CHAPITRE 7 : Mes amies, mes sœurs d’un autre sang
Ecrit par kaynaliah
****Sophie ASSELE****
Lorsque j’ai vu Abbi s’affaler de la sorte sur le sol, j’ai eu une
énorme peur. Anne a accouru vers elle pour lui soutenir la tête et
vérifier qu’elle n’était pas blessée. J’ai crié le nom de Nenette pour
qu’elle appelle le gardien de toute urgence. Je ne pense pas qu’à trois
on pourra la soulever et la faire descendre. Le mieux
est que le vigile s’en charge tandis que je prends mes clés de voiture
pour aller les attendre devant l’immeuble. J’ai dit à Nenette d’annuler
tous nos rendez-vous pour cet après-midi. J’ai récupéré la voiture sur
le parking et ai garé juste à l’entrée de l’immeuble. Je vois Roger, le
vigile, porter minutieusement Abbi dans ses bras tandis qu’Anne court à
sa suite. Je descends pour ouvrir la portière arrière afin qu’il
installe Abbi et Anne monte également à ses côtés. Anne tente de prendre
les constantes d’Abbi qui est toujours inconsciente.
On vient
d’arriver à la Polyclinique Chambrier à Montagne Sainte. L’infirmière
vient rapidement nous prendre en charge et je commence à remplir la
paperasse tandis qu’Anne appelle le père d’Abbi. Dès que je finis, je me
rapproche des infirmières pour avoir des nouvelles et c’est stressant
toute cette attente. Tonton René arrive enfin et exige de voir le
médecin qui s’occupe de sa fille. On nous dit qu’elle est actuellement
avec la gynécologue qui lui fait subir une échographie. En attendant
qu’elles terminent, tonton René nous demande de lui raconter ce qui
s’est passé. Anne et moi nous sommes regardées car on ignorait s’il
fallait parler de l’affaire des photos vu l’animosité grandissante que
notre oncle éprouve pour Serges. Il est préférable de ne rien dire du
tout. Cette décision reviendra à Abbi. On lui explique qu’elle a fait un
malaise au bureau et est tombée dans les pommes.
Le médecin arrive enfin vers nous et vu l’expression de son visage, j’espère qu’elle nous apporte des nouvelles rassurantes.
-« Bonjour. Vous êtes de la famille de la patiente Abbi OBERDENO ? »
-« Oui » avions-nous répondu en chœur
-« Elle va bien ainsi que ses enfants. Elle a eu une montée de tension qu’on a su stabiliser et tout va bien »
-« Gloire à Dieu » dis-je
-« Néanmoins, il va falloir faire très attention car elle a une
grossesse gémellaire et cela peut avoir des conséquences sur la santé
des enfants »
-« Bien docteur » dit Tonton René
-« Il lui faut beaucoup de repos et lui éviter un stress inutile »
-« D’accord docteur » dit Anne
-« Nous mettrons tout en œuvre pour que tout se passe bien. Elles sont entre de bonnes mains »
-« Merci docteur » dit Tonton René
-« A votre service. Vous pouvez allez la voir mais pas plus de deux personnes dans sa chambre »
-« Merci docteur » dis-je
-« Allez-y les filles. J’irai après vous. J’ai un coup de fil à passer » dit Tonton René
Nous ne nous sommes même pas faites prier. On a toqué à sa porte avant
d’entrer. Elle est allongée et nous fait dos. On contourne son lit et on
s’assoit face à elle.
-« Tu nous as fait une frayeur » dis-je
-« Je sais les filles. Je suis désolée »
-« Mmmh. L’essentiel est que tu ailles bien » dit Anne
-« Le médecin te recommande beaucoup de repos Abbi. Donc il faut que tu relâches un peu avec le boulot » dis-je
-« Je sais. Je risque de mettre en danger mes princesses »
-« C’est bien si tu comprends » dis-je
-« Tu veux qu’on prévienne Serges ? » dit Anne
-« Surtout pas »
-« Que comptes-tu faire ? » demandai-je
-« J’y réfléchis encore mais je pense que je ne vais pas tarder à prendre ma décision »
-« Réfléchis bien en tout cas et quoi que tu décides, on te soutiendra » dis-je
-« Merci les filles. Vous êtes vraiment adorables »
-« Que ne ferait-on pas pour tes beaux yeux ? » dit Anne
-« Rétablis-toi vite ma chérie. On a hâte de te voir sur pied. » dis-je
-« Bien. Papa est là ? »
-« Oui. Il attend dehors » dit Anne
-« Ok. Vous pourrez lui dire de venir s’il vous plaît. Je vous appelle tout à l’heure »
-« Repose-toi bien chouquette » dis-je
Elle nous a souri en caressant son ventre. Nous sommes sorties de la
chambre après lui avoir donné chacune un gros bisou. On a prévenu son
père qui attendait avec son épouse. Nous sommes sorties de l’hôpital et
après avoir refermé les portières, je démarre la voiture.
-« Sophie on devrait faire un petit détour » dit Anne
-« Je vois que tu as pensé à la même chose que moi » dis-je
-« Et comment ? Il est temps de donner une belle leçon à cette pétasse de Laurel » dit Anne
-« Elle s’en souviendra toute sa vie » dis-je
-« …. »
-« Tu as les photos avec toi ? » demandai-je
-« Oui »
-« Bien. On va d’abord les scanner avant d’agir » dis-je
-« C’est fou comme on pense de la même façon »
-« On ne changera jamais une équipe qui gagne » dis-je
Je pris le volant et on se dirigea vers un cyber scanner les photos
qu’on a enregistrées sur une clé USB avant de nous rendre au travail de
Laurel OBRIGADO. On va lui apprendre à ne pas se piquer à l’une de nous
car on va lui brûler les ailes.
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****Abbi OBERDENO****
Papa vient d’entrer dans la chambre avec maman et les deux accourent à
mon chevet. Maman m’inondent de bisous tandis que mon père qui semblait
vraiment inquiet semble soulagé.
-« Ca va mon bébé ? » demanda maman
-« Oui ça va. »
-« Comment te sens-tu ? » demanda papa
-« Ca va papa ne t’inquiète pas pour moi »
-« C’est normal que je m’inquiète. Tu resteras toujours ma petite fille hein »
-« Je sais papa »
-« Que s’est-il passé Abbi ? »
-« J’ai eu un malaise »
-« ….Ok »
-« Papa, maman ! Je suis à un stade de non retour actuellement. »
-« Qu’est-ce qui se passe ? »
-« Je me suis mariée pour être unie à un homme que j’aime par-dessus
tout. C’était mon rêve. Passer ma vie entière et me réveiller chaque
matin en voyant son visage. Nous nous sommes promis de ne jamais nous
abandonner peu importe les obstacles auxquels nous ferons face. Il a
changé ma vie pour le meilleur. Je le voyais comme mon partenaire de
vie, une incroyable personne qui prendrait soin de moi plus que
moi-même. J’avais promis de ne jamais le laisser partir.
-« Tu as des problèmes avec Serges chérie ? » demanda maman
-« Je me suis mariée avec un véritable inconnu » dis-je en essuyant mes larmes
-« Mais qu’est-ce qui se passe ? » demanda papa
-« J’ai découvert une facette de mon mari que j’ignorais. Je l’ai
tellement idéalisé que je l’ai mis sur un piédestal qu’il n’a jamais
mérité. J’ai dormi longtemps mais le réveil est brutal. J’ai mal. J’ai
horriblement mal snif »
-« …. »
-« Je n’ai plus confiance en
Serges et je ne peux pas lui pardonner ce qu’il m’a fait. Cette
humiliation est de trop pour moi. »
-« Que veux-tu faire Abbi ? » demanda papa
-« Je veux que tu appelles Tonton Edouard et qu’il s’occupe de mon divorce. Je veux divorcer »
-« Abbi ce n’est pas une décision à prendre à la légère. As-tu bien réfléchi ? » demanda maman
-« Oui maman. Je veux divorcer et rien ni personne ne me fera revenir sur ma décision. J’ai besoin de votre soutien »
-« On sera toujours là pour toi » dit papa
-« Serges est au courant ? »
-« Pas encore. Il ne sait même pas que je suis ici »
-« Pourquoi ? »
-« Je ne veux pas le voir tout simplement. Il me donne envie de vomir »
-« Tu veux divorcer ? Tu divorceras. Si tu estimes que c’et la meilleure décision pour toi, nous sommes là pour t’épauler »
-« Merci » dis-je en laissant couler mes larmes
Cette trahison je ne pourrai pas. Il m’a trompée avec Laurel. Je l’ai
accueillie chez moi, invitée chez nous et à mon mariage alors qu’ils se
foutaient bien de ma gueule les deux salauds. Ils me sentiront passer.