CHAPITRE XXX

Ecrit par Bicht

J’ai filé chez moi, monter les escaliers 4 à 4, avant de m’enfermer à double tour dans ma chambre. Je me suis à ranger mes affaires pèle mêle. J’ai pris mes documents administratifs et mon ordi ; j’ai attendu minuit pour prendre le chemin de la sortie. Tout était noir dans l’autre maison. Bien, ça m’arrange. J’ai rangé mes affaires.

-          Moussa, Moussa.

-          Hééé Mandame. Tu vas où la nuit ??

-          C’est ton problème ?? Ouvre le portail, je dois sortir

-          Mandame, Patron il a dit personne dewors.

-          Donc tu n’ouvres pas ??

-          (Il me regarda penaud et fit non de la tête)

-          Mais je dois récupérer des documents importants au travail, je fais comment ??

-          Ouhmmm Mandame, à l’heure là ton travail il est ouvert ??

-          C’est quoi ?? Donc tu es en train de dire que je mens

-          Iyeuuu je n’ai rien dit dh

-          Donc ouvres je vais partir, pardon. Je ne veux pas perdre mon travail pardon

-          Ah Mandame, ça sera diffficile hein, ça la solement je peux pas

-          Moussa, tu signes que tu n’ouvres pas ?? Lui dis je le regard dur pour l’intimider un peu

-          Mandame, je ne peux pas perdre mon travail ow, j'ai femme, j'ai enfa

-          Donc c’est moi qui t’ai dit je veux être au chômage ??

-          Mais ton mari il est là. Il peut s’occuper de toi

-          Tchrrrrrr

-          Pardon faut pas te fâcher.

-          Ce que vous cherchez là vous aller trouver aujourd’hui. Lui dis je en m’en allant plus pour lui faire peur qu’autre chose. Au fond, j’étais paniquée.

 

Je retournai dans la maison, en cherchant ce que je pouvais bien faire pour m’en aller. Je pensai directement à MJ. Mais oui, pourquoi ne pas y avoir penser plutôt. Avec un peu de chance il viendra avec Calixte. Si je l’effraie même un peu, c’est la gendarmerie qui va débarquer ici la nuit-là. Je me mis à réfléchir : si je lui fais croire qu’il m’a frappé, ils vont le tabasser. J’ai pitié de lui. Bon autant dire la vérité.

Je suis allée éplucher des oignons, et j’en ai mis dans mes yeux. LA DOULEUR, mais je ne suis pas prête à passer une nuit de plus dans cette maison.

En moins de temps que je ne l’aurais espéré, la morve et les larmes ont commencé à couler. Je me suis dépêchée de l’appeler.

2 fois sans réponse. J’en ai mis encore dans mes yeux et j’ai relancé. Il a décroché la voix ensommeillée :

-          Lia, qu’est-ce que tu fais debout à cette heure-ci ??

-          Snifffff

-          (voix derrière) babe c’est qui ??

Non mais ?? Je vais régler son cas plus tard.

-          C’est Lia. Ma puce dis-moi. Qu’est ce qu’il y a ??

-          C’est Ahmed. Sniffff, c’est lui. VOUS AVIEZ RAISON OW, DIT LE A KAY, VOUS AVIEZ RAISON ; waiiiiii ow Sniiiiffff mon cœur ow MJ, mon cœur. Je souffre owwww, je souffre.

-          (la voix dure) que t’a-t-il fait ??

Je lui ai racontai tout depuis le début, si bien que les larmes n’étaient plus feintes. Celles qui sortaient maintenant traduisaient véritablement ma peine, mon désarroi. Quand je finis mon récit, il me dit :

-          Qu’est que tu attends de moi ??

-          Viens me chercher, snifff je t’en supplie, viens me chercher. Je ne supporterai pas de rester ici une seconde de plus. Je t’en prie viens me chercher.

-          OK j’arrive. J’espère que tu es prête. Je suis déjà bien énervé, donc s’il faut que je t’attende ça va barder. Je me suis bien fait comprendre ??

-          (Petite voix) oui

-          Ok à tout de suite.

Je raccrochai, plus sereine.

 

Je m’étais assoupie quand j’entendis du bruit dehors. J’avisai l’heure : 00h30. Je me suis précipitée dehors, un peu comme tout le monde d’ailleurs. Les regards noirs et assassins dont je fus assaillie ne me firent ni chaud ni froid, pour une fois depuis longtemps.

 

MJ vint me tirer par la main, et dit sur un ton sans appel :

-          On y va.

-          Eh man, attends. Qu’est ce qui se passe ?? c’est quoi le souci ?? Demanda Ahmed.

-          Tu as le culot de me le demander. Tout ce que je sais c’est que tu ne mérites pas ma sœur. Maintenant, si tu ne veux pas que je te casse le visage, dégage de mon chemin.

-          Hein hein, je savais. Ça c’est quel genre de sorcellerie ?? Maintenant c’est pour envoyer des loubards frapper mon fils en pleine nuit ?? Que t’a fait mon fils pour que tu le traite aussi mal ?? Gémit ma belle-mère.

-           Maman, s’il te plaît…….

-          Mais je m’adresse à cette sorcière qui bouffe ces enfants pour la réussite sociale non ?? Je m’adresse à toi ??

-          QUOI ?? M’offusquai-je

-          Lia tu te tais. Madame, sachez tenir votre langue. Je suis le frère de cette fille que vous traitez avec autant de mépris. Toi, dit-il en pointant Ahmed du doigt, Tu laisses ta mère parler ainsi à la femme que tu dis aimer et tu as le toupet de me demander des explications ?? (Il baissa la tête) Mdrrr où sont tes affaires Lia ??

-          Dans ma voiture.

-          Ok on y va. J’ai bien fait de venir en taxi alors.

-          Nini attends, fit-il en m’agrippant la main.

-          Tu lâches ma sœur, dit MJ en joignant le geste à la parole. Ce n’est plus le moment de jouer les jolis cœurs. Tu as eu la possibilité d’arranger les choses, tu ne l’as pas fait. Maintenant, il est trop tard. Contrairement à ce que vous croyez, elle a une famille derrière elle qui l’aime et qui tient à elle. Je n’ai pas envie d’entendre dans quelque semaine qu’elle a fait uen dépression et qu'elle ne l'a pas supportée.. Donc s’il te plaît, dégage de notre chemin, on doit y aller. Tu n’as même pas su lui apporter l’amour et la joie dont elle avait besoin pour être épanouie. Alors laisse la partir, elle mérite d’être heureuse.

-          Nini, fit-il, le regard hagard vers moi

-          Tu recevras ma demande de divorce la semaine prochaine Ahmed.

 

MJ m’arracha les clés et se mit au volant. On venait à peine de quitter la propriété lorsqu’il me demanda :

-          Ça va ??

-          Non pas aujourd’hui. Mais j’ai confiance en l’avenir, les jours seront meilleurs.

-          Oui, un bébé est toujours une bénédiction.

-          Ow, Kay est déjà enceinte ?? Ben dis donc, vous ne faites pas dans l’amusement vous. Rapide rapide comme ça ??

-          (Il me regarda les sourcils froncés)

-          Tu me parles de bébé, j’ai supposé que Kay était enceinte. Ou bien c’est Calixte qui a remis le couvert avec sa femme ??

-          Je te parle de toi Lia.

-          Moi ?? comment ça ??

-          Tu es enceinte.

-          ……

-          Comment tu as fait pour ne pas t’en rendre compte ??

-          Mais, mais… je ne sais pas, j’en sais rien. Je suis en stress depuis un bon moment tu sais. Peut-être que…… Peut-être que……

J’avais la gorge nouée. Enceinte ?? Moi ?? une infime partie de moi fut prise dans un élan de joie un court instant, avant que je ne me rende compte qu’on était sur la route de la maison de MJ, et non dans un hôpital, après un examen préalablement fait par un médecin, un gynécologue. Je lui adressai un regard noir, avant de me mettre à vociférer sans le vouloir :

ANELIA