CONFESSIONS DE KARL I

Ecrit par Clay story

CHAPITRE VIII: CONFESSIONS DE KARL

Toujours affalée sur le canapé du bureau, Donan continuait de se livrer un combat intérieur entre cœur et raison, revanche et bonheur. Ecouter son cœur serait donner la possibilité à Dodji de le lui briser une nouvelle fois ; poursuivre sa revanche serait renoncer à ce bonheur qu’elle venait d’entrevoir. Devrais-je  nous donner une chance ? se questionna t’elle d’une voix à peine audible.

Le coup frappé à la porte la tira de ses pensées. Elle alla ouvrir, laissant entrer Karl. Elle l’avait appelé et demandé de venir plus tôt. Elle l’observa en moment perplexe. Vêtu d’un costume marron coupé sur mesure, chaussure et montre de marque, il incarnait plus un chef d’entreprise qu’un chauffeur. Cet accoutrement lui correspondait plus pensa t’elle. Ayant toujours eu l’impression qu’il essayait de cacher qui il était vraiment, Donan lança sans préambule.

-Dites-moi Karl ! Comment quelqu’un qui prétend ne pas avoir les moyens et qui était  au chômage il y a encore peu, peut’ il porter des vêtements et accessoires de marques ?

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Karl

-Eh bien ! Je suis démasqué on dirait !

-Je pense bien qu’en venant  accoutré ainsi, c’était votre intention n’est ce pas ? Qui êtes vous réellement Karl ? Quels griefs avez-vous contre mon mari ? Et ne me dites pas aucun. La manière dont vous vous êtes empressé de le tabasser est plus que suspecte.

Inspirant profondément comme pour se donner du courage, il répondit d’une traite:

-Je suis Karl Mensah, prince héritier du royaume du même nom, demi-frère de votre mari et je suis amoureux de vous Donan ! Voilà ! Vous connaissez tous mes secrets.

Eberluée, Donan resta figé sur place un moment avant de recouvrer ses esprits. Elle sût d’instinct qu’il ne mentait pas. Son regard était direct et franc. Karl  son chauffeur, était le prince Karl Mensah ; se répétait ‘elle intérieurement sans pouvoir digérer l’information. Mensah était un grand royaume très prospère. Beaucoup de jeunes d’Amazonia rêvaient de pouvoir le visiter et d’autres d’y vivre. Elle savait que n’étant pas de son rang, elle lui devait une révérence par respect pour son titre ; mais elle passa outre. Il disait aussi être le demi-frère de son mari. Comment cela pourrait ‘il être possible ? Son mari était fils unique à sa connaissance. Et comment pouvait ‘il être amoureux d’elle ? Elle l’avait vu pour la première fois le jour où elle l’avait embauché.

La voix de Karl la tira de ses pensées.

-Asseyez-vous s’il vous plaît ! Je comprends que vous vous posiez une multitude de questions sans réponses. Je vais tout vous expliquer.

Il attendit qu’elle s’asseye, s’adossa au mur en face d’elle et commença.

-Ma mère était très jeune quand elle a été forcée d’épouser mon père. Elle tomba enceinte peu de temps après le mariage. Etant encore très jeune l’accouchement a engendré des complications et elle a développé une fistule. Elle n’avait plus de contrôle sur sa vessie et se pissait dessus.

-Oh, souffla Donan le regard rempli de compassion pour cette femme qu’elle ne connaissait pas et pour cet homme en face d’elle qui avait forcément dû en souffrir. Elle voulut se lever, mais il l’en empêcha du regard. Il continua alors son récit.

-Il n’y avait pas de remèdes. Mon père a tôt fait d’épouser une seconde femme qui dès son arrivée a convaincu mon père de la mettre en quarantaine. Elle ne cessait de répéter à mon père que ma mère lui avait été forcément infidèle et que je n’étais sûrement pas de lui, raison pour laquelle les ancêtres l’avaient punis par cette maladie. Finalement ma mère fût bannie d’Amazonia. Mais je ne sais pour quelle raison, mon père m’a gardé. Sûrement pour la punir elle, la priver de son enfant car jamais il ne m’a considéré comme son fils. Sa nouvelle femme déjà enceinte  accoucha quelques mois lus tard aussi d’un garçon : Dodji.

-Mais, alors c’est vrai ? l’interrompit Donan. Vous  êtes le  frère de Dodji ? Mais il ne m’a jamais parlé de vous. N’est ‘il pas au courant ?

- Demi-frère Donan. Laissez-moi finir et vous aurez toutes vos réponses. Il enchaîna.

-Elle voyait désormais en moi une menace pour son fils, ne supportant pas que je sois le premier né de mon père. Elle l’a élevé dans cette rivalité envers moi si bien que dès qu’il pût le faire, Dodji me provoquait, m’humiliait. Mais si je réagissais, sa mère me rouait de coups, elle se plaignait sans cesse de moi à mon père qui me tolérait juste. Les douze premières années de ma vie ont été un enfer. Dodji avait été inscrit à l’école mais moi non. Puis un jour en allant faire une commission pour ma belle-mère je rencontrai une femme. Elle était dans une belle voiture garée au bord de la voie. Elle en sortit dès qu’elle me vit et m’appela par mon prénom. Etonné qu’elle connaisse mon prénom, je me dirigeai vers elle poussé par la curiosité. Elle me regarda un long moment, les yeux larmoyant, le regard plein de tendresse et d’amour. Tout ce dont j’avais manqué jusque là. Je me demandais encore qui elle pouvait bien être quand, me caressant le visage, elle me dit : « Je suis venue te chercher mon chéri ; je suis ta maman. » Je n’arrivais pas à la croire. Ma belle-mère m’avait toujours dit que ma mère était maudite des ancêtres parce qu’elle avait trompé mon papa,  qu’elle se pissait dessus et sentait tout le temps et qu’après avoir été chassée du village, elle était sûrement devenue folle. Et voilà que cette belle femme qui sentait bon et qui n’était apparemment pas folle me disait qu’elle était ma mère ! Je ne voulais pas y croire ! Mais son regard était tellement tendre, comme ceux de ma belle-mère pour Dodji,  mais encore plus profond. Elle prit mes bras et me dit : « Je peux tout t’expliquer quand nous serons rentrés, mais je ne te mens pas, je suis ta maman. Et je suis venue te chercher. Nous devons vite partir. Si ton père le sait il m’empêchera de t’emmener avec moi. Fais-moi confiance ! Tu as peur de moi ? Ou bien tu préfères rester ici avec ton papa ?»

Je lui ai répondu non de la tête et cela m’étonna moi-même. Il y avait à peine cinq minutes, je ne la connaissais pas, et pourtant j’étais prêt à tout laisser derrière moi et  la suivre.  Elle me prit dans ses bras un moment, me fit monter

dans la voiture et le chauffeur démarra.

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RDV VENDREDI PROCHAIN POUR LA SUITE !

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La revanche de Donan