CHAPITRE VII : Life goes on
Ecrit par dotou
Cora sortit peu à peu de sa torpeur,
gênée par son pull-over qui à présent l’étouffait. Machinalement elle se toucha
le front et constata qu’il n’était plus brûlant. Elevant la voix, elle appela
Steve par trois fois mais celui-ci ne répondit pas. Intriguée, elle se dirigea
vers le salon où elle le trouva endormi sur le tapis. Elle se coucha près du
jeune homme et se blottit contre lui.
- Je constate que tu vas mieux Trésor,
fit Steve de sa voix chaude et sensuelle.
- Oui, grâce à toi.
Il l’embrassa dans le cou et elle
gémit doucement. Il la fit alors basculer et Cora perçut du désir dans son
regard. Il l’observa longuement avant de reprendre ses lèvres. Sans cesser
d’explorer la douceur de sa bouche, Steve glissa une main sous ses vêtements et
emprisonna ses seins.
- J’ai une folle envie de toi Cora. Je
ne suis pas sûr de pouvoir m’arrêter.
- Je ne te le demande pas.
- Ta peau est plus douce que de la
soie et je me souviendrai toujours de son parfum.
Cora ne répondit pas car elle perdait
déjà la tête au contact de ce corps viril pressé contre elle, de cette bouche
chaude et humide qui la savourait.
- C’est ta dernière chance pour
changer d’avis.
Pour toute réponse, la jeune fille lui
offrit une ardeur comparable à celle qu’il lui manifestait. L’esprit en feu,
Steve la souleva dans ses bras et la porta vers la chambre. Il l’installa sur
le lit et commença alors à la dévêtir. Dans la pièce assombrie, Cora retenait
son souffle, soudain assaillie de crainte. Mais la douceur que son ami ne
cessait d’afficher la fit s’évanouir aussitôt.
Lorsqu’elle lui offrit sa virginité, une vague douleur la
déchira mais bientôt remplacée par un déferlement de plaisir. Alors, Steve la
posséda avec une passion égale, avant que l’extase ne les unisse. Alanguie et
heureuse, Cora se laissa gagner par le sommeil en se promettant de ne dormir
qu’une heure avant de rentrer chez elle.
Mais sa dernière pensée fut pour l’élue de son cœur. Dean !
Un rayon de soleil la chatouilla et elle pensa avoir
oublié de tirer les rideaux de sa chambre en se couchant la veille. Cora
remonta machinalement le drap sur son visage et se retourna en grommelant. Elle
essaya de trouver une position plus confortable lorsqu’elle sentit un corps
tiède contre elle.
Steve !
Elle ouvrit précipitamment les yeux et le découvrit près
d’elle, abandonné dans un sommeil profond. Quelle heure était-il ? Saisie
d’un sombre pressentiment, elle consulta sa digitale et poussa un cri horrifié.
Il sonnait déjà une heure de l’après-midi. Elle sauta du lit et enfila précipitamment
ses vêtements en appelant son compagnon qui à son tour s’éveilla.
- Je suis désolé mon amour, mais je ne savais pas que je
dormirais autant.
- Moi non plus. Mes parents doivent être très inquiets.
Quelques minutes plus tard, la Toyota de Steve filait
vers le domicile de la jeune fille. En y pénétrant, ils aperçurent Cadia sur le
perron. Cora lut une folle anxiété dans le regard de sa mère.
- Enfin te voilà ! Mais où étais-tu donc
passée ?
- Je suis désolée maman. Nous n’avons pas vu le temps
passer. On s’est endormis. Pardonne-moi.
- Tu nous as fait une peur bleue. Dean était sur le point
d’appeler la police, mais ton père a suggéré de patienter.
- Dean est ici ?
- Oui et il est furieux. Il vous faudra, tous les deux,
trouver une bonne excuse, conclut Cadia en se tournant vers Steve.
- Mon Dieu ! Marmonna Cora le regard soudain
désespéré lorsqu’elle vit Dean sortir du séjour.
Sans qu’on ne s’y attende, il frappa Steve en plein
visage. Ce dernier chancela et fut rattrapé par Ali qui sortait à son tour.
Dean s’apprêtait à lui donner un second coup de poing lorsque son père
s’interposa :
- Ne touche plus ce jeune homme ou il te faudra me
frapper aussi. Mais vous deux, il vous faudra justifier le fait que ma fille
ait passé la nuit dehors, continua le père, alors que Dean, soudain dégrisé,
s’affaissa sur une chaise.
- Parce que tu crois qu’ils ont une raison valable à
avancer ? S’enflamma Dean à nouveau.
- Je t’en prie Dean. Laissons-les s’expliquer. Tu feras
tes commentaires plus tard.
- Non papa ! Je ne supporterai pas les entendre
débiter des âneries. Je rentre, fit-il en dévalant rageusement les marches du
perron.
Durant un quart d’heure ils essayèrent en vain de
s’expliquer mais ne parvinrent pas à convaincre les parents de la jeune fille.
- Je crois qu’on n’arrivera pas à démêler cette
situation, coupa Ali. Vous êtes tous les deux coupables ; mais je dois
vous faire remarquer, jeune homme, que c’est la première fois que ma fille pose
un acte pareil.
Le soir après le dîner, Cadia eut une
longue discussion avec sa fille. Lorsqu’elle rejoignit son mari dans la chambre
conjugale, celui-ci, installé sur le lit, la tête légèrement relevée par un
coussin, s’impatientait. Mais si elle le rassura, elle ne lui avoua pas que sa
fille avait décidé de voir un gynécologue et lui avait proposé de l’y emmener.
Andréa, la tête posée sur le torse de
son mari, percevait la tension de celui-ci. Malgré ses nombreuses caresses,
Dean restait insensible, les doigts noués derrière la nuque. Découragée, sa
femme demanda :
- Qu’est-ce qui te rend si nerveux mon
amour ? Depuis que tu es revenu de chez tes parents, tu n’as pas desserré
les dents. J’ai attendu en vain que tu me parles. Que s’est-il passé
là-bas ?
- Rien d’important. Répondit son mari
avec lassitude.
- Ce n’est pas vrai, je vois bien que
tu es tendu.
- Andréa, tout va bien !
- Au point que tu n’aies même pas
envie de moi ce soir.
- Excuse-moi !
- C’est tout ce que tu trouves à
dire ? Si quelque chose ne va pas, tu peux m’en parler, je suis ta femme.
Cela a-t-il un rapport avec Cora ?
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Il n’y a qu’elle qui puisse te
mettre dans cet état. Même sur le point de perdre des actions à la Société, tu
as toujours gardé ton calme, et si jamais je t’annonçais que je te quittais, ta
réaction serait la même. Mais, dès que quelque chose te préoccupe par rapport à
Cora, c’est toute une autre histoire.
- Andréa, tu dis des sottises,
répliqua Dean quoi qu’un peu surpris par la perspicacité de sa femme. Crois-tu
que je resterais indifférent s’il te prenait la folie de me quitter ?
- Mais tu n’as toujours pas répondu à
ma question.
- C’est Cora, tu as deviné. Elle a
passé la nuit dernière dehors.
Andréa réprima le soupir qui lui monta
à la gorge.
- Ah ! Elle était où ?
- Figure-toi qu’elle était avec ce
freluquet de Steve.
- Ils ont passé la nuit
ensemble ?
- Il ne faut pas être devin pour le
savoir.
- Tu ne lui fais plus confiance ?
- Elle a tellement changé, mais elle
est si jeune encore.
- Non Dean, elle a bientôt dix-huit
ans et bien plus mûre que la plupart des filles de son âge. Presque toutes les
jeunes filles ont découché au moins une fois dans leur vie. Sois compréhensif.
- Ma sœur est différente. Ce type est
un salaud.
- Arrête tes faux jugements. De plus
Steve est un jeune homme bien.
- Non Andréa, il ne mérite pas Cora.
- Je me demande si tu jugeras un jour,
un homme assez bien pour Cora.
- Qu’insinues-tu ainsi ?
- Tu es un peu trop possessif à son
égard. Tu n’es que son frère, pas son mari. Oublie donc un peu Cora et
embrasse-moi, suggéra la jeune femme en lui donnant un baiser.
Machinalement, il l’enlaça.