Chapitre XXX

Ecrit par Tiya_Mfoukama

Chapitre XXX 

J’ai envie de crier, j’ai envie d’hurler, j’ai envie de …j’ai envie qu’il comprenne ! Pourquoi il ne comprend pas ! Pourquoi il ne comprend pas ce que je dis ! Pourquoi il ne veut pas me comprendre ! C’est tellement frustrant ! J’ai l’impression de parler à un mur qui me renvoie mes paroles et jamais de la façon dont je les sors !Elles sont toujours interprétées différemment. 
J’en peux plus, ça m’épuise. Je suis épuisée de faire des efforts, d’essayer, de tenter. 
Quand je vois ce que ça donne et en dépit de tout l’investissement que j’y mets, je me dis que ça ne vaut peut-être pas le coup. 
Nous n’étions pas fait pour être ensemble, nous n’étions même pas amenés à nous rencontrer. C’est par un malheureux concours de circonstance, un vilain jeu du destin que nous avons fini uni. Et cette union n’était qu’un leurre. Il serait peut-être temps que tout ça s’arrête. 

« —Au fond…. Je pense que si nous n’arrivons pas à nous entendre, c’est parce que nous n’avons peut-être pas besoin de nous entendre.
—Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
—Je suis fatiguée. j’avoue en m’asseyant sur le rebord du lavabo. Sans ma venue improvisée et les idées tortueuses de ton père et du mien, jamais nous n’aurions été mariés. Il serait peut-être temps qu’on avance en prenant ce fait en considération. 
—….Je pense aussi. il finit par dire après quelques secondes de silences. »

J’acquiesce en silence, les mains croisées sous la poitrine, essayant de faire taire ce bruit, semblable à un verre qui se craquelle, et soupire discrètement. 

« —Et bah voilà ! il semble qu’on ait réussi à discuter. je dis en affichant un large sourire sur mes lèvres. Emeraude a réussi le pari qu’elle s’était donné !
—…. »

Il ne sourit pas. Garde une expression indescriptible sur le visage avant de retourner dans le bureau. 
Je passe une main sur ma bouche et lâche enfin le soupir long et profond, emplit de peine et de chagrin que je retenais en sa présence. 
A cet instant, je n’ai qu’une envie, tuer Emeraude de mes mains. Elle a peut-être voulu bien faire, mais je ne pense pas qu’elle se rende compte de la douleur que je ressente, de la frustration qui m’envahit et de la force qu’il me faut avoir pour me retrouver près de lui. Elle n’a pas idée. 
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai quitté la maison, encore une fois. Je n’en pouvais vraiment plus. De lire dans ses yeux à quel point il avait la conviction que j’étais à l’origine de ce vol, ne pas le voir hésiter un instant quant à une éventuelle innocence, et l’entendre parler de moi, de cette "intermède" entre nous qui a pour moi compté, avec autant de dédain et devant sa « Irène », c’était trop.
Je passe peut-être pour une femme forte, pleine de courage, de détermination et tout ce qui va avec, mais il ne faut pas oublier que j’ai aussi un cœur, des sentiments, des degrés que je peux supporter, et surtout ; comme tout le monde, je peux m’effondrer…

« —Je voudrais utiliser les toilettes. m’informe Dylan de retour dans la salle de bains. »

Je sors de la pièce, pour lui permettre d’y entrer et vais prendre sa place dans le grand fauteuil derrière le bureau. J’esquisse un sourire lorsque mes yeux tombent sur la lettre d’Emeraude, expliquant qu’elle a voulu être à ma hauteur avec ce guet apens. Je me masse une ride imaginaire sur le front tout en souriant. A vrai dire, si je n’étais pas l’une des protagonistes de cette histoire, je l’aurais probablement félicité pour avoir penser un plan pareille. M’inviter à une pseudo fête entre filles pour me permettre de me vider la tête, me proposer de venir m’apprêter chez son père, puis me pousser à aller sous la douche et m’y enfermer, c’était vraiment bien penser. Et surtout très risqué. J’aurais pu décider d’aller prendre une douche dans sa chambre et non dans la douche connexe au bureau de son père. Puis j’aurais pu sortir de la salle de bains alors que Dylan étant encore dans le salon. Je me demande bien sur quoi elle a compté pour prendre autant de risque. Quoi qu’il en soit, je dois reconnaitre qu’elle a réussi son coup. Mais bon, je ne suis pas certaine de le lui dire. Je doute même qu’elle réussisse à l’entendre quand mes mains enserreront son cou. 
J’en suis là dans mes pensées quand je remarque le téléphone de Dylan posé sur la table. Je le prends et le retourne dans tous les sens pour essayer de l’allumer. 

« —C’est ton téléphone ? Et il ne marche pas ? je lui demande lorsqu’il est de retour dans le bureau. 
—En effet. Il s’est déchargé sur le chemin et mon chargeur est dans ma voiture. il dit en allant s’asseoir sur le canapé. 
—Merde !C’est bien notre vaine ça…. je soupire en le reposant. »

Ça c’est la partie de son plan que je trouve absolument stupide. Et si la maison venait à prendre feu, comment ferait-on pour signaler notre présence, appeler des secours ? Il n’y a pas de fenêtre dans ce bureau, ni même dans la salle de bain. Il y a simplement en hauteur dans les deux pièces, deux petites fenêtres rectangulaires à barreaux qui font office de bouche d’aération et qui permettent de ventiler la pièce.

« —En parlant de téléphone, je…. Je voulais m’excuser… J’ai vu la vidéo avec ton manager…
—Oh ça. Pas de problème, tu peux l’effacer. je dis dans un sourire sans joie. J’ai été virée, ça ne va plus me servir et ça va te prendre beaucoup d’espace pour rien
—T’aurais du m’en parler.
—Pourquoi ? je demande après avoir éclaté de rire. J’ai réussi à résoudre mon souci. Enfin… Si j’avais eu le téléphone et les preuves avec moi. Quoi qu’il en soit, je n’ai besoin de personne pour me protéger ou me défendre. Je l’ai toujours fait seule et je continuerai à le faire seule. »

Comme on dit, il ne faut pas changer des habitudes de gagnants…

*
* *

« —Tu m’en veux ? me demande Emeraude alors que je m’installe sur le canapé du salon »

Je m’allonge sur le dos en fermant les yeux puis tente de me détendre en faisant quelques exercices de respiration. Je garde mes deux mains sur le ventre puis compte mentalement jusqu’à dix avant d’appuyer dessus et relâcher tout l’air que j’ai inspiré. Ça ne me détend pas, loin de là. Je revis en quelques minutes toute la journée d’hier, les temps forts, ce moment où on a réussi à vraiment se parler, pour se dire qu’il n’y avait plus rien à tirer de notre relation, je revois cet instant de calme puis ce dialogue que nous avons eu par la suite, aussi fluide et naturel que lorsque tout allait bien entre nous…. Et je me rends compte que je pleure.

« —Je suis désolée. s’empresse de me dire Emeraude, en me prenant dans ses bras. Je pensais sincèrement bien faire. Tout ce que je voulais, c’était vous voir enfin discuter, mettre les choses au clair et vous voir avancer.
—Et c’est ce que l’on a fait. je réponds en me dégageant de son étreinte. Nous avons discuté pour nous mettre d’accord sur le fait qu’il n’y avait rien entre nous. Aujourd’hui, c’est plus que clair. 
—Oh Tiya…
—Non Emo, s’il te plait non ! Fais pas ça ! je dis en me levant vivement. Me fait pas passer pour une petite chocotte qui a besoin de la compassion des autres. Ça va ! Tout est cool !
—Tiya tu es amoureuse de lui et…
—Et alors ! Je la coupe 

en haussant les épaules  ! Et alors ? Je ne suis pas la première fille amoureuse d’un homme qui n’a aucun intérêt pour elle, et je ne suis pas la dernière ! C’est la vie. »


Elle me regard avec cet air plein de compassion et de tristesse qui me dérange fortement. 
J’ai pas besoin de supporter cette expression, ce trop plein de tristesse, j’en ai déjà assez dans ma réserve personnelle. 
Moi qui pensais passer la journée avec elle, je décide de prendre mes affaires et de la quitter pour rejoindre mon appartement. Passer une journée avec moi-même ne me fera pas de mal.

« —Tiya, t’es sûre que ça va aller ? 
—Mais oui ! je réponds vivement en prenant mon sac à main. Pourquoi ça n’irait pas ? 
—Vas pas faire un truc stupide comme coucher avec Omari ! Là fois dernière, tu n’as pas couché avec lui alors ne foire pas tout ! »

C’est vrai que j’aurais pu coucher avec Omari. Tout y était, tout était fait pour. Je pense que j’aurais pu passer un agréable moment en sa compagnie, mais ce n’était pas ce dont j’avais besoin, ce n’était pas de lui dont j’avais besoin, du moins pas de son corps. J’avais besoin de m’épancher sur une épaule, trouver une oreille à l’écoute et c’est ce qu’il a été. Rien de plus. Aujourd’hui encore, je pense que si j’allais voir, je pourrais toujours compter sur lui, sauf qu’aujourd’hui, ce n’est pas de lui dont j’ai besoin. 

« —T’en fais pas, la seule queue dont je pourrais avoir envie, n’a pas envie de visiter mon vagin, donc tu n’as pas de souci à te faire ! 
—Oh Tiya ! »

J’éclate de rire face à la tête qu’elle fait, tout en me dirigeant vers la porte d’entrée. Il lui en faut toujours peu pour la choquer ma Emo.
Elle me suit silencieusement vers la porte, puis me tend ses bras pour un dernier câlin que j’accepte volontiers.

« —Merci. je lui murmure à l’oreille avant de m’éloigner d’elle. Je sais que tu as voulu bien faire, et dans un sens, tu as réussi. 
—….
—Ça va aller. Je t’assure. je lui dis pour la rassurer. Et tu t’en rendras bien vite compte quand je te ferai un sale coup pour te rendre la monnaie de ta pièce.
—Tiya ! »

Je sors de la maison, puis passe par le petit portail pour aller chercher un taxi puisque j’avais laissé ma voiture vers chez moi, persuadée que je serai tellement gazée que je n’arriverai pas à conduire et qu’Emeraude me raccompagnerait…

Une fois arrivée à l’appartement, je dépose mon sac au pied du canapé qui trône au milieu du salon puis m’affale dessus comme un sac de patate jeté à même le sol, avant d’enfin ouvrir les vannes, et me laisser aller. C’est mon petit rituel maintenant… Pleurer… Encore et toujours…. Seulement durant les moments où je suis seule, sans personne pour me voir, sans personne pour m’entendre.
Ça n’arrange pas mes soucis mais ça me soulage un peu…

*
* *

« —Je peux vous aider madame ? 
—Non, c’est bon Ismaël, merci, c’est gentil. Tu peux y aller. 
—Vous êtes sûr ? 
—Mais oui, Dylan a dit qu’il n’allait pas tarder, et que tu pouvais y aller avant son arrivée. »

Bon, je mens un peu, Dylan n’a rien dit de tout cela, il n’a presque rien dit tout court si ce n’est un « ok » sec, avant de me raccrocher au nez, mais je sens qu’Ismaël à besoin de se reposer. Il intervertie avec Guy- Gorges en journée et en soirée, et je pense que la fatigue commence à se faire ressentir pour lui. Puis la maison est vide, il n’y a pratiquement jamais personne, pas grand-chose à voler et je trouve ça un peu débile de mobiliser deux gardiens à plein temps pour une maison vide et finalement sans grande valeur. 

« —Okay. Bon j’y vais. Il ne faudra pas oublier de fermer le portail derrière moi. GG à ses propres clés, il viendra ouvrir. 
—T’en fais pas Ismaël ! Allez rentre chez toi et bien des choses à madame.
—Okay, bonne nuit. »

E retourne dans la maison et remonte dans ma chambre, enfin ma future ex-chambre. Je déménage petit à petit mes affaires et aujourd’hui, j’ai profité d’un moment d’absence de Dylan pour venir. Je m’évertue à le croiser le moins de fois possible, et en déjeunant avec Emeraude, tout à l’heure, alors que de façon anodine elle me disait que Dylan allait être absent ce soir, suite à une réunion de crise importante selon les dire de Jesse, j’ai sauté sur l’occasion pour passer. 
J’aurais aussi du penser à louer un pic up plutôt que de prendre ma voiture, mais faut croire que j’ai décidé de penser à moitié. 

«Boum, boum, boum ! »

Je dépose le chemisier que j’étais en train de plier puis tends l’oreille vers les escaliers, espérant qu’il ne s’agisse pas de Dylan. 

« —Dylan ? »

Je n’obtiens aucune réponse et me dis qu’il devait s’agir d’un objet tombé, tout en accélérant mon rangement. Je n’ai pas de réelle idée de l’heure à laquelle fini sa réunion. Elle pourrait même déjà être terminée, et au son de sa voix lorsqu’il m’a répondu tout à l’heure, je doute que ce soit le moment de nous voir. 
Je plie les vêtements moins consciencieusement qu’à mon arrivée et les balance, plus que je ne les range, dans l’une des valises que j’ai prise.
Avec cette méthode, j’arrive à fermer remplir la valise en moins de 10min, puis j’inspire un grand coup avant de l’emmener vers les escaliers. 
Les mains sur les hanches, je soupire bruyamment, rien qu’à l’idée de devoir la tirer pour la faire descendre. 
J’avise l’heure sur ma montre en fronçant des sourcils tout en me demandant si GG n’est pas arrivé. C’est vrai que ce n’est pas encore son heure, il lui reste une bonne vingtaine de minutes avant de prendre son poste, mais je sais qu’il aime arriver tôt. C’est même possible que ce soit lui qui ait fait du bruit, je me mets à supposer en dévalant les escaliers. 

« —GG ! j’hurle en ouvrant la porte d’entrée. Tu es….
—Bonsoir. »

Je rate un battement de cœur lorsque je vois Luango en face de moi, vêtu de noir, et un sourire diabolique en coin.
Je ne l’avais pas revu depuis la réunion que nous avions eue suite à mes accusations. C’est finalement lui qui a eu gain de cause, puisque j’ai été licenciée, faute de n’avoir pas été en mesure de prouver mes propos. Qu’il se présente aujourd’hui devant moi n’a aucun sens. Qu’est-ce qu’il cherche ? Et comment a-t-il sur où j’habitais ? 
Je n’aime pas le fait qu’il sache où je vis. Heureusement pour moi que je pars.

« —Qu’est-ce que vous faites ici ? Qui vous a montré le chemin de ma maison ? Que voulez-vous ?
—Je passais dans le coin et je me suis souvenu que vous n’habitiez pas loin, j’ai eu envie de vous rendre visite. En souvenir du bon vieux temps…. Pas si vieux que ça. Et puis il y a des choses que nous n’avions pas réglé…tous les deux. il ajoute après m’avoir détaillé de la tête aux pieds. »

J’ai froid dans le dos, et un frisson s’empare de moi en suivant son regard. Sa visite est inappropriée et je n’ai pas envie de discuter avec lui, surtout en étant seule, ça ne me rassure pas vraiment, mais je m’efforce de ne rien laisser paraitre. 

« —Ça ne me dit toujours pas comment vous avez eu mon adresse mais qu’à cela ne tienne, je pense que vous devriez partir, mon mari ne va pas tarder à rentrer et il n’apprécie pas ce genre de visite. je dis en voulant refermer la porte. 
—Pas si vite, pas si vite. il dit en bloquant la porte de son pied. J’ai cru comprendre qu’il allait avoir une longue soirée de travail devant lui et puis comme je t’ai dit, nous avons des choses à régler. »

Je n’aime définitivement pas le ton qu’il emploie et ni même le fait que je sois seule avec lui. Je ne me sens pas en sécurité, il ne m’inspire pas confiance, je commence à sérieusement paniquer. Mais toujours de l’intérieur, parce que je sais qu’il ne doit pas voir l’effet qu’il a sur moi. 

« —Ecoutez, je n’ai vraiment pas envie de discuter avec vous et…
—Mais qui a dit que je voulais discuter. il me demande en souriant de toutes ses dents. »

A cet instant, je me souviens d’une phrase que me balançait mon grand cousin lorsque j’étais plus petites, il me disait que l’on pouvait voir les canines d’un loup-garou, ces hommes loups, les soirs de pleines lunes. Et il ajoutait que lorsqu’on arrivait à les voir, il fallait courir. Courir loin. Parce que leurs canines visibles annonçaient leur assaut sur leur proie imminente. C’était des conneries. De grosses conneries dites pour me faire peur plus qu’autre chose. Mais là, devant la porte cet instant précis, alors que la lune ronde et pleine qui se trouve derrière lui, assombrit son visage mais illumine ses dents, et surtout ses canines particulièrement blanches, je me dis que je dois courir. 

Je fais un pas dans l’intention de me retourner et remonter vers les escaliers pour m’enfermer dans ma chambre, mais il a comme perçu les mouvements que je m’apprêtais à faire et m’attrape fermement par le bras. Avec force, il me plaque contre le premier mur qu’il trouve et enserre mon visage de sa main libre.

« —Tu penserais que ce serait aussi facile ? Que je te laisserai après que ton idiote de mari ait demandé ma démission ? Hein ? Tu pensais que ce serait aussi facile ? On ne me contrôle pas moi ! Personne ne me fait peur, pas même ton mari. Je retrouverai un haut poste, peu importe comment, tu sais pourquoi ? Parce que j’obtiens toujours ce que je veux. »

Et après avoir terminé sa phrase, il m’écrase de tout son poids avant de se jeter sur la boucle de ma ceinture. 

« —Depuis que je te veux, tu fais ta maligne, mais je vais te montrer que j’obtiens toujours ce que je désire ! Toi je te désire. il souffle en essayant de poser ses lèvres sur les miennes. »

J’esquive difficilement ses grosses lèvres humides, qui finissent par se poser sur mes joues. Je me débats du mieux que je peux pour me soustraire de son emprise mais il fait preuve d’une vigueur que je ne lui connaissais pas. Lui qui suffoquait presque lorsqu’il a du se relever dans son bureau lors de la dernière réunion que j’ai eue seule avec lui. 

« —Ah, tu veux résister hein ? il murmure en se pressant un peu plus contre moi. Tu veux résister ? »

Je sens poindre son excitation sur mon bas ventre, tout comme je sens un haut le cœur s’emparer de moi. L’odeur de son haleine avinée, ses mains terreuses, et son odeur corporelle me donne envie de gerber. J’ai l’impression que la peur s’est emparée de moi et a considérablement réduit ma vivacité et mo audace. Je n’arrive pas m’éloigner de lui, et maintenir mes lèvres loin des siennes avec la pression qu’il exerce sur mon visage devient de plus en plus difficile, alors je me sers de la seule arme que j’ai en ma possession. L’une des choses qu’il veut à tout prix avoir ; ma bouche. J’ouvrir grandement mes lèvres au moment où il s’y attend le moins et lui mordant fermement la main.
Son crie de douleur se fait entendre avec vigueur, ce qui me pousse à ne rien lâcher. Les voisins pourraient l’entendre et alertés par les cris, ils pourraient appeler à l’aide.

« —Salope ! il hurle une fois qu’il a réussi à dégager sa main de mon emprise. Tu vas me le payer ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Une nuée de coups plus violents les uns que les autres s’abattent sur mon visage et mon corps, n’épargnant aucun centimètre, aucune parcelle de ma peau. Entre claques, coups de poing, coups de pieds, je ne sais distinguer lesquels sont plus violents. Ce n’est que lorsque je me retrouve à terre, essayant de me mettre en boule, pour me protéger des coups, que je peux affirmer que les coups de pieds sont les coups qui m’atteignent avec plus de violence.

« —Tu penses que ton mari c’est qui ? il hurle en déchirant mon t-shirt et mon soutien gorge. Je vais te montrer qui je suis ! Tu vas voir ! »

J’ai mal à la tête comme je n’ai jamais eu mal auparavant. Un mal vif et lancinant qui a pris l’arrière de ma tête et qui résonne comme des matines. Mes paupières sont lourdes, et je voudrais les fermer, mais je dois lutter. Lutter avec les dernières forces qu’il me reste, je le sais. 
D’une voix qui me parvient faible, je le supplie de me laisser, d’arrêter, d’avoir pitié ….sans succès. Il réussit à défaire la boucle de ma ceinture, puis de mon pantalon, et je le sens descendre dans un geste vif jusqu’à mes genoux. 

« —Pitié. Arrêtez ! je le supplie en pleure alors que mes paupières se ferment. »

Je sens mes mains passer au dessus de ma tête, puis une chose humide se poser sur un de mes seins, avant qu’un bruit de succion me parvienne. J’essaie encore de me débattre, mais je pense qu’il n’y a que mon esprit qui se débat, mon corps affaibli ne peut que supporter ce qui est en train de se passer.


Les jeux du destin