CHAPITRE 7

Ecrit par Tony carmen

    -Mbombo mado depuis que tu es revenu tu m'as volé ma copine hein (Dis Solange en prenant le plat d'okok et du manioc cuit à la vapeur que mémé lui a servit). 

    -Kiakiakia So'o qu'est-ce-que tu dis comme ça ? Que je rentre alors ?

    -Nooo ! Tu qu'il y ait mort d'homme ? En plus qui va nous faire ces bons petits plats ?

   Depui que mémé est là cette gourmande de Solange est toujours fourrée chez moi. Maintenant que j'ai un appartement plus grand, elle dort à volonté ici. So'o et moi nous nous connaissons depuis la maternelle, depuis nous sommes comme deux doigts de la main, nous sommes comme les des soeurs, alors mémé est aussi sa grand-mère en quelques sortes. 

    -Bree écoutes moi quand je te parle (la voix de Solange me ramène à la réalité.) 

    -Quoi encore ?

    -Ne me dis pas "quoi encore ". Tu avais promis qu'on ira en BT(boîte) ensemble pour mon anniv. 

    -Non! Je rentre à peine du boulot So'o.

    -Il n'est que 17h40(en regardant sa montre). Nous irons à 23h. Mange et dors, tu prendras des forces. 

    -Sortir à 23h? Tu es folles ?

    -On va en BT à 20h ? Tu es même comment ? Les vrais choses commence à minuit. En plus Rolland viendra nous prendre en voiture. 

.   -Rolland ? Je croyais que s'était finalement terminé entre  vous... 

    -On s'est réconcilié. (Avec un large sourire rêveur). 

    Non mais ces deux là ! Solange et Rolland pouvait rendre quelqu'un chèvre. Ils se séparaient à temps et à contre temps et pour un rien en plus. Il étaient si différents et j'ai jamais compris ce qui les unissaient... C'est paradoxal mais possible avec eux, tout était possible ! De toutes les façons, il y avait longtemps que j'ai cessé d'interférer dans leurs problèmes. Je tiens beaucoup à ma santé morale. 

    -C'est mon anniversaire Bree !

    -Je t'ai fait un cadeau madame.

    -Et je te le remet si tu ne viens pas. 

    -C'est du chantage So'o. Tu sais bien que je suis pas fan des endroits comme ça... 

    -Tu as 25 ans Bree ! Tu n'es pas une mémé !

    -Je suis d'accord ooo ! (C'est mémé qui parle. Non cette femme est terrible). En plus je suis entrain d'aller en week-end chez ta tante. Tu vas rester seule à dormir ? Tu es plus sénile que moi ta mbombo. 

    -Sénile ! Mbombo tu abuses. (J'en suis choquée). 

    -Kiakiakia... Je suis au sol. Mbombo tu l'as mis ko. 

    -Tchippp! C'est bon vous avez gagné norrr. 

    Dès que je le suis, Solange saute sur ma grand-mère qui a bien failli tomber, heureusement qu'elle est solide. 

    -Shutttt... Fatmagul a commencé ! (Sur ce, so'o oublie très vite son jubilé avec mémé et viens s'asseoir près de moi sur le canapé.  La fille ci et les feuilletons, chapeau ! Moi c'est juste fatmagul que je regarde en ce moment. Nous mangeons donc en regardant la télé pendant que mémé elle s'en allait pour chez ma tante). 

    Je me regarde dans le mirroir, et je suis très satisfaite;de mon tissage à ma petite robe droite couleur chaire, mes escarpins vertigineux, en passant par mon léger make-up, Je suis à croquer. (PIP PIP PIP!!!!!!) ash, ça c'est encore le klaxon de Rolland, ce garçon est tellement brusque, je le supporte à peine... Il n'est pas le bon pour Solange mais je reste leur couple. Qui suis-je pour juger après tout ? Je descend les trouver dans la voiture et direction Akwa. 

   Nous sommes au Bibloz, C'est plutôt sobre ici. Mais j'ai pas pû commander de malta parce que c'est trop chêr pour rien selon "Rolland". Je vais trop discuter pour Solange. C'est son soir alors évitons les ennuis et les querelles. Alors je prend du Baileys. Un verre, deux, trois, quatre, je ne compte plus, une autre bouteille, une autre, cette boisson est trop bonne ! Je ne vois plus rien, j'entends plus rien, la dernière fois que j'ai aperçu Solange, Rolland et elle se disputaient violamment et je sais même pas pourquoi, moi même je suis dans les vapes. Et il y a ce groupe de monsieur dégoûtant qui m'entourent et me forcent à danser avec eux. Je me débat du mieux que je peux mais je suis trop faible. Je m'écroule net au moment où mon sauveur me libère des griffes de mes cavaliers indésirables. 



     Je ne fréquente pas beaucoup les boites nuits dernièrement mais mon cousin Valentin arrive fraîchement de France et il a voulu que l'on aille boire un verre. Ce blanc bec est fou amoureux de l'Afrique et d'après ce qu'il m'a dit tout à l'heure, il compte s'installer. Ça me fait plaisir, je suis fils unique et lui et sa soeur Denise sont comme mes frère et soeur, nous avons grandi ensemble, c'est ma tante qui m'a élevé, c'est ou plutôt c'était la soeur jumelle de ma mère. 

    Je rejoins à peine Valentin et je suis à la moitié de mon verre quand je vois notre  Bree magnifique dans cette robe moulante. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu'elle est complètement soûle et il y a ces types qui semblent l'indisposer et elle se débat faiblement. Que fait-elle dans un endroit pareille toute seule ?Et quelle idée de boire autant !

    -Tu la connais cousin ? (Demande Valentin qui a aussi remarqué la scène. Rien ne lui échappe à celui là.) Si oui, il va falloir que tu la sorte de là... 

    -Je suis absolument d'accord. Bonne soirée mec, désolé... 

    -On va gérer comme mr leo. 

    MDR. Il est trop drôle avec son idée de "s'africaniser". Allons d'accord tirer Bree de ce guepier. 

     Je suis un type super posé, doux et pas très bavard en général mais c'est plus pour camoufler le loup garou qui sommeille en moi. Alors vaut mieux pas pour ces types qu'ils me poussent sur mes retranchements. Mais heureusement les types n'ont pas voulu faire beaucoup de tapage quand j'ai tiré Bree dans mes bras en leur disant : <<un problème avec ma fiancée messieurs ?>>. Ils m'ont lancé des regards gênés et se sont très vite éclipsés. Maintenant je n'ai plus qu'à ramener une Bree endormie chez moi. 

    Elle est comme une morte vivante couchée comme ça sur mon lit à puer l'alcool. 

    -Yann!!! (Notre belle endormi est réveillée). Mon sauveur... Mon beau sauveur. Viens dans mes bras que je te remercie. (Je ne bouge pas d'un seul pouce mais je la vois titubant s'approcher de moi) kiakiakia on dirait que tu as peur de moi beau gosse. Tu sais que tu es beau toi ? (Elle a noué ses bras autour de mon cou et signe chacune de ses paroles d'un baiser. Je peux vous dire que c'est extrêmement difficile de résister à Bree, surtout qu'elle vient de retirer mon t-shirt). Fais moi l'amour Yann s'il te plaît... (Je crois bien qu'elle veut en finir avec moi). 

 

     Je me lève ce matin avec une migraine horrible, la bouche pateuse, la gueule de boit c'est quelque chose hein. J'arrive à peine à ouvrir mes yeux mais je me force quand même... Où suis-je ? C'est pas ma chambre... C'est celle de Yann... Oh, mon Dieu! Mon premier réflexe est de regarder sous les draps et je suis juste vêtue d'un slip... Non... Merde... Il n'a pas osé... La dernière chose dont je me souviens est de l'avoir supplié de me faire l'amour... Quel Salop ! Il a profité de moi... Il a profité de mon état d'ivresse... Je ne peux arrêter mes larmes, je me sens trop mal... Je vois un t-shirt sur le lit, sûrement le sien... Quel culot ! Je vois pas mes vêtements donc je vais mettre ça... Comment il a pû tomber si bas ? Est-ce-que je sais même qui il est en réalité ?

     Je sors de la chambre et je le trouve dans la salle à manger avec cafetière en main me faisant son plus beau sourire. 

    -Bonjour Bree. Tu veux du café ? (En déposant la cafetière après s'être servi) 

      Splash!!!!!!!! Je viens de lui administrer la gifle la plus violente de sa vie, Je l'ai giflé de toutes mes forces que j'en ai moi même mal à la main. 

    -Tu es folle ? (Dit-il en se frottant la joue) 

    -Oui. Folle de rage! Tu n'es qu'un profiteur, tu me dégoûtes. Tu ne vaut rien. (Il semble abasourdi) Donnes moi mes vêtements, je veux m'en aller d'ici. 

    -Attends. Tu... Tu crois que j'ai profité du fait que tu sois soûle pour coucher avec toi ? (Il a un rire jaune). 

     Avant qu'on ne me fasse les gros yeux, il va falloir que je mette les points sur les i. Je ne suis pas un pervers et je ne manque pas d'assurance du tout. Oui, j'appelle ça manquer d'assurance de profiter de l'état d'ébrieté d'une femme pour avoir des rapports sexuels avec. Je n'ai jamais eu besoin de ça, et je n'en aurais jamais besoin. Alors pour vous prouver ma bonne foi, faisons un flash back sur hier soir. 

    -Fais moi l'amour Yann s'il te plaît... 

    Elle m'avait ballonné d'un baiser fougueux que je reconnais avoir répondu, je ne suis pas un iceberg mais par la suite j'ai mis fin à notre baiser et je l'ai porté jusque dans mon lit. 

    Elle a essayé de se débattre pour se relever et m'embrasser en me disant encore et encore qu'elle voulait que je lui fasse l'amour, mais je la maintenait fermement allongée. 

    -Yann je crois que je vais vomir... 

    -Bree il faut que tu te reposes maintenant... 

    -Je vais vomir lâches moi... 

    -Non, on me la fait pas à moi Bree. Dors... 

     Avant que je n'ai achevé ma phrase elle avait vomi sur moi, sur elle et sur les draps. J'étais bien obligé de la lâcher et elle est allée se réfugier dans la salle de bain où elle a vomis sans cesse. Quand je l'y ai rejoins, elle s'était endormie à même le sol

       Mais je savais que si je la déshabillais elle allait me tuer. Alors j'ai fait appel à Denise, ma cousine, elle vit dans le même immeuble que moi. C'est elle qui s'est chargé de la dévêtir, la nettoyer et ensuite aidé à se coucher sur mon lit dont j'avais préalablement changé les draps. Bree, je l'ai pas vu nue, même pas à moitié alors que l'envie m'en rongeait depuis le jour où j'ai posé mes yeux sur elle. 

    Je reviens de mes pensés et Bree me regarde toujours d'un air dégouté. Je m'avance vers elle avec colère sans détacher mon regard du sien. Elle recule progressivement et se retrouve coincée contre un mur. 

    -Le jour où je te verrai nue, ça sera toi qui te serais déshabillée devant moi. Et le jour où je te ferai l'amour, ça sera avec ton consentement "LUCIDE " et même ta demande. 

    -Pourquoi me suis-je retrouvé nue dans ton lit ?

    -Je ne t'ai pas touché. Et je me sens insulté que tu puisse le penser. J'ai demandé l'aide de ma cousine Denise, c'est elle qui s'est occupée de toi. Si tu ne me crois pas on n'a qu'à l'appeler maintenant pour te le confirmer. Et c'est pas assez pour toi, tu peux même déposer une plainte contre moi. Elle était là il y a encore une heure pour laisser tes vêtements qu'elle a fait laver. Tiens (me tendant) emballage plastique du pressing qu'elle prend gênée à présent). 

    -Merci. Désolée... 

    -vas te changer et rentre chez toi. (Je prend mon café et m'asseois pour lire le journal) 

     Elle réapparaît quelle minutes plus tard, propre et encore plus belle. Elle vient se placer devant moi et je me lève pour être à sa hauteur et faire face à sa mine désolée. 

    -Yann, je suis désolée pour mon comportement de tout à l'heure, je me suis bêtement emportée, j'aurais dû te demander ce qui s'était passé... Je ne me souviens absolument de rien. 

     Elle se prend la tête entre les mains et se retourne en marchant avec incertitude. Je m'approche d'elle, me colle tout contre ses fesses et lui mordille le lobe de l'oreille, ce qui la fait frémir. 

    -Bree, Bree, Bree, (en un souffle) si je t'avais fait l'amour cette nuit, soûle ou pas, même dans le coma, crois moi que jamais tu ne l'aurais oublié. Chaque centimètre de ta peau te l'aurais rappelé sinon. (Elle sort de mon étreinte et me fait face en me dévisageant d'un regard fiévreux). Mais c'est sans doute toi qui a raison Bree... 

    -Com... Comment ça ? 

    -Que notre relation devrait rester strictement professionnelle. Je promet de ne plus te harceler et te laisser vivre et travailler en paix. Tu es trop bien pour moi... 

    Elle semble choquée et déconcertée, elle prend son sac à main et se dirige vers la sortie. 

    -Vous direz merci à votre cousine pour moi M. MBOH. Et merci encore. 

    - Je vous en prie Mlle Ndjeng. 



   

       J'arrive chez moi réellement agacée que j'ai presque endommagé la serrure de la porte centrale.  Il est vraiment sérieux celui-là avec son histoire de strictement professionnelle ? Pourquoi pas ? Après tout c'est ce que je voulais non? Mais j'ai quand même dérangé avec la gifle la hein...  Je lui ai même laissé une marque sur son joli minois clair. 

La personne qui méritait ma colère en réalité c'est Solange. Ça se dit mon amie ? Quelle amie abandonnerait son amie dans de telles conditions ? De la part de Rolland c'est sans grande surprise, mais Solange, C'est comme ma soeur ! Comment a t'elle pûe partir en paix me sachant ivre et seule dans un endroit pareille ? Et si Yann n'avait pas été là ? Je crois que j'aurais beaucoup de mal à lui pardonner ça parce qu'elle n'a aucune excuse, aucune. Même pas un coup de fil ? Et si j'avais été violée? En parlant de coup de fil, où est mon téléphone ? Je fouille ma pochette et l'y trouve. Éteint. Je le rallume et je constate que j'ai plusieurs appels manqués. De David et Léo surtout... Je rappelle David, ils doivent être ensemble. Ah, je vous l'ai pas dit ? Ils sortent ensemble désormais. 

-Bonjour Dave. 

-Bonjour Bree.  Enfin tu es joignable, on a essayé de te joindre toute la nuit... 

    -je vais bien heureusement. Si je te raconte ce que Solange m'a fait... 

    -Elle est hospitalisée Bree... 

    -Comment ça hospitalisée? Qu'est-ce-qui s'est passé ?

    -Nous sommes à pk11 à la clinique SANTA HELENA. Elle a des bleus partout et le poignet fracturé. Ça fait peine à voir je t'assure. 

    -Ok. J'arrive. 

           Mince, qu'est-ce qu'elle a eu ? Et moi qui pensais du mal d'elle... C'est quoi cet accident ? Et c'était Rolland ? Oh, non,  moi et mon imagination, la dernière fois c'est Yann qui en a payé les frais. 

       Je me suis vite brossée les dents, j'ai pris un bain rapidement et j'ai enfilé mon petit KABA NGONDO ( robe ample en tissu pagne). Sans plus tarder, je me met en route pour la clinique. PK11 c'est tout près, juste à 100fcfa de chez moi. 

 




UN PLAYBOY POUR PATR...