Coup double
Ecrit par stories of our lives
NAFISSATOU
CHAPITRE 15 : Coup double
« Nafi on n’a pas remis les bulletins de la 1ère séquence ? »
-Non tatie, pas encore. Ils vont une fois remettre à la fin du trimestre.
Nafi savait que ses notes étaient catastrophiques, elles ne reflétaient pas la fille intelligente qu’elle avait toujours été. Elle décida alors de redoubler d’efforts pour rectifier le tir à la deuxième séquence. Au moins avec Ousmane elle avait acquis une certaine stabilité émotionnelle. Il était compréhensif et n’hésitait pas à lui proposer son aide quand elle en avait besoin. C’est ainsi qu’il lui paya des cours de repétitions en mathématiques et en physiques pour qu’elle puisse relever son niveau. Il ne se voyaient que rarement, d’autant plus que Ousmane avait un programme de travail extremement chargé.
Grace à ses efforts et au soutien de son ami, Nafi réussit à relever la pente et à obtenir une moyenne trimestrielle satisfaisante. Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu de quoi etre fière. Pour célébrer cette réussite, Ousmane lui proposa un week-end à Kribi juste après la remise des bulletins de notes.
Nafi hésitait beaucoup, Dylan restait présent dans ses pensées. Elle avait toujours voulu qu’il soit le seul homme de sa vie. Si seulement il était resté, si seulement il ne l’avait pas trahie…
Elle décida cette fois de se confier à sa tante :
« Tu as bien travaillé durant ce trimestre ma chérie, il faut t’amuser
-Hummm tatie, je ne sais pas trop si c’est une bonne idée hein.
-Ma chérie, il n’ya pas que l’école dans la vie, tu es déjà une jeune femme, et ce monsieur a vraiment beaucoup fait pour toi. Je penses qu’il a de bonnes intentions vis-à-vis de toi.
-Oui tatie, mais s’il veut me toucher la bas ?
-Te toucher pour faire quoi ?Tu lui diras juste que tu n’es pas encore prète !!Sois intelligente ma chérie. Tu sais que notre situation financière est devenue très précaire. Tu dois finir tes études…
-D’accord tatie.
Il était 8h lorsque le chauffeur de Monsieur Ousmane vint sonner à la résidence. Nafi prit son petit sac à main et enfila son veston. Elle avait juste pris le strict nécessaire, quelques sous vétements de rechange et une tenue pour le retour. Il passèrent prendre Ousmane à son bureau ou il avait quelques dossier à régler avant son départ.
Durant tout le trajet, Nafi resta silencieuse. Sa vie avait pris une tournure qu’elle n’arrivait plus à maitriser, tout semblait lui échapper. La seule chose à laquelle elle pouvait s’accrocher était ses études, il fallait qu’elle se batte pour au moins réussir ce coté de sa vie. Peut etre était ce son destin, peut etre que Dylan n’avait été qu’un leurre. Et puis finalement qu’est ce qui prouve meme qu’il l’avait aimé ?On n’abandonne pas quelqu’un que l’on aime! Au final ousmane avait été une bouée de sauvetage, sans lui, elle serait restée dans sa dépression et aurait sans doute échoué son trimestre.
Nafi allait séjourner pour sa première fois dans un hotel. Ousmane avait reservé une suite, avec vue sur la mer. Nafi déposa son sac dans sa chambre et alla aussitôt à l’exterieur. Une grande piscine faisait face à la mer, avec des chaises longues pour se détendre et se bronzer (pour les touristes blanches bien sur). Ousmane enfila un short de plage fleuri et vint la rejoindre au bord de l’eau.
Nafi leva la tete pour le regarder. Rien à voir avec ces riches gros et déguelasses qui sont surpris par leur condition « le poids c’est la belle vie » disent certains. Jamais, c’est la mal bouffe !!!Ousmane avait un corps athlétique, tout était à sa place.
« Alors Nafi comment tu trouves l’endroit ?
-C’est plutôt très joli ! Il y a un vent rafraichissant ici !
-Je savais que ça allait te plaire ! Alors je te trouves très pensive, tu n’as pas dit un mot durant tout le trajet. Tu es sure que ça va ?
-Oui, tout va bien. C’est juste que je ne suis pas habituée, c’est la première fois que je vais en week-end
-Ah je comprends. Mais il faut que tu te détende, tu as beaucoup travaillé ces dernières semaines !
-Je vais essayer !
Les plages du Batanga étaient tout simplement magnifiques, avec ses rochers pittoresques sur lesquelles les vagues venaient s’échouer. Le vent frais et doux venait ébourrifer les cheveux détachés de Nafi. Tout ce décor lui rappelait Dylan une fois de plus, cette soirée à Bonassama, son regard son parfum. Les vagues avaient l’air de fredonner le meme air de musique…
Le soir ils prirent leur diner au restaurant de l’hotel. Un plat de ndolè aux crevettes fraiches, accompagné de batons de manioc, tout cela arrosé par des cocktails à base de jus de corrosol. Faut dire que culinairement parlant le Cameroun est imbattable, seuls les connaisseurs comprendront…
Il commença a faire un peu froid, alors Ousmane proposa à Nafi de regagner leur suite pour rester au chaud. Une fois à l’intérieur il prit sa main et la ramena vers lui. Pour la première fois il l’embrassa passionnément. Ses mains commencèrent à se balader le long du corps de Nafi, depuis ses hanches jusqu’au creux de son cou. Elle essaya de se dégager, mais il la tenait si fermement :
« Nafi tu me rend fou, je veux que tu sois à moi…
-Attends s’il te plait, pas si vite
-S’il ne plait laisses moi te découvrir, je n’arrives plus à me retenir, je t’assures !
-Je ne suis pas très à l’aise Ousmane, je t’en prie, pas aujourd’hui.
-Ahh Nafi, Nafi… !
Il se dégagea malgré lui. Nafi couru aussitôt prendre son bain pour plonger sous la couette. Elle prit son téléphone et composa le numéro de son amie :
-Allo Nafi c’est ccomment ?
-Ah nathy, pas trop bien .
-Pourquoi ?Ton week-end ne se déroule pas bien ? C’est quoi ?
-C’est Ousmane !Il veut déjà ouvrir la boite de pandore !
-Ahahaha !!Et c’est pour ça que tu es déboussolée comme ça ?Toi là tu es terrible hein ! C’est un homme non ma chérie. Ils aiment tous ça !!
-Moi je ne suis pas encore prète Nathy. Ca fait à peine 1 mois que nous sommes ensemble, et puis je ne suis pas encore prète à ce qu’un autre homme voit ma nudité.
-Je suis sure que c’est encore Dylan qui est derrière tout ça !Tu ne peux pas vivre ta vie et l’oublier une bonne fois pour toutes Nafi ?!!
-Nathy je te jure que j’essaie, mais ce n’est pas aussi facile. Ousmane est un homme bien, il me traite avec beaucoup d’égards et prend bien soin de moi. Mais je ne peux pas m’empecher de chercher en lui mon Dylan. Je suis dépassée !!
-Nafi ce que tu es entrain de faire là c’est laisser le sac de mais pour suivre une poignée de farine. Comme tu fais tes manières là, quand Ousmane va se lasser, il va passer à autre chose, et tu n’auras que tes yeux pour pleurer.
-Ah tu aimes trop dramatiser, je pensais que tu allais me comprendre et me remonter le moral.
-Ma chérie je suis ton amie pour te dire la vérité, et ce meme si elle ne te fait pas plaisir.
-Hummmm, j’ai compris alors.
-Sinon, vous rentrez quand alors ?
-Demain, puisqu’il travaille lundi .
-Ah d’accord. Moi je suis entrain de m’appreter pour aller en BT avec Romulus
-C’est qui ça encore non ma copine ?
-Le gars que j’avais rencontré au supermarché là non, tu ne te rappelles plus ?
-Ce n’était pas Ferdinand ?
-Nooon !!Ferdinand c’est le faineant qui avait cassé mon Iphone là non. Toi aussi, tu mélanges déjà tout !
-Mama c’est toi seule qui connais tous tes gars là, moi je me perds toujours.
-En tout cas, Romulus c’est un vrai gentleman, je crois que c’est le bon.
-Tu dis ça tous les jours dis donc, pardon ma copine je vais moi dormir. Bonne java à toi !
-Merci ohhh. On ne vit qu’une fois !
Le lendemain Nafi eu un reveil spécial. Petit déjeune apporté au lit, avec une jolie rose posée sur le plateau ;
« Oh merci Ousmane !
-De rien ma princesse, c’est la moindre des choses
Ousmane était un homme doux et attentionné, il savait vraiment s’y prendre avec les femmes. Nafi voyait sans doute en lui la figure paternelle qui lui manquait. Cette sécurité qu’elle ressentait auprès à son contact ,lui inspirait confiance.
Ils passèrent la journée au bord de la plage, à discuter de tout et de rien. Nafi lui raconta l’histoire de sa famille et de son père qui les avait abandonnés pour rejoindre une autre femme. Il l’écoutait attentivement, et savait choisir les mots justes pour la reconforter.
Ce soir là il avait préparé un diner aux chandelles, avec des bougies parfumées et une musique douce en fond sonore. Nafi était vetue d’une longue robe dentellée vert olive, les cheveux nouès en arrière avec un élastque. Durant tout le diner, Ousmane ne pouvait s’empecher de la regarder :
« Tu es vraiment magnifique Nafi
-Merci !
-Je ne sais pas si je pourrais continuer à me retenir
-J’aimerais bien que tu fasse un effort
Il se leva de son siège et vint auprès d’elle. Dans ses yeux brulait ardement une flamme, celle du désir. Il la prit par la taille et l’embrassa. Nafi se laissa faire, tandis que l’agrafe de son soutien gorge volait en éclats et les bretelles de sa robe glissaient le long de ses bras. Cette fois il ne fallait plus se défiler, les dés étaient déjà jettés…
Le lendemain matin, le chauffeur vint de très bonne heure et se chargea de mettre les bagages dans la voiture. Nafi fut déposée devant son portail et ousmane lui donna une bise sur le front en guise d’aurevoir :
-J’espères que tu as passé un agréable week-end !
-Ouais, c’était super et toi ?
-Moi ? Tu rigoles !Tu as fais de moi l’homme le plus heureux du monde. J’espères qu’il yen aura d’autres comme ça !
-Je suis ravie que tu aies passé de bons moments.
- Alors je passe te chercher mercredi, on vas faire des courses. J’ai beaucoup aimé ta robe d’hier soir, nous allons en acheter d’autres.
-D’accord, c’est comme tu voudras.
Nafi rentra à l’interieur et fila tout droit dans sa chambre. Le week-end avait été plein d’émotions elle devait prendre le temps de toutes les appréhender.Elle n’osa pas raconter à sa tante ce qui s’était passé durant ce week-end, de peur que celle-ci ne la reprimande.
Le lendemain elle reçu un coup de fil de Nathy qui voulait tous les détails croustillants :
-Alors dis vous l’avez fait ?
-C’est tout ce qui t’interesse ?
-En dehors de ça y a quoi d’interessant ?
-Tu ne veux pas savoir ou nous sommes allés ? Les sites que nous avons visité ?
-Ah dis donc, je fais quoi avec ça ? Racontes moi les vrais choses !
-Attends un peu, je crois qu’on a sonné , gardes l’écoute s’il te plait , je vais ouvrir.
Nafi prit le trousseau de clés sur la table et se dirigea vers le portail. Elle regarda à travers le juda, mais ne vit personne, juste au moment ou elle voulait se retourner, la sonnerie retentit à nouveau. Elle poussa le portail et l’ouvrit. Devant elle un spectacle insoutenable, le téléphone lui glissa entre les doigts, elle sentit comme quelque chose dans sa poitrine qui l’empechait de respirer :
« Surprise bébé !!! »
-Dylan ?!!!!
A SUIVRE