CHAPITRE XVII : RETOUR DANS LE PASSE
Ecrit par Marc Aurèle
CHAPITRE XVII : RETOUR DANS LE PASSE
KARL LEKE
Je suis assis auprès du lit de ma fille, je la regarde et je me revois vingt six ans en arrière dans la même posture, dans une des salles de soins de la Clinique Pédiatrique de San Antonio. Marcy, Judith et moi-même étions au Texas pour une visite alors que je travaillais sur certain projet de la NASA. Ayant appris qu’un des chercheurs de l’UTSA University of Texas at SAN Antonio avait essayé un traitement miraculeux sur des malades de la trisomie 21, mon épouse et moi avions alors profité de l’opportunité pour faire examiner Marcy. Elle n’avait que trois ans à l’époque et nous nourrissions pour elle tout l’espoir possible.
Judith ayant arrêté de travailler depuis la naissance miraculeuse de notre fille, épluchait toutes les informations possibles sur le syndrome de DOWN qui avait été diagnostiqué à Marcy Judith Karl LEKE. Nous étions plein d’espoir et l’argent ne posait pas de problème. Ayant appris à connaitre les causes de la maladie, nous avions décidé de ne plus concevoir et de donner tout le meilleur au seul fruit de nos entrailles. Que ne ferait-on pas pour cette miraculée qui au lieu de mourir, vivait encore. Avec mon épouse, depuis que nous avions pris notre fille dans la main cette fameuse nue à l’hôpital, nous nous étions engagés à corriger notre erreur en offrant le meilleur à cet enfant innocent. Nous étions convaincus d’être les responsables de cette malformation vue que les effets de l’irradiation de la grossesse de Judith ne pouvaient être définis clairement. Je tenais sa main dans la mienne pour la rassurer alors que mon épouse venait de rentrer en larmes.
Flashback
- Que se passe-t-il ?
- Marcy n’est pas notre enfant. Hurla-t-elle en se prenant la tête.
- Comment ?
- il faudra une transfusion sanguine et aussi selon le cas une ponction lombaire après l’intervention. Seulement en faisant les analyses, le médecin trouve qu’aucun de nous n’est compatible avec elle. Il demande de prévenir les parents biologiques de Marcy.
Fin du flashback
- Papa ! la voix douce de ma fille me tira de ma torpeur.
- Oui chérie ! je suis là. Dis-je pour la rassurer. Je regarde ce visage tout pale et une fois encore j’ai un pincement de cœur.
- Ou est maman ? demanda-t-elle de la même voix.
- Elle est avec les enfants de Sally à la salle d’attente. Je l’appelle ?
- Non reste papa, ne pars pas. L’entendre s’appesantir sur le mot papa me donne des frissons. Elle resserre son étreinte sur ma main. J’ai les larmes que je refreine.
- Et Sally, où est-elle je veux la voir. Enchaina ma fille. Je la regardai, puis dirigea mon regard vers le second lit qui se trouvait dans la chambre.
Quand elle comprit qu’elle partageait la même chambre que sa sœur, elle voulu se redresser. Je l’aidai, vu que ce n’était qu’un simple malaise je me permis de la relever. Sally dormais encore sous l’effet de la perfusion. Je regarde ma fille poser ses pieds au sol et s’appuyer sur moi, je me revis encore dans cette salle de la clinique pédiatrique de SAN ANTONIO.
Flashback
- Elle se réveille, c’était Judith qui venait de toucher mon épaule
- … je regarde la petite fille dans sa robe verte qui bouge dans le lit à coté de nous. Elle s’étire, ouvre légèrement les yeux, les referme et de ses petits doigts, cherche ma main. Je la lui tends et reçois ma dose de bonheur à travers ce sourire qu’elle me fait.
- Papa ! avait-elle fait de sa petite voix.
Cette voix d’enfant pleine d’émotions qui savait envouter mon être et me procurer ma dose de bonheur. Mais cette fois ci, je suis triste pour elle, triste de découvrir que dans son innocence elle avait été très tôt bernée et trompée par la nature. Je n’avais ni de la rage, ni du regret, mais je me posais un tas de questions, quant à ce que j’allais prendre comme décision. Oui je la regardais et lui retournais un sourire exprimant mon bonheur de la savoir soulagé d’un mal qu’elle devrait porter à vie, mais malheureux au-dedans de moi à cause de ce qu’il ne s’agisse pas du fruit de mes entrailles.
- Sissi, ma princesse tout s’est très ben passé. Tu as très bien réagi à l’intervention et le Docteur Juan, va nous garder encore quelques jours pour voir l’évolution de ton greffe. Venait de dire mon épouse en prenant l’autre main de notre petite fille.
- Tu penses qu’elle comprend quelques choses à ton discours ?
- Bien sur ! même si c’est une enfant elle a les mêmes facultés et nous devons tenir compte des consignes du médecin.
- Et par rapport à…
- Karl ne continue pas. Le sujet n’est pas d’actualité. Prend une décision et informe les médecins, mais elle est ma fille quoiqu’il advienne. Me coupa mon épouse.
Le message était assez clair. Rien ne changera pour elle le fait que Marcy est sa fille. Ce n’est surtout pas une batterie d’examens qui changerait ce fait, je devais donc prendre ma décision en conséquences et en connaissance de notre parcours.
- Marcy était ma fille biologique en venant à l’hôpital pour se faire soigner, elle le demeurera jusqu’à la fin de mes jours. C’est mon enfant et quoique me révèle la science, l’amour que j’ai pour elle ne s’effacera pas.lui avais-je dit plus tard, loin des oreilles de ma fille, alors que nous allions discuter avec le docteur.
Le cas de trisomie de Marcy était gérable avec une réduction des encéphales et une greffe de cellules neuves suivi d’un traitement d’un an. C’était ainsi que nous somme parvenu à faire de la petite simple d’esprit la grande Marcy. Elle ne pouvait donc plus embrasser la branche scientifique que je lui voulais si fort, mais elle pouvait s’intéresser à l’art et à la littérature et moi je n’ai pas hésité une seule fois à la guider et à l’accompagner. Mais cela n’empêche qu’on lui devait la vérité, et c’est à cette fin malgré ma réticence que nous avons tout fait pour découvrir ces parents biologiques. Hélas, c’était seulement à quelques jours près, car deux semaines après, son père avec qui nous avions discuté mourrait. Aujourd’hui les circonstances de retrouvaille sont étranges entre eux, mais je pense que c’est un plan divin.