Chapitre I

Ecrit par Tiya_Mfoukama

Chapitre I


J’aurais dû m’y attendre. C’était trop prévisible et je n’ai rien vu venir. Je vais me ridiculiser encore une fois, je le sens ...


-Tu m’en veux ? 
-Ça dépend du lien qui nous uni. Si c’est celui des deux amies que nous sommes, la réponse est oui, je t’en veux et pas qu’un peu mais si c’est celui de la yaya et la petite sœur, ton droit d'aînesse ne me permet pas de répondre oui, alors avec un beau faux sourire, plus artificiel que lui tu meurs, je te répondrais « non ya Tal absolument pas »
-Ok, on va prendre comme lien de référence celui de la yaya et la petite sœur. Dit-elle en me poussant vers l’avant

Je prends sur moi pour plaquer un sourire de circonstance et prie intérieurement pour qu’il paraisse naturel. 

-Ah, tu en as mis du temps, tu voulais nous affamer c’est ça ? Lance ya Louis, le mari de ya Tal 
-Non, j’ai été retenue par mon boss un peu plus longtemps, mais j’ai appelé ya Tal pour la prévenir de mon retard. Me justifié-je gênée. Ya Tal, tu n’as rien dit ?
-Mais si rassure-toi, je te taquine ! Allez, prends place. Je n’ai pas besoin de te présenter Shomari, mon collègue ?

A cet instant précis, je remercie le seigneur d’être assez noire pour ne pas que l’on voie mes joues et même mon visage virer au rouge cramoisie. J’ai eu comme l’impression qu’il avait volontairement insisté sur le prénom Shomari, et que toute la tablée, constituée de nous quatre, s’en était rendue compte.
Si avant ce dîner j’en étais pas certaine, je suis maintenant persuadée que ya Taliane a mis son mari dans la confidence. 
Je suis pour le « non secret » dans les couples mais, que lorsqu’il s’agit des secrets des autres. Pour ceux me concernant, mon point de vue est tout autre. 

-Mais non, on se connait. A répondu Shomari en se levant. On s’est vus de nombreuses fois. Comment vas-tu ?
-Bien. Ai-je réussi à articuler 

Je le vois se pencher vers moi et bloque ma respiration le temps qu’il dépose deux bises sur chacune de mes joues, mais ce n’est pas assez. J’aurais dû retenir ma respiration plus longtemps. Les effluves de son parfum sont déjà en train d’effacer ma dernière pensée cohérente pour la remplacer par une image de lui qui à coup sur hantera mes rêves des deux prochaines semaines. Oui avec moi c’est toujours dans l’exagération. Je suis un peu une sadomaso, j’aime la douleur…. mentale. 
Depuis toute petite, je passe mon temps à me ressasser tout ce que je suis incapable d’avoir ou à revivre inlassablement des échecs qui m’ont anéantis, va savoir pourquoi. 

-Mais assieds-toi Mayé ! Me dit Louis

Je marche vers la seule chaise où je peux m’asseoir comme un bœuf qui va à l’abattoir, et m’assieds avec toute la prudence du monde, de peur de faire une gaffe comme j’en ai l’habitude. Je suis tellement gauche que même m’asseoir peut relever du parcours du combattant.
Bon, on dirait que tout va bien, j’ai réussi à poser mes fesses sans souci.

-Je te sers un peu de vin ? Me demande Shomari
-Oui. Ai-je répondu spontanément 

Mais pourquoi j’ai dit oui, je ne bois pas. 
L’alcool et moi faisons dix milles. Ma cousine Kala a dans ses archives une vidéo compromettante de moi et mes premiers pas dans les beuveries, qui me rappelle que je dois toujours m’éloigner de tout ce qui ressemblent de près ou de loin à de l’alcool.

-Blanc, rouge ?
-Quoi ça ?
-Le vin 
-Oh euh… rouge 

J’ai dit la première chose qui me passait par la tête et j’ai fait la même chose durant tout le repas. 
Lorsque je suis déstabilisée, je n’arrive pas à être cohérente ni même à réfléchir alors je réponds en balançant la première chose qui me passe par la tête. Généralement c’est une réponse monosyllabique, qui a pour conséquence de plomber lourdement l’ambiance. Kala les appelles les réponses “tue le dialogue”. 
C’est souvent après trois réponses « tue le dialogue » que les hôtes se rappellent pourquoi ils mettaient autant de temps à m’inviter de nouveau chez eux. 
Je ne suis pas tout le temps comme ça. Je peux être une bonne vivante, qui ne s’arrête pas de parler, mais ça ce n’est que lorsque je suis à l’aise. Que je connais toutes les personnes se trouvant parmi les invités et pour qui je n’ai aucun faible. Malheureusement, c’est assez rare. Il y a toujours un ou deux inconnus, et l’équation devient tout de suite complexe pour moi. Même en famille, j’agis de cette façon, ce qui déplaît fortement à ma mère. 
« Mayéla, il faut t’ouvrir un peu, toujours dans les choses des timides là. Tu dois tenir ça du côté de ton père, parce que chez moi, y’a pas ça » me répète-elle constamment. 

-Mayé, tu peux m’aider à débarrasser ? Me demande ya Taliane

Non, je te rappelle que je suis une vraie gourde, et que je serais capable de casser ta jolie vaisselle en moins de cinq minutes avec mes deux mains gauches. Puis y’a Shomari qui est là, je n’ai pas envie qu’il découvre cette autre facette désagréable de ma personne. Même si je n’ai aucune chance avec lui, je n’ai pas envie qu’il sorte d’ici en se disant « elle est vraiment bancale celle-là ». Mon cas est laid comme dirait les camerounais, mais il n’a pas besoin de connaître le niveau de laideur pensé-je, mais bien évidemment ma bouche finit par dire tout le contraire, soit un très enthousiasmé :

-Oui !

Un autre de mes défauts en plus de celui de toujours dire la première réponse qui passe dans ma tête; Je ne sais pas dire non. Je dis toujours oui malgré moi. Tous ceux qui me connaissent le savent, comme mon patron. Il est l’un des premiers à user et abuser de cette tare. Pas plus tard que tout à l’heure avant d’arriver, il m’a refilée un mail d’un client à traiter urgemment et bien évidemment, il n’y avait personne d’autre aussi manipulable que moi pour accepter de le traiter. Et c’est la raison pour laquelle je suis arrivée aussi en retard tout à l’heure.

-Mais qu’est-ce que tu m’fais là ? Me demande ya Taliane lorsque je la rejoins dans la cuisine avec les verres que j’ai précédemment pris avec moi.
-Tu veux vraiment que je réponde à cette question ? Je lui réponds, un air affligé
-Non mais ce n’est pas la première fois que tu le vois, puis Louis pose pleins de questions pour te mettre en confiance !
-Ça ne change rien. Souflé-je. D’ailleurs, tu as parlé à ton mari de ce que je t’ai dit, n’est ce pas ?
-Oui mais c’était pour que je puisse organiser au mieux ce repas et te permettre d’avoir toutes tes chances. Se justifie-t-elle. Il n’y a aucune rivale pour te barrer le chemin alors fonce !
-Arrête ya Tal, on sait toutes les deux que je ne suis pas son genre de femme.
-Mais tu n’as même pas tenté !
-Pas besoin. Je te remercie pour ce que tu as fait mais à l’avenir, ne recommence pas s’il te plaît. Je ne sais même pas par quel miracle ta vaisselle est toujours intacte alors réjouis-toi et ne tente pas le destin pour t’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un coup de bol. 
-hummm

Je souris devant sa mine boudeuse puis récupère les assiettes à dessert avant de la suivre de nouveau.
Après avoir posé la vaisselle sur la table, je ne me rassois pas mais les informe de mon départ.

-Ya Tal, ya Louis, je vous remercie pour cette invitation,le dîner était vraiment bon, mais je vais devoir vous laisser. 
-Oh mais pourquoi ? Il n’est même pas terminé !
-Je sais ya Louis, mais je ne veux pas avoir à prendre un taxi trop tard.
-Mais ce n’est pas un souci, j’irai te déposer.
-Non, surtout pas, tu es chez toi et je n’ai pas envie de te faire déplacer. Profite de la fin de ta soirée calmement.
-Qu’est-ce que tu racontes, tu es notre invitée, je te raccompagnerai. 
-Non, ça me gênerait, vraiment!
-Dans ce cas, je vais te déposer. Intervient Shomari. 
-....Oh euh, non, je ne veux pas non plus te déranger, Shomari. 
-Je te dis de m’appeler Ari comme tout le monde, puis je suis en voiture et je vais bien devoir rentrer. 

J’ai bien envie de lui dire que je ne suis sûrement pas sur son chemin, mais j’ai peur que ça passe pour une excuse bidon. Même si c’est une excuse bidon. 
L’idée de me retrouver dans sa voiture, enfermée dans cet habitacle emprunt de son odeur . . . Brrrrrr ! Je pourrais devenir folle, la torture mentale je la supporte un temps, mais là, je ne suis pas certaine de pouvoir tenir.

-D’accord

Et voilà, j’ai encore dit oui…

-Parfait, tout est donc réglé. Lance fièrement ya Louis

Parfait ? Ça dépend pour qui ?

*****

-Et voilà, tu es arrivée.
-Merci 
-Je t’en prie 

Elle sort de ma voiture plus vite qu’elle y est montée, puis me fait un léger signe de la main, sans même se retourner suivi d’un ”bonne nuit” à peine audible avant de se diriger vers son portail. 
Je souris en la voyant presser le pas.
Je m’assure qu’elle est bien rentrée puis démarre ma voiture direction la maison. 
Cette fille c’est la définition personnifiée du mot timidité. Tout en elle est une référence à l’effacement. De sa façon de se vêtir à sa manière de marcher la tête baissée, les épaules voûtées, en passant par son regard fuyant et ses réponses monosyllabiques à peine audibles. C’est un beau gâchis pour un mec comme moi, surtout lorsqu’il y a un aussi bon potentiel mais c’est une grâce pour elle : elle n’attirera pas les mecs “idiots” de ma catégorie. 
Oui je me classe dans la catégorie des “ idiots ”, pour éviter de perdre du temps à tout le monde. Le temps c’est de l’argent et de la baise, les deux choses que j’aime le plus sur cette terre après ma famille. Les engagements, les choses trop réfléchies, c’est pas pour moi. 
J’ai trente ans soit dix bonnes années devant moi avant de penser à me poser. Contrairement à ce que beaucoup pense, c’est pas l’âge pour se prendre la tête avec les histoires de femmes, enfants, maisons et popote. Je l’ai dit et je le redis, toutes ces conneries, ce sera pour dans dix ans. Pour le moment, je profite tranquillement, des choses et des gens simples, sans prise de tête. Tout ce qu’elle a l’air de ne pas être. Étant donné que je ne me vois pas me maquer de si tôt, il vaut mieux que je ne tente rien. 
Je pourrais jouer la carte de l'intéréssé qui la laisserait après avoir obtenu ce qu’il veut d’elle mais Louis me tomberait dessus. 
Je vais me contenter de la prendre dans mes rêves... 

Lorsque j’arrive chez moi, je file directement à la douche puis sous les draps après avoir éteint mon téléphone. On est vendredi soir et à coup sûr, il risque de sonner pour m’annoncer qu’il y a une fête où je n’ai pas envie d’aller. 
Je ne suis pas casanier, j’aime beaucoup chiller mais quand je passe une bonne soirée maison, où j’ai le plaisir de déguster un bon repas, je n’ai pas spécialement envie d’enchaîner avec une soirée. 

Je la vois se pencher vers ma verge déjà trop tendu, m’offrant une magnifique vue sur sa croupe, et y passer des petits coups de langue sur toute sa longueur. Elle me lance un regard espiègle par-dessus sa paire de lunettes avant de la prendre en bouche et se mettre à me pomper. 
C’est qu’elle fait ça bien pour une timide, me dis-je en la regardant faire, très bien… un peu trop même. Je pensais qu’elle serait ouverte mais pas aussi entreprenante, et vicieuse, ce qui n’est pas pour me déplaire mais… ouuuuh… Damn !
C’est vraiment bizarre mais dans sa façon de faire, elle me rappelle Pénéloppe. Oui, c’est tout…

-Peny…
-oui bébé, détends-toi

Quoi, quoi !

J’ouvre les yeux et sursaute en voyant Pénéloppe en train de s’activer sur mon pénis.

-Mais qu’est-ce que tu fous ici ! 
-je viens prendre soin de toi et visiblement tu en avais besoin
-Peny arrête ça. Je t’ai déjà dit que c’était fini entre nous !
-c’est « soi-disant » fini entre nous mais ça ne nous empêche pas de nous faire plaisir mutuellement si ?

Elle se relève légèrement pour me dire ça, m’offrant une vue imparable sur sa nudité. Dans l’état où je suis, ce serait stupide de ma part de la foutre dehors. On discutera de tout ça demain matin mais pour l’heure, je tends ma main vers le tiroir de ma table de chevet pour y extraire une capote que j’enfile rapidement avant de la pénétrer tout ça sous son regard satisfait. 

Le lendemain, c’est un rayon de soleil braqué sur mon visage qui me tire du lit et c’est légèrement irrité que je passe sous la douche. 
Je trouve Pénéloppe, vêtue d’un de mes t-shirts trop grand pour elle, devant ma plaque de cuisson en train de faire des crêpes. 

-Bonjour toi
-C’est la dernière fois que tu débarques chez moi sans prévenir. Je me permets pas ce genre de foutaise chez toi alors évite de le faire chez moi. Ai-je balancé en allant m’asseoir à la petite table se trouvant dans la cuisine qui est sans surprise dressée. 
-T’avais pas l’air de détester ma petite surprise hier. Il fallait me mettre à la porte à ce moment là, tes propos paraîtraient plus crédibles. 
-Ça allait être difficile de te mettre à la porte alors que j’étais sous tension par ta faute. J’avais besoin d’un vagin pour me calmer, tu étais là, et la suite tu la connais
-tu peux te montrer un peu moins con ? 

Et toi moins envahissante ?!

KULA