CHAPITRE 63: LE JOURNAL DE JOLIANE 1

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 63: LE JOURNAL DE JOLIANE 1***


**LESLIE OYAME**


J'entre chez moi et je claque la porte bien énervée.


Moi: Imbécile que tu es Kelly, chienne, connasse. Regardez-moi ça. Non je jure mon père qu'elle a eu la chance et je n'ai pas sauté sur son sale visage là pour la gifler d'abord. Dieu seul sait que ce n'était pas l'envie qui me manquait. 


Déjà qu'elle m'a saoulée avec ce qu'elle a dit au début sur Benji et cette femme, j'étais à deux doigts de lui sauter au cou pour le tordre. J'ai dû me faire violence pour ne pas exploser. C'est pour ça que je suis sortie de la chambre pour aller boire de l'eau. Je voulais non seulement me calmer et ensuite reprendre mon état d'esprit normal pour continuer à faire semblant devant elle, mais elle peut être sûre que quand je serai avec Benji, elle n'aura pas accès à chez moi ça c'est une certitude. Et comme pour couronner le tout, elle ose me faire porter les torchons de cette imbécile, ces horreurs, je comprends vite pourquoi ça me grattait le corps, sa sale sueur là m'a touché le corps. J'espère que je n'aurais pas des boutons. 


Je vais m'asseoir sur mon canapé et je remarque que mon téléphone ne fait que vibrer, signe que j'ai reçu plusieurs messages. Je le déverrouille et me rends compte que c'est le cas effectivement. J'ai des WhatsApp, Messenger et Message Instagram. Quand je me connecte sur WhatsApp et je regarde mon statut, je me rends compte que j'ai près de 300 vues dessus, c'est incroyable. Les messages avec des compliments sur les articles pleuvent.


"Waouh Bella tu es magnifique"

"Seigneur Leslie, ça te va bien"

"Ma copine donne moi le nom du réseau oh"

"C'est une vraie Gucci sur tes yeux ? Il n'y a que trois exemplaires de ce design"


Et ça continue comme ça. Je suis allée sur Messenger et c'était le même type de message, Insta pareille. 2000 likes en moins de 30 minutes et j'ai vu que beaucoup de gens ont reposté mes photos sur leurs stories pour indiquer les références de vêtements et accessoires en me taguant. J'ai gagné 500 abonnés sur insta comme ça. Je me suis bien calée sur mon fauteuil et j'ai écrit.


-Moi: Nouvelle égérie de la maison…. (Sourire) Je garde le mystère, suivez-moi et vous aurez plein de supers looks du genre. 


J'ai posté sur insta et Facebook. En stories et sur ma page. Les commentaires dessus c'est juste incroyable. Je reçois en même temps un message de Kelly WhatsApp.


-kelly : Oh mani, tu n'as pas encore effacé les photos ? Il ne faut pas que ta dignité prenne un coup madame "l'égérie des marques". 


-Moi: Ne t'inquiètes pas, je compte le faire. C'est parce que le réseau bugge en ce moment, sinon ces horreurs auraient déjà quitté mon statut depuis longtemps. 


-Moi: Et pour ta gouverne, c'est mon visage qui met en valeur ces bouts de chiffons. Merci de ne pas remplir ma boîte de conneries. Bonne nuit.


-Kelly : (Emojis qui rient) Bonne nuit à toi aussi madame l'égérie. Je t'aime, gros bisous d'amour dans ton monde imaginaire.


Moi: Imbécile. 


J'ai déposé mon téléphone et je n'ai plus répondu aux autres messages tant elle m'a saoulée. J'ai repris mon téléphone et je suis allée dans ma galerie pour regarder les photos de Benji. La façon dont il me manque, ce n'est pas possible. J'ai plusieurs photos de lui que j'ai piqué dans le téléphone de l'idiote qui lui sert de sœur là comme elle passe son temps à filmer les gens, et notamment sa famille, elle a plein de photos de lui. Je regarde ça un bon moment avant de sortir et rentrer sur WhatsApp. Je vois qu'elle a posté de nouvelles photos sur son statut. Je clique dessus et je la vois dans un magnifique dressing qui donne seulement envie de s'y plonger "Maman quand tu vas déménager dans un futur proche, pardon pense à me donner ton appart en héritage, mention spéciale pour cet endroit", c'était la légende. Une autre où elle était assise sur plusieurs valises, une main sur le menton, un sourire sur les lèvres, "Il faut côtoyer des grands pour aspirer à la grandeur" . Une photo de l'autre là début devant une porte et regardant derrière comme si elle répondait à un appel, dans la photo ça se voit qu'elle ne s'attendait pas à être filmée, "la beauté a un un nom et un prénom L.N". Une autre de Kelly, elle et les enfants, "Bien entourée". Une photo de l'autre là et les enfants de Benjamin, ils sont allongés avec les têtes posées sur chacune de ses cuisses et Raphaël est derrière elle et lui fait un bisou sur la joue en ayant ses mains autour de son cou, "la petite famille de mon frère, Benji revient vite stp". Et la dernière de l'autre là, assise dans ce qui semble être un restaurant et fixant la caméra un léger sourire sur les lèvres, "tu m'inspires beaucoup ma belle et je sais que j'apprendrai beaucoup à tes côtés. Merci pour la journée, les cadeaux et les conseils. Love you so much. PS: Ne me fatiguez pas avec les questions, oui c'est un coeur pris et non vous n'avez pas le niveau, les criquets et les aigries regardez et passez votre chemin. Merci.


Moi: Criquet et aigrie toi-même, connasse. 


J'ai déposé mon téléphone avec rage et je suis allée à la cuisine me servir mon bouillon de sardines que j'ai fait tout à l'heure après avoir réchauffé. J'ai découpé mon mbo (manioc) et je suis venue me poser au salon. 


Moi: (mangeant avec rage en faisant des grimaces) Tu m'inspires et j'ai beaucoup à apprendre de toi nienniennien. Une sans personnalité comme ça. Tout le bruit là c'est parce qu'on lui a donné des vieux vêtements usés. Des haillons comme ça et on vient mettre de longs statut, tout ça pour lécher les bottes à l'autre chienne là. Je ne comprends pas aussi pourquoi le camion là l'a raté celle là. Elle serait morte dans ce fichu accident qu'elle m'aurait rendu un grand service et cela aurait fait un grand tri de déchet plus que toxique. Jusques là je réfléchis et je ne vois pas où se situe le bien fondé de son existence. Voici les gens qui occupent inutilement la terre, une vraie charge pour l'humanité, une mauvaise herbe. Et comme toujours c'est cette espèce qui est dure à arracher. J'espère que Benji vraiment va tenir sa décision de se séparer du microbe là parce que (Toussant) keuf, keuf. (frappant sur ma poitrine) Keuf, keuf, keuf. 


Seigneur, j'ai avalé de travers à cause de la sorcière là. Ça doit être ses mauvais esprits qui sont venus pour me bloquer la gorge. Mais elle est vaincue elle et toute sa famille, je le déclare les têtes de tous mes ennemis tomberont une à une. J'ai pris ma bouteille d'eau pour boire et faire descendre l'œuvre de cette vampireuse. Quand ça s'est calmé, j'avais les yeux et le nez qui coulaient tant le bouillon était pimenté et en toussant c'est ressorti par les narines….


**LINDA NDOMBI**


Kelly est partie il n'y a pas longtemps, j'ai passé tout l'après-midi avec elle. Cette petite est trop drôle et avec elle, on ne s'ennuie jamais. Elle m'a bien aidé aujourd'hui avec mes affaires, si elle n'était pas là, j'aurais mis beaucoup plus de temps. Je rentre dans la maison avec les enfants où j'annonce que je vais dans ma chambre pour faire un peu de rangement.


Daphnée : Je viens t'aider maman ?


Moi: Bien-sûr chérie.


Les garçons : Nous aussi on vient.


Moi: (Souriante) D'accord. Allons-y.


Raphaël : Papi, mamie, ne pleurez pas hein, on arrive. On part d'abord aider notre mère.


Maman : (Souriante) Oui chef.


C'est un large sourire sur les lèvres que je suis montée à la chambre avec eux. Nous avons tiré les valises que j'ai posées sur le lit. Nous avons commencé par les chaussures que nous avons placé dans l'endroit fait pour puis nous avons pris les produits de beauté que nous avons installé une partie dans la salle de bain et l'autre sur une tablette dans la chambre. Nous avons ceintrée les vêtements et les avons rangés dans les placards, les bijoux et lunettes ont rejoint les tiroirs d'un meuble et nous avons terminé notre périple avec les sacs en les sortant un à un. Pendant que Raphaël tenait un des sacs par le bas, quelque chose en est tombé.


Raphaël : (Prenant) Maman, ton livre est tombé.


Moi: Quel livre?


Darnell : Ce n'est pas un livre, c'est un carnet.


Moi: Un carnet?


Je me suis rapprochée pour regarder et je le lui ai pris des mains en fronçant les sourcils. Ce carnet n'est pas à moi. J'étais en train de me demander ce que ça faisait dans un de mes sacs quand je me suis souvenue que c'était les parents de Joliane qui m'avaient donnés ça quelques jours après mon arrivée chez Benjamin. Je me souvenais qu'ils m'avaient demandés de le lire et que c'était important. Avec tout le travail que je faisais chez lui, je n'avais pas le temps de lire ça et il faut dire que j'avais complétement oublié. Je l'ai pris et déposé au chevet de mon lit, je le lirai ce soir si le temps me le permet. J'ai poursuivi mon rangement avec les enfants avant d'aller les laver. Une fois tout propre, je leur ai mis leur pyjamas avant de les mettre au lit. Ça me rappelle même que je dois passer chez Benjamin pour prendre quelques affaires aux enfants. Je suis redescendue trouver mon père au salon, il lisait un livre. Je suis venue m'asseoir à côté de lui et j'ai posé ma tête sur ses cuisses. Il a mis sa main dessus et s'est mis à me caresser les cheveux.


Papa : Vous avez fini d'arranger?


Moi: Oui.


Papa : Ils dorment ?


Moi: Oui, je viens de les laisser dans leur chambre.


Papa : Ces enfants ont chacun un très de ta personnalité, j'ai l'impression de te voir quand je les regarde. 


Moi: Ah bon?


Papa : Oui. J'ai vraiment l'impression que ce sont les tiens. 


Je suis restée silencieuse. Ces enfants vraiment, ils n'ont pas leur pareil. 


Papa : Comment va Digi tech?


Moi: Tout se passe bien, je suis en train de travailler sur un nouveau serveur plus performant et ayant une plus grande capacité d'hébergement. Je te le montrerai quand j'aurai beaucoup avancé. 


Papa : D'accord.


Moi: Et j'ai réussi à convaincre les Chinois de revenir pour signer le contrat que j'avais raté en décembre.


Papa : Comment as-tu fait ?


Moi: Pas grand chose, je leur ai tout simplement montrer que c'était eux qui avait beaucoup à perdre en ne signant pas ce contrat et je leur ai dit que j'allais me tourner vers le Japon et la Corée cela les à très vite décidé.


Papa : (Souriant subtilement en me caressant avec un peu plus d'ardeur les cheveux) 


Il n'avait pas besoin de me complimenter, j'ai appris à lire entre les lignes et son corps parle pour lui. Je sais qu'il est très fier de moi et c'est l'essentiel. Nous sommes encore restés là pendant un moment avant que nous ne montions dans nos chambres respectives. Une fois dans la mienne, je me suis lavée, accompli ma routine du soir avant de me mettre au lit. J'ai pris le carnet qui était au chevet du lit mais à peine j'ai voulu l'ouvrir que je me suis mise à bâiller grandement, signe que j'avais énormément sommeil.


Moi: (Posant le carnet où il était) Demain est un jour nouveau.


Un voyant clignotant sur mon téléphone posé sur une tablette m'informe de la réception d'un message. Je me lève pour le prendre, il s'agit d'une part de Jen qui me souhaite une bonne nuit en m'informant que nous devrions déjeuner ensemble et d'autres part de Kelly m'informant qu'elle était bien rentrée, me remercie pour la journée, me montre le nouveau rangement de sa chambre et me souhaite une bonne nuit. Je réponds rapidement aux deux avant d'aller regarder leurs statuts. Je souris devant ceux de Kelly. Je remarque qu'elle fait à chaque fois allusion à son frère en légende en indiquant de façon subtile que je suis sa femme. Je ne fais aucun commentaire et remets le téléphone où il était avant de revenir me coucher. Mes pensées s'envolent vers Benjamin et je me mets à me demander comment il va ? Qu'est-ce qu'il fait là-bas ? Est-ce que tout se passe bien pour lui ? Et sa santé, aussi bien physique que mentale, est-ce ça avance ? Est-il bien nourri ? Est-ce qu'il pense à nous ? Quand je dis nous, je fais référence aux enfants hein et toutes ces questions c'est par rapport à eux, la vie privée de Benjamin NGUEMA ne me concerne plus en rien du tout, quoique si, un peu quand même étant donné qu'il est le père de mes enfants mais à part ça, il n'y a rien d'autre. Bref, j'ai une longue journée demain donc il est temps que je m'endorme. J'ai réajusté mon masque sur mes yeux après avoir éteint la lumière et je me suis bien allongée. Je n'ai pas pu empêcher mes dernières pensées de retourner vers lui, pourvu qu'il aille bien…


Le gardien : Bonjour madame.


Moi: Bonjour.


Le gardien : Ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu ici et les petits patrons?


Moi: (Souriante) Ils vont bien et ils m'ont demandé de te saluer pour eux.


Le gardien : D'accord.


Moi: Je suis venue prendre quelques affaires, tout va bien par ici?


Le gardien : Oui madame.


Moi: D'accord.


J'ai avancé ma voiture et je suis allée me garer à côté des deux autres qui étaient là. Benjamin avait voyagé avec une des voitures. Pour ce qui est du gardien, c'est toujours le même. Quand sa folie était passée, il l'avait rappelé et heureusement pour lui, le monsieur a bien voulu revenir après qu'il se soit excusé auprès de lui. Il faut dire qu'il lui était vraiment attaché car c'est le même gardien qu'il a depuis qu'il a aménagé dans cette maison après l'avoir acheté. C'est Kelly qui me l'a dit et j'étais plutôt contente car ça m'aurait fait mal que le monsieur perde son travail à cause de moi. Je suis rentrée dans la maison et j'ai souri de tristesse en repensant à ma dernière journée ici le jour de l'anniversaire de Raphaël. J'avais été heureuse toute la journée et une partie de la nuit mais je n'avais pas imaginé ce qui s'était passé après, de comment on m'aurait sorti d'ici comme une malpropre et jetée hors du portail. Le décor de la maison n'a pas changé, c'est celui que j'avais laissé. Je me suis dirigée vers le mur des photos de Joliane et j'ai vu que les cadres ont changé. 


Moi: Ils sont aussi jolis même si je trouve que les autres design te mettaient beaucoup plus en valeur. (Regardant une photo où elle sourit en ayant l'air d'approuver ce que je dis) Tu es d'accord avec moi n'est-ce-pas ?


Joliane : (Silence)


Moi: (Souriant) Je m'en doutais bien. Tes photos ont pris de la poussière, tu me permets de te nettoyer ? D'accord, laisse moi enlever ma veste et mes chaussures, je vais mettre un tablier et un torchon pour le faire. 


C'est ce que j'ai fait, j'ai pris le torchon et le produit pour les vitres, j'ai tout nettoyé.


Moi: Voilà, tu es toute belle et propre maintenant. Je vais continuer à nettoyer la maison, Excuse moi. 


J'ai pris les balaies pour enlever les toiles d'araignée et la poussière des murs et des meubles avant de balayer le sol et passer un petit coup de serpillère avec des produits parfumés histoire de mettre une bonne odeur. J'ai fait de même avec les autres pièces du bas. J'ai jeté un coup d'œil à la cour arrière et à part quelques feuilles mortes, tout est propre. J'ai enlevé les feuilles et je suis retournée dans la maison, ça ne sert à rien de m'occuper de la piscine, personne ne l'utilisera. Je suis allée à l'étage et j'ai fait de même dans les chambres des enfants en prenant aussi ce que j'étais venue chercher ici. Une fois leur grosse valise prête, je l'ai laissée devant les escaliers avant d'aller dans la chambre de Benjamin, tout de suite les souvenirs de nos moments passés dans cette chambre m'ont assailli l'esprit. J'ai revu nos temps d'intimité à chaque recoin de cette pièce et j'ai souri. En dépit de la façon dont les choses se sont terminées, j'ai été heureuse à ses côtés et j'ai apprécié chaque instant passé avec lui dans cette chambre. Je ne vais pas être de mauvaise foi et dire que ça ne me manque pas de faire l'amour avec lui, il y a des jours où j'en ai envie, où mon corps le réclame mais bon, on fait avec. Entre nous c'est du passé et je chéris simplement ces moments car ce sont de bons souvenirs. J'ai rangé sa chambre, sa salle de bain et la partie de son dressing en désordre, j'y ai mis des senteurs avant de m'en aller. J'ai pris la valise et je suis descendue avec. J'ai rendu ce que j'avais utilisé là où ça reste et je suis revenue enfiler mes chaussures et ma veste devant Joliane.


Moi: Ça y est, c'est bon. Toute la maison est propre maintenant, je reviendrai ici nettoyer si jamais Béni ne revient pas entre-temps. Je te confie la maison, jette y un coup d'œil, j'embrasserai les enfants pour toi et oui ils se portent très bien. Je te promets aussi de lire quelques pages de ton carnet aujourd'hui. Même si je suis fatiguée, je ferai un effort, tu as ma parole. Bon , à la prochaine.


J'ai pris la valise et je suis allée la mettre dans le coffre, j'ai demandé au gardien de m'ouvrir le portail et je suis partie de là pour l'école des enfants où je les ai récupéré avant de rentrer à la maison. Ils sont allés saluer leurs grands-parents avant que je n'aille les changer et leur donner en même temps leur bain. Ils sont redescendus avec leurs cahiers pour aller chez leur grand-père avec qui ils font leurs devoirs de maison. Je suis restée à ranger leur chambre avant d'aller prendre une douche et redescendre trouver maman en cuisine. Nous avons parlé ensemble jusqu'à ce qu'elle termine ce qu'elle faisait. Nous sommes passés à table à l'heure du repas et je suis remontée tout de suite après avoir débarrassé, les enfants vont laver avec elle et ce sont eux qui vont les mettre au lit où ils viendront me trouver quand ils auront sommeil. Demain c'est samedi, il n'y a pas école pour eux. 


Je me suis changée et j'ai appliqué mon rituel du soir avant de venir me poser sur le lit. J'ai regardé le carnet de Joliane juste à côté et je l'ai pris.


Moi: Une promesse est une promesse, même si je suis fatiguée, je vais m'y mettre.


J'ai bien calé les oreillers derrière moi et j'ai ouvert la première des couvertures pour tomber sur la préface qui indiquait l'identité de l'auteur et quelques mots un peu plus bas.


"Ce carnet appartient à Madame Joliane Désir NGUEMA, il est à usage strictement personnel et en tant que tel ne peut être parcouru sans son autorisation préalable. Je m'adresse particulièrement à toi Béni, ne touche pas à mon carnet parce que je te connais, tu es trop curieux et sauvage. De la même façon que je t'ai appris qu'on ne fouille pas le sac d'une femme sans son autorisation, on ne fouille pas non plus son carnet, tu es un homme averti. PS: JE N'AIME PAS LES SAUVAGES, RESPECTEZ L'INTERDICTION AU DESSUS".  


J'ai souri toute seule en lisant cela, cette femme devait être un sacré bout de femme avec un caractère bien trempé. Puis soudain, quelque chose à attirer mon attention et c'est la façon dont elle a appelé Benjamin. Elle l'a appelé comme moi "Béni". J'ai écarquillé les yeux de surprises, ça pour une coïncidence c'en est une, alors comme ça, c'est ainsi qu'elle l'appelait. Je me rappelle de la réaction qu'il avait eu au restaurant la toute première fois que je l'avais appelé ainsi et aussi celle de sa famille à l'anniversaire de son père, ils avaient tous été étonnés de m'entendre l'appeler de la sorte, c'était donc à cause d'elle. Je ne sais même pas où j'avais eu cette inspiration, j'aurais pu dire Benji comme tous les autres mais Béni m'était spontanément venu et je trouvais que c'était beaucoup plus original que le Benji que tout le monde utilisait. Je suis bien curieuse de savoir quelles étaient ses raisons à elle de l'appeler ainsi. J'ai tourné la page et j'ai vu l'inscription "JOURNAL INTIME" encadré avec des fleurs dessinées tout autour ainsi que des papillons. Il faut dire qu'elle avait vraiment la main pour les dessins, on dirait une vraie artiste même sa façon d'écrire, on a l'impression qu'elle dessine les lettres, c'est très beau. Je n'ai pas vu cette caractéristique chez les enfants, aucun des trois n'a pris cet art. J'ai pagé et je suis tombée sur le premier texte. Après avoir lu la date inscrite en haut à droite, je suis venue regarder le texte.


"Cher journal, oui, c'est un tout nouveau chapitre de ma vie alors j'ai acheté un nouveau journal, celui que j'utilisais en France était déjà presque plein et j'avais envie d'un nouveau que j'ai acheté ce matin. Alors, que dire? Béni et moi sommes définitivement venus nous installer au Gabon, retour chez nous. Comme on dit , chez les autres c'est bien mais chez soit c'est toujours mieux, alors nous avons décidé de rentrer à la maison pour mettre en place nos projets. Pour l'instant nous sommes chez ses parents mais dès la semaine prochaine nous allons emménager dans un studio que nous allons chercher à partir de demain, c'est vrai qu'on n'a pas encore beaucoup d'argent mais nous ne sommes pas non plus venus les mains vides (sourire) ce serait le comble. Venir de France, même pas un sou en poche? Qui fait ça ? (Rires) En tout cas, pas mon Béni, c'est un gars prévoyant et responsable, il a planifié les choses pour que nous n'ayons pas à quémander à nos parents. Bon je te laisse car je dois aller me coucher, mon petit mari m'attends sur le lit et il risque de froisser son petit visage là comme l'Union (journal officiel en papier) qu'on froisse quand il y a des mauvaises nouvelles à l'intérieur(rire). Ne lui dis pas ça hein, c'est notre petit secret. Allez, à la prochaine. Gros bisous à toi et bonne nuit…"


J'ai souri toute seule durant la lecture, c'est comme je disais, c'était vraiment un cas. J'ai décidé de le refermer pour dormir, je poursuivrai ma lecture à mon réveil, je sens que je vais passer de bons moments avec elle. J'ai repensé au visage froissé de Béni et j'ai éclaté de rire toute seule parce qu'il me faisait exactement la même chose quand je tardais à le rejoindre sur le lit. J'ai éteint la lumière et réajusté mon masque avant de bien m'allonger sur le lit.


Moi : (Souriante) Bonne nuit à toi aussi Joliane, bisous…

MÈRE MALGRÉ MOI