Chapitre 7
Ecrit par Meyroma
En franchissant la porte de l'hôtel, j'aperçois nos deux reflets à travers l'énorme baie vitrée qui s'étend le long de la devanture. Je ne peux m'empêcher de sourire discrètement en trouvant que nous ressemblons plus a un couple d'Hommes d'affaires qu'à de simples avocat.
Dans son costume sur mesure de couleur bleu nuit, ses souliers d'un noir luisant et ses lunettes aux nuances sombres et dorées, maître Djibril évoque plutôt un dangereux et séduisant mafioso d'un cartel brésilien. D'ailleurs je regarde son impeccable coupe de cheveux et lui trouve des airs d'Antonio Banderas.
Vêtue de ma jupe taille haute noire et d'un chemisier rouge vif, je jouerais bien la compagne du gangster dans le film.
En quittant l'hôtel, nous nous rendons directement au Tribunal de Grande Instances de Sokoto.
Nous entamons les procédures nécessaires au greffe du tribunal en vue d'obtenir une le plus rapidement possible une audience devant le juge des affaires familiales. D'habitude, cela prend des semaines,voire des mois pour obtenir l'audience. C'est pour cela que nous avons anticiper en optant pour le référé qui est une procédure d'urgence permettant d'accélérer le jugement.
Après toute une matinée de paperasses et de formalités, nous obtenons enfin une date d'audience, qui est fixée au lendemain.
L'après midi, nous avons RDV avec notre cliente pour consolider notre dossier, réunir toutes les preuves et recenser les témoignages de leurs proches qui sont disposés à témoigner en sa faveur. Après de longues heures de travail acharné, notre dossier est maintenant prêt pour une plaidoirie dont nous sommes d'office confiants et optimiste.
La douce pénombre du crépuscule a déjà bercé la Belle cité de Sokoto lorsque nous retournons à l'hôtel.
-Oups, feint Maître Djibril, avant de pénétrer le principal hall d'entrée et en se tapotant le front. Nous avons tellement été submergé par le boulot que nous avons omis de régler notre problème de chambre.
-Avec un peu de chance, il se peut que nous ayons une chambre de libre. Lancé-je hypocritement car au fond de moi j'espérais que le problème d'hier se récidive et que nous soyons obligés de partager la même chambre.
D'ailleurs, j'avoue qu'en ce moment, mon désir le plus ardent, c'est de passer la nuit avec lui. Qui sait, cela pourrait être plus riche en événements que la nuit précédente.
A mon grand soulagement, la réceptionniste nous annonce toute désolée, qu'il n'y a toujours pas de chambre libre.
-Ce n'est pas grave. On se débrouillera comme hier, me hâté-je de répondre avant que Maitre Djibril ne propose de changer d'hôtel.
Je me surprend de cet violent élan d'audace, me demandant si je suis réellement celle qui viens de sortir cette phrase.
Ais-je rêvé ou-bien je viens de prononcer ces mots qui riment comme une invitation, pleins de sous entendu?
Maitre Djibril ne se fait pas prier:
-ça ne m'a pas dérangé de passer la nuit avec toi, sauf si toi...
-Oh non bien au contraire...
On aurait dit deux adolescents à leur premier rancard. Un troublant malaise s'installe entre nous. Dans la tentative de ne pas se croiser du regard, mes yeux rencontre accidentellement les siens flamboyants.
Maitre Djibril récupère la clefs et nous nous dirigeons vers notre chambre.
Dès que je ferme la porte derrière moi, maitre Djibril feignant de chercher l'interrupteur dans la paisible obscurité de la pièce s'approche doucement de moi et m'enlace. Comme habitée par un esprit concupiscent , je répond à son étreinte en me blottissant de toutes mes forces contre lui. Nous nous embrassons d'un baiser langoureux et passionné.
- ça fait si longtemps que je rêve de dévorer ces lèvres, me chuchote-t-il, au creux de ma lobe.
Pour toute réponse, je redouble l'intensité de mes baisers en l'attrapant par le bas du nuque et en m'empiffrant de ses lèvres avec une avidité que je ne me reconnais pas. J'en arrive à penser que je suis possédée.
Encouragé par mon aplomb, il se saisit de ma paire de seins déjà endurcis par l'excitation et caresse les tétons comme s'il maniait des billes.
pour riposter, je prend ses fesses fermes dans mes mains et le rapproche d'avantage à moi.
Je sens sa virilité m'effleurer, puis toquer à la porte de mon intimité, ne demandant que d'y être invité.
Au comble de l'effervescence, il me prend dans ses bras et me dépose délicatement sur le lit.
Hypnotisée par je ne sais qu'elle force, je me laisse docilement faire. Je ne saurais décrire par qu'elle osmose nous sommes passés de deux personnes élégamment habillés à deux vers de terre complètement nus et entrelacés.
Au moment où il pénètre ma féminité, il s'arrête un court instant sceptique, comme s'il avait appuyé sur un frein, réalisant qu'il vient de me devierger. Puis il appuis sur l'accélérateur et le rallye s'en suit.
Après jouissance, il se laisse tomber sur le lit, m'étreint à nouveau et un long et accablant silence s'installe.
-pourquoi ? Me demande t' il enfin.
Dans le noir, je ne peux voir ses yeux pour deviner leur expression, mais sa voix rauque exhale librement le flot d'interrogations et d'émotions qui submergent son coeur et son esprit.
Le pire c'est que moi aussi je me pose plein de questions.
Comment ai-je pu me laisser tenter par le diable ?
Comment ais-je pu succomber ?
Comment ais-je pu trahir mes principes, mes convictions et l'éducation de mes parents ?
Comment ais-je pu ceci?
Comment ais-je pu cela?
Comment ai-je pu?
Comment?
Le hic, c'est qu'au tréfonds de tout ce regret, subsiste quelque part dans les abimes de mon coeur un océan de nostalgie pour ces moments passionnés que nous venons de vivre.
Sincèrement, depuis que connais maître Djibril, je perd de plus en plus la raison et ce soir je viens de commettre la plus grosse folie de ma vie.
Une folie bien douce.
Planant entre la joie et la tristesse, le remord et la nostalgie, l'amour et la crainte, je me laisse dorloter par la douce caresse de l'espoir.
Je ne sais si c'est un rêve ou si en sombrant dans le sommeil, j'ai vraiment senti maitre Djibril déposer un tendre baiser sur mon front et me murmurer :
-Je t'aime...