Chapitre 8
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 8 : Éloigner Favor …
( J'aime avant de lire )
** Favor **
Je rentre chez moi après que le médecin m'ait annoncé ma grossesse.
Ikeme a constaté que quelque chose me tracasse mais n'ose pas me demander, toute façon je ne lui dirai pas de quoi il s'agit.
Il me ramène à la maison et on fait le chemin en silence. Il est gentil d'être là pour moi quand Olaedo n'est pas là, il est resté à mon chevet et c'est encore lui qui me ramène pourtant j'ai de la famille. C'est aujourd'hui que je me rends compte que je suis réellement orpheline et que ceux qui me gardent sont des inconnus qui portent, par le plus grand des hasard, le même nom que moi.
On vient de franchir le portail de la maison, pfffffff, je n'ai même pas envie de rentrer ici. J'ai envie d'être loin, très loin de tout ça avec mon frère où de me réveiller et voir que tout ceci n'était que pur cauchemar et que je suis dans mon village avec mes parents.
Vous savez, on a pas toujours besoin de la richesse pour être heureux. Ce n'est pas l'argent l'essence même du bonheur, non ! On vivait au village, avec le strict minimum mais Pourtant on était heureux. Mes parents n'avaient pas l'argent pour me mettre à l'école d'où le retard ils privilégiaient Ike pour l'école mais j'étais heureuse. Il nous arrivait des fois de ne manger qu'une seule fois par jour mais nous étions heureux. Pauvres si vous voulez mais pauvres en famille, avec les gens qu'on aime.
Ici, je suis dans une grande maison avec tout ce qu'il faut pourtant je ne suis pas heureuse. Sans parler de moi d'abord, cette maison ne reflète même pas le bonheur.
J'ai entendu un jour un prédicateur dire
'' que la femme qui mange deux gâteaux avec ses cinq enfants est très heureuse '' et je suis d'accord avec lui, il suffit de creuser en profondeur cette phrase pour le comprendre.
Ah, ma vie me manque !
On s'avance et on trouve Agudo assise à la terrasse avec ses amies. Ikeme me tenait pour que je ne puisse pas tomber ou me faire mal.
Moi ( regardant Ikeme ) : Merci beaucoup Ikeme, merci d'avoir été là. Je vais me débrouiller pour le reste, tu peux rentrer te reposer un peu.
Ikemefuna ( souriant ) : Ce n'est nullement nécessaire de me remercier, je l'ai fait de bonté de cœur.
Il m'a serré dans ses bras en me disant de me reposer.
Agudo ( téléphone en main ) : C'est bon, c'est une belle photo en plus. Ikemefuna, tu laisse la grande sœur pour la pauvre cousine ? ( souriant )
Ikemefuna ( la regardant ) : Mais que raconte tu ?
Agudo : Je dis simplement que vous êtes devenus très proches, avez-vous attendu le départ de Olaedo pour vous mettre en couple ?
Mais que raconte-t-elle ?!
Ikemefuna : Il ne te manque pas quelque chose dans ta tête ? Comment peux-tu penser une telle chose ?
Agudo ( rigolant ) : Regarde, jusque là tu tiens sa main. Je suis sûre que Olaedo va apprécier de voir cette image, de voir à quel point vous êtes désormais hyper proches.
Ikemefuna : Elle est convalescente, c'est bien normal que je tienne sa main.
Agudo : Oui, c'est ça ! Que n'a-t-on jamais v…
Moi ( la coupant ) : Agudo la ferme, tu comprends ? La ferme ! Ça ne te fatigue pas de faire la jalouse et de vouloir séparer les personnes qui s'aiment ? Pendant que toi, mon propre sang tu es ici à prendre du bon temps lui il est à mon chevet prenant de mes nouvelles. Pendant que tu es ici à prendre du bon temps il me tient la main pour marcher parce que j'ai mal. Tu m'as vu entrer, t'es-tu précipité vers moi pour m'aider ? Non, donc ne critique pas la bonté de celui qui l'a fait. Aussi, si tu veux penser que les gens sont comme toi à sortir avec le mec de sa sœur tu as le droit. Tu as le droit mais uniquement avec tes amies parce que le général n'est pas toujours pour tout le monde. Je ne sais pas si tu n'es pas fatiguée d'écouter ta propre voix mais je le suis tellement elle est irritante. Sur ce, tu vas fermer ta bouche et me laisser reprendre de mes forces en paix. ( Regardant Ikeme ) Tu peux rentrer, je vais me reposer, ne t'inquiète pas.
Elle peut me parler comme elle veut mais pas à une personne innocente, non.
Ikemefuna m'a aidé, je ne vois pas pourquoi elle tient ce genre de propos. Il existe encore des personnes qui ne sont pas guidées par l'intérêt, malheureusement pour elle.
Il m'a sourit avant de s'en aller et je suis allé dans ma chambre que j'ai trouvé rangée.
On cogne…
Moi ( m'asseyant sur mon lit ) : C'est ouvert.
Onye ( debout en face de moi ) : Ah Favor, comment vas-tu ?
Elle est sensée m'appeler Mlle Okafor mais je ne veux pas de ça.
Moi ( souriant ) : Oui, je vais bien et toi?
Onye : Je vais très bien et je suis très contente que tu sois enfin rentrée.
Moi : Merci beaucoup.
Onye : J'ai rangé ta chambre vu le désordre qu'il y avait, un sacré désordre, et ( ouvrant un tiroir ) j'ai mis ton téléphone ici.
Moi ( le prenant ) : Merci encore, merci Onye.
Onye : Je t'en prie! Je te laisse, je retourne en cuisine.
Elle est sorti pour retourner à la cuisine et j'ai branché mon téléphone car en essayant de l'allumer j'ai compris qu'il est plat.
Je m'allonge et pense à ce que le médecin m'a dit.
Enceinte ? Non! Je reste sur la même décision et je ne vais pas élever l'enfant de cet homme, je refuse cela.
C'est lui qui me prend ma virginité et c'est encore lui qui va me donner mon premier enfant ? Je refuse catégoriquement de voir naître cet enfant sinon je vais le détester à mort comme je déteste mon oncle.
J'ai juste envie de le tuer, de le voir mort et très loin de moi pour l'éternité donc cet enfant risquerait de subir les mêmes pensées. C'est décidé, demain je vais me faire avorter.
Je m'allonge sur le ventre et reste dans mes pensées. Les meurtrissures de l'âme sont difficiles à supporter à tel point que j'ai déjà pensé à me suicider pour en finir avec tout ceci mais Ikena, qui va rester avec Ikena ?
Je suis fatiguée de rester dans cette maison, entrer ici me donne même de violents maux de tête.
Où es-tu Seigneur ? Maman m'a dit que peut-être tu me parle et je n'entends pas, est-ce vrai? Si c'est vrai alors aide-moi à t'écouter. Où es-tu Seigneur, j'ai tellement besoin de toi dans ma vie. J'ai besoin de toi pour prendre certaines décision, je suis fatiguée de vivre ici avec toutes ces personnes qui ne me veulent que du mal.
Je reste dans la même position pendant encore 30 minutes, je pense à ma mère et à toutes les histoires qu'elles nous racontait. Des histoires sur la vie, des contes et surtout des histoires sur elle. Ma petite maman, si tu étais là personne n'aurait osé porter ne serait-ce que le petit doigt sur moi mais désormais tu n'es pas là et il me faut être forte pour affronter la vie.
Je suis restée ainsi et le sommeil m'a trouvé dans cette position.
C'est à 7h que j'ai ouvert les yeux et que j'ai quitté le lit pour aller prendre une douche. J'ai fini par avoir honte de me regarder dans le miroir tellement je me sens sale et souillée. Si la javel pouvait enlever la saleté de mon intérieur, je prendrai volontiers mais dommage que je dois faire avec. Donc, j'ai pris ma douche puis je suis sorti de ma chambre toute apprêtée déjà malgré la douleur que je ressens. Je les trouve les trois au salon.
Moi ( regardant mon oncle ) : Bonjour tout le monde.
Tonton Ogbonna ( me regardant ) : Bonjour Favor.
Elles : Hummm !
Moi ( à Agudo ) : J'aimerais savoir si c'est possible d'avoir ma sacoche, il y'a ma pièce d'identité à l'intérieur et j'aimerais l'avoir.
Agudo : De quelle sacoche parle tu ?
Moi : De celle que tanti et toi m'aviez confisqué. Vous pouvez garder l'argent si vous le souhaitez mais remettez moi simplement ma pièce d'identité.
Agudo : Mais…
Tonton Ogbonna : Agudo tu te lève tranquillement pour lui remettre sa carte. En plus de la carte, tu lui remets son argent. Combien y avait il à l'intérieur Favor ?
Moi : 20.000 naira
Tonton Ogbonna : Ok, l'une remets la sacoche et l'autre l'argent. Immédiatement !!!!!
Il les a regardé à tour de rôle et elles se sont levées pour aller chacune dans sa chambre je suppose. Tonton est resté à me questionner.
Tonton Ogbonna : Tu vas mieux ?
Moi : Oui !
Tonton Ogbonna : Tu as encore mal? Le médecin m'a dit que tu aurait des douleurs… ?
Moi : Oui !
Tonton Ogbonna : Tu compte sortir là ?
Moi : Oui !
Tonton Ogbonna : A quelle heure ?
Moi : Maintenant !
Tonton Ogbonna : Et où vas-tu ?
Moi : Voir Ikena.
Tonton Ogbonna : Ok, je vais te déposer.
Moi : Ça ira, merci mais j'ai envie d'être seule.
Il voulait me répondre mais a été empêché par le bruit que faisaient Tanti Chisom et Agudo en revenant au salon. Agudo m'a remis ma sacoche et tanti Chisom mon argent avec un plus de 5000. J'ai simplement pris mes 20.000 et posé le reste sur la table avant de tourner mes talons en direction de ma chambre.
Je ne veux pas de ce plus. D'ailleurs, je ne voulais pas qu'elle me remette cet argent. Je voulais simplement ma carte pour aller chez Ikemefuna récupérer 20.000 avant d'aller à l'hôpital mais comme j'en ai déjà, tant mieux. Je suis retourné dans ma chambre pour récupérer mon téléphone et prendre une babouche pour ensuite sortir de cette maison, j'ai besoin d'air.
Une fois à l'extérieur, une fois la porte de la maison fermée derrière moi, je respire. Je respire l'air pure, l'air qui m'éloigne de l'étouffement certain de cette maison. Je m'arrête une minute pour la respirer puis je continue mon chemin.
J'arrive à l'hôpital et je dis à une infirmière que le médecin m'a demandé de repasser aujourd'hui sinon je vais devoir payer une consultation normale. Je suis assise en attendant qu'il termine avec une patiente puis il va me recevoir.
Moi ( m'asseyant ) : Bonjour Docteur.
Docteur ( souriant ) ; Bonjour Favor, comment vas-tu aujourd'hui ?.
Moi ( froide ) : Bien.
Docteur : Tu es là pour ce qui s'est passé hier n'est-ce pas? Avant, il faut que tu saches que …
Moi ( le coupant ) : Je veux me faire avorter.
Il me regarde ...
Docteur : Tu as bien réfléchi ?
Moi : Pas besoin, je veux me faire avorter et je veux le faire le pli tôt possible donc aujourd'hui.
Silence …
Moi : Écoutez Docteur, vous pourrez dire ce que vous voudrez mais j'ai bien pris ma décision et c'est celle de me faire avorter. Faites votre travail, essayez de me convaincre de ne pas le faire si vous voulez mais ça ne servira à rien parce que je sais déjà ce que je veux. Donc, pour ne pas vous faire perdre votre temps, allons-y directement à l'essentiel… combien dois-je payer ?
Docteur ( avec hésitation ) : Ça dépend, tu souhaite faire une interruption médicamenteuse ou par absorption ? Je vais t'expliquer ce que …
Moi : J'ai déjà des informations relatives à tout ceci et je ne veux pas d'une interruption médicamenteuse.
Docteur : Je ne sais plus quoi te dire.
Moi : Dites-moi juste combien je dois payer.
Docteur : 15.000 naira
J'ai sorti l'argent de mon sac et je lui ai remis. Il m'a demandé de me lever et de le suivre dans une autre salle afin de faire premièrement une échographie puis nous sommes allés dans une salle apprêtée par une infirmière qui nous y attendait.
Quand je suis rentrée et que j'ai vu l'espèce de seringue qui était posée sur le chariot j'ai eu un peu peur et j'ai marqué un stop avant de rentrer finalement. Je vais aller jusqu'au bout.
Il m'a demandé de me dévêtir ou du moins de relever la robe que je porte et de m'allonger sur le lit, ce que j'ai fait. L'infirmière m'a posé une assiette en forme d'haricot sous les fesses de telle sorte que je sois légèrement assise dessus. Le médecin m'a fait une anesthésie locale pour ensuite essayer une dilation rapide du col vu que je n'ai pas eu le temps de prendre les médicaments pour. Dès lors que j'étais prête selon lui, il a introduit l'espèce de seringue en moi afin d'aspirer '' l'œuf '' comme lui-même l'a dit. Quand il a terminé, il a demandé à l'infirmière de me nettoyer et il a retiré l'assiette me demandant si je souhaite voir ce qui qui s'y trouve et j'ai refusé.
Pourquoi dois-je voir le résultat d'un acte horrible ?
Elle me nettoie puis me remet une serviette hygiénique et me demande de me rhabiller. J'ai mal, j'ai tellement mal.
Moi : N'y a-t-il pas quelque chose pour calmer la douleur Docteur ?
Docteur : Tu as vraiment mal?
Moi : Douleur horrible.
Docteur ( à l'infirmière ) : Tu as apprêté ce que je t'ai demandé ?
Infirmière : Oui Docteur!
Docteur : Fais lui cette injection.
Elle m'a fait une injection à la cuisse puis m'a emmené dans une chambre le temps que la douleur passe. Elle est très vite passée d'ailleurs mais je reste allongée à réfléchir à ce que je viens de faire.
Un acte que j'ai toujours reproché, un acte qui m'a toujours répugné, voilà que je viens de le faire. Pardonne moi pour cet acte Seigneur mais je ne pouvais pas, je ne pouvais pas.
Docteur ( entrant ) : Ça va mieux ?
Moi ( me redressant ) : Oui, la douleur est passée.
Docteur : D'accord ! Tu reviendras demain pour faire une échographie, juste voir s'il n'y a aucun résidu et tu prendras ces médicaments ( me tendant un sachet ) selon la posologie sur l'ordonnance d'accord ?
Moi : Oui Docteur et s'il vous plaît, ne parlez de ça à personne même pas à mon oncle je vous en prie.
Docteur : …
Moi : Combien je vous dois pour les médicaments ?
Docteur : Ça va, tu peux partir.
Je l'ai remercié puis je me suis levée pour sortir de cette chambre. Je veux aller voir Ikena… J'ai envie de pleurer mais j'ai l'impression que je n'ai plus assez d'eau dans le corps.
Je sors de cette chambre avec l'impression d'avoir commis un crime mais avais-je seulement le choix ? Pourquoi alors me faire culpabiliser Seigneur ?
Je marche sans vraiment regarder où je vais parce que je suis occupée à prier au fond de mon cœur demandant à Dieu de me pardonner pour ce que je viens de faire quand quelqu'un me bouscule.
Lui : Vous ne pouvez pas regarder où vous aller ?
Moi : Veuillez m'excuser !
Lui : Faites attention et regardez devant vous.
Je ne réponds même pas, je continue ma route. Je me suis déjà excusée donc qu'il me laisse tranquille déjà.
Je continue de marcher jusqu'à la chambre d'Ikena et dès que j'ouvre la porte et que je le vois, un sourire vient illuminer mon visage. Je peux ressentir la douleur la plus atroce du monde mais dès que je le vois, tout ceci disparaît pour laisser place à l'amour que je ressens pour lui.
J'ai tellement hâte qu'il se réveille.
L'envie de tuer mon oncle devient de plus en plus ardente quand je pense à ce qu'il me fera après. Je sais que quand j'irai bien il va recommencer et je n'ai vraiment plus envie de vivre ça c'est pour cela que je veux qu'il disparaisse. Toute façon, je viens de tuer un être innocent non ? Donc celui coupable ça ne devrait pas être compliqué.
** Olaedo **
Depuis que j'ai appris la chute de Favor dans les escaliers je suis inquiète à son sujet. Je ne savais pas que cette femme était capable de faire une chose aussi atroce à un être humain, elle est mauvaise.
Heureusement qu'Ikeme est là-bas pour rester avec elle sinon elle serait seule à se morfondre, je ne peux pas compter sur Agudo. Je voulais réellement rentré mais comme elle a refusé, je vais profiter des quelques jours qui restent avec maman.
Nous sommes assises au salon devant la télévision.
Maman ( me regardant ) : Elle va mieux?
Moi ( regardant mon téléphone ) : Oui maman mais je suis inquiète pour elle. Cette femme est très mauvaise.
Maman ( se redressant ) : C'est peu de le dire.
Moi ( me levant ) : Je ne comprends pas pourquoi et comment quelqu'un peut être aussi jalouse d'une personne qui est la nièce de son mari donc a fille en quelque sorte.
Maman : Si avec toi la fille de son mari ça ne passe pas tu pense qu'avec quelqu'un de d'autre ça passera ? Ne te leurre pas.
Moi : C'est horrible tout ça et là, papa ne va rien faire vu qu'elle le mène du bout du doigt. Ma pauvre Fav !
Maman : …
Moi : Je vais encore essayer de l'appeler.
Je lance l'appel de nouveau et après deux tentatives elle décroche.
Moi ( contente ) : Fav ?
Favor ; Allô, Ola ?
Moi : Oh Favor, comment vas-tu ? J'ai tenté de te joindre plusieurs fois en vain.
Favor mon téléphone était éteint et quand je l'ai rallumé j'ai mis en mode avion sans savoir.
Moi : Tu vas bien ?
Favor : Oui, j'ai un peu mal mais au corps mais ça va. Ne t'inquiète pas !
Moi : Si, je m'inquiète parce que je ne suis pas à côté de toi donc je vais m'inquiéter.
Favor ( rire ) : D'accord Docteur.
Moi ( soulagée ) : Ça me fait plaisir de t'entendre rire.
On a discuté encore quelques minutes puis j'ai raccroché.
Maman : Ça va maintenant ? Soulagée ?
Moi ( m'asseyant ) : Oui mais il y'a autre chose, j'en suis sûre.
Maman ( changeant de chaîne ) : Comment ça ?
Moi : Je ne sais pas! Elle me semblait froide, il y'a quelque chose qu'elle ne veut pas me dire.
Maman : Demande à Ikemefuna, certainement il connait vu qu'il était avec elle tout ce temps.
Moi ( soupirant ) : On s'est disputé ce matin donc chacun reste de son côté.
Maman : Pourquoi ?
Moi : Ne t'inquiète pas…
Maman : Les jeunes d'aujourd'hui.
Maman m'a demandé un verre d'eau donc je suis allé lui prendre ça et au retour, j'ai reçu un message de Chika me demandant de regarder l'actualité de la page '' ragots '' ( un journal de l'Université ) sur facebook. Je suis allé regarder et je suis tombée sur une image de Ikeme faisant un câlin à Favor avec pour légende ''entre sœur et cousine, son cœur balance ''. Ça veut dire quoi? Je regarde les commentaires et ça fuse de toute sorte avec des phrases comme …
'' ils trainent de plus en plus ensemble ''…
'' elle a bien réussi son coup '' …
'' d'abord Chioke et maintenant Ikemefuna, la cousine a un goût de famille ''
Etc…
Je ne comprends rien de ce qui se dit.
Ikeme et Favor? C'est impossible, il l'a juste aidé… Simplement !
Je ne comprends pas pourquoi les gens aiment raconter n'importe quoi.
Les commentaires fusent et sans vous mentir, ça semble tellement vrai que je suis tentée d'y croire. Est-ce pour cela qu'elle était froide avec moi au téléphone ?
En fait, ça y est, je suis partagée. Je sais qu'elle ne me ferait pas une telle chose mais pourquoi alors tout ceci ? Il faut que je rentre au Nigeria.
Maman : Tu vas bien ?
Moi ( confuse ) : Oui maman.
Maman : Sûre ?
Moi : Oui… A vrai dire, je ….
Je sens les jambes lâcher et je m'écroule sur le sol. J'ai mal et je ne sens plus mes jambes, maman a bondi de son fauteuil pour venir me trouver.
Maman : Ola, c'est comment ? Qu'est-ce qu'il y'a?
Moi : Je ne sais pas maman, je ne peux pas me lever.
Je ne comprend pas ce qui m'arrive et j'entends maman prier.
** Benson **
Chisindi : Benson laisse là, arrête tu ne peux pas.
Je ne veux pas aussi arrêter, je veux l'éloigner de cette petite parce que c'est elle qui retarde ce qui se passe chez nous.
Chisindi : Arrête voyons, depuis quand vous touchez à vis propres enfants ?
Je suis tellement concentré dans mes incantations que je ne l'écoute plus très bien mais je suis très vite déconcentré par la voix d'une femme qui m'empêche de continuer correctement ce que je suis en train de faire.
Elle ( hurlant ) : Je t'ordonne, toi esprit malsain de laisser mon enfant. Elle appartient à Dieu, son corps appartient à Dieu donc tu n'as aucune autorité en ces lieux. Si c'est lui qui t'envoie alors vas lui dire que j'envoie le feu du saint esprit que lui, sur vous et sur tous les pièges que vous tentez ou tenterez de dresser dans ma vie ou celle de mon enfant, retourne dans les lieux arides.
Elle n'arrêtait pas de dire des phrases qui me perturbaient, qui est cette femme? Entre ma femme qui, voyant mon tourment, me crie d'arrêter et elle qui me brûle indirectement, je me résigne et laisse.
Chisindi : Ça va ? Tu vas bien ?
Moi ( avec peine ) : Oui !
Je lui explique ce qui s'est passé.
Chisindi : Je t'ai bien dit de laisser, cette petite est chez sa mère et tu sais très bien qu'elle prie. Comment peux-tu t'entêter ? S'il apprend que tu as osé de toucher à sa fille, il va …
Moi : Il va faire quoi? Je suis son maître et d'ailleurs, il n'en saura rien.
Chisindi : Écoute, tu veux éloigner cette fille pour qu'il soit tranquille à nous rapporter un peu de l'autre et moi je te dis que ce sera meilleur si tu la prenais directement.
Moi : Explique toi.
Chisindi : Écoute, je suis sûre que si tu crée un conflit fort entre les deux, elles vont se séparer. Ainsi, Ogbonna aura quartier libre et toi aussi d'ailleurs. Tu pourrais faire je ne sais pas quoi pour que au lieu qu'elle reste le sacrifice de Ogbonna elle devienne le tien, ça remontera tes affaires et t'assurera ta place auprès du dieu odogo. Elle t'a déjà fait perdre l'enfant d'Ogbonna en se faisant avorter donc il faut trouver quelque chose. Par contre, j'ai l'impression qu'il y'a quelque chose autour d'elle qui dérange et je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, Ogbonna est trop mou donc faut agir à sa place et pour nous. On peut utiliser Agudo pour y arriver, elle a tous les vices nous ouvrant les portes donc ça ne pourrait qu'être facile, qu'en dis-tu ?
Moi : On fera comme ça alors, heureusement que tu es là.
Chisindi : Mais ne touche plus jamais à Olaedo, c'est dangereux.
Heureusement que ma femme est là, sinon je réagirai à l'instinct.
Ogbonna menace ma place dans la confrérie donc il faut que je trouve un moyen pour lui empêcher et pour cela il faut lui arracher Favor.