Chapitre 7 : Le miracle contre raison.
Ecrit par Liseur
C’est en pleine guerre des miracles
que ceci s’est passé. C’est une scène du genre comique si elle n’avait pas été
soldée par deux morts.
Une guerre des miracles se déroulait donc. Les victoires se comptaient à l’aune
du remplissage des églises. C’était la période de la grande valse des ouilles.
Lorsqu’un prédicateur revendique un grand miracle, les ouilles, par vagues,
migrent vers son temple. La semaine d’après, ils migrent tous vers un
autre thaumaturge ayant également accompli un grand miracle dans l’intervalle.
Aucun
des gourous ne voulait se faire doubler. Les
enjeux sont d’une grande importance et se chiffrent en valeurs comptant. C’est
dans cette atmosphère que Dame Bérénice, à
terme d’une grossesse de neuf mois, s’est
entendue dire par sa voisine de cour, qu’elle, Amandine, s’est faite guérir d’un fibrome
énorme par un homme de Dieu en moins de temps qu’il faut pour le dire. Étant
donné qu’elle, Bérénice, avait déjà subi deux césariennes, elle Amandine, lui
conseille amicalement de s’en remettre à cet homme plutôt
qu’à tout autre praticien pour se faire délivrer de cette troisième grossesse.
Bérénice
suivi les conseils de son amie et se rendit assidument aux séances de
délivrances. Elle suivi aussi le mouvement des vagues. Les déplacements frénétiques de Dame Bérénice
de temples en temple ont fini par déclencher le travail en pleine séance
publique de prières. Le gourou informé qu’il y avait une parturiente en travail
dans la foule, saisi l’occasion au bond pour
la transformer en la preuve de sa puissance personnelle
et de la suprême grandeur de son dieu.
Il
fit transporter la dame Bérénice au milieu de la foule et a entamé avec forces
vociférations, l’accouchement qui devrait être, selon lui, prophétique. La prière dura, s’intensifia. Toute
la force du ciel fut évoquée. Tous les démons chassés aux confins de l’univers.
Pendant ce temps, la parturiente a eu largement le temps de se vider de son
sang suite à une rupture de l’utérus. Elle trépassa là,
à même le sol, laissant derrière elle son époux et ses deux enfants. Le gourou
conclu à une insuffisance de foi de Dame Bérénice. O Dieu ! Sauve ton
peuple.