CHAPITRE VII

Ecrit par Bicht

----- 3mois plus tard-----

 

« Bienvenue à l’aéroport international Felix Houphouet Boigny » que je lus lorsque nous traversâmes le hall. Ahmed est venu se marié, le mois passé. Ce jour-là, je pensais qu’il y aurait quelque chose de spécial mais rien : je crois être immunisée contre la douleur dorénavant. Putain j’avais oublié combien de fois en Février la chaleur était plus qu’insupportable. Malgré mon top sans manche et le jogging que je portais, je transpirais comme un porc. Le frère cadet d’Ahmed nous accueillit. « Bienvenu grande sœur » qu’il me dit. TCHRRRRRRR une famille d’hypocrite. Je lui donnai pour réponse un sourire mitigé ; ils ont tous festoyé avec lui et maintenant je suis devenue sa grande sœur ; depuis quand on se comporte comme ça avec sa sœur. Il échangea les salamalecs avec son frère, et 5 min plus tard, nous pûmes enfin prendre le chemin de la fameuse maison. Babi, comme Abidjan est nommé actuellement ne m’avait pas tant manqué. Je ne me sentis point nostalgique lorsqu’on traversa le pont de Gaule, ce pont que j’empruntais autrefois pour me rendre au bureau de papa ; je ne sentis point mes larmes monter lorsque nous passâmes devant l’église St Jean pour nous rendre au quartier ministre où se trouvait la maison, cette église où je reçu mon baptême des mains du Père Anthony Die. Je regardais toutes ces rues en admiratrice, en touriste plutôt que comme quelqu’un à qui sont pays manquait ; cette ville, fut témoin du calvaire que j’ai vécu en moins de 3 ans. Je ne pouvais donc me réjouir.

 

Nous arrivâmes enfin à la maison. Je ne savais pas que les affaires d’Ahmed marchaient du tonnerre ainsi ; je savais qu’il produisait des artistes connus, mais pas à ce point-là. La maison était immense. Nous y pénétrâmes. Et Ahmed fut accueilli en grande pompe par sa mère et ses sœurs ; à base de « yililililililili », « mon fils est de retour », « mon frère est revenu à la maison », « bienvenu chez toi » ; et c’est reparti pour un tour dans leur dialecte lorsque je la vis sortir de la maison, toute sourire, venir lui souhaiter la bienvenue. Elle était belle, fortement claire de peau, avec un grand boubou rouge pâle. A côté d’elle, moi, avec ma tête d’affamé (je ne me nourris pas quand je prends l’avion sinon, je suis malade. J’avais donc extrêmement faim.), mon jogging, et mes trolleys, je ne ressemblais à rien. Il y eu un peu de vent et là, je vis son ventre ; je vis le sourire de ma belle-mère s’élargir comme dans un rêve lorsqu’elle constata ma découverte. J’étais calme depuis le début, je m’étonnai moi-même.   Moi, à part son frère cadet qui remarqua ma présence à l’aéroport, personne ne remarqua ma présence. Personne ne me demanda comment j’avais supporté ce voyage, ni pourquoi j’avais si peu d’affaires alors que je procédais à un déménagement, personne ne s’intéressa à moi, car aucun membre de ma famille n’était présent ; je préviendrai Calixte de mon arrivée.

 

Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’il ne s’agit pas de là où je vais dormir. Je ne vois pas pourquoi il m’emmène ici, comme si mon cœur n’avait pas déjà assez souffert.

-          Ahmed, je pourrais savoir où je vais dormir ??

-          Là. Dit-il en pointant un petit portail juste à côté. OOOOOOOKKKKKK ; donc si je comprends bien, ils ont la maison principale, j’ai celle des invités. OOOOOKKKK. Je n’ai jamais été compliqué de toute façon, je n’ai pas de maison de fonction non plus. On va se contenter de ça pour l’instant ma belle. Le gardien qui était là et le frère d’Ahmed m’aidèrent à porter mes affaires. Lui resta à faire des papouilles avec sa femme. Mdrrrrr sa femme.

-          Merci,

Je me mis à regarder ci et là. Ce n’était pas aussi grand que la maison d’à côté. De l’extérieure, elle était peinte en blanc. On trouve une petite terrasse avec des chaises en rotin d’un côté et de l’autre, une petite table avec des chaises ; cela pourrait servir de table à manger pour l’extérieur. Le salon était décoré en blanc et jaune poussin, les murs et les fauteuils rappelait ces couleurs. C’était harmonieux et ça avait l’air apaisant. Il y avait 4 chambres avec leur salle d’eau. Des toilettes visiteurs, ma chambre était en blanc lavande. C’était une chambre normale. La cuisine quant à elle était dans le style américain avec salle à manger juste à côté. C’était simple. Je sortis ma bouteille d’eau bénie, je pris le temps de bénir ma chambre et la douche, sortir un drap et les éléments nécessaires pour ma toilette. 15 min plus tard et le lit proprement fait, mes habits proprement ranger je me couchai sans rien avaler à 14h pour me réveiller vers 23 heures l’estomac dans les talons. Je fis le tour du propriétaire avec mon eau bénie. Le frigo était plein ; au moins il a eu l’obligeance de faire faire les courses. Une pomme me suffira, tiens. Je voulus regarder la télé mais je n’avais pas encore le câble. OK ; je pris mon ordinateur pour relire les instructions que m’avait laissé Lapine. Je n’avais plus sommeil, mais il fallait vraiment que je dorme. Demain je commençais, le travail, et il me fallait être d’attaque ; j’ai déjà dirigé une équipe, pas une entreprise, me suis-je dis. Je me devais d’être bien en tout point et ne surtout pas avoir l’air fatigué, moi qui n’était pas une pro du maquillage. C’est ainsi que je me forçai à me rendormir pour avoir une meilleure journée.

ANELIA