CHAPITRE XII

Ecrit par Bicht

On est arrivé à 13h là où habite mon frère. Un quartier chic et calme.

-          Regarde comment elle marche, go bancale là.

-          Ouais, la France ne t’a même pas arrangé un peu même.

Mdrrrr mes frères !!!!

-          Viens par-là, me dit Calixte. Après un gros câlin, je me suis agrippée à Marie Joseph comme si ma vie en dépendait.

-          Tu ne sais pas que tu n’es plus un bébé ??

-          En plus tu pèses maintenant, descend là-bas ouais. Tu m’as pris pour ton mari ??

-          En plus tu es tata maintenant, arrête-moi ces sauvageries-là. Une grosse fille comme ça. Tu continues même je vais te renier et tu n’auras jamais la chance de garder mes petits anges. Ça c’est quel comportement ; le jour que je les dépose chez toi, elles vont venir prendre ma maison pour la jungle.

-          Tchiéééééé, tu es rentré dêh. C’est moi ton singe ??

-          En plus tu es venue avec une amie pimpante, tu me fais passer pour qui là ?? Petite sœur soayé, tu ne peux pas bien gérer mes ways çà c’est clair. Me chuchota MJ

-          Votre star est là, vous êtes heureux. Je mets tout ça la sur le compte de la joie. Et toi, MJ, si tu ne fais pas attention, on va nous traiter d’incestueux dans cette famille. Lui dis-je en lui présentant mes lèvres

-          Pouaaaah, on te dit d’aller prendre un peu de fraîcheur, c’est la bêtise tu es allée soulever. Descend là-bas. Je mis donc fin au pseudo distance qu’il y avait entre nous avant de lui dire

-          Essaies si tu peux.

-          MJ Doigt de fées

-          Yeah man, et il se mit à me chatouiller pour me faire descendre. On rigolait et mes larmes sont venues toutes seules ; ils m’avaient manquée, énormément manquée.

-          Viens là ma puce ; Câlin à trois.

-          Allez, ce n’est pas que je ne suis pas émue par vos retrouvailles mais moi j’ai énormément faim.

On rigola et on suivait Calixte qui nous dirigeait vers ce qui ressemblait à un patio. Les effluves de nourriture vinrent me chatouiller le nez et me donner envie.

-          C’est qui ton amie ??

-          C’est Kétsia.

-          Anh la petite a bien grandi hein.

-          Oui comme moi.

-          Tchrrrrr à mes yeux, tu resteras le bébé qui n’arrêtait pas de se faufiler dans ma chambre pour me réclamer des bisous bien baveux avant d’aller se coucher. Dit-il en me rapprochant de lui par l’épaule et de m’embrasser sur la joue. D’ailleurs, il est où ton crétin de mari ??

-          MJ

-          Ah en tout cas, tout ce que je vois c’est qu’il n’est pas là

-          Il avait des trucs à faire concernant le travail c’est pour ça.

-          Si tu avais des problèmes avec lui tu me le dirais n’est ce pas ma puce ??

-          Non pensai je pour moi-même. Bien sûr sinon à qui ??

-          Ohm, bon gère mon way ;

-          Non, tu te démerdes. Et je ne veux rien savoir de tout ce qui se passera avec elle.

-          Top. On doit parler tous les deux. Après manger. D’accord ??

-          Ok

Je ne dirai jamais rien à mes frères pour la simple et bonne raison qu’ils sont possessif et très impulsifs, le genre à te frapper comme ils veulent parce qu’ils sont médecin et peuvent te soigner après.

 

Marine, l’épouse de Calixte, un vrai cordon bleu. Je me suis régalée, d’autant plus que le menu avait été fait selon mes désirs : attiéké huile rouge accompagnée de sa soupe de poisson (une carpe qui avait tellement sa place dans cette sauce), une bonne sauce kwala avec un placali avec en désert une mousse au chocolat ; mon regard s’est attardé sur les plats de résistance et le désert. L’entrée là, c’est bon comme ça ; j’ai assez avalé de salade comme ça pour toute une vie.

Après le repas, je allée faire un tour avec MJ. Et il me dit de tout go :

-          Maman veut te voir, tu lui manques.

-          Je pensais que j’étais morte.

-          Lia….

-          Non. Je suis morte.

-          Tu es trop dure. Comprends-la. A l’époque et même jusqu’à maintenant, elle ne dépendait que de papa. Qu’est ce qu’elle pouvait dire ?? Lia s’il te plaît. Essaies de mettre un peu d’eau dans ton vin ; et puis en plus c’est ta mère. On a qu’une seule mère. Parle lui, écoute ce qu’elle a à te dire. Tu as la chance d’avoir ta mère encore en vie ; tu ne devrais pas laisser passer la possibilité de faire revenir la cohésion entre vous, et la laisser mourir et ayant cette rancœur. J’ai fait un peu de psychologie, et je sais voir que toute cette situation a biaisé le regard que tu portais sur les relations de manière générale avec les autres

-          Et le voilà qui me psychanalyse

-          Je suis sérieux Lia. Parler avec maman te permettra de libérer entièrement ton cœur de ce mal que tu penses inexistant mais qui te ronge malgré tout et tu pourras concentrer ton énergie à faire autre chose qu’à l’entretenir au quotidien.

-          Je n’y pense plus tu sais.

-          Ce n’est pas parce que ton cerveau refuse maintenant de ressasser ton passé douloureux que tu n’en subi pas les conséquences actuellement. Tu vas me dire que tu ne vois pas le mal partout ??

-          L’Homme est mauvais, ce n’est pas moi qui l’ai inventé

-          Tu n’as même pas d’ami ma puce

-          Je n’ai jamais été sociable

-          Et tu n’as pas développé de relation malsaine avec les autres ?? Le fait d’avoir peur de l’abandon ne te fait-il pas faire n’importe quoi ?? A accepter tout et n’importe quoi ??

-          Non, lui répondis je, peu convaincue moi-même de ma réponse

-          Ok, grand bien te fasse. Si tu n’as aucune séquelle tant mieux. Mais n’empêche pas une personne de se libérer intérieurement avant de mourir sinon tu l’auras sur la conscience.

-          Tu ne fais que parler de mort. Serait-elle malade ??

-          Elle est souvent à l’hôpital dernièrement. Sa tension est mauvaise pour une femme de son âge. On en a discuté, elle m’a dit que tu lui manquais et qu’elle donnerait tout pour avoir de tes nouvelles. J’ai pris sur moi de t’en parler, et j’espère que ma requête à trouver écho à ton cœur, et que tu lui donneras une suite favorable. Tu n’es plus une enfant ; je ne peux plus rien t’imposer alors ?? Qu’est-ce que tu décides ??

-          Ok, on organisera tout ça. Mais tu t’en charges.

ANELIA