœurs et les consciences, on retrouverait presque toujours à l'origine des haines sociales, une souffrance physique ou morale, une injustice ou un vice d'argent >>
****Deux jours plus tard ****
***Luna***
Ouf j'ai fini mon examen, je viens de sortir de ma salle de composition. Aucune de mes amies n'est dans mon centre d'examen, je me dirige donc directement vers la sortie. Je prends un conducteur de taxi-moto qui me dépose à la maison pour deux cents francs.
Des dix mille que papa m'a remis le lundi il me reste encore huit mille trois cents francs. J'ai glissé sept mille dans ma caisse d'épargne traditionnelle faite en argile. Maman me l'avait offert à mes dix ans et depuis j'y glisse tous mes petit sous.
Je ne sais pas à quoi ça me servira dans le futur mais on ne sait jamais. J'ai changé ma robe contre un débardeur et un pagne.
Je suis allée me faire de la pâte, j'ai frit du poisson que j'ai émietté dans du piment écrasé avec de l'oignon et du sel.
J'ai aussi fait un grand bol de pop-corn sucré et je me suis mise devant la télé. Il n'y avait rien d'intéressant, je suis allée chercher ma clé USB, Mimi m'a copié des films dessus la dernière fois qu'on s'était vu.
[....]
J'ai passé le reste de la journée devant la télé tout en faisant des allers retours entre la cuisine et le canapé pour me faire des trucs à grignoter.
Á dix-sept heures j'ai tout éteint et je suis allée faire le dîner. Depuis que maman n'est plus là, les repas sont d'un ennui oh lala.
Papa rentre, Sylvain rentre on passe à table et ensuite chacun se réfugie dans sa chambre. Pour ce soir ce sera du piron rouge avec jus d'oignon et viande de mouton frit.
Vous vous demandez comment je sais faire tout ça à treize ans? Si tu voulais vivre en paix avec ma mère, tu avais intérêt à savoir utiliser tes dix doigts ! Depuis mes sept ans, je fais ma lessive moi-même, à mes neuf ans, elle m'a appris comment faire la sauce. Quand je n'avais pas de cours à apprendre pendant les vacances, je passais tout mon temps sur le dos de maman pour qu'elle m'apprenne de nouvelles choses. Maman n'avait pas un travail à proprement parler malgré sa maîtrise en droit elle a refusé de travailler et de dépendre des ordres et des humeurs de quelqu'un.
Elle aimait s'appeler commerçante libérale. Elle allait une fois par mois au Ghana acheté des chaussures, sacs à mains et bijoux qu'elle venait revendre ici. Avec le temps et la qualité de ses produits, elle s'est faite une certaine réputation. Sa boutique est devant la maison d'ailleurs, il faut que je pense à l'aérer et à la ranger.
Son bac, elle l'a passé après sa rencontre avec papa ainsi que sa maîtrise en droit mais avant ça je ne sais presque rien d'elle. Elle n'aimait pas en parler.
Pinnnh piiinnh
Je m'empresse d'aller ouvrir le portail à papa. Après que papa ai garé sa voiture je ferme le portail et je vais vers lui.
-Bonne arrivée papa lui dis-je pendant qu'il ouvrait sa portière
-Merci Lu, prend mon sac derrière et il y a un sachet c'est pour toi, me répond-il.
J'ouvre l'une des portières de derrière, je prends le sac ainsi que le sachet en question. Pendant que papa s'installe dans le canapé en sa déchaussant, je file lui chercher un verre d'eau qu'il vide d'un trait. Il monte ensuite dans sa chambre. Je vais ouvrir le sachet. Super… deux grosses boîtes de glaces, mon père serait-il en train de remonter enfin la pente?
Le lendemain après-midi
***Sylvain ***
Bip bip bip….Je décroche le combiné
-Monsieur OBOSSOU, vous avez la visite de mademoiselle Miranda ALAVO m'informe la réceptionniste d'un ton rêche.
Tiens donc miss robe rouge veut me voir ! C’est intéressant.
- Dites-lui que je vais la recevoir merci dis je
Je raccroche le combiné. Je mets un peu d'ordre sur mon bureau. Quelques secondes plus tard j'entends deux coups brefs frappés contre ma porte.
- Entrez dis-je
Elle entre d'abord hésitante puis elle se donne rapidement une certaine contenance. Aujourd'hui, elle porte une robe jaune ocre manches trois quart qui lui arrive à mi mollet. Un maquillage soft, des sandales à lanières dorées et pour tout bijou elle porte une chaine assez épaisse plaquée or. Elle a un truc cette Miranda!
-Veuillez prendre place mademoiselle ALAVO, dis-je en lui indiquant le siège en face de moi,
-Merci me répondit elle du bout des lèvres
-Mais de rien, je vous sers quelque chose à boire ? Un café? Un verre d'eau? Du jus de fruit? Demandais-je
- Un verre d'eau ça ira merci
Je lui sers un verre d'eau et je m'en sers un aussi.
- Que me vaut l’honneur de votre visite ? La questionnais-je en m'asseyant.
-C'est concernant les négociations de la dernière fois. J'ai discuté avec mon boss et nous avons d'autre fourchette de prix à vous proposer, dit-elle en ouvrant son porte document, vous verrez sur cette fiche le prix et la qualité de ce que nous vous proposons.
[....]
On a passé tout l'après-midi à travailler et nous sommes parvenus à un prix qui nous avantage tous les deux.je regarde ma montre dix-huit heures quarante-cinq !
-Bien je crois qu'on a fini dit-elle en se levant
-Oui en effet répondis je
Je n'ai aucune envie de la laisser partir.
- Voudriez-vous dîner avec moi ce soir ? Demandais-je
- Dîner avec vous? Murmura-t-elle
- Oh rien de formel, depuis que je suis rentré je passe mes journées seul vu que je n'ai pas d'ami ici ! Mais si quelqu'un vous attend......
-Non, non, non personne ne m'attend, répond-elle en regrettant visiblement la véhémence avec laquelle elle a répondu.
Bingo j'ai ma réponse, et bien apparemment miss ALAVO est célibataire.
-Alors rien ne vous empêche de dîner avec moi ce soir ! Affirmais-je
- En effet rien ne m'en empêche, mais ....
- Je n'accepterai pas une réponse négative fis je en la coupant
- Okay
[....]
Ne voulant pas qu'elle panique, j'ai choisi un restaurant pas trop formel. Chacun a pris sa voiture et nous nous sommes rendus au restaurant chez ADE au stade de l'amitié.
Elle est de bonne compagnie, ne fait pas de chichi et sait faire la conversation. Ce n'est pas comme les filles qui attendent que le mec les fasse rire, tienne la conversation. Non mais oh ! Nous ne sommes pas des animateurs encore moins des comédiens.
[....]
Ça fait plus d'une heure que j'ai laissé Miranda devant son portail, je me suis retrouvé coincé dans un embouteillage pas possible de Godomey jusqu'à Kpota. Il est presque minuit et je viens de rentrer. Je rentre dans ma chambre et je ferme derrière moi.
-Sylvain à quoi joues tu ? Tu comptes ne pas donner ce qu'on t'a demandé? Tu as un bon poste et apparemment une fille plutôt pas mal mais n'oublie pas ta priorité c'est Luna. Tu as encore laissé le 13 de ce mois passé alors dis-nous quand tu comptes commencer le rituel des sept mois ? Me dit la voix
- J'ai déjà pu me débarrasser de cette lumière autour d’elle, je voulais juste qu'elle compose et attaquer le 13 prochain, répondis-je le cœur battant
-N'essaie pas de nous duper, "Coklo savorr non wougan lègba gbédéa é lilè ka ka oor â sa ton mè djin é nanwa " (dicton en fon), n'oublie pas que ta vie est entre nos mains, reprit la voix
Et plus rien! Vivement le 13 !