Chapitre 8
Ecrit par Sandra Williams
Rémy sursauta au premier chant du coq. Sa tête était aussi lourde que le marteau de Thor. Il traina ses jambes sur le lit et les posa à terre comme s’ils pesaient des tonnes. Durant son supplice, il fit tomber du lit un paquet soigneusement emballé avec un mot collé à l’emballage. Le bruit attira son attention. Il se courba pour le récupérer. Il arracha le mot et lit « « MERCI POUR L’INTENTION MAIS C’ETAIT INUTILE ». Il ouvrit le paquet et tomba sur les vêtements qu’il portait la veille avant qu’on ne lui joue cette face de mauvais goût. Les vêtements étaient secs et dégageaient un parfum à la fois doux et agressif. Rémy se rua à la fenêtre de sa chambre et l’ouvrit aussitôt. Il jeta un coup d’œil rapide sur la rue espérant voir celui qui avait apporté le paquet. D’autant que le mot n’avait pas été signé. Personne en particulier ne retint son attention. Seul deux jeunes hommes entraient dans la pension. Le reste n’était que des femmes pressées, pressant le pas pour vaquer à leurs occupations.
Rémy descendit précipitamment les escaliers espérant que Guéya lui fournira des informations utiles. La jeune femme servait les deux hommes qu’il avait vu depuis sa fenêtre. Le sourire aux lèvres, Guéya bavardait avec ses clients. Rémy l’apostropha en essayant de savoir d’où sortait le paquet qu’il avait vu sur son lit à son réveil. La jeune femme ne fut pas de grand aide. Elle avait ramassé le paquet devant la porte du pensionnat à son réveil. Son nom était écrit sur un bout de papier à côté. Elle avait juste pensé le lui laisser sur son lit afin qu’à son réveil, il s’en aperçoive. La jeune femme était étonnée de l’intérêt que portait Rémy pour l’expéditeur. Il retourna à l’étage pour s’apprêter afin de se rendre à Mandélise. Il aura peut-être une autre chance de rencontrer la belle Pomme interdite à une nouvelle occasion, pensa Rémy.
Mandélise était comme l’avait dit Guéya, l’épave d’un hôpital à l’entrée de la ville. L’immeuble devait dater d’un siècle vu son état. Il avait fini par céder sous l’effet de la vieillesse ou sous l’effet des bombes lors de la guerre. La moitié du bâtiment s’était écroulé. La ruine s’étouffait sous l’emprise de la verrue. L’écriteau portant l’inscription de l’hôpital croupissait sous les ruines de la clôture juste à l’entrée. Rémy se demanda pendant un instant où se trouvait alors l’hôpital de Désespéria si celui-ci n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été.
La jeep d’Agata était garée juste devant l’entrée de ce qui restait du bâtiment. C’était la même que celle qui avait failli renverser Rémy. La jeune femme au caractère trempé attendait dans la jeep, une jambe posée au sol. Agata restait fidèle à elle-même. Un jean rouge destroy, une chemise blanche, des verres fumées et des bottes noires, tout ce qu’il fallait pour que la jeune femme se sente bien dans sa peau. Simple, relax et élégante, on retrouvait bien Agata. Rémy par contre camouflait son charme derrière de beau verres de soleil noire, une culotte noire et une chemise en blue jean. Le jeune homme renvoyait une image sévère et imposante.
Rémy, une fois à la hauteur d’Agata se pencha sur le rebord de la voiture. Agata ôta ses verres. Son visage, à peine maquillé respirait de toute sa jeunesse. Rémy se sentit pendant un moment curieux de percer le mystère derrière cette femme forte. Agata ne lui laissa pas le temps de végéter dans son rêve.
Je vais finir par croire que tu fais exprès de me faire attendre, remarqua Agata avec un air dégoûté.
Et moi, que tu fais exprès de me donner du fil à retordre, répliqua Rémy en s’ôtant à son tour ses verres.
Ce n’est pas ma faute si tu te laisses distraire par tout et rien, reprit Agata en fixant Rémy dans les yeux. Tu as bonne mine ce matin, qu’est-ce qui nous vaut ce sourire ?
Je me disais que c’est très puéril de la part d’une femme aussi charismatique que toi de se donner à des cachoteries comme celui d’hier soir. Me voler mes vêtements alors que j’essayais de te sauver la vie. Ce n’est pas très honnête comme stratégie d’approche. Je les aurais enlevés, il suffisait que tu l’ordonnes, dit Rémy en sachant bien qu’Agata n’y étais pour rien.
Un moment ! de quoi tu parles ? s’interrogea Agata surpris par cette idée stupide.
On m’a volé mes vêtements hier alors que j’essayais de sauver la vie de la charmante créature qui se noyait, narra Rémy en contournant la jeep pour monter.
Non ! pourquoi aurais-je essayer de te voler tes vêtements ? je te les aurais arrachés plutôt pour voir de près tout ce que tu conserves au chaud là-dessous, lança Agata le regard pervers et curieux.
…, Rémy resta sans voix. Il grimpa dans la jeep.
Je ne suis pas une cachotière ! lorsque je le désire, j’y goûte et si la saveur est à la hauteur de mes exigences je le dévore, continua la belle blondinette avant de passer la première vitesse.
Quand vais-je passer mon test ? demanda Rémy, intéressé par le test d’admission.
Tu n’es pas mon genre ! Moi j’aime apprivoiser, soumettre et posséder, fit comprendre Agata.
Fais de-moi ton fidèle serviteur, insista Rémy, le regard tourné vers Agata qui concentrait son attention sur la route.
Tu ne t’amuses pas en amour, toi. Quand tu aimes, tu aimes et cela te rend très vulnérable sentimentalement. Je ne veux pas te briser le cœur, dit Agata en tournant son regard vers celui de Rémy.
C’est fou comme tu peux être perspicace ! constata Rémy qui se tourna vers la direction dans laquelle la jeep allait.
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Un vol venait de se poser sur la piste d’atterrissage à l’aéroport de Guerria. Valsk avait enfin gagné la terre promise. Contrairement à Rémy, Valsk fit appel à un taxi luxueux réservé à une classe d’individu pour se rendre à Kolbore. Le plus grand hôtel de toute la ville. Sa mission, lui avait valu un paquet d’argent de la poche de Charly. Valsk comptait bien en profiter. Il rejoignit l’hôtel avec ses innombrables valises. Il avait apporté quatre valises avec lui pour passer son séjour.
Kolbore regroupait en général, les hommes fortunés de la Guerria. Grand hôtel, luxueux, hyper classe et sur équipé. Tout le confort recherché dans un hôtel à cinq étoiles y était. Valsk en posant ses yeux sur l’énorme immeuble dans lequel il allait loger, sentit son cœur battre. Pas de peur mais de joie et de fierté. Il bénit sur le champ l’esprit qui animait Charly le jour où il décréta que lui, Valsk, allait se jeter aux trousses de Rémy. Valsk ignorait tous les évènements qui s’étaient déroulés à Guerria ses vingt dernières années. Il s’érigea en touriste et comptait bien profiter de son séjour. Il descendit du taxi et pénétra dans l’hôtel. L’intérieur était encore plus époustouflant. Éblouit par cette merveille, le meilleur ami de Rémy s’arrêta net au milieu de l’immense salle. La bouche presqu’ouverte, les yeux étincelants, Valks sentit son corps frissonné de partout. Il n’en revenait pas.
La réception regorgeait de magnifiques, jeunes et dynamiques femmes. Toutes portèrent un uniforme en rouge blanc assortit à leur élégance. Valsk se rapprocha de celle qui lui avait le plus frapper à l’œil. Il l’apostropha alors qu’elle le regardait venir. Son allure de Don Juan ne laissait pas la jeune femme insensible. Au fond, elle priait pour que Valsk succombe à son charme. Il s’approcha d’elle d’un pas sûr et fort imposant.
Bonjour Mlle Sofia, dit-il sur un ton sûr et posé en jetant un coup d’œil au pin du tailleur de la réceptionniste.
Bonsoir Mr, répondit la belle créature à la voix divinement séduisante. Sofia se pencha sur le rebord du comptoir avec charme, le regard particulièrement provoquant. Son tailleur épousait avec grâce son corps. Ses lèvres charnues, fabuleusement peintes en rose s’apprivoisèrent le regard de Valsk.
Valsk Thomson, j’ai réservé une suite dans votre hôtel, dit-il en recentrant son regard sur le bustier de la jeune femme.
Suite 101, dit-elle en fouillant le registre de l’hôtel. Elle sortit la clé de la suite et un properstuce qu’elle tendit à Valsk. Tout est réglé Mr Thomson. Vos bagages vous seront montés dans votre suite. Si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez pas. Nous sommes à votre disposition. Nous vous souhaitons la Bienvenue et un excellent séjour à Guerria.
Merci poupée ! Et en parlant de chose dont je pourrai avoir besoin, comment puis-je disposer de vos services spéciaux ? chère SOFIA ! demanda discrètement Valsk en baissa d’un ton. La réceptionniste dessina un sourire sur ses lèvres. Elle regarda discrètement autour d’elle et glissa un bout de papier au client. Valsk le récupéra sans éveiller le moindre soupçon puis se dirigea vers l’ascenseur. Sofia fit signe au bagagiste de se hâter afin d’éviter que le client ne s’impatiente.
La suite de Valsk ressemblait exactement à celle de la photo qu’il avait vu sur le site internet qu’il avait visité. Elle était spacieuse, luxueuse avec une décoration de première classe. La vue sur la plage était l’une des meilleures idées que Valsk n’avait jamais eu. Il se rua sur le lit et poussa un cri de satisfaction. Le bagagiste entra avec ses nombreuses valises qu’il déchargea à l’intérieure. Valsk lui fila un billet et le raccompagna à la porte. A peine le pauvre eut sorti, que le jeune homme tout excité s’en remet à ses folies. Il alluma son téléphone et actionna la vidéo. Sa joie ne pouvait se contenir. Charly ne s’en remettrait pas s’il pouvait s’imaginer à quoi servait sa fortune en ce moment même. L’idée même de voir la tête de Charly était ce qui rallumait la flamme dans le cœur de Valsk.
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Guerria, Cascade d’eau
Andrade c’était réfugiée dans son coin préféré. Une grotte bien cachée du monde où elle venait se ressourcer et profiter du calme qu’offrait sa cachette. Cette douce sensation de l’eau sur sa peau lui permettait de tout oublier. Elle se laissa emporter par le silence qui régnait en ses lieux et ferma les yeux. C’était à ce moment que les images de cette nuit fatidique lui réapparurent. Elle se vit une nouvelle fois entendre les coups de feu ayant ôter la vie à son père, à sa mère, à son oncle et tous les autres membres de la maison. Elle entendit la voix de l’homme qui lui avait sauver la vie en train de mentir pour lui sauver la vie. Cet homme qu’elle ne revit plus jamais. Peut-être qu’il avait trouvé la mort aussi. Anda croisa les mains autour de son épaule et se laissa entraîner sous l’eau. Ses yeux étaient toujours fermés. Une larme s’en échappa et coula le long de sa joue avant de se mêler à l’eau. La jeune femme était nue et toute vulnérable. Elle se laissa emporter par le son de l’eau. Sa tête disparue sous l’eau et les images de la veille lui revinrent.
Son contact avec ce bel homme qui lui avait prouvé qu’il n’avait pas peur d’aller au-devant des choses possédait ses pensées. La tension qui régnait sur la piste quand ils dansaient lui fit glacer le sang dans l’eau. Elle s’étouffa et ressortit aussitôt de l’eau. Elle ouvrit les yeux et inspira l’air frais.
J’ai cru pendant un instant que t’étais morte, dit une voix rauque et familière derrière Anda. Elle resta intraitable. Sûrement parce qu’elle avait reconnu la voix. L’homme était perché sur un des blocs de roche. Il s’avança vers la jeune femme.
Que fais-tu là ? questionna Anda, le dos tourné à Minks. Elle nagea un moment puis s’arrêta lorsque Minks lui répondit.
Je suis venue t’apporter ta récompense. Ta prestation fut un succès, s’exclama-t-il, le visage satisfait.
Je n’ai que faire de ton argent. Tu sais très bien pourquoi je suis montée sur scène, fit-elle offusquée par les mots de Minks. Elle plongea dans l’eau et en ressortit juste après.
Oui, je sais et j’espère que tu as pris ton pied ! cependant, je me doutais que tu refuserais mon argent alors je t’ai apporté quelque chose. J’ai des nouvelles qui vont sans doute t’intéresser. Le jeune homme avec qui tu as dansé hier vaut des milliards. Il s’appelle…
Rémy MAQUEZ ! je sais. J’ai déjà eu l’opportunité de le croiser en de mauvaises circonstances mais n’empêche. J’ai retenu son nom, affirma Anda en regardant dans le sens de Minks. Ce que je ne comprends pas, c’est sa présence au club hier.
Il était en compagnie de notre chère Agata, s’écria Minks. D’après ce que j’ai entendu, il se fait passer pour un vacancier afin de poursuivre des recherches sur un truc…j’en sais trop rien. Il n’en a pas parler parce que tu t’es apprivoisé son attention, dit Minks confus. Anda sourit à l’idée d’avoir puis retenir son attention.
Ce n’est pas n’importe qui, confia-t-elle d’un air vague et confus. La douceur de sa voix et l’expression de son visage convaincu Minks qu’elle avait aussi succombé, qu’elle l’admette ou non au charme du jeune héritier. Il savait aussi que son caractère ne l’autoriserait jamais à avouer cette vérité.
T’es pas la seule à l’avoir flairé. Agata aussi a le flair assez développé et elle a déjà créé des liens avec le petit milliardais, confia Minks.
Peut-être mais celui que moi j’ai créé avec lui, est bien plus fort qu’une quelconque amitié, confessa-t-elle, les yeux brillants. On n’oublie jamais une nuit comme la nôtre. Mais que vient faire Agata dans cette histoire ?
C’est elle qui a levé le drap sur les raisons de sa venue. D’après un de mes hommes ils doivent être ensemble encore aujourd’hui, assura Minks qui voyait bien que l’idée ne plaisait pas à la jeune femme. Anda devint jaune de jalousie et agacée de sur croire.
Pourquoi faire ?? ronchonna-t-elle pour masquer son antipathie face à cette nouvelle.
Agata n’en a pas fait mention. A quoi penses-tu ? Qu’elle essayerait de se taper le beau gosse pour quitter son statut de casse-pied pour celui de la fiancée d’un milliardais ? Ce serait quand même intelligent venant d’une teigne comme elle, gloussa Minks.
Je veux tout savoir de lui et spécialement ses rapports avec Agata. Deux raisons m’obligent à mener ma petite enquête. La première, cet homme pousse ma curiosité, dit-elle.
Et quelle est la seconde, demanda Minks titillé par sa curiosité.
J’aime pas Agata, c’est une raison suffisante pour m’en mêler, s’écria Anda avant de sortir de l’eau.
Oh !!! tu pourrais quand même prévenir avant de sortir de l’eau, non ? s’offusqua Minks face au corps dénudé d’Andrade. Il détourna son regard pour éviter de la regarder s’habiller.
Je t’en prie Minks ! ne viens pas jouer les puceaux, s’il te plaît ! répliqua Anda qui se rhabilla d’une belle petite robe verte.
Vous deux hier, c’était électrique, s’écria Minks en tournant son regard vers Anda qui avait fini de se rhabiller. Je pourrais jurer qu’Agata rougissait de jalousie. Quels sont tes plans en fait ? Tu ne chercherais pas un moyen de fuir ce crapaud de Bayi ? dit-il en insistant sur le mot « crapaud ».
J’aime la façon dont tu dis « Crapaud » … répéta Anda en rigolant. Les deux époustouflaient de rire. Ce Rémy est un homme passionné. Je dois savoir avec exactitude ce qu’il est venu faire ici. Je demanderai à Cudo de passer à la taverne ce soir. Et fais-moi une faveur, que tout ça reste un secret entre nous.
Fais gaffe à toi ! je sens que cet homme chamboulera ton petit monde, ajouta Minks l’air subitement sérieux.
En bien j’espère ! dit-elle. Minks grimpa les grottes et s’en alla sans faire un bruit. Comme ça vous valez des milliards cher Rémy. Voyons voir ce qu’on pourrait en tirer. Mais que peut-il bien venir faire ici ? se questionna la belle sauvage toute suspicieuse.
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La jeep d’Agata s’arrêta devant une immense construction architecturale. Elle s’imposait à la vue. Aux environs, aucunes autres habitations en vue. Elle était seule sur un kilomètre à la ronde. L’entrée était hyper sécurisée et on pouvait lire sur un écriteau en pierre l’inscription « Demeure Don César FUMIER » sans doute le nom du propriétaire de cette gigantesque maison. Le portail en fer battant s’ouvrit et la conductrice fit entrer sa jeep. Ils parcouraient près de cinq cents mètres avant de se garer devant un immense château. Agata descendit de la jeep alors que Rémy se posait mille et une questions. Un jeune homme noir en costume tel un major d’homme s’approcha d’eux. Son visage était ennuyeux et fade. Rémy se décida à sortir finalement de la jeep. Il regarda autour de lui comme s’il venait d’atterrir dans un conte de fée. La propriété était si grande, si belle, si classique. Rémy se sentit dans un château anglais avec les gazons si soigneux qui donnaient envie de s’y perdre. La tonte, la fertilisation, l’arrosage et la scarification était sans doute assurer par un dieu du jardinage, pensa intérieurement Rémy.
Une magnifique statuette d’une jeune femme nue déversant son eau dans un bassin apportait une touche classique et romantique à ce jardin immense. Agata remarqua l’air admiratif que Rémy portait à la demeure.
Magnifique, n’est-ce pas ? lança-t-elle à son invité
Où sommes-nous ? demanda Rémy qui n’avait pas encore rencontrer une telle merveille depuis son arrivé à Guerria
Viens avec moi et tu le sauras, répliqua-t-elle en regardant Rémy dans les yeux. Un peu comme s’il n’était pas au bout de ses surprises.
Le propriétaire s’est dégoté un jardinier des années mille huit cent ou quoi ? questionna Rémy face à tant de raffinement dans le travail des gazons.
Nous le devons à ce grand artiste, dit-elle en se tournant vers l’homme à la carrure de major d’homme. Je dois arranger un problème rapidement, N°3 s’occupera de toi, reprit Agata en contournant la grande terrasse qui donne sur l’entrée de maison.
Veuillez m’accompagner Mr, dit N°3 en obéissant aux ordres d’Agata.
N°3 ??? C’est vraiment votre nom ? s’étonna Rémy.
Oui Mr ! Nous allons vous installez dans le salon privé de Mme, répliqué-t-il avec tout le respect dont il faisait preuve à l’encontre de Rémy. Son visage restait terne et dépourvu de sentiment. Rémy le suivit dans les marches de la grande terrasse. Comme ça cette immense demeure appartenait à Agata. Quelle femme mystérieuse ! se dit Rémy.
C’est vous qui aviez fait ce travail majestueux dans le jardin ? demanda-t-il curieux d’en savoir davantage.
Absolument ! répondit N°3 le regard porter droit devant lui. Il était argile et tellement droit dans sa posture. Rémy avait peur de s’être retrouver une fois encore dans une fosse remplit de maniaques. Ils traversèrent la terrasse. L’homme ouvrit les eux battants de la porte et invita Rémy à passer le seuil de la maison. L’invité obéît.
L’exaltation de Rémy face à la beauté de l’extérieur était peu comparée à celle qui le submergea à l’intérieur. Le salon était énorme, spacieux et singulier. Rémy avait bel et bien atterri dans un conte de fée. Il s’étonna du goût très pointilleux qu’avait Agata. Jamais il n’aurait pensé qu’elle disposait d’une telle fortune. Chaque objet décoratif avait sa place et sa raison d’être là. N°3 le raccompagna jusqu’au salon privé de la maison. Une pièce moins vaste que la précédente, mais raffinée. Elle abritait un bureau et une grande bibliothèque ainsi qu’un petit salon contemporain. Il invita l’homme à prendre place dans le salon. Le choix du mobilier renverrait à la table secrète où se réuniraient des mafieux pour décider du sort de toute une vie.
Rémy prit place et se mit à son aise. Partagé entre toutes les questions qui traversaient son esprit, il entendit la porte du bureau s’ouvrit. Il se porta son regard sur la porte. A sa grande surprise, ce n’était pas Agata mais un vieil homme en âge d’être son père. Un homme blanc et riche à première vue lui apparut. L’homme malgré son vieil âge était vêtu d’une culotte et d’un polo et tenait dans ses mains un bâton de golf. Chic et élégant après tout. Il avait au poignet une montre en argent très spéciale. Il s’avança vers Rémy le visage agréablement surpris. Rémy se leva de son siège pour saluer son hôte.
Je n’y ai pas cru en l’apprenant ! s’exclama l’homme éprit d’une gentillesse presqu’étonnante. Voici donc le fameux Rémy MAQUEZ, dit-il en s’avança vers le jeune aussi surpris qu’étonné. Quel plaisir de vous recevoir dans ma modeste demeure, dit-il en l’invitant à partager un câlin.
Fameux… !!! Euh… !!! Ce n’est pas trop dire ? Rémy tout court m’irait bien, dit le jeune homme mal à l’aise par tant de cérémoniale avant de répondre aux embrassades.
Ne soyez pas si modeste s’il vous plait ! Vous n’êtes pas n’importe qui, conclut le vieil homme au visage sévèrement ridés.
En toute modestie je ne suis pas aussi fameux que vous le croyez, rectifia Rémy respectueusement.
Oh !! ne Me flattez pas ! je vous prie de prendre place, insista-t-il en invita Rémy à prendre place.
Merci, dit Rémy en s’asseyant. Je suis là avec Agata. Elle ne devrait plus tarder.
Mon épouse nous rejoindra après. Mettez-vous à l’aise, reprit Don César en prenant place à son tour.
Agata… Votre épouse… ??? s’étonna Rémy qui ne s’attendait pas à une bombe du genre. La jeune femme n’arrêtait pas de la surprendre. Mauvais caractère, irritable, antipathique, riche, mariée avec un faible pour les hommes beaucoup trop mur, pensa Rémy intérieurement.
Oh Oui ! je sais, elle préfère rester discrète sur le sujet, défendit l’homme avec une admiration spectaculaire pour sa femme.
Je ne suis pas près de voir la fin de ce cauchemar, on dirait ! marmonna Rémy entre ses dents.
Pardon ??? Don César qui avait l’ouïe beaucoup trop fine pour son âge.
Je suis plus qu’honoré de faire la connaissance de l’homme qui a su conquérir le cœur de cette femme unique en son genre, répondit Rémy pour couvrir son inadvertance.
Je suis flattée par tant de compliment mais tu peux te détendre. Je n’étale pas ma vie de couple pour avoir beaucoup plus le plaisir de lire sur le visage des gens cette expression que réfecte en ce moment même ton visage, s’exclama à cœur ouvert Agata qui fit entre temps son apparition toute métamorphosée. Le style jeune femme indépendante avait cédé la place à une robe mini classique en cuir et à des talons. La jeune femme ressemblait maintenant plus à une femme d’affaire qu’a une jeune fille qui fait sa loi dans les rues de Guerria.
Elle est vraiment unique en son genre ! remarqua Don César qui se leva pour faire une bise à sa dulcinée.
Je te présente César, beaucoup plus connu sous le nom de Don César FUMIER. Mon époux depuis bientôt dix ans et oui, je l’ai épousé à seize ans pour m’assurer une vie comme celle-là. A l’époque c’était la misère, la mort ou l’exile. Je n’ai pas choisi la misère parce que c’était la mort sous une autre forme. Je n’ai pas choisi l’exile parce que j’avais beaucoup de choses à régler ici à Guerria et ton ami Bayi en fait partie. Je désire libérer mon pays de son joug et lui redonner sa réputation d’il y a quelques années. César a beaucoup de connaissances, beaucoup d’argent, de cran, de froideur et de jugeotte pour me permettre d’y arriver, déballa-t-elle avec tant de froideur et de rage dans la voix.
Pourquoi me dis-tu tout ça ? s’inquiéta Rémy. Il commençait à avoir un mauvais présentiment.
Parce que je voulais savoir si après m’avoir vu sous mon véritable jour, tu voudras toujours de mon aide. Si oui, t’imposer alors ma condition, ajouta-t-elle avant de prendre place aux côtés de son époux.
Tout d’abord Bayi n’est pas mon ami. Je me suis confronté à lui après qu’il ait fait voler mes effets personnels. Une jeune femme s’est intervenue et j’ignore ce qu’elle lui a dit pour le calmer. Il a radicalement changé de ton avec moi. Il est allé jusqu’à m’offrir son amitié. Selon lui, je peux compter sur lui lorsque j’aurai besoin de quoique ce soit, confessa Rémy. Qu’est-ce qui t’oppose à lui ?
Il y a de cela vingt ans mon père a été accusé à tort pour un crime qu’il n’avait pas commis. Tout le pays de Guerria pense qu’il est la cause du coup d’état survenu le 8 Mai 1992 où le président et toute sa famille ont été décimé, raconta Agata, le regard fixé sur Rémy.
Tu es la fille de…, interrompit Rémy.
De David KINKWE l’homme qui a été accusé à tort pour masquer les méfaits de Bayi et de d’autres hommes plus puissants mais qui se cachent dans l’ombre. César a eu à collaborer avec certains d’entre eux. On sait que Bayi était l’un des mercenaires ayant commis cet horreur, dit-elle intransigeante.
D’accord…d’accord !!! Mais en quoi tout ça me regarde ? dit Rémy qui perdait le fil de la conversation. Il eut soudain l’air très embarrassé par ce qu’il apprenait.
Je veux que tu m’aides à retrouver la fille du président. Elle est la seule qui pourra me libérer et laver l’honneur de ma famille, s’écria Agata.
Je croyais que toute la famille avait été tué, dit Rémy surpris en apprenant un des secrets bien gardés à Guerria.
David a menti aux assaillants pour protéger la vie de la petite. Il a dit qu’elle n’était pas à la présidence ce soir-là. Ils ont fouillé et mis la présidence au peigne fin sans la retrouver. Elle est vivante et se trouve quelque part. Ils la recherchent depuis plus de vingt ans maintenant. S’ils arrivent à mettre la main sur elle, c’est fichu ! la vérité sera enterrée avec elle, confia César. Cet homme avait un réseau très fiable d’informations. Son statut de loup solitaire lui avait garanti la paix et l’accroissement de sa fortune. Nul ne pouvait percer le secret derrière sa richesse.
Je veux que tu me prêtes aussi main forte pour la retrouver. Je suis sûre qu’elle se cache quelque part, déclara Agata.
Cette fille, si ce que vous dites est vraie a bien grandi aujourd’hui et peut être n’importe où. Où est morte à un moment donné. On ne sait même pas à quoi, elle ressemble. C’est une mission perdue d’avance. Je te croyais plus réaliste que ça, dit Rémy sans hésiter.
…, Agata n’en rajouta pas davantage.
En quoi vais-je être utile ? Je viens juste de débarquer ici. Je ne connais rien de vos histoires, reprit-il.
La danseuse d’hier soir, tu t’en souviens ? celle de la taverne de Minks, reprit Agata. C’est la même que celle qui a intervenu en ta faveur auprès de Bayi. Elle est directement reliée à lui. Si tu arrives à la faire parler on saura avec exactitude l’endroit où ils retiennent mon père, dit Agata.
Parce qu’il vit toujours aussi, remarqua Rémy.
On a découvert dernièrement qu’il était toujours en vie. L’information sur sa mort n’est qu’un tissu de Mensonge pour embrouiller le peuple. Ils le maintiennent en vie juste pour l’obliger à parler. Durant toutes ces années il n’a pas ouvert la bouche. Cependant nul ne sait où ils le retiennent précisément, confessa César.
J’ai utilisé mes connaissances de l’armée pour résoudre cet énigme mais ce fut un échec cuisant, affirma Agata.
Cette femme n’est pas une idiote. Je doute qu’elle se laisse faire aussi facilement et je n’ai aucune envie de m’attirer des ennuis dans ce pays, dit Rémy qui essayait de s’en laver les mains.
Pour le peu que j’ai vu hier entre vous, je peux t’assurer qu’elle frappera bientôt à ta porte en s’offrant corps et âme à toi. Pour Bayi, elle ne représente qu’une belle paire de cuisse qu’il s’amuse à offrir à ses ennemis afin d’attirer les pauvres dans son piège et les sucer jusqu’à la dernière goutte de sang. Tu as déjà eu affaire à lui et tu ne t’es pas laissé faire alors crois-moi, il flair déjà ton odeur et ne manquera pas une seule occasion de t’attirer dans son piège. Et la viande qu’il te tendra n’est rien d’autre que celle qui s’est aventuré vers toi hier, certifia Agata sûr de son plan.
Bayi est loin d’être un idiot. Il sait sans doute déjà que j’ai fait ta connaissance. Ça change déjà la donne, fit remarquer Rémy.
Bayi est un imbécile. Il serait prêt à vendre son âme au plus offrant. Il se méfie de moi et de mes hommes parce qu’il a déjà eu affaire à moi par le passé mais je suis certaine qu’il t’a à l’œil, assura Agata.
Je n’aime pas ça ! s’indigna Rémy.
Tu n’as rien à craindre tant que nous restions des alliés, assura Agata. T’es un homme riche et influent de l’autre côté, Bayi aime l’argent. Tu peux deviner la suite. Tout ce qu’il faut c’est de saisir l’occasion et d’impressionner cette femme, la Pomme interdite. C’est notre clé, insista-t-elle.
Rémy était loin de s’imaginer que son aventure allait prendre une tournure aussi dramatique. Conformément à son plan, il atterrirait à Guerria et mènerait sa petite enquête afin de retrouver la fleur du Nil puis s’en emparera avant de décoller pour N-Y. « quelle illusion ! » se dit-il. Les choses n’allaient pas tarder à se compliquer pour lui. D’un côté, il ne sait pas où se trouve la fleur, d’un autre, il a eu la malchance de tomber dans les griffes de Bayi et pour couronner le tour, celle qu’il pensait pouvoir l’aider est une psychopathe qui n’hésiterait pas à l’utiliser comme appât pour attirer la femme dont il s’était entiché. « Quel guêpier ! ». Rémy ne voulait qu’une chose, disparaître de ce pays sans plus tarder.