Corail
Ecrit par carmel
Chapitre 1
Corail
- C'est bon je n'en peux lus je m'arrête là ! C'est comment depuis qu'on marche là ma soeur? Mes pieds me font même déjà mal aka!
- Pardon ma coo ne t'arrête pas on est presque arrivé! Maaa viens on continu.
- Jamais! C'est quel genre de marabout qu'on part voir en plus même la moto pour go chez ton alanmibou là il n'y a pas non pour moi suffit ici.
- Comment tu veux que je te laisse seule ici! Si quelque chose t'arrive je vais dire quoi à ton père ? Pardon encore un effort, courage ma sœur allons seulement!
Je me relève, je me chausse et continue d'avancer péniblement en espérant que la délivrance soit proche.
Eh seigneur qui m'a même envoyer suivre cette folle de Corail ( écoutez même d'abord le nom), en ce moment j'ai envie de l'étrangler , mais je sais très bien que je ne peux rien lui faire, car en ce moment elle est ma seule opportunité pour me sortir de ce calvaire.
Si mon père s'imagine un seul instant que je ne suis pas dans la ville il va me tuer et m'enterrer. Je me suis laissée convaincre par Corail, elle voulait que l'accompagne voir ce guérisseur, que dis je ce prodigieux marabout pygmée qui est capable d'attacher un homme à partir de ce petit campement du sud du Cameroun, frontalier avec le Congo quelque soit l'endroit dans le monde où celui-ci se trouve. Nous voici donc en train de nous y rendre.
Malheureusement, nous sommes arrivées 20 minutes après le départ de la seule voiture qui s'y rend. Nous avions à ce moment deux alternatives soit on attendait jusqu'à 17h pour nous y rendre ce qui impliquerait de passer la nuit dans ce campement ce qui était ben entendu pas envisageable ou alors de marcher en espérant y arriver à temps et reprendre la voiture à 14h pour retourner au village! Bien évidemment c'est la deuxième option que nous avons choisie. Mais si un seul instant je m'étais doutée qu'il fallait marcher aussi longtemps je serais restée l'attendre au village, car voici près de 3h de temps que nous marchons à un rythme soutenu car nous nous devons de suivre cet autochtone trouvé au village qui a bien voulu après après moults négociations nous conduire au campement des pygmées d'où il est selon ses dires originaire.
Nous avons encore marché environ 1h10 et je n'en pouvais déjà plus quand ce dernier nous fait comprendre que nous y sommes. Mais, je ne vois aucunes habitations
- Nous sommes arrivés comment je ne vois que ce vieux car de transport !
À lui de me répondre:
- Evidemment, c'est le car qui transporte les passagers qui viennent du village pour le campement, celui que vous avez raté ce matin!
- OK! Et comment on fait pour arriver au campement ?
A Corail de me reprendre
- Aka toi aussi avec tes questions, laisse le , il connait ce qu'il fait.
Je la fusille du regard et ravale les mots que j'ai sur le bout de la langue. On va se gérer quand on va rentrer.
- Suivez moi on va un peu entrer en brousse.
- Hein? Ma coo c'est quoi ça ?
- Toi aussi, les pygmées vivent où à ton avis?
- Comment ça? Toi tu trouves qu'on n'est pas assez en brousse comme ça ?
- Pardon tu me fatigues déjà avec tes questions ou tu viens ou tu ne viens pas! De toutes les façons voilà le car si tu veux vas nous attendre là-bas! Me dit-elle d'un air agacé. Je vais faire comment je suis déjà là, je ferme seulement ma bouche et je les suis. Au bout d'une centaine de mètres nous arrivons enfin dans ce campement de pygmées.
C'est assez irréel comme endroit on dirait que nous avons fait un bon dans le passé. Ici pas une seule maison en dur, tout est fait de feuilles d'arbres (les maisons comme les vêtements). Un peu à l'écart du campement on remarque un attroupement de personnes tout près d'une case notre guide nous fait savoir que c'est la case du marabout en question.
Il ne nous reste plus qu'à attendre notre tour.
Entre temps j'ai toujours très mal aux pieds et depuis que nous sommes là je n'ai toujours pas pu m'asseoir. Je regarde autour de moi et je ne vois pas de chaises ou un banc, je me dirige, vers la brousse environnante et coupe quelques herbes et je les pose au sol afin de protéger mes vêtements et je m'assois sur mon tapis de fortune...le soulagement que je ressens est indescriptible. J'appelle mon amie et lui propose de s'asseoir avec moi, elle aussi a certainement besoin de repos. Mais je pense que l'excitation a pris le dessus sur la fatigue. Elle me rejoint tout de même et se pose à mes côtés.
Le silence entre les personnes qui attendent pour consulter est communicatif personne ne ressent l'envie ou le besoin de parler, les seul bruits sont ceux de la forêt qui nous entoure et ceux provenant du campement. Je ferme les yeux et essaie d'imaginer ce que je vais dire à mon père ce soir si je n'arrive pas à la maison à temps, car j'étais sensée faire à manger la ménagère étant en congés.
Je sens soudain un main glaciale se poser sur mon bras, j'ouvre les yeux et je vois une jeune autochtone qui me souris, je prends un peu peur car je ne me m'y attendais pas. Elle me regarde intensément et me dis des mots en sa langue que je ne saisi pas
- Désolée ! Mais je ne comprends pas.
- Mais qu'est que tu fais? Dégage ! Vas loin! Corail la chasse en essayant de la bousculer.
- Non Corail! Pourquoi tu la chasse comme ça ? C'est pas un chien à ce que je sache!
- Mais attends tu as vu comment elle est sale? Pourquoi tu l'as laissée te toucher? Elle peut te jeter un mauvais sort ou même une maladie, hum il faut faire attention avec ces gens! C'est le problème que j'ai avec toi tu es trop crédule!
La dame qui s'était un peu reculée continue de dire la même phrase en me regardant fixement. Je prends soudainement peur et je regarde autour de moi, je remarque que notre guide me regarde aussi en me faisant signe de me taire et de rester tranquille. J'essaie de rester calme mais je suis quand même intriguée. Je me retourne vers la dame et je remarque qu'elle fixe mon bracelet ( une babiole en perles blanches que j'ai acheté à 100f au marché hier), je lui demande en faisant des signe si elle le veut et elle sourit en faisant non de la tête je lui sourit en retour et après m'avoir encore observé quelques secondes elle s'en va. Je reste perplexe ne comprenant pas très bien ce qui viens de se passer. Mon amie me regarde agacée, je lui sourit et je retourne dans mes pensées.
Après un bon moment un monsieur sors de la case et viens nous chercher pour qu'on y aille.
- Venez le maître va vous recevoir, il vous attend depuis un bon bout de temps!
Je me tourne vers corail et je la regarde ne comprenant pas
- Mais ma coo on prend rendez-vous pour venir ici?
- Ah ma sœur je ne sais pas! Tu connais alors les spirits?
On éclate de rire et tout le monde se retourne vers et nous fixe on se tait directement
- Maa vas-y ton destin t'attends !
Corail me sourit et suit celui qui semble être l'assistant du maître. A l'entrée de la case celui-ci se retourne et la regarde en fronçant les sourcils et lui dit d'un ton assez dur
- ce n'est pas vous que le maitre veut voir c'est l'autre!
BAM!
je crois qu'on a suivi mon coeur battre à des kilomètres à la ronde. Mon Dieu qu'est-ce que je suis venue chercher ici! Je suis tétanisée par la peur. Tout à l'heure c'était l'inconnue et maintenant le grand maître qui apparemment attend ma venue depuis longtemps. Mon amie se retourne et me regarde toute aussi étonnée que moi. Elle revient vers moi
- Dis moi la vérité, tu es déjà venue ici?
- Même pas en rêve je t'assure, tu me connais les histoires de marabouts et autres la je ne suis pas moi là dedans pardon!
- Hum! Et qu'est-ce qui se passe alors?
- Tu demandes à qui? Ce n'est pas toi qui a demander que je t'accompagne ici? Hé ma mère! Boumba si quelque chose m'arrive ici! Je lui dis en tirant dur le lobe de mon oreille avec les larmes aux yeux tellement je suis terrifiée.
- Calme toi. Vas d'abord écouter ce qu'il veut te dire on ne sait jamais, tu sais que les gens là sont d'abord les voyants non!
- Mouf! Je sais ça où?
Elle attrape mon bras et m'aide à me relever parce que vraiment toute seule je n'y serais jamais arrivée. Je me lève et je recule plus que je n'avance, c'est vous dire la lenteur avec laquelle je me dirige vers cette case, en passant je croise le regard d notre guide qui me sourit, j'ai envie de le gifler celui-là, il Rit quoi?
Quand nous arrivons enfin devant la case, l'assistant me prend la la main et demande à Corail d'attendre dehors.
Je me courbe et franchis enfin le seuil de la case. Quand j'y suis je regarde autour et ne vois rien de particulier. Le sol est recouvert de feuilles mortes sur lesquelles est assis un jeune garçon d'environ douze ans , j'ecarquille les yeux et regarde partout dans la case s'il n'y a pas une autre personne mais force est de constater que le maître en question est un bébé. Je suis alors prise d'un fou rire qui ne dit pas son nom, je ris à en pleurer, vraiment la grosse arnaque, donc tout ce cinéma est pour voir l'enfant ci! Eh Dieu! J'aurais tout vu durant ce voyage! Boumba! Boumba! Tu dois aller te laver au village .
Je finis par me calmer et le regarde. Son "assistant" sort et nous laisse seuls. Il me fait signe de m'asseoir, je cherche à le faire juste pour ne pas le froisser.
- Célia Divine EKOUME, dépêches-toi de t'asseoir on n'a pas toute la journée vous devez rentrer avant la tombée de la nuit, tu n'es pas en sécurité ici!
Je suis carrément tombée sur mes fesses quand je l'ai entendue dire mon nom au complet ! Je le regarde les yeux pleins d'incompréhension et il sourit en me disant
- Si tu voyais ta tête!
J'ai les oreilles qui bourdonnent et le cerveau en ébullition. Comment ne pas être surprise en plus de connaître mon nom, il parle couramment français sans balbutier et sans aucun accent local comme tous ceux que j'ai croisé dans les enirons. C'est quoi ça encore, toute envie de rire s'est envolée comme de la fumée, il a toute mon attention et même plus je pense que tout mon être et tout mon corps sont en alerte.
- Bienvenue !
J'ai la bouche complètement sèche tout d'un coup et je n'arrive pas à placer un seul mot, donc impossible pour moi de répondre. Il continu
- Ton père est un valeureux soldat il a fait du bon travail
- Tu connais mon père où ?
Il sourit et ne me répond pas. Il change de sujet et demande ce que je veux.
- Rien, moi j'accompagnais seulement mon amie