Chapitre 7: Matt,mon sauveur.
Ecrit par Victoria04
Il ouvre la porte puis me laisse passer.
Je suis immédiatement frappée par la décoration de la chambre.
L'on aurait dis une de ces chambres dans les magazines de décoration.
-Waouh c'est ta chambre ça?
Je ne peux m'empêcher de m' exclamer face à la décoration et la grandeur de cette chambre.
Cette chambre vaut presque toute la dimension de notre case.
Comment peut-on vivre dans tout ce luxe pendant qu'il y'a des gens qui meurent de faim ?
-Bon ma belle oui je dors ici mais ce n'est pas ma chambre .
C'est l'une des chambres de mes patrons ils ont juste bien voulu me la prêter pour le séjour.
Tellement étonnée je commente à haute voix.
-Ah bon!
Donc tout ce luxe n'est pas à lui !
Ah oui c'était trop beau pour être vrai.
Je me demandais où trouvait-il autant d'argent?
-Oui ils sont juste venu en vacances ici.
Je suis l'un des chauffeurs du patron donc normal que je sois là.
-Ah d'accord.
Donc il n'est pas ce prince charmant parfait décris dans les livres de conte c'est à dire riche, beau, élégant, sympathique et respectueux.
Alors il est un demi-prince je dirais.
De toutes façons l'argent n'est qu'un bonus.
Moi je l'apprécie sans ou avec.
-Quoi? Ça te gêne ?
Tu pensais que j'étais le propriétaire de ce domicile ?
Il affiche une mine dépitée.
Oh non ! Il me prend pour une de ces filles arrivistes et matérialistes.
Je tente de lui faire changer d'avis.
-Non pas du tout !
La richesse n'est pas ma priorité.
Moi je t'aime tel que tu es, tu es si beau, drôle et respectueux.
C'est parfait pour moi.
Je n'en demande pas plus.
L'argent ça viendra avec le temps.
Il étire ses lèvres,satisfait de ma réponse .
-Ah je suis ravi.
Tu sais les filles en ville, il n'y'a que ça qui les intéressent.
Toi t'es pas ainsi et c'est bien ne change pas.
-J'ai l'impression que tu as mal rien que d'en parler.
-Oui j'ai vécu des déceptions mais ne t'inquiètes pas je suis un survivant moi.
En plus je t'ai toi maintenant!
Il me prend par la main et me fait asseoir sur le lit.
-Alors pourquoi veux-tu partir? J'ai l'impression que tu me caches des trucs.
Dis-donc il ne lâche toujours pas l'affaire celui-là mais je ne dirai rien et c'est ma décision.
-Juste que je trouve qu'il y'a de belles opportunités en ville.
Il pince mon nez.
-Aïe! Cris-je.
-Apprends à mentir ma belle.
-Mais..
Il m'interrompt en posant son index contre mes lèvres.
-Chutt !
Ton visage te trahit.
Alors je n'insiste plus vu que le mensonge me va si mal mais je commence à dévoiler juste un peu pour voir sa réaction.
-Matt je me sens oppressée par mes parents.
-Comment ? Demande t-il.
-Ah Matt! Que veux-tu que je te dise ?
Je veux partir vivre loin de mes parents pour me réaliser en ville.
Je veux faire quelque chose de ma vie.
-Ah d'accord.
Fallait me le dire depuis longtemps mais le rapport avec les parents qui t'oppressent ?
J'invente rapidement un petit mensonge en espérant qu'il y croit..
-Juste qu'ils se plaignent un peu trop vu qu'il y'a la misère.
-Ah juste ça!
Je m'attendais à un truc de mariage forcé.
Je sais qu'à ton âge beaucoup de filles au village sont déjà mères et épouses.
Hum si tu savais !
-C'est bien que tu veuilles aider tes parents.
Tu aurais pu penser à la prostitution mais tu ne l'as pas fais.
Alors dis-moi quelles sont tes qualifications ? Qu'aimes-tu faire?
Je veux bien t'aider.
-Euh je sais juste faire la cuisine, le ménage et la lessive.
Il rigole.
-C'est tout? Ce n'est pas une qualification !
Et la poterie ? La couture ? La coiffure ?
Honteuse,je baisse la tête.
-Je sais que je ne peux qu'être domestique.
Si j'étais plus intelligente je serai déjà à l'université en faculté de biologie peut- être.
-Tu sais ça ne paye pas bien.
C'est pourquoi c'était idéale que tu aies la maîtrise d'un petit métier.
-On peut gagner combien à Ouagadougou ?
- En moyenne quinze milles francs le mois. Chez les plus nantis, trente milles voir quarante milles.
Crois-moi avec toutes les charges il ne restera que dix milles en fin de mois.
La désillusion s'installe.
Je ne pouvais penser ainsi.
Cest qu'en fait on nous miroite tellement merveilleusement la ville.
Que vais-je faire maintenant?
-À moins que tu commences le métier de ménagère et après tu te trouves une activité commerçante ou tu suis une formation dans le domaine qui t'intéresse.
-Oui ça serait bien ça!
-Je veux bien t'aider à trouver cet emploi.
Mes patrons ont toujours besoin de ménagère de toute façon.
À ce moment je ressens comme un poids qui se décharge en moi.
-T'inquiètes pas tout de suite même si tu veux nous pouvons rencontrer la gouvernante.
Mon Dieu! Tout est allé si vite.
Si je n'étais pas venu le voir j'aurai raté cette merveilleuse chance.
Tellement heureuse je lui saute au cou.
Je vais moi aussi aller en ville très bientôt.
Je vais m'atteler au travail pour brillamment réussir et aider ma petite sœur à sortir des griffes de ma méchante mère.
-Calme toi ma beauté, tu es si heureuse là! S'exclame t-il.
Il me fait ensuite asseoir sur ses genoux.
-En fait c'est que tu me sauves de tellement de choses.
Je vais enfin quitter ce village paumé.
Il saisit ma main droite pour y déposer un baiser.
-Ah d'accord ma princesse .
Oui la ville c'est cool mais c'est aussi dangereux, il faut juste éviter les pièges et la naïveté.
Tu sais beaucoup de filles en ville font des choses pas très catholiques pour tenir les fins de moi et après elles regrettent.
La dignité c'est la seule chose qu'on ne peut pas acheter même à coup de millions.
J'hoche la tête en écoutant ses paroles.