chapitre vingt-et-un
Ecrit par Pegglinsay
Chapitre vingt-et-un
Kara
Je suis au lit mais j’ai la tête dans l’espace et ne pense qu’à Djamal. C’est que, généralement, je me sens coupable devant le Seigneur quand je pense à lui puisqu’il n’est pas chrétien et que je devrais par tous les moyens essayer de taire ce que je ressens mais c’est plus fort que moi. Je me suis dit que si je suis dans une situation pareille c’est que Dieu l’a voulu. Hmmmmm ! que des arguments bidons pour justifier mes sentiments mais ce soir je veux être égoïste et penser qu’à moi ou plutôt qu’à lui. Penser à des choses qui n’arriveront jamais. Je touche encore mes lèvres et souris comme une adolescente après son premier baiser.
Flash-back
Une semaine avant…
Je me regarde une dernière fois au miroir et je suis satisfaite de ce qu'il me renvoit, mais la robe me serre un peu (preuve que j’ai grossie lol). Je prends ma pochette et me dirige vers le salon où Denise et les enfants regardent la télé.
- Mama !!! s’exclame Denise. Tu es jolie ! Djamal va baver !!!
- Lol merci chère cousine !!! Ben… on se voit plus tard !
- No problem girl ! Amuse-toi !
- J’y compte bien, cela fait si longtemps que je ne suis pas sortie de la maison (je m’adresse aux filles) les filles soyez sages !
- Ok m’man, répondent-elles en chœur.
J’entends les klaxons de la voiture de Djamal. Je sors et monsieur après avoir poussé la barrière principale, se dirige vers moi. Il est beau comme un dieu. Il était tout de noir vêtu ; costume noir, chemise noire, cravate noire et il portait même une boucle d’oreille (c’est la première fois que je la voyais à son oreille ). Pour ma part je portais une longue robe bleue qui était évasée au genoux et qui arrivait jusqu’à terre. Je ne pouvais pas marcher rapidement alors je prenais mon temps.
- Prend tout ton temps ma belle ! lance Djamal en venant vers moi tout en souriant. Tu mérites d’être admirée, t’es époustouflante !
- (je souris de toutes mes dents et réponds) merci ! T’es pas en reste non plus.
- Je sais ! J’ai mis le paquet pour être à la hauteur au prêt de toi.
- Lol ! Mais où est passé la modestie !!!??
- Je me le demande aussi ! Lol
C’est avec un humeur bon enfant qu’il m’a aidé à m’installer et on a passé tout le parcours à converser, à me parler de ses amis qui vont se marier et de leur solide amitié. Une trentaine de minutes plus tard on était devant une hôtel du centre ville. Avant d’entrer dans la salle où allait se dérouler la cérémonie, Djamal a insisté pour qu’on prenne des photos ensemble.
- Je veux avoir des souvenirs chère madame, des souvenirs de nous deux en ce moment précis !
Il m’a pris dans ses bras et on a posé pour quelques photos. Comme c’est lui le témoin, il a du se déplacer et me laisser seule un moment. Tous les cinq minutes il m’écrivait, trop coupable de m'avoir laissée seule. Je le rassure en lui disant que ça va. C’est vrai que j’aurais aimé avoir quelqu’un pour faire la conversion mais je m’y fais avec.
La cérémonie a commencé une heure plus tard ; ce fut belle et émouvante et comme toujours j’ai laissé couler des larmes quand les deux témoins on pris la parole pour parler de leurs amis. J’étais sur une table et je connaissais personne alors je me faisais toute petite quand je fus abordé par un jeune homme.
- Bonsoir jeune dame !
- Bonsoir, répondis-je en levant les yeux.
- Je suis Armand Joachim, pasteur Armand Joachim.
- Enchantée. Kara. (on se serre les mains)
- Madame ou mademoiselle ?
- Mademoiselle et mère célibataire (je sais que j’exagère mais j’ai pas envie qu’on vienne m’embêter alors, généralement je leur dis cela pour refroidir leurs ardeurs)
- (il me sourit et me répond) Je suis également père célibataire. Un grand garçon de neuf ans. Donc cela ne me fait pas peur de m’adresser à des mères célibataires.
Hmmmmm, il a compris mon jeu.
- Lol ! Je vois.
- J’ai remarqué que vous étiez seule…
- Donc vous vous êtes dit que vous alliez me tenir compagnie ?
- Mais bien sur !! j’étais de l’autre côté (il désigne sa table) seul et je commençais à m’ennuyer mais mon regard c’est arrêté sur vous pendant un bon moment et je me suis dit que j’allais peut-être me faire ramasser mais je vais tenter le coup, comme ça je ne verrais pas le temps passé.
- Le pasteur n’aurait pas un sermon à rédiger chez lui par hasard ou…
- Je vous ennuie autant que ça !!!!
- Je ne suis pas seule alors…
- Ah je comprends…. (il marque une pause) Une dernière chose !
- Quoi cher pasteur?
- Je peux avoir votre numéro ?
Là j’ai rien compris, je fais tout pour être désagréable mais le monsieur insiste. Je le regarde ; il est bien sapé, pas mal du tout et monsieur est plus imposant que Djamal. Je dirais mi trentaine, début quarantaine peut être. Il me sourit et je fais pareille.
- Donnez-moi le votre de préférence, proposai-je.
- (il fait le moue)
- Quoi ?
- Je sais déjà que vous n’allez pas m’appeler mais (il prend une carte dans la poche intérieure de sa veste) au moins vous pourrez passer à l’église où je siège.
- (je prends la carte et la lis) mais c’est à Jacmel !!
- Une bonne excuse pour venir visiter l’une des plus belles villes du pays.
- (je souris) ben…
- Excusez-moi (dit Djamal en s’adressant à moi) Kara, je peux te voir une minute ? (il se tourne vers Armand) J’espère que je vous dérange pas.
- Oui vous me dérangez énormément (je regarde le gars là mais il ose celui-là). Mais… je ne vais pas m’accaparer tout seul de cette jolie et gentille dame...J’allais partir de tout façon (Il me regarde et me souhaite une bonne soirée en me baisant la main)
- Bonne soirée à vous aussi !
Djamal le regarde s’en aller et me fixe. Son visage est livide et n’exprime aucun sentiment. Il me prend la carte, que m’avait donnée le pasteur, des mains et l’enfouit dans une poche de sa veste. Il plie les yeux et me dit :
- Je vois que madame était en de très bonne compagnie…
Oh que oui ! Quelqu’un m’avait dit qu’une belle femme ne reste jamais seule dans une soirée.
- (il sourit voyant que j’avais repris sa phrase) Je vais remédier à la situation. Suis-moi.
J’ai pris ma sacoche, il me tend le main et je le prends. Il m’emmène vers la table des mariés et commence les présentations.
- Kara je présente Éric et Larissa !
- (Éric se lève et dit en prenant dans ses bras) Enfin je peux mettre un visage sur ce nom que Djamal n’arrête pas de murmurer même dans ces rêves.
- Lol, enchantée de vous rencontrer !
- De même pour moi (Éric prend sa femme dans ses bras) je te présente ma chère moitié : Larissa.
- Félicitations pour votre mariage (elle me fait la bise)
- C’est la première fois que Djamal me présente une femme !!
- Lol Arrête Larissa !
- Mais c’est vrai (reprend un femme enceinte qui était derrière moi et qui était aussi témoin des mariés)
- Kara… voici Léa. Léa… Kara.
- Enchantée ! dit-elle en faisant la bise.
- Moi de même. Vous resplendissez !
- Je n’arrête pas de le dire mais elle ne me croit pas, lance Larissa.
- Je suis à mon septième mois et je suis grosse qu’une baleine !
Djamal me trouve une chaise, je m’assoie prés de lui et passe une agréable soirée en compagnie de ses amis. Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que je remarque le regard de Djamal sur Léa il y a une lueur, comme si… comme si monsieur se sentait coupable de quelque chose. Hmmmmmmm.
C’est vers les vingt-trois heures trente qu’on rentre enfin chez nous (oui je sais que c’est un peu bizarre de le dire mais c’est vrai ; c’est chez nous lol).
- Enfin chez soi. Merci pour cette bonne soirée Djamal ! (je ramasse mes chaussures que j’avais retiré pendant le parcours).
- C’est à moi de te remercier Kara ! Je ne regrette pas de t’avoir invitée, tu es de si bonne compagnie !! (il sourit)
J’ouvre la porte voyant que l’air devenait tendu dans le véhicule.
- Attends, je vais t’aider.
Il est descendu pour aller m’ouvrir la porte de la voiture. Avec ma longue robe, j’avais du mal à descendre de la voiture qui était assez haute. Il me prend la main et m’aide. Il ferme la porte et se met devant moi. Je me retrouve coincer entre lui et la voiture. Mon pouls s’accélère quand je remarque qu’il s’approche un peu plus de moi.
- Kara ?
- Oui ?
- J’ai envie de vous embrasser. Vous permettez ?
- Euh…
Bien sur que j’en ai envie mais je n’allais tout de même pas lui dire « moi aussi j’en ai envie Djamal ! Je ne rêve que de ça depuis un moment !! ». je suis restée là à le regarder.
- Ben… euh…
Voyant mon incapacité à lui répondre monsieur est passé à l’acte. Il a été d’une tendresse !!!! je ne sais pas si c’est parce que j’ai passé trois ans sans sentir les mains d’un homme sur ma nuque où des lèvres sur les miennes ou si c’est parce que Djamal embrasse comme un dieu, mais mes jambes ont commencé à ramollir quand j’ai senti sa langue dans ma bouche. Je ne sais si j’étais encore sur terre ou dans l’espace. Je répondis sans gêne à son baiser, je n’allais pas faire sembler de ne pas avoir envie. Je ne sais pas combien de temps à durer notre baiser mais quand il a mis fin, je planais encore et j’ouvre enfin les yeux. Il me regarde et sourit.
- Je …je crois que… qu’il est l’heure qu’on se sépare…
- Bien sur ! répondis-je en souriant bêtement.
On marche côte à côte et arrive devant ma porte.
- Bonne nuit Kara !
- Bonne nuit à toi aussi Djamal !
Il me donne un léger baiser sur les lèvres et s’en va et moi je rentre chez moi et me laisse choir sur le seul canapé qu’il y a dans le salon. Je me trompe ou moi et Djamal, nous sommes ensemble ????