Chapitre 64

Ecrit par Auby88


Chanson intro du Chapitre 64

"Lilly Goodman - Al final (À la fin)

Yo he visto el dolor acercarse a mí

J’ai vu la douleur se rapprocher de moi,

Causarme heridas, golpearme así

Me causant des blessures, me frappant ainsi

Y hasta llegue a preguntarme, donde estabas Tu ?

Et j'en suis arrivée à me demander, où étais-Tu ?

He hecho preguntas en mi aflicción

Je me posais des questions dans mon affliction

Buscando respuestas sin contestación

Recherchant des réponses sans en trouver

Y hasta dude por instantes, de tu compasión

J’ai même douté par moments de ta compassion

Y aprendí, que en la vida todo tiene un sentido

Et j'ai appris que dans la vie, tout a un sens

Y descubrí que todo obra para bien

Et j'ai découvert que tout agit pour notre bien.


Y que al final será Mucho mejor lo que vendrá

Et qu'à la fin, ce qui viendra sera meilleur

Es parte de un propósito

Tout ça fait partie d'un plan

Y todo bien saldrá

Et tout va s'arranger.

Siempre has estado aquí

Tu as toujours été ici

Tu Palabra no ha fallado

Ta Parole n'a pas failli

Y nunca me has dejado

Et jamais, tu ne m'as délaissé

Descansa mi confianza sobre ti (…)

Je mets ma confiance en Toi (…)



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Des jours plus tard.


Edric MARIANO


Sur le haut du buffet, j'ajuste le trophée littéraire que j'ai reçu il y a deux jours. Je l'installe près des deux autres qui s'y trouvent déjà.

- Ménagez les jambes de pépé, rappelé-je à Lidia et livia qui tiennent chacune à s'asseoir sur les jambes de mon père.

- Laisse, mon fils. Pépé teste ainsi sa robustesse.

Je ne peux m'empêcher de sourire. Mon père est parfois tellement drôle.

- Ça commence ! s'exclame-t-il en augmentant le volume de la télécommande.

- C'est maman, repète les jumelles en chœur. Elle passe encore à la télé !

- Oui, mes belles ! acquiescé-je en admirant mon épouse.

- Quelle bru infatigable que la mienne ! Elle est presque à 8 mois de grossesse et pourtant elle continue d'être sur tous les fronts.

- C'est du Maëlly tout craché. Je crains qu'elle continue ainsi jusqu'au jour de l'accouchement. C'est à croire que cette grossesse-ci lui a donné plus de punch. En plus, elle s'investit davantage dans la recherche et le financement de projets d'avenir pour les jeunes. Et autant qu'elle le peut, elle se met sur le devant de la scène pour informer les jeunes sur toutes les opportunités qu'ils ont...Aujourd'hui, Maëlly a pour objectif de réduire, voire tendre vers zéro le chômage au Bénin. Cela me semble utopique, irréalisable mais elle croit dur comme fer que cela deviendra une réalité un jour.


Je remarque un bref sourire au coin des lèvres de mon père.

-  Une dame de fer ! finit-il par dire.

- D'acier plutôt !

Nous rions aux éclats.

- Mais il faudra quand même qu'elle se ménage un peu. C'est quand même  mon petit-fils qu'elle porte en son sein ! Et probablement notre prochain associé dans l'entreprise familiale MARIANO ET FILS !


Je hoche de la tête puis nous regardons à nouveau en direction du poste téléviseur. Lidia et Livia, elles, sont scotchées depuis. C'est ainsi à chaque fois qu'elles voient leur maman sur l'écran. (Sourire)



*************


Maëlly FREITAS


Je viens de finir ma énième communication sur l'entrepreneuriat, qui s'est déroulée dans les locaux de Maëlly's World. Je discute quelques minutes avec certains jeunes porteurs de projets puis descends en faisant gentiment aurevoir au portier.


Actuellement, je suis en bas, fixant la grande affiche au mur : celle d'un homme, portant une chemise à demi-ouverte avec un regard séduisant. Il porte au cou et aux poignets des articles de ma toute nouvelle collection de bijoux pour hommes. Lui, c'est qui ?

Lui, c'est la nouvelle égérie des bijoux pour hommes de chez Maëlly's World. Lui, c'est Edric MARIANO, mon époux.(Rire)



"Aimer, c'est savoir entrer dans le jardin de l'autre pour enlever les ronces et y faire pousser des fleurs"

C'est cette citation d'auteur inconnu que j'ai en tête à chaque fois que je pense à mon Ed.

Avec lui, j'ai appris qu'il ne fallait sous-estimer personne. Jamais je n'aurais cru que celui que je voyais comme ma pire option serait aujourd'hui mon meilleur choix.

Ed ! Je l'aime tellement. Et chaque jour un peu plus.

- Tu entends, mon fils ! murmuré-je en caressant mon ventre. J'aime énormément ton papa et je prie pour que tu lui ressembles beaucoup.

En parlant, je sens un léger coup. C'est sûr, il m'a entendu. (Sourire)


Là, je commence à sentir un petit creux. J'ouvre mon sac et en sors un sachet de chips de pommes de terre que je commence à grignoter.

Eh, Maëlly FREITAS a beaucoup changé, dirait-on ! Maëlly mange avec les mains et ce en plein air ( Rire).

Oui, je suis beaucoup plus flexible en la matière. De toutes les manières, mon fils me fait manger deux fois plus que les jumelles. Je n'y comprends plus rien.


Deux belles jeunes femmes s'approchent. De moi ? Non de l'affiche au mur.


- Qu'est-ce qu'il est beau ce mec ? débute l'une.

- Oui. Il a ce regard qui tue sur place. Je ne me lasse pas de le regarder chaque fois que je tombe sur ces affiches dans la ville.

- C'est pareil pour moi. Vois cette bouche virile et ces tablettes de chocolat qui donnent envie d'être dégustée et touchées. Si en haut est si attirant, imagine pour en bas.

- Oui hein. Si celui-là te secoue, tu risques d'oublier jusqu'à ton prénom.

- Tu as raison. Si un jour, je le rencontre en vrai, je lui dis Viens me prendre cadeau, je suis toute à toi. Tu peux faire de moi ton esclave.


Donc c'est sur mon Ed qu'elles fantasment autant ! Je n'aime pas cela.

Alors pas du tout ! Mais je reste calme.

Oui, je reste calme. Mais je n'ai pas encore dit mon dernier mot.


Je me positionne bien près d'elles et leur donne ma réplique, en tendant bien mon annulaire et en pointant bien mon ventre.


- Oui, je le confirme. Il est bel homme et un dieu au lit. En plus, j'ai le privilège de dormir toutes les nuits dans ses bras. Malheureusement, je ne suis pas du genre à partager mon époux avec d'autres femmes. En attendant, continuez de saliver inutilement. Bonne journée ! achèvé-je.


Intérieurement, je ris en regardant leurs faces déchantées. Elles ne pipent mot. Tant mieux. Elles semblent encore trop choquées pour réagir. Je quitte les lieux, très satisfaite.

Je caresse à nouveau mon ventre en souriant grandement et en chuchotant à mon fils :

- Tu n'as rien entendu, toi !


Maëlly FREITAS ! s'exclamerait-on.

Ben quoi. J'ai changé à plusieurs niveaux, mais cela ne signifie pas que j'ai perdu le verbe. Et puis me défouler verbalement de temps en temps me fait beaucoup de bien dans mon état actuel. (Rire)



Je viens d'arriver à la maison. C'est un plaisir à chaque fois de retrouver ma famille. Les jumelles accourent vers moi. Je les serre contre moi, du mieux que me le permet mon gros ventre.

Ensuite tous trois allons rejoindre papa et pépé, dont les rires aux éclats nous parviennent jusque dans le couloir. Ces deux là ne se lâchent plus depuis qu'ils se sont réconciliés. Un peu comme s'ils voulaient rattraper tout le temps qu'ils avaient perdu. Et moi j'adore voir le père et le fils aussi complices...


- Vous avez mangé ? m'enquiers-je après les civilités d'usage.

- Oui, ma bru. Et je dois reconnaître que c'était un vrai régal.

- Merci.

- Je me rappelle encore le temps où tes omelettes étaient toujours cramées.

Je guigne Ed de l'oeil.

- Mais très délicieuses ! rectifie-t-il.

Là, je souris.


Je reste un moment avec eux, puis monte me changer...


- Ed ! sursauté-je tandis qu'il m'enlace par surprise.

Ses bras me retournent face à lui. Sa main vient caresser mon ventre et il s'amuse à chuchoter quelques mots au bébé...

- Les jumelles ont été sages, j'espère ?

- Oui, Maé, à part les fois où elles voulaient entrer dans la télé pour te rejoindre... J'ai dû leur promettre que tu les emmèneras un jour pour ye suivre en direct. A part cela, rien à signaler comme d'habitude.

- Merci beaucoup, Ed. Je me rends de plus en plus compte combien il est intéressant d'avoir un mari qui a des heures de travail très flexibles !


Il me sourit.

- Au fait, Ed. Ton lot d'admiratrices continue de s'agrandir. Tout à l'heure, il y en avait même deux qui fantasmaient ouvertement sur toi, mon homme à moi seul.


Un léger sourire se dessine à la commissure de ses lèvres.

- Et je parie que Maëlly FREITAS n'a pas su se taire !

- Eh bien, j'ai sorti deux ou trois mots, pas méchants je te rassure.

- Maé !

- Je n'allais quand même laisser passer un tel affront !

- Et à qui la faute, si ton mari est devenu un objet de fantasme ?

- Eh bien, je ne savais pas que cela aurait une telle ampleur ! Si je le savais, je t'assure que je ne t'aurais pas autant supplié de poser pour nous.

- Alors, il est temps d'enlever toutes les affiches de la ville.

- En y repensant bien, je préfère qu'elles restent là. Ainsi, je pourrai fièrement dire à toutes celles qui te zyeutent trop que Tu es à moi.


Il me fixe longuement avant de me dire :

- Maëlly FREITAS MARIANO, vous êtes incorrigible, mais je vous aime !

- Moi aussi, mon gros bébé !

- Maé !

- Je n'ai rien dit. Allez, prends-moi dans tes bras.

- On dirait que notre fils prend de plus en plus de place entre nous !

- On dirait bien que oui, acquiescé-je. Nous éclatons de rire.



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Nadia Page AKLE


Aujourd'hui est un grand jour : l'anniversaire de Milena et la commémoration du décès de sa mère. Oui, j'ai insisté auprès d'Eliad pour qu'on continue à le faire. Surtout pour Milena.  


La messe est finie depuis quelques heures. Actuellement, c'est Milena qui est à l'honneur. La fête bat son plein dans la cour. J'en ai profité pour disparaître un peu pour noter quelques mots, à l'écart dans ma chambre...


Il y a beaucoup de monde à la maison, beaucoup de visages familiers dont Maëlly.


Maëlly ! J'ai fini par lui pardonner sincèrement et nos rapports se sont nettement améliorés. Je ne dirai pas que nous sommes devenues de bonnes amies, mais nous nous tolérons. Et puis, nous nous voyons fréquemment, nos familles étant proches, nos maris presque frères et nos enfants jouant ensemble…

Cependant, aussi gentille qu'elle paraît aujourd'hui et même si elle le cache, je sens bien qu'elle reste très jalouse,  qu'elle n'aime pas qu'on approche de trop près d'Edric. Alors, je m'assure qu'il n'y ait rien d'ambigu entre Edric et moi... Nous sommes des femmes après tout et on sait comment ça se passe entre femmes ! (Sourire)


En ce qui concerne les gens de mon village natal, personne n'a pointé son nez. Tant mieux... De toutes façons, Eliad et moi avons décidé d'éduquer nos enfants en leur apprenant nos deux cultures. Mais en restant très flexibles, sans leur imposer quoi que ce soit.


 Milena est bien occupée avec sa grand-mère maternelle. Eh oui, elle est revenue à de meilleurs sentiments, après que Milena et son père lui aient rendu visite en Espagne. Nous y étions tous les 5, mais j'ai préféré laisser Milena et Eliad y aller seuls.


Et j'ai bien eu raison d'agir ainsi car il la fallu du temps à cette femme pour qu'elle accepte qu'une simple nounou soit la nouvelle épouse de son ex beau-fils et la belle-mère de sa petite-fille...


Ce voyage en Espagne m'a aussi permis de réaliser un rêve que ke chérissais depuis tant d'années : revoir madame Virginie, mon professeur d'espagnol. Je ne saurais décrire la joie que j'ai ressenti en la revoyant, toutes les émotions qui m'ont traversée. Et quand elle m'a ouvert ses bras, je m'y suis réfugiée, comme un enfant dans les bras de sa mère...


Dans quelques semaines, elle sera au Bénin pour quelques mois et j'ai hâte qu'elle soit là…



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Eliad MONTEIRO


- Page ! Tu es encore en train d'écrire ? demandé-je en mettant mes mains derrière le dossier de sa chaise.

- Oui, j'avais besoin de noter quelque chose.

- Une ébauche de ton prochain roman.

- Entre autres.

- Je vois. On n'attend plus que toi pour la photo finale.

- Ah ! J'ai fini. Allons-y.

- Alors après vous, madame MONTEIRO.

Elle me sourit et me précède dans le couloir. Je serre sa main et nous descendons.


Tandis que nous passons la porte d'entrée pour nous retrouver dans la cour, une idée me traverse l'esprit. Je m'arrête soudainement.

- Qu'est-ce qu'il y a, Eliad ?

- En passant par cette porte tout à l'heure, je me suis rappelé de quelque chose.

- De quoi ?

- Devine.

- On passe là tout le temps. Alors je ne vois pas trop ce dont il peut s'agir. Donne-moi un indice !

- Ok. Je te donne un bout de phrase : «Nadia, Nadine, Nadège… C'est du pareil au même ! Si vous voulez conserver cet emploi-ci, tâchez d'être toujours ponctuelle.»


Elle éclate de rire.

- Le jour de notre rencontre. Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

- Ça te dirait qu'on reprenne cette scène ?

- Oui, mais je ne me rappelle pas exactement ce qu'on s'est dit.

- Moi non plus mais essayons.

- Alors, mettons-nous en place.


J'entre dans la maison et ferme la porte tandis que PAGE reste dehors. J'ajuste bien mes verres optiques puis ouvre la porte.


- C'est vous Nadine ou Nadège ?

- C'est plutôt Nadia.

- Nadia, Nadine, Nadège... C'est du pareil au même ! Si vous voulez conserver cet emploi-ci, tâchez d'être toujours ponctuelle. Je trouve inadmissible que vous veniez avec une demi-heure de retard, votre premier jour de travail !

- Mais …


Je hausse le ton.

- Je ne supporte pas qu'on me contredise ou qu'on m'interrompe quand je parle ! Vous m'avez bien compris ?

- Oui, monsieur.

Elle baisse les yeux.

- Très bien. Elle est en haut.


PAGE écarquille les yeux.

- Elle …

- Vous êtes censée savoir ce pourquoi​  vous êtes ici ! Bon sang, c'est ça votre professionnalisme ?

- Je …

- Si vous avez besoin de quelque chose, adressez-vous aux autres employés de la maison ! Ils savent tous que la nouvelle nounou vient aujourd'hui.


Près d'elle je passe, la cognant au passage. J'avance de quelques pas puis me retourne, la regarde et m'exclaffe. Elle en fait autant. Nous nous rapprochons l'un de l'autre puis nous nous embrassons pour ensuite rejoindre le beau monde présent dans notre jardin : les camarades de classe de Milena ;  Edric et Maëlly avec les jumelles Lidia et Livia et leur fils Aldo ; le père d'Edric ; l'excentrique maman de Camila ; mes parents ; mes enfants Milena, Camilo et Adelmo ; les parents de Maëlly ; Annie et Ivan ; quelques voisinns ; Shola et les enfants du Centre MADELEINE sans oublier les orphelins parrainés par Edric et Maëlly…


Tous prononçons le mot "Ouistiti" en chœur tandis que l'appareil photo immortalise, sous divers plans, le bonheur sur nos visages. Et ce, pour toujours…


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NB : C'est officiel. Les familles MARIANO, MONTEIRO, FREITAS et alliées viennent officiellement de rompre le contrat de "Télé-réalité" avec Chro.

Donc Chro vient de retirer projecteurs, caméras, plumes et consorts de chez eux. Alors, rentrez chez vous ! Y a plus rien à voir ici ! Si quelqu'un dit il voit encore quelque chose, c'est que c'est Adingban kèdè (Mensonge seulement ) !

Faut pas fâcher oh, nous s'amuser  ! HAHAHA






ÂMES SOLITAIRES