Chapitre 7
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Chapitre 7
Trois
mois plus tard…
François@. Je t’aime, mon
sucre.
Je ferai tout ce que tu me demandes.
Accepte ce rendez-vous.
Demain, 14h.
Je t’attendrai dans le parc.
Laïka@: Toi et moi,
c’est terminé.
Je ne veux plus entendre parler
de toi.
C’est fini !
François@: Je t’en prie
princesse !
J’ai besoin de te parler.
Je t’en supplie.
Laïka@ : Non.
Je ne viendrai pas.
Si tu insistes, je ferai un
scandale.
François@ : Sache
que je t’aime et que je t’attendrai.
*** Irma.
- Tu as vu comment Laïka a
pulvérisé le chrono au 100 mètres ! Ta sœur est une véritable
flèche ! me fait Pascal.
Nous sommes tous les deux
assis dans les gradins et assistons aux tournois inter-lycée de la ville. Mon
équipe de hand va en final. Notre dernier match se jouera demain. Je regarde
Laïka. Elle s’est arrêtée de courir et faire un tour pour récupérer après cet
effort.
- ça fait trois mois qu’elle
s’entraîne comme une acharnée. Je n’ai jamais vu une telle énergie ! nous
confie son amie Anaïs.
Je regarde ma sœur. Je n’ai
pas compris le changement en elle. Une seconde avant, elle disait ne plus
vouloir faire de sport pour se concentrer sur ses cours. Une seconde après, la
voilà courant comme une malade, comme si sa vie en dépendait. Et aujourd’hui,
la voilà championne de 100 mètres.
Tout le monde est là pour
acclamer sa performance. François, le père de Bianca, dit à maman :
- Idéale, tu as une championne
en or comme fille !
Annélie applaudit alors que
Max crie le nom de notre sœur. Je quitte les gradins en compagnie de Pascal et
de la famille. Bianca et Annélie avancent ensemble, main dans la main, en
chantant. François discute avec maman. Je trouve qu’il a maigri. Je le trouve
pâle. Pascal me parle de tout et de rien. Le temps est doux. Il est 17h. Nous
avons prévu d’aller au restaurant avant de rentrer à la maison. François
annonce qu’il rentre chez lui. Il demande à maman si cela ne dérange pas que
Bianca passe la nuit chez nous. Maman répond que cela ne dérange pas. Il s’en
va. Je me glisse du côté des vestiaires après avoir annoncé à tout le monde que
je vais chercher Laïka.
Je n’ai pas remarqué que son
amie Anaïs m’avait devancé. Quand j’arrive, elles sont toutes les deux en
grande conversation. Laïka demande :
- Qu’est-ce qu’il est venu
faire, celui-là ?
- Tu parles de François ?
Il voulait t’applaudir. Tout le monde parle de tes exploits.
Le silence s’installe.
J’entends alors Anaïs dire :
- Laïka, tu sais que François
t’aime toujours. Il me l’a dit. Il m’a arrêté il y a une semaine dans un
supermarché pour me supplier de l’écouter. Cet homme est fou de toi. Il ne
pourra jamais t’oublier. Tu te fais des illusions si tu penses qu’il pourra
t’effacer de son cœur.
J’entends alors ma sœur
dire :
- Je ne veux plus entendre
parler de lui. Qu’il aille au diable !
Au lieu d’aller vers elles, je
fais demi-tour. Simplement. Je n’ai pas envie d’en entendre plus.
Une
semaine plus tard…
Je me pointe chez François ce
samedi à 14h. quand j’arrive, il est dans le jardin, en train de mettre des
plantes en terre. Il lève la tête en me voyant arrivée. Sans détour, je lui
demande :
- Que s’est-il passé entre
Laïka et vous ? Je sais que vous avez eu une aventure.
Là, il me regarde longuement
et me dit :
- Je l’aime.
Là, debout dans son jardin, le
type me déballe toute leur histoire et me parle du viol et du refus de Laïka de
lui parler ou d’aller consulter une psychologue.
- Je comprends mieux son
acharnement au sport. Elle avait abandonné. Elle disait que cela ne lui
plaisait plus. Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond.
Il souffle et me dit :
- Je me sens impuissant. Je ne
savais pas quoi faire. Je ne me sens même pas le courage d’aller voir Idéale
pour lui parler de tout ça.
Je le regarde et lui
dis :
- Laisse-la tranquille. Si
vous tentez de l’approcher ou de renouer avec elle, je ferai en sorte qu’elle
porte plainte contre votre père, ce sale pervers ! Et vous, ça vous a plu
de prendre votre pied en détournant une mineure ? Vous ne valez pas mieux
que votre père !
Alors que je tourne les
talons, je l’entends qui me crie :
- Je l’aime !
Je me retourne et lui
lance :
- Vous êtes malade ! Il
faut vous faire soigner.
Je conduis lentement pour
rentrer à la maison. Je fais tout pour garder mon calme pendant le repas. Deux
jours plus tard, je fais un tour dans le bureau de l’assistante sociale du
lycée. Je décide de lui parler du viol sans lui dire que la personne concernée
est ma sœur. Elle me met en contact avec une psy que l’on peut consulter gratuitement
à la Maison des Jeunes de notre quartier.
Samedi, à 9h, je demande à
Laïka de me suivre. Elle boude comme à son habitude. Je lui dis :
- Je suis au courant de ton
affaire avec le père de Bianca. Soit tu me suis, soit je dis tout à maman.
Elle me suit en silence, monte
en voiture et garde les bras croisés jusqu’au moment où nous arrivons à la,
mais des jeunes. La psy est là au rendez-vous. Je décide de rester dans une
pièce attenante pour ne pas perturber leur rendez-vous.
Deux heures plus tard, quand
Laïka sort de là, elle a les yeux tellement rouges, que je suis obligée de
l’emmener faire un tour dans le parc avant le retour à la maison. Heureusement
pour nous, maman est absente à notre retour. Elle est sortie avec Annélie et
Max.
Dans la chambre, alors que
Laïka est couchée, je lui lance :
- Tu comptais vraiment garder
tout ça pour toi ?
Elle hausse les épaules et me
dit :
- Tu es toujours en train de
faire la police. À quel moment aurais-je eu le courage de te parler ?
Je la regarde longuement. Je
ne sais pas si j’ai envie d’avoir des réponses aux autres questions que je le
pose. J’ose quand même lui dire :
- Est-ce que François t’a
obligée à quoique ce soit, la première fois ?
Elle hausse les épaules et me
répond :
- Je n’ai plus envie de
parler.
- Il est plus vieux que toi,
Laïka. C’est un détournement de mineur. Il n’avait le droit de te toucher. Il
pourrait aller en prison pour ça.
- ça finit, Irma. Est-ce qu’on
peut parler d’autre chose ? me lance-t-elle.
Je respire un grand coup et
lui réponds :
- Mercredi et samedi, je
t’accompagnerai de nouveau chez la psy. On ira la voir jusqu’à ce qu’elle me
dise que tu vas mieux.
Je ne suis pas habituée aux
effusions. Je la regarde et espère qu’elle comprend que je la soutiens
moralement et suis de tout cœur avec elle. J’étais loin de me douter de ce qui
se jouait entre ce François et elle. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si je
l’avais su. Cette histoire me rebute profondément. J’ose simplement espérer que
tout s’est passé dans la douceur entre eux. Comment ce type qui est le
supérieur de maman en est arrivé là ???
- Je ne dirai rien à maman. Je
te laisserai le faire quand tu te sentiras prête.
Elle lève le regard vers moi
et me dit :
- Merci.
Là, elle se recouche et tire
les draps sur elle.
Deux
semaines plus tard…
François@. Je t’aime, mon
sucre.
Je tiens à toi plus que tout.
J’espère que tes séances de psy
t’apaisent.
Laïka@: Va au
diable !
A
SUIVRE