Chapitre introductif
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Tia***
Je me réveille très tôt ce matin comme les autres jours d’ailleurs.
Je souffle cinq secondes et je me lève, prête à attaquer ma dure journée.
J’ai très peu dormi mais ai-je seulement le choix ? Je ne crois pas.
Je prends ma serviette, mon savon et ma brosse à dents, je me rends à l’extérieur pour prendre une douche rapide.
Moi (tremblant) : Quelle fraicheur mon DIEU !
Normal, il est encore 5h.
Je déplace la tôle qui sert de porte à notre douche et je me lave rapidement.
Quand je rentre dans la maison, je tombe sur ma mère et elle me lance un regard plein de mépris.
Moi : Bonjour maman
Elle : Tu ne peux pas faire moins de bruit quand tu sors te doucher ? Donc dans ma maison, je ne peux pas dormir sans être dérangée par le bruit d’une imbécile ?
Moi (soufflant) : Je n’ai fait aucun bruit …
Elle (me coupant) : Et en plus tu me réponds ? Petite effrontée, continue ainsi et je vais te foutre hors de cette maison, idiote ! (Elle retourne dans sa chambre)
Ne soyez pas étonnés, c’est ce que je vis tous les jours que DIEU fait depuis ce fameux jour où elle dit que j’ai gâché sa vie !
Ma mère ne m’aime pas et elle ne m’a jamais vraiment aimé, je suis la plus grosse erreur de sa vie et elle estime être maudite avec une fille comme moi.
Selon elle, je suis la copie de mon « vilain, noir et bête » père et surtout celle qui l’a empêchée d’être heureuse et riche avec l’amour de sa vie.
Je ne suis pas très belle, je dirai même pas du tout, mais certains disent que j’ai un charme avec mon teint noir, mes yeux tirés et mes faussettes.
Je fais 1m80, je n’ai pas de formes volumineuses, je suis mince, une petite poitrine, un petit derrière.
Mais ça ne me complexe pas ! Je suis comme DIEU m’a créé et je ne veux rien changer sur moi.
Je ne suis pas la plus intelligente en classe, mais je me bats pour réussir, je me bats pour ne pas vivre éternellement dans cette situation : la pauvreté !
Et c’est pour ça que je me lève tous les jours à l’aube, afin de réviser un peu avant d’aller en classe.
Je vis au PK8 avec ma mère et certaines fois ma petite sœur qui quitte son château pour venir dans notre maison mi-dure mi-planche. Nous sommes pauvres et je n’en ai pas honte car c’est la vie, le monde est fait de riches et de pauvres. Mais j’ai envie de me battre pour connaitre à nouveau une autre situation que celle que je vis actuellement.
À 6h45 je sors de la maison, le ventre vide, je vais à la route et je prends le transport qui me laisse au lycée de Nzeng-Ayong.
J’arrive en classe et je m’installe au premier banc comme d’habitude. Je sors mes cahiers et je lis un peu.
Cinthya : Yo manita ! Toujours sur tes cahiers aka, le matin comme ça, tu abuses !
Moi : On n’a pas tous les mêmes problèmes Cinthya !
Elle : Ahhhhhh ! Moi je t’ai déjà expliqué quoi faire, mais tu veux jouer à la fille prude, sainte, droite dans tes bottes.
Moi(saoulée) : Oui Cinthya, je suis droite dans mes bottes et jamais je ne ferai ça ! Je préfère me tuer à réviser qu’avoir les choses facilement et devoir quelque chose à quelqu’un. (M’énervant) Tu devrais plutôt m’encourager à me battre mais non, tu me proposes des choses bizarres et ça m’agace que tu insistes !
Elle : Oh oh, pas besoin de sortir les griffes Tia. Je ne vais plus rien te proposer ! Reste dans ta droiture.
Moi : Merci !
Elle : Pardon, il ne faut pas commencer à me bouder déjà ! Zappe !
Je ne réponds plus rien et je regarde mes cahiers. Cinthya est la seule « pote » que j’ai dans cette classe, je mets pote entre griffes parce que je ne pense pas que je peux la considérer plus que ça.
S’attacher aux gens, pourquoi faire ? Quand tu as déjà ressenti la douleur que je ressens au fond de moi, vécu ce que j’ai vécu, tu te fais confiance à toi seule et tu avances seule.
Je suis très renfermée sur moi-même et je ne compte que sur moi ! J’avance seule !
Il est 16h quand je sors des cours, je rentre rapidement car je dois ressortir pour attaquer la deuxième partie de ma journée.
Mon ventre gargouille et je sais déjà que je ne vais rien trouver à la maison.
Ma mère ? Lol, je peux même mourir de faim qu’elle ne me regardera pas.
Je me change vite et je sors, au passage je prends un pain au beurre à la boutique histoire de mettre un truc sous la dent.
J’arrive au bar du quartier et je fais mon boulot de gérante.
Je termine à 23h et je rentre à la maison.
Maman (me fixant) : Tu es encore allée faire la pute n’est-ce-pas ? De toutes les façons, c’est ce que tu sais faire de mieux !
Je la fixe et je ne réponds pas, je suis déjà habituée depuis ce fameux jour, je suis habituée.
Comment une mère peut agir ainsi ? Je ne sais pas !
Mais la rage et la détermination que j’ai en moi me permettront de réussir, je le jure ! Et je ne devrais RIEN À PERSONNE !
Bref, après ça, je fais ma routine de chaque soir.
Je me mets sur mes cahiers 2h de temps et je me couche généralement à 2h du matin, pour me réveiller à 5h30 maximum le lendemain.
Voici ce à quoi ressemble ma vie.
Devoir me battre chaque jour, gratter de maigres sous dans un boulot qui ne me plait pas car sans ça, je ne pourrais même pas aller en cours, snif !
Moi (me parlant) : Tu vas arrêter de pleurer Tia, tu es forte Tia !
Je n’ai pas le choix ! Si je baisse les bras, qui se battra pour moi ? Personne !
Je suis seule et je ne peux compter que sur moi. Sur qui d’autre vais-je compter ?
Ma mère ? Elle me considère comme son ennemie !
Mon père ? Démissionnaire !
Mon « autre père » ? Je le hais !
Ma famille ? Laquelle ? Celle qui ne me calcule même pas ou celle qui passe son temps à me traiter comme une moins que rien ?
Ma vie n’a pas été facile et ne l’est toujours pas aujourd’hui.
J’aurai le temps de vous expliquer tout ça !
Je suis Tatiana Mérile OYE, mais appelez-moi Tia. J’ai 19 ans et je suis en classe de seconde au lycée de Nzeng Ayong.
Je suis une âme solitaire, celle que DIEU a envoyé seule sur terre et je compte me battre par ma seule force envers et contre tous.
Je vais vous raconter mon histoire !