Chapitre 6: Jemima une vieille amie

Ecrit par Plume Inspirée

 Je ne savais où aller pour ma pause aujourd'hui alors je pris ma barre de chocolat dans mon sac à main et je me connecta sur Facebook, je devenais de moins en moins active sur les réseaux sociaux, prise entre le boulot et les responsabilités à l'église c'était à peine si j'avais le temps. Pour finir l'année, le conseil de l'église m'avait nommé responsable du département des conseillers, compte tenu du fait qu'à l'église, beaucoup de responsables étaient partis pour des raisons très compliqué, ceux qui étaient restés étaient donc tenus d'assurer dès responbilités pour faciliter l'organisation et subsister jusqu'à la prochaine année pastorale. 


Entre Alexis et moi tout allait bien,  les appels vidéo de whatsapp nous sauvaient la mise.

Donc je disais, je m'étais connectée sur facebook, l'une de mes soeurs de l'église m'avait taggé sur une photo prise devant l'église, je recevais pleins de notifications concernant la photo. 

Dans ma messagerie aussi, il y avait déjà des réactions face à la photo:


- Hum la go, tu es rentrée tu ne fais pas signe

(C'était Marina, une copine à moi...)


- Ah ma chérie désolée, je vais m'organiser pour passer te voir 


- Hum si tu le dis,parce que moi avec la grossesse là je suis tellement fatiguée que je ne sors presque plus hein


- D'accord je te ferais signe, laisse moi ton numéro stp.


Je me dconnecta de notre conversation pour répondre à un autre message, décidément cette photo de moi montrant clairement que j'étais au pays ne m'avait pas rendu un grand service. J'étais rentrée depuis un mois déjà mais je n'avais presque pas vu les gens, en dehors de ceux qui étaient dans la même église que moi et ceux vivant dans le même quartier. À vrai dire je n'étais pas très ouverte comme fille, je faisais des efforts mais ! 

Donc je me mis à répondre au message d'une autre copine avec qui j'avais fais tout le lycée, en ce temps là au lycée, nous étions très proche mais avec le temps on s'écrivait, on s'appelait mais très rarement. Elle était au Maroc pour ses études universitaires.


- Mlle Itoua toujours rare ! 


- Ah laisse Jemima, avec mon retour au pays j'avoue que j'ai été très tiraillée ce trimestre passé, je m'en excuse ma belle. Mais dis moi je ne te retrouve même plus sur whatsapp aussi je pense ! 


- Bah normal, comme toi tu attends toujours qu'on te fasse signe, je n'ai plus le même numéro en fait. 


- Désolée ma puce je te promet de me rattraper, donne moi ton nouveau numéro 


Elle me le passa, moi étonnée je lui fis un autre message en retour:


- Mais c'est un numéro du pays ? 


- Oui je suis rentrée ça va faire 7 mois déjà, comme toi tu n'aimes pas rester en contact avec les autres je n'ai pas trouvé important de te le dire.


- Oh arrête ça !  Tu me fais mal, je te promets qu'on se ratrappe ma puce. Moi aussi je suis rentrée ça va faire un mois. Attend je lance l'appel avec  mon numéro.


Quelques minutes plus tard on était passé de la coserie sur messenger à un appel normal:


- Ah ça je suis morte de rire vraiment


- Non,  sérieux Johanna depuis que Je suis rentrée ça me stresse cette histoire de rester seule comme ça telle une vieille fille


- Arrête de me faire rire hein toi, pourquoi tu presses, tu vas trouver quelqu'un, ces choses là ne préviennent pas 


- Eh mais avec la touze c'est chaud tous les jours seulement les phrases du genre, mais toi tu ne va pas nous présenter le bokilo kiékiékiékié 


- Kiékiékiékié 


Jemima était restée très comique et joviale comme dans le passé l'appel avec elle m'avait vraiment fait rire et je ne m'étais même pas rendu compte qu'on avait passé près d'une heure au téléphone déjà 


- Jemima toi tu ne changes pas hein,  donc on se voit samedi ? 


- Oui ça marche, je vais passer à la maison. J'imagine la tête de maman ça fait tellement longtemps.


-  je te jure,  mais là maintenant que nous sommes rentrées définitivement toutes les deux on va ratrapper le fossé là promis ma belle. 


- OK Johanna, ma pause est presque fini je vais descendre acheter du pain et manger rapidement, on reste en contact, bonne fin de journée et gros bisous.


- Bisous ma puce je te fais un texto plus tard. 


C'est vrai que je n'étais pas très ouverte mais Jemima c'était vraiment une grande amie à moi,  ça m'avait fait plaisir de parler encore avec elle et j'avais hâte d'arriver à samedi pour rire encore.


Après le boulot, je sauta dans un taxi pour l'église on avait réunion du collège de l'église donc y était convié le conseil de l'église et tous les chefs de departements ainsi que leur vice chefs. 

J'étais arrivée avec un retard de 10 minutes je les trouva entrain de prier, je me fondis dans la masse sans faire de bruit.  Après la prière, le pasteur prit la parole, l'ordre du jour était le même depuis un moment, la crise que traversait l'église depuis. Le départ de plusieurs responsables et autres inquiétait tout le monde. Cela donnait du travail supplémentaire à tous les responsables qui étaient restés en attendant de redéfinir les choses pour la prochaine année pastorale.  Après la réunion, on se sépara. Gamaliel me déposa à la maison. 

Arrivée à la maison, je trouva papa assis à la véranda avec un journal à la main:


- Bonsoir papa ! 


- Bonsoir maman Johanna et bonne arrivée mais tu n'es pas avec ta mère ? Elle m'avait dit qu'elle partait à la réunion du collège non ? Quoi tu n'y étais pas ? 


- Si, j'y étais mais tu connais maman, elle est restée, elle cosait encore avec la femme du pasteur, moi j'ai profité de la voiture de Gamaliel 


- Ah OK,  je vois. Et Gama comment il va ? 


- Il va bien Papa,  mais pourquoi tu n'es pas venu à la réunion 


- Oooh !  À vrai dire Je suis fatigué d'écouter les mêmes plaintes alors... 


- Papa, je sais que vous avez assisté à cette crise depuis le départ et que moi j'arrive à peine mais il nous faut être tous soudés et présents pour unir les forces afin de soutenir l'oeuvre. 


- Ah ma fille, ce n'est pas en se plaignant qu'on ferra avancer les choses, et à mon avis il y a trop de plaintes et moins de suggestions et de décisions 


- Hum,  papa ! 


 Sur ce sujet, papa et moi on avait pas les mêmes avis rien qu'à l'entendre parler je savais qu'il était de ceux qui pensaient que le pasteur ne faisait pas bien son travail mais je respectais Son avis car lui au moins n'avait pas abandonné l'église comme les autres. 


Je me servis, maman avait fait les haricot et le riz, puis je rejoignis papa à la véranda avec ma bouffe, j'aimais beaucoup traîner avec mon père, j'étais plus proche de papa que je ne l'étais de maman. 


- Au fait tu sais il y a la fille de mon ami qui se marrie là en Juin


- Ah bon, lequel de tes amis ? 


- Celui avec qui je travaillais, papa Bernard, celui qui avait perdu sa femme quelques mois avant ton départ pour l'Afrique du Sud là


- Ah oui je vois papa Bernard celui qui parle beaucoup là ! 


- Kiékiékiékié toi vraiment !  Oui celui là justement, sa 2e fille se marie 


- Oh OK, c'est une bonne chose


Je sentais quelque chose dans le regard de mon père, comme si il hésitait de me dire quelque chose, bon je me dis que peut être que je me faisais juste des idées. Il y avait eu un silence juste après ça,  ce silence confirmait mes soupçons papa voulait  dire quelque chose aparament, puis maman apparut, elle entrait dans la parcelle comme d'habitude toujours avec quelque chose à dire sacrée maman ! 


- Mr et mademoiselle Itoua, ça va ici ? 


- Oui maman ( je répondis avec un sourire )

Puis se tournant vers papa elle dit:


- Donc tu étais sérieux quand tu disais que tu ne viendras pas à la réunion du conseil ? 


- Je ne sais pas jouer à l'hypocrisie ma très chère épouse 

Sa façon de le dire était si amusant que maman et moi on éclata de rire au même moment:


- Kiekiekiekiekiekeie 


Après un bon moment à bavarder avec mes parents je fis ma vaisselle puis je me retira dans ma chambre. 


J'avais envie de parler avec mon chéri, je composa Son numéro, ça sonnait en vain, il ne décrochait pas.  Près de 5 appels en absence, puis je composa le numéro de sa belle soeur, la femme de son grand frère:


- Allô tata Jo


- Hum mummy Sandra, ça fait du bien d'entendre ta voix encore, comment tu vas ? 


- ça va bien ma puce et toi là bas ? 


- Ici aussi ça va rien de spécial. Comment vont yaya et Manuella ? 


- Bien tata Jo, même si tu nous manque tous ici. 


- Vous me manquez encore plus. Dis mummy Sandra, est ce que Alexis est là ? 


- Non,  il n'est pas encore rentré, pourquoi ? 


- Oh Non,  il m'a manqué au téléphone et juste après quand j'ai rappelé son numéro ne passait pas


(À vrai dire, j'ai tordu mon explication je me suis tout à coup senti gênée mais n'empêche que je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter, pourquoi ne décrochait t-il pas ! )


- Il n'est pas encore rentré mais des qu'il est là je lui demanderais de te rappeler alors ! 


- Merci beaucoup ma grande. Bien des choses à tout le monde de ma part.  Bisous


- Prends soin de toi ma puce, nous t'aimons très fort ! 


Hum, je composa cette fois ci le numéro de Yasmine, comme d'habitude elle laissa sonner très longtemps sans décrocher puis me fis une note vocale sur whatsapp:


" Oui Miss Bénédiction je t'écoute"


Hum je fis une note vocale en retour:


" bas dis donc Yazie, il t'arrive de te dire que parfois je veux aussi te téléphoner ? "


" Bah quoi moi je préfère les notes vocales ou si tu veux attends je lance un appel vidéo "


" Je suis au Congo hein donc faut prendre en compte ma connexion et le coût de l'internet mais bon vas y lance un appel vidéo je veux voir ta tête "


Deux minutes plus tard on était en appel vidéo avec Yasmine:


- Oui mais par rapport au décalage horaire, il doit déjà être à la maison mais sa belle soeur me fait savoir qu'il n'est pas encore rentré pffff


- Toi aussi arrêté d'être possessive jusqu'à ce point ça ne t'arrangera pas, la confiance c'est la clé d'une relation à distance Johanna ! 


- Oui tu as raison, je crois que je me fais trop d'imagination, tu as pu trouver une colloc ? 


- Non, toujours rien, bah faut croire que tu n'es pas facilement remplaçable toi ! 


- Ahahahahah, le contraire m'aurait étonné.


Notre conversation continuait sur les taquineries puis on se déconnecta. Jusqu'à tard dans la nuit Alexis ne me rappelait pas.


 Le lendemain vers 19h mon téléphone sonnait pendant que j'étais avec maman et papa c'était Alexis, là j'étais bien obligée de prendre cet appel en tout cas il fallait que je l'écoute:


- Oui allô ! 


- Bonsoir Johanna


- Bonsoir Comment tu vas ? (je m'eloigna du salon, pour pouvoir parler librement, je sentais le regard taquin de papa sur moi mais bon...) 


- Je vais bien, je peux savoir pourquoi tu as appelé Sandra ? 


- C'est quoi cette question ! Comment ça tu peux savoir pourquoi j'ai appelé Sandra


- Mais attends Johanna, tu trouves ça normal que  tu appelles Sandra juste parce que je ne décrochais pas mon téléphone ? 


- Donc c'est anormal que je m'inquiète pour toi maintenant 


- Non mais, tu t'entends là !  Tu t'inquiète pour moi, parce que je ne décrochais pas et cela juste en l'espace de quelques minutes. La façon que Sandra me l'a annoncé laissait croire qu'elle s'imagine le pire comme si on avait un problème toi et moi.  Je te signale que juste dans la même journée on avait parlé toi et moi...


- Donc pour toi le fait qu'on se soit fait des textos dans la matinée ne me donnait pas le droit de vouloir te parler la soirée c'est ça ? 


- Arrête de mélanger les choses Johanna, pourtant il m'arrive à moi de te manquer au téléphone sans faire de drame, pourquoi quand c'est toi qui me manque c'est toute une histoire, je n'ai pas apprécié que tu mêles ma belle soeur surtout qu'il n y avait rien de grave


J'étais déjà énervée alors je ne savais quoi répondre je restais silencieuse puis il ajouta:


- Je te rappelle plus tard, je suis au volant ! 


- Okay ! 


J'avais l'air très contrariée, je rejoignis Mes parents au salon, le regard de papa suffisait pour calmer mon humeur, puis qu'il insistait à me regarder de manière taquine je me mis à rire:


- Kiékiékiékié mais maman pourquoi papa me regarde comme ça ? 


- Oh je te regarde comment ? 


- Vraiment j'allais même dire la même chose (rajouta maman se plaçant du côté de papa), quoi papa t'a regardé comment même ? 


- Hum hum vous deux là laissez moi, c'était juste un ami à moi ! 


- Nous n'avons rien dis nous, ( papa avait toujours ce sourire moqueur sur ses lèvres).

Sous Pression