CHAPITRE XXVIII : ANDRÉ FAIT SON CHOIX
Ecrit par Maristelle
BENOÎT
Depuis que Sandra est partie ,elle n'a plus jamais fait signe , nous sommes à cinq jours déjà , ses numéros même ne passent pas , je ne sais pas où sa mère et elle ont bien pu aller puisque j'ai appélé une domestique de leur maison familiale , cette dernière m'a fait comprendre qu'elles n'y étaient pas . Je pleure uniquement le sort de mes enfants qui sont aux côtés de cette grand mère sorcière , je ne suis jamais allé chez Laurent , je n'ai non plus son contact pour en savoir plus , déjà que lui et moi ,le courant ne passe pas...
Crimmmm crimmmm ( téléphone ) C'est Maïgary qui m'appelle , depuis la dernière fois nous ne nous nous sommes pas revus mais sinon elle connaît ma situation actuelle...
Moi : allô maï
Maïgary : où es tu ? Je veux te voir j'ai demandé une permission au travail
Moi : je me sens terriblement mal donc aucune envie de sortir
Maïgary : je sais , mais je peux venir vers toi
Moi : ah merci c'est mieux ainsi
Je lui indique la maison ... sa présence m'aidera beaucoup , je suis entrain de sombrer , si je continu comme ça , je laisserai mes enfants orphelins. D'une part le jugement de Sandra m'a beaucoup déçu , la femme que j'aimais n'a pas voulu me faire confiance , au final , je me rend compte qu'elle ne me connaît pas comme elle le laissait croire , d'autre part je ne peux lui en vouloir c'était la parole de sa mère contre celle d'un parfait inconnu , pourvu qu'il ne se fasse pas tard quand elle se rendra compte de qui est vraiment sa mère.
Quelques heures plutard...
Toc toc..
Moi : entrez !
Maïgary franchit le seuil de la porte , toujours aussi belle cette fille..
Maïgary : alors Benoît , tu t'en sors ?
Moi : le gardien ne m'a pas prévenu de ton arrivée
Maïgary : je n'ai rien compris aussi
Moi : en tout cas ça va
Maïgary : sinon la situation s'améliore ?
Moi : absolument rien , ma femme est une gamine pourrie gâtée
Maïgary: (caressant mon visage avec ses douces mains) ça ira Benoît, je te trouve pâle , je suis sûre que tu ne t'es pas bien nourris ces jours
Moi : manque d'appétit Maï
Maïgary : laisses moi te mijoter un petit plat succulent
Moi : espérant que je reussisse à le manger, allons y que je te montre la cuisine
Maïgary : ok
Après quelques minutes de cuisson, elle me rejoind à la salle de séjour et dresse devant moi un plat de spaghetti avec du poulet ..
Moi : humm ça sent vraiment bon , mon estomac ne va pas resister à ce qu'il paraît.
Maïgary : ahahaha y'a une bonne dose piment à l'intérieur question pour toi de retrouver l'appétit
Je prends une bouchée de spaghetti ...
Moi : hmmmm miam miam super ! J'adore
Maïgary : tu veux me flatter on dirait..
Moi : non j'apprécie non seulement ta cuisine mais aussi le fait que tu ais pris toute cette peine pour moi
Maïgary : j'aurais fait plus si je le pouvais
Moi : tu n'imagines pas l'importance de ce geste pour moi, les gens m'ont toujours côtoyé par intérêt mais avec ton frère et toi , ce n'est pas le cas ,j'aurais préféré qu'il soit là pour le lui dire en face , peut être mes parents se sont reincarnés en vous
Maïgary : et le bon Dieu est passé par toi pour nous venir en aide..
Moi : avez vous trouvé un appartement ?
Maïgary : l'argent est insuffisant pour un appartement , pour un studio ça pourra aller..
Moi : fallait me le dire
Maïgary : C'est souvent mieux de nous contenter de ce qu'on te nous donne
Moi : eh oui , si je te demande ce que tu en penses de commencer ton propre business , dans quoi aimerais tu te lancer ?
Maïgary : euh .. dans la haute couture ou le restaurant
Moi : haute couture ? Tu es sûre qu'avec le peu de cours que tu as reçu , tu peux t'en sortir ? J'aurais préféré que tu te lances dans quelque chose qui te rapportera l'argent là là là ,pas besoin de plusieurs mois pour que ça commence à marcher
Maïgary : le restaurant donc
Moi : ne le dis pas par contrainte , faut faire ce qui te plaît
Maïgary : le restaurant aussi me plaît.
Moi : je vais te remettre une forte somme d'argent pour que tu te lances , cet argent vous permettra également de louer un appartement
Maïgary : faut pas trop te sacrifier comme ça , tu en as fait assez pour nous
Moi : je suis en Europe depuis plus de vingt ans , j'ai bossé dans les plus grandes institutions internationales et aujourd'hui j'ai envie de vous aider , cette somme d'argent n'influencera en rien mon patrimoine
Elle se met à genoux ..
Maïgary : le merci est insuffisant pour signifier ma reconnaissance.(en pleurs)
Moi : noon lèves toi s'il te plaît
Je prend ses mains et l'aide à se relever ..
Moi : j'ai quelque chose à t'avouer Maïgary..
Maïgary : oui dis moi sniff
Moi : (essuyant ses larmes) je suis amoureux de toi
Maïgary : (surprise) mais Benoît ! Je crois que c'est à cause de cette déception que tu subis que tu le dis
Moi : chuuutt loin de là Maïgary , au contraire j'ai voulu étouffer mes sentiments
Elle s'asseoit sur le canapé et me regarde droit dans les yeux..
Subitement quelqu'un ouvre brusquement la porte , nous nous retournons pour voir de qui il s'agit ...Eh bien Laurent mon beau frère..
Laurent : (clap clap clap, applaudissant) le monde est si petit euh non pas petit, il y'a plutôt de drôle de coïncindences
Maïgary : (se tournant vers moi ) tu le connais ?
Moi : oui oui , lui c'est mon beau frère Laurent
Laurent : j'ignorais que tu connaissais mon nom
Moi : quelle est la raison de ta visite ?
Laurent : je ne suis pas ici pour m'amuser , au contraire , je suis venu te mettre en garde , ne t'approche plus jamais de ma soeur
Moi : tu as oublié qu'elle et moi sommes encore mariés ?
Laurent : tu as dit mariés ? Ahahahaha avec une pute dans la maison juste quelques jours après son départ ahahahahaha
Maïgary : tu oses me traiter de pute ? J'ai un jour couché avec toi ?
Laurent : ça allait arriver et je crois que tu t'en rappelle parfaitement
Je suis surpris d'entendre ces absurdités , après le père c'était le fils ? Ohla Maïgary vient de me couvrir de honte..
Laurent : vous irez bien ensemble ,la pute d'une famille et le violeur de grand mère ahahaha
Moi : ton discours était très beau , il est temps que tu t'en ailles
Laurent : je venais te prévenir de rester loin de ma famille.
Moi : quelle famille ? Tu as l'âge de construire la tienne ,tu gardes la mienne chez toi et tu te vantes ? Laisse moi rire
Laurent : tu as été prévenu en tout cas
Il retourne les talons et ferme la porte derrière lui.. un silence règne dans la maison.
Moi : tu as des choses à me dire ?
Maïgary : toi aussi je pense
Moi : toi commence
Elle me parle de comment s'était déroulé l'histoire sans oublier la partie qui m'a le plus bléssé , cette attirance qu'il y aurait eu entre André et Sandra , donc ma femme joue les saintes ni touche et pourtant...Après l'avoir écouté , je lui raconte également mon histoire avec cette famille.
En fait , j'avais connu Sandra aux États Unis , moi je travaillais déjà dans une multinationale et elle étudiante dans une prestigieuse école de formation , nous étions tombés amoureux , je la trouvais unique , elle avait tout pour plaire et son comportement était différent de celui de plusieurs filles en Europe malgré les moyens de son père , elle me respectait et prenait bien soin de moi , voilà les raisons qui avaient precipité notre union, après trois mois de fréquentation nous avions finalisé les choses à la mairie notre mariage à l'église était programmé pour l'année prochaine et aujourd'hui tout est tombé à l'eau , notre mariage n'avait pas toujours été rose mais nous faisions de notre mieux pour le préserver ..
Maïgary : quelle belle histoire d'amour
Moi : un adage dit " les bonnes choses ne durent jamais " et voilà un bel exemple.
Maïgary : vous pouvez encore tout arranger
Moi : peut être mais je ne pense pas.
Maïgary : faut prendre du temps pour résoudre ce genre de problème
Moi : C'est compris madame
Nous continuons notre soirée en regardant un film américain autour d'un bon whyski .. à vingt une heure je suis allée la raccompagner chez eux , j'ai eu mal de la voir entrer dans ce chantier bondé d'herbes..
LENDEMAIN...
Je me réveille quand j'entend la sonnerie de mon téléphone , malheureusement j'ai pas pu décrocher , l'appelant a raccroché avant...
Ça recommence ! Crimmm crimmm ( téléphone )
Moi : allô
Sandra : donc à peine une semaine , tu fais entrer cette poufiasse de Maïgary dans ma maison ? Une fille qui a eu à coucher avec tous les hommes d'une même famille ? Cette fille qui se fait larguer et insulter par les stylistes ? Benoît tu as organisé une bataille qui te dépassera , c'était mon message pour toi ce matin
Click..
Je frotte mes yeux et me rend compte qu'il ne s'agissait pas d'un rêve... cette ménaces était bel et bien réelle
J'essaie de rappeler le numéro mais personne ne décroche , je déteste quand n'importe qui se lève pour me donner des ultimatums.. même Sandra ! , ces gens au contraire m'incite à éléver cette fille au plus haut niveau..
Crimmmm crimmmm ( téléphone ) J'appelle Maïgary.
Moi : allô maï
Maïgary : oui Benoît
Moi : déposes ta démission tu me rejoind à bastos (quartier chic de Yaoundé)
Maïgary : démission ? Pourquoi ? Que se passe t-il ?
Moi : poses pas trop de questions
Maïgary : je préfère prendre une permission ou m'échapper pour mieux discuter avant de m'engager
Moi : C'est comme tu veux
Je m'apprête pour me rendre au lieu du rendez vous..
MEKA
Depuis la scène passée dans son bureau ,les tensions entre Bougué et moi ne se sont pas calmées , nous nous chamaillons tous les jours et même de moi il ne s'occupe plus encore moins des factures , toutes mes économies se sont volatilisées , j'ai eu à vendre les meubles et appareils qui se trouvaient dans la maison pour tenir bon , je l'ai supplié , pleuré pour qu'il m'aide mais jusque là rien , je me suis même rendue à son service pour qu'il voit mon état malheureusement je suis interdit d'accéder à son entreprise , il a vraiment décidé de m'abandonner , je me rappelle encore des dernières paroles de Eric qui disait qu'on m'abandonnerait de la même façon , mais je me rend compte que l'abandon de Bougué est bien plus difficile , Éric au moins avait sa maison et son salaire .. je suis foutue me voici couchée sur les bancs d'une agence de voyage ne sachant pas où aller , le bailleur m'a mis à la porte , je ne pouvais pas imaginer finir comme ça un jour , les potions de mon mallam (marabout) ne fonctionnent plus ..
J'éssaie d'appeler le seul espoir qui me reste André crimmmm Crimmmm ( téléphone ) heureusement qu'il n'a pas changé ses coordonnées..
André : allô
Moi : oui mon enfant
André : maman ?
Moi : C'est bien moi , comment tu vas ?
André : très bien merci et toi? Quelle surprise !
Moi : rien ne va mon garçon , ta mère a besoin de toi (J'éclate en sanglot) je suis mal , je n'ai ni toit ,ni de quoi manger
André : Pourquoi et comment ?
Moi : je ne sais comment te l'expliquer , ma vie a basculé , je reconnais t'avoir causé du tort , prends pitié de moi , ne m'abandonne pas dehors , ne me tourne pas le dos à cause du mal que je t'ai fait.
André : tu n'as pas besoin de t'excuser ainsi , tu restes ma mère avant tout et jamais je ne te laisserai tomber
Moi : merci mon bébé
André : prends un taxi et retrouve moi au carrefour bastos
Moi : je n'ai rien pour payer le taxi
André : ok prends donc un taxi dépôt , je paierai .
Moi : ok merci et à toute à l'heure
Je me presse de stopper un taxi qui accepte ma proposition et me dépose à destination .. André qui m'attendait juste là a tout réglé.. qu'il a grandit mon garçon , il est devenu mille fois plus beau qu'auparavant , il doit être un homme riche maintenant..nous discutons des petites choses sans importance jusqu'à ce qu'il ouvre la porte de cet appartement splendide , il est magnifique , bien plus joli que celui de Cabrel , je n'arrive pas à croire mes yeux...
Moi : ton appartement est tout simplement extraordinaire
André : rectificatif , C'est notre appartement Maïgary et moi
Moi : est ce qu'elle m'acceptera chez elle ?
André : je la convaincrai
D'ailleurs si elle essaye de refuser je me chargerai personnellement de son cas...
Moi : merci mon fils
MAÏGARY
La semaine dernière Benoît m'avait urgemment appelé à bastos , c'était pour me faire la surprise du siècle , ce fameux jour , il m'avait remis les clés d'un appartement nouvellement construit , deux jours après, nous l'avions équipé et avions quitté la rue , je ne cesserai jamais de remercier cet homme pour tout le bien qu'il fait pour nous , mais j'ai pas encore arrêté le travail , dans quelques jours je recevrai ma paye alors j'en profiterai pour démissionner. Jusqu'ici , Benoît et moi n'avons pas encore franchit l'étape d'amant..
Je laisse tomber les paquets que j'avais en main quand je tombe sur cette femme qui a pourrit mon existence assise chez moi ..
Moi : André André !
André :(venant vers moi ) oui
Moi : que fait cette femme chez moi ?
André : euh.. je peux tout expliquer
Moi : je veux qu'elle parte d'ici immédiatement et on ne va pas débattre là dessus.
André : saches que c'est ma maman avant tout
Moi : pardon ?
André : eh oui ,si tu la mets dehors , je m'en irai avec elle
Moi : tu as oublié ce qu'elle m'a fait vivre ? Comment elle t'a abandonné avec oncle Mougar pour suivre les hommes ? Où est passé Cabrel à cause d'elle ?
André : je n'ai pas oublié mais je lui ai pardonné
Moi : C'est quand tout va mal chez elle qu'elle cherche à se faire pardonner ?
André : qui es tu pour la juger ? Et pourquoi tu pries si c'est pour te comporter comme une païenne ?
Moi : en tout cas ,elle ne mérite pas mon pardon
Elle ne se gêne pas de me regarder comme une ordure..
Moi : si tu refuses qu'elle s'en aille alors moi je pars d'ici
André : s'il te plaît Maïgary restons soudés (retenant mon bras)ne me quitte pas
Meka : aka laisses la s'en aller
Il lâche mon bras ,je referme la porte derrière moi en pleurant et me presse d'aller me consoler chez Benoît...
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