chapitre 6 : les conseils d'Eloise

Ecrit par leilaji

****Chapitre 6****

 

****Lorelei****

 

Pff, je viens d’arriver pour prendre mon service mais le cours de ce matin me pompe encore l’air. Je n’arrête pas d’y repenser. Seigneur, pourquoi les gens ont tellement de mal à prononcer mon prénom ?

 

La remplaçante de Madame Engone a fait l’appel ce matin. Il lui a fallu trois bonnes minutes pour enfin prononcer correctement mon nom entier. Toute la classe s’est bien foutue de ma gueule mais bon, j’avoue qu’à un moment, moi-même je n’arrivais plus à me contenir.

 

—Lorali Jaameuson … Bekale, non Loréleu Jaameuson Bekale ? hésite-t-elle à sa sixième tentative.

—C’est un prénom allemand madame, le e du milieu de Lorelei est neutre donc ne le prononcez pas avec accent. C’est LO-RE-LAIL. La fin c’est ail, comme une gousse d’ail.

—Si vous aviez un prénom fang (ethnie du Gabon), on n’en serait pas là vous savez.

 

Putain quelle branleuse celle-là !

 

Je me change dans la petite pièce réservée aux serveuses et vérifie ma tenue, ma coiffure et mon maquillage tandis que les autres filles bavardent entre elles. Ici, je n’ai aucune amie. Les filles vont et viennent alors on n’a pas le temps de s’attacher les unes aux autres. Surtout que dès qu’il s’agit de groupe de filles dans des ambiances de boites de nuit où l’argent, l’alcool ainsi que les beaux mecs circulent à fond, il y a toujours des bagarres, des jalousies.

Les bons pourboires dépendent souvent du fait qu’on est tout d’abord propre et présentable alors j’ajoute une dernière touche de gloss à mon rouge à lèvres. Je me regarde un bref instant dans le miroir mural. Je suis assez contente du résultat.

 

La soirée peut commencer. Les premiers clients entrent, je me dirige droit vers la table qu’ils ont réservée.

 

****Gabriel ****

 

Demain je dois décider de qui je garde pour mon écurie et de qui je me sépare.

La liste est déjà toute faite dans ma tête mais je ne sais pas très bien où placer l’ovni Bekale. J’ai bien vu que lors de l’audition, elle avait été étonnée que j’aie retenu son nom de famille. Je l’ai fait parce que son prénom n’est vraiment pas commun et que j’ai eu du mal à le retenir et même à le prononcer. Mais à mon corps défendant, j’ai poussé la curiosité jusqu’à le chercher sur internet et je suis tombé sur des articles très intéressants que je suis en train de relire dans mon Samsung S4 qui ne me quitte jamais.

 

Etymologie du prénom Lorelei : Attirante (germanique).

 

 Qui sont-elles ?

 

« Attractives et sophistiquées, les Lorelei prennent soin de leur apparence et déploient un charme fou. Leur savoir-faire, leur joie de vivre les rendent sympathiques. Leur confiance en elles-mêmes tend parfois à l'autosatisfaction. Impatientes, rapides d'esprit, elles se révèlent astucieuses, intuitives, créatives et pratiques. Souples, adroites, communicatives au point d'être volontiers bavardes, elles sont infiniment sociables. Elles se montrent curieuses, et le danger pour elles est la dispersion. Émotives, sensibles et imaginatives, elles sont nerveuses et il peut leur arriver de se sentir abattues quand la vie leur joue un mauvais tour. Heureusement, elles sont nées sous une bonne étoile. Enfants, elles sont faciles à vivre, espiègles et malicieuses. Elles aiment attirer l'attention sur elles et ont beaucoup de facilités, notamment verbales. Aussi serait-il judicieux de leur faire apprendre des langues étrangères ou travailler leur voix (théâtre, chant). Elles sont tellement agréables qu'elles possèdent beaucoup d'amis, mais elles en changent souvent car elles sont versatiles, et très courtisées. Leur entourage leur voue en effet une admiration sans limites. Sans doute est-ce dû à leur facilité d'élocution et à leur magnétisme. Des règles de moralité doivent être inculquées à ces fillettes qui pensent bien souvent que la vie est un jeu. »

 

C’est fou ce que cette description tombe pile poil sur ce que je pense avoir deviné sur elle. Avoir autant d’aplomb c’est vraiment penser que la vie est un jeu. Elle semble ne craindre personne. Je reprends ma lecture.

 

« Qu'aiment-elles ?

 

Épicuriennes, les Lorelei aiment s'amuser, rire, plaire, séduire, jouer, communiquer, s'exprimer et profiter de la vie. Elles recherchent l'absolu en tout, et ne gardent pas toujours les pieds sur terre. Fantasques, elles peuvent se mettre dans des situations bizarres avec des êtres marginaux qui ne leur apporteront certainement pas l'équilibre dont elles ont pourtant besoin. Sentimentalement, elles sont très entourées, mais elles sont trop exclusives et même très possessives. Leur coquetterie est parfois coûteuse et elles ne calculent jamais... Elles ont tendance à s'attacher aux ramages et aux beaux plumages ! Ce sont néanmoins des hôtesses remarquables, bien qu'elles n'aient pas vraiment le sens de l'ordre...

 

Que font-elles ?

 

Les Lorelei ont besoin du monde pour se sentir pleinement exister, elles pourront se consacrer à une activité artistique (théâtre, chant, comédie...), ou commerciale, et surtout exercer une activité en liaison avec la parole (enseignantes, conférencières, interprètes, présentatrices...), ou en liaison avec l'étranger ou les voyages. »

 

—Chéri laisse un peu ton téléphone, moi je veux m’amuser, me susurre Sydney en m’embrassant dans le cou.

 

Je ne m’attarde pas sur le sentiment de culpabilité qui me traverse quand elle me regarde. Je la gratifie d’un petit sourire tandis que je range mon téléphone dans ma poche et on boucle tous les deux nos ceintures. Je pense à une autre alors que je suis avec Syd, ça ne m’était encore jamais arrivé. Pour rattraper notre dernier rendez-vous manqué, Sydney a tenu à ce qu’on aille en boite. Contrairement à l’image que je renvoie, je ne suis pas très fêtard même si je travaille principalement dans le milieu de la nuit. Elle le sait très bien mais je m’y plie pour lui faire plaisir. Moi, j’ai besoin d’un monde où je maitrise toutes les données et le monde de la nuit est très polymorphe, à l’instant où on pense en avoir enfin saisi les contours, il change.

 

*** En boite***

 

****Lorelei****

 

—Lola, m’interpelle la plus ancienne des serveuses, tu peux prendre la table VIP au fond à gauche s’il te plait, là où il y a juste un couple ?

—Ok !

 

C’est bientôt la fin du mois et il ne me reste plus grand-chose pour tenir jusqu’à la paie. Alors plus je prends de table et plus j’aurai de chance de pouvoir garder la monnaie que les clients me laissent parfois.

Je me dirige vers la table VIP en question et m’arrête quand je rencontre le regard de « la reine de la cour de récréation ». Oh non, pas elle ! A ses côtés, un homme tripote un téléphone. Même s’il fait très sombre dans la boite, je le reconnais immédiatement. N’est-ce pas là Monsieur Chocolat ?

Sur leur table trône une bouteille de champagne et une bouteille de Johnny Walker. Sur mon plateau il y a des verres, des glaçons et des jus d’orange pour accompagner le whisky. 

Je circule habilement parmi les danseurs et arrive jusqu’à leur table. La chanson qui passe me plait bien alors je bouge un peu en cadence histoire de me mettre de bonne humeur.

 

—Bonsoir Monsieur Valentine, bonsoir Madame, dis-je poliment.

—Mademoiselle Bekale ! Vous travaillez ici ? demande-t-il sans élever la voix et je ne sais pas pourquoi mais je l’entends quand même malgré la musique.

—Oui mais je ne compte pas faire carrière ici rassurez-vous !

 

Il me sourit et « la reine » me lance un regard venimeux. Elle a le teint tellement clair que je me demande si elle est blanche ou quarteronne. Je souris de plus belle rien que pour la contrarier. Elle s’imagine surement que je tente de draguer son mec mais c’est loin d’être le cas. Moi, je veux tout simplement qu’en partant, il me laisse un pourboire pour l’avoir bien servi. Je sais d’instinct qu’il est le genre à en laisser de très généreux.

Je l’observe un bref moment puis me détourne quand on m’interpelle à une autre table.

Je dois avouer qu’il est complètement mon genre. Grand de taille, avec des muscles finement ciselés et plutôt beau gosse. Mais plus que son design et sa manie de me faire de petits sourires mine de rien, ce sont ses yeux que j’adore. J’ai toujours craqué sur ce type d’yeux, mi amande- mi asiatique sur les hommes black. Brrr, ce n’est pas le moment. Je dois me concentrer sur trop de choses cette année : mon CAP coiffure esthétique et tenter une carrière de chanteuse.

 

La soirée continue et lorsque je les ravitaille une nouvelle fois en boisson fraiche, ils sont bien plus nombreux à la table des Valentine. Quatre filles se sont ajoutées et dansent près de leur table en criant comme des folles.

Juchée sur de hauts talons depuis presque six heures de temps, je commence à ne plus vraiment sentir mes pieds. La boite se désemplit petit à petit mais il reste encore les indéboulonnable de la fermeture des portes qui dansent les slows de fins de soirée. A cette heure-ci, les clients commandent rarement alors je fais signe à une des nombreuses serveuses que je vais prendre l’air dehors. Elle me fait un petit signe affirmatif en retour et je sors pour tomber nez à nez avec une dispute du couple Valentine. Je me fais toute petite pour ne pas qu’ils s’imaginent que je les espionne mais ils crient tellement fort que j’entends toute la conversation malgré moi. J’enlève mes talons et me masse doucement la plante des pieds et les orteils. Je suis complètement vannée.

 

—Je m’amuse ce n’est pas interdit que je sache !

—Syd t’es complètement bourrée, arrête tu m’énerves là… dit-il en enlevant les bras de Syd désespérément attachés à son cou. Je suis fatigué, je veux rentrer. J’ai fait boire tes copines comme tu le voulais, maintenant on y va.

—Comment ça, on y va. Moi je reste… bientôt les zouks, j’ai envie de danser avec toi mon chéri.

—J’ai plus l’âge de faire les fermetures des boites. Demain j’ai du boulot.

—Je te signale que c’est toi qui m’as emmenée. Si tu rentres sans moi, je trouverai bien une autre personne qui me ramènera.

 

Ça devient intéressant là.

Ils se fusillent tous deux du regard un long moment. Puis un sourire carnassier incurve les lèvres de Monsieur Chocolat mais n’atteint pas ses yeux. Malgré le fait que je ne sois pas prêt d’eux, je sens qu’il est en colère.

 

—C’est moi que tu défies Sydney ? demande-t-il d’une voix tellement autoritaire qu’elle me donne des frissons. Répète un peu ce que tu viens de me dire, je crois que je n’ai pas bien entendu.

— … C’est… bon, on y va, calme toi chéri, on y va.

 

Quelques instants après, ils grimpent dans une puissante Porsche de couleur noire et roule plein sud.

Wo ! Donc Monsieur Chocolat et son éternel sourire d’adolescent arrive à faire plier la fille là d’une simple phrase ? 

Je suis la Porsche des yeux et elle s’arrête quelques mètres plus loin. Sydney en descend dans un tel état de furie que j’ai cru un moment qu’elle allait se faire mal toute seule.

 

—Va te faire foutre Gabe, pour qui tu te prends.

 

Gabe en question descend  à son tour de la voiture et essaie de la calmer en la prenant dans ses bras. Au bout des quelques petites secondes, il réussit son coup et l’embrasse à pleine bouche. Pour un baiser, c’est un baiser !

Je détourne mes yeux du spectacle et retourne dans la boite débarrasser les dernières tables restées vides si les autres ne l’ont pas encore fait. A peine je rentre que je me fais tirer vers les toilettes pour femmes par un petit groupe de serveuses excitées comme des puces.

 

—Je dis hein, mine de rien tu es fortes hein ! s’exclame la plus ancienne en me tendant une enveloppe blanche

 

Je l’ouvre devant elles et y découvre une petite liasse de billets violets. Les billets sont tellement neufs qu’ils me glissent entre les doigts quand je les compte : cent mille francs.  Heu ?! Qu’est-ce que c’est ? C’est jour de paie ou quoi ?

 

—C’est Gabriel Valentine qui te les laisse comme pourboire, explique –t-elle devant ma mine confuse. Ma co (ma copine) dis-nous ce que tu as fait. D’habitude il laisse un peu de monnaie à toutes les serveuses quand il est là avec sa copine mais cette fois-ci, il a expressément demandé à ce que ça te soit remis en main propre. Hum en tout cas, s’il te fait les appels de phares, cours Lola. Il a mal le do (il est riche).

 

Franchement, celle-là je ne la supporte pas. Qu’est-ce qu’elle essaie d’insinuer devant les autres ? Que je l’ai dragué et qu’il est intéressé ?

 

—J’ai rien fait, je les ai juste servis.

 

Je sais ce qu’elles veulent. Avec leurs faux sourires d’amies et leurs yeux qui ne quittent pas les billets, je sais qu’elles veulent leur part. Je ne vais pas faire ma chochotte alors je leur fais à mon tour un gentil sourire. Nous somme à 5 dans les toilettes. Je donne à chacune dix mille francs. Elles me remercient et disparaissent aussitôt.

Je m’adosse au mur carrelé des toilettes. C’est quoi ce délire ? J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure.

« Rhoo Lola, parce qu’un homme t’as donné un peu d’argent ? Meuhh non ! Ce n’est pas tellement ça, enfin j’espère. Mais il y a des jours comme ça où t’es dans la dèche intense et un beau mec se pointe et te sauve la mise. Et t’as juste envie de pleurer tellement t’es contente de ne plus avoir à t’en faire au moins pendant quelques jours. C’est psychologiquement épuisant de vivre sur le fil du rasoir tous les 365 jours de chaque année. C’est épuisant surtout quand t’as l’impression que tu n’es pas prête de sortir de ce bourbier.»

 

Je suis sure qu’il a juste voulu se montrer gentil parce qu’on se connait. Donc pas la peine de s’emballer ! J’essaie d’analyser brièvement la situation. Franchement si c’était un truc de drague, il me les aurait donné discrètement et en personne. Oui c’est cela, je n’ai pas à m’en faire. Je suis rassurée. Je le trouve mignon c’est vrai ! Mais je n’ai pas envie de m’embrouiller avec l’autre enquiquineuse. J’ai assez de problèmes  à résoudre pour l’instant. Je compte une nouvelle fois les billets que j’ai enfoui dans mes poches arrière et fais mes calculs car il ne me reste que soixante mille francs. Avec dix mille francs, je peux tenir jusqu’à la paie. Vingt mille francs à maman pour qu’elle arrête de déblatérer sur moi et trente mille sur mon compte d’épargne à la Poste. Ca fait tellement longtemps que j’y ai versé de l’argent. Voilà ! Y’a à peine dix minutes, j’étais riche de cent mille francs et maintenant je me retrouve déjà fauchée.

Mais bon je suis contente, je ne me plains pas. Dieu veille à tout !

 

J’en suis là dans mes pensées quand une femme sort d’un des toilettes. Je la reconnais tout de suite car elle dansait à la table Valentine. Ça m’avait étonné parce qu’elle semblait plus âgée que les autres, plus sophistiquée aussi. Avec son long tissage à la teinte caramel foncé, elle est sublime dans une robe blanche droite à la coupe très recherchée. Il me semble avoir déjà vu le même model chez Dior.

Elle me regarde longuement et je lui retourne son regard défiant. Elle prend la peine de se laver les mains et de les sécher avec le séchoir automatique juste à côté de l’évier.

Bon, a priori, elle voulait juste m’admirer… Je me retourne pour m’en aller quand elle me demande de rester, d’une voix très calme voire courtoise. J’inspire profondément et lui fais face en croisant les bras en position « vas-y crache le morceau » vu que je ne sais pas du tout ce qu’elle me veut.

 

—Je suis la sœur de Gabriel et Sydney sa petite amie est une très bonne amie à moi.

 

Oh non, pitié pas ça. Elle a entendu la conversation de tout à l’heure et va tenter de me mettre les points sur les i je suppose. Par respect, je la laisse parler, tant qu’elle ne m’insulte pas bien sûr.

 

—Tu es très jolie c’est vrai et sympathique aussi. Mais tu n’es pas à la hauteur de la famille Valentine ma jolie. Est-ce qu’on se comprend ?

 

Je ne réponds rien car je suis sonnée par ce qu’elle vient de dire.

 

—Ecoute, je te mets en garde c’est tout. J’ai vu la fiche que tu as remplie après les auditions chez mon frère parce que tout le monde est d’accord sur un point, tu chantes bien. Pour résumer, tu vis dans les bas-fonds de montagne sainte, t’as même pas un niveau BEPC puisque tu n’as coché aucun diplôme sur la fiche. Ne te fis pas à l’apparence de Sydney, vous n’avez rien en commun. Contrairement à toi, elle est diplômée d’Afram (école de management) et issue d’une famille plus qu’aisée. Elle a l’air un peu olé olé comme ça mais ça, c’est plutôt parce qu’elle est dingue de mon frère et pas parce qu’elle manque d’éducation.

 

Je m’avance vers elle aussi calmement que je le peux, les narines frémissantes.

 

—Je n’ai pas besoin de vos conseils.

 

On en est là lorsque deux autres filles entrent dans les toilettes. La plus jolie prend la parole.

 

—Je crois que Sydney est partie avec Gabe. Ils ne sont plus là.

 

Puis en sentant la tension qui règne dans les toilettes, elle ajoute :

 

—C’est comment la grande, tu as un problème avec cette fille ?

 

La seconde se rapproche de moi tandis que celle qui a parlé bloque la porte. Non mais je rêve là. Elles veulent se battre ?

 

—Un problème, moi ? Avec une serveuse ? Tu veux rire Estimée! s’exclame –t-elle en se remettant du rouge sur ses lèvres pulpeuses et en passant ses doigts d’un mouvement vif dans sa luxuriante chevelure auburn.

—Bon on y va alors Eloïse, c’est toi qui nous déposes ?

—Oui on y va…

 

Les deux autres sortent et Eloïse passe devant moi en me bousculant de l’épaule non sans m’avoir dit au passage : « Tu n’es pas à la hauteur ma petite ».

 

La porte claque dans mon dos.

 

A quel moment, je plie les poings de rage ? Je ne le sais pas.

M’a-t-elle entendu dire « je n’ai rien fait, je les ai juste servi » ?

C’est vrai que je suis attirée par lui mais jamais je ne me suis dit que j’allais tenter ma chance.

Avait-elle vraiment besoin de me rabaisser en me rappelant que je n’ai pas terminé mes études secondaires ?

 

C’est vrai que j’aime attirer l’attention sur moi et que je suis parfois excentrique. Je sais que ça énerve certaines filles parce qu’elles pensent que je veux bien me faire voir. Mais je suis ainsi faite et je ne vais pas me changer pour plaire au monde. Si les autres sont timides et discrètes et ben moi je ne le suis pas. 

 

Mais qu’est-ce qu’elles croient toutes ! Que j’ai délibérément arrêté mes études ? Que savent-elles de tout ce par quoi je suis passée ? Pour elles, je n’ai aucune ambition. Elles pensent toutes que mon plan de carrière se résume à servir dans les boites de nuits.

 

Je compte bien gagner mes éperons (accéder à un statut social supérieur).

Et le jour où j’y arriverai, toutes celles qui se sont mises sur mon chemin en me traitant comme une moins que rien, je les écraserai… sans aucune pitié.

 

Franchement si elle croit m’avoir détournée de son frère en me menaçant de manière voilée, c’est raté ! Elle est tombée de Charibde en Scylla.

 

C’est maintenant que je vais vraiment m’intéresser à Monsieur Chocolat. Si elle veut me pousser à me mettre en mode pétasse, elle a réussi !

 

Je ne suis pas le genre de femme qu’on titille sans qu’elle ne réagisse. Elle va l’apprendre à ses dépens.


A suivre

LOVE SONG