DECOUVERTE
Ecrit par Clay story
RESUME:
A Amazonia, un royaume pourtant moderne situé quelque part en Afrique, les femmes n’ont jamais eu leur mot à dire. Cantonnées à leurs rôles d’épouse et de mère, elles sont destinées depuis la naissance à être ménagère. Sans droit et chargées de devoirs, beaucoup d’entre elles sont méprisées dans leur foyer. Jusqu’au jour ou la princesse Adantchédé s’empara de force du pouvoir à la mort de son père le roi ……
Sa première décision a été de renverser l’ordre établi depuis des siècles concernant le rôle de la femme. Désormais les femmes occuperont les postes de responsabilité dans le royaume et seront responsables de leur foyer après leur mariage. Les hommes après mariage, seront cantonnés aux travaux manuels et domestiques tout en s’occupant des enfants.
TOME I: LA REVANCHE DE DONAN
CHAPITRE I: Découverte
Debout devant le miroir ovale de sa chambre à coucher, Donan n’en revenait pas que l’image que lui renvoyait ce miroir était vraiment la sienne. Cette femme dans ce tailleur ravissant les cheveux joliment coupés, le visage légèrement maquillé, bien dans sa peau était ce vraiment elle ?
-Oui c’est bien moi, affirma t’elle
Son regard se posa à travers le miroir sur son mari qui dormait encore. Se retournant vivement avec toute la rage du ressentiment qui l’anima à sa vue, elle tira brusquement sur le pagne qui lui servait de couverture, le plia en deux et l’en frappa d’un coup sec.
- Réveille-toi Mr le paresseux ! La période de transition est terminée. Je suis désormais le chef de cette famille !
Emergeant brusquement de son sommeil, il ne reconnut pas immédiatement cette femme en tailleur toute féminine et pleine d’autorité qui l’avait ainsi réveillé de son sommeil. Sa stupéfaction en réalisant que c’était sa femme prit le pas sur sa colère.
Ils se dévisagèrent ainsi un moment ; elle d’un regard dur mais empli de fierté et lui d’admiration. Mais soudain il prit conscience du sens de ces paroles et retomba de son nuage. « Oui en effet, elle prenait désormais les reines de la maison. Cette stupide réforme de cette stupide reine prenait effet à parti d’aujourd’hui.
- Et avais-tu besoin de me réveiller de la sorte ? Lança t’il toute sa colère retrouvée.
- Ce n’est rien comparé au bol d’eau que tu me versais dessus mon cher mari. Il est déjà presque 7h. Les enfants devraient être déjà réveillé et leur petit déjeuner prêt.
-Quoi ? Se levant d’indignation, il était sur le point de lui en coller une quand le souvenir de ces hommes qui avaient été passés à tabac par les amazones pour avoir voulu tenir tête à leurs femmes déjà au cours de la période de transition, le refroidit aussitôt. Baissant le bras il se laissa tomber sur le lit.
-Je me disais bien que tu n’oserais pas. Ton pire cauchemar commence aujourd’hui Mr mon mari.
Il lut dans son regard la promesse qu’elle lui rendrait cou pour coup tout ce qu’il lui avait fait subir au cours de leurs cinq années de mariage. Et pourtant durant l’année de transition, elle n’avait fait voir aucun ressentiment ; se contentant juste d’apprendre de lui la gestion de l’entreprise et de lui apprendre à lui la gestion du ménage. Elle cachait bien son jeu, il ne s’était douté de rien. Lui comptait toujours diriger son entreprise à travers elle.
-Tu as donc patiemment attendu la fin de la période de transition pour sortir les griffe ; affirma t’il plus pour lui que pour elle.
-Oui mon cher ! Avant de livrer une bataille, il faut s’assurer de détenir toutes les armes nécessaires pour la gagner. Et maintenant oui, elles sont en ma possession. Alors surveille tes arrières!
Hochant la tête en signe de reddition, il sortit de la pièce. Souriant de cette première victoire, Donan fit immédiatement taire cette partie d’elle qui commença à lui en vouloir pour son comportement. Elle prit son sac et s’en alla, prête à affronter sa première journée en tant que PDG d’ImmobiliArt Deco Services.
* *
*
En pénétrant dans son désormais bureau, Donan avait le sentiment d’être une reine qui se prépare à s’asseoir sur son trône. Oui, ce majestueux bureau était le sien. Elle mettrait un point d’honneur à le réaménager selon ses goûts et y effacer toute trace de son cher mari. Dire qu’en cinq ans de mariage, il ne lui avait jamais permis d’y mettre pied. Cinq ans de mariage et autant d’années de calvaire. Elle n’avait jamais compris pourquoi en ce soir du 12 Mars au cours de la cérémonie du ‘Nanhan’’ , il porta son choix sur elle. Ce soir là tout comme toutes les autres filles de sa promotion elle était anxieuse. Debout son verre d’eau à la main, elle se demandait qui allait parmi tous ces jeunes hommes scellé sa vie à la sienne. Elle redoutait encore plus ne pas avoir du tout de prétendant car cela voudra dire qu’elle ne serait jamais la première femme d’un homme. Elle devrait alors se résigner à être seconde ou troisième femme d’un homme qui aurait fait l’option de la polygamie ou pire une maîtresse condamnée à n’être sous le toit d’aucun homme. Tel était le destin des filles qui n’avaient pas eu la chance d’être choisi par un homme au cours de la cérémonie du ‘’Nanhan’’ organisée pour elles à la fin de leur formation de ménagère accomplie.
Elle s’était refusée d’y croire quand elle le vit se diriger vers elle, manqua de s’évanouir quand il lui prit son verre d’eau des mains, le but et lia par cet acte sa vie à la sienne.
Certes elle était heureuse de son choix, étant secrètement amoureuse de ce jeune homme beau que toutes les jeunes filles convoitaient. Mais elle n’était pas assez bête pour croire qu’il l’avait choisi par amour puisqu’elle le savait amoureux de Fifa. Même si il ne lui avait jamais avoué ses sentiments, par respect envers les lois du royaume qui interdisait ce genre de discussion entre jeune homme et jeunes filles avant le mariage, Donan savait pour avoir été témoin des regards que se lançaient souvent ces deux là quand ils se croisaient, qu’ils étaient amoureux. Et le regard surpris et plein de désespoir de Fifa au moment où il lui prit son verre d’eau à elle témoignait de la véracité de ses soupçons. Jamais elle n’a su les raisons qui avaient poussé cet homme à la choisir elle et peut être ne le saura t’elle jamais pensa t’elle avec amertume. Si elle avait eu encore des soupçons sur la nature de ses sentiments envers elle, sa nuit de noce lui avait enlevé tout espoir. Il n’avait eu pour elle ni regard, ni explications. Il s’était juste contenter de consommer le mariage, ni plus ni moins ; lui prenant brutalement sa virginité sans baisers, ni caresses. Et pendant toutes ces années, leur vie sexuelle s’était résumée à cela : Il la prenait juste brutalement quand l’envie lui prenait et se retirait après avoir pris son plaisir. Elle frissonna au souvenir de ces moments désagréables pendant lesquelles elle s’était sentie si méprisée, si misérable. Soulevant rageusement le bras comme pour effacer ses souvenirs à jamais de sa mémoire, elle commença à enlever ses affaires personnelles de son sac : des produits de beauté pour sa salle de bain du bureau et une photo encadrée de ses deux enfants. A leur vue, un sourire attendri se dessina sur son visage. Ils étaient pour elle, la seule chose de bien sorti de ce mariage. Elle promena son index sur leurs visages à travers le cadre.
-Que Dieu vous bénisse et vous protège mes chéris, souffla t’elle. Pardonnez-moi pour tout ce que je m’apprête à faire vivre à votre papa. Vous n’en souffrirai pas je vous le promets. Mais il le faut pour que je puisse faire la paix avec moi-même, pour que je puisse à nouveau vivre sans amertume…..
La sonnerie du téléphone la tira de ses pensées. Le message qu’elle écoutât à l’autre bout du fil la combla d’aise. Son instrument de vengeance était là. La descente aux enfers de Dodji Gnlanmabou allait commencer : Œil pour œil, dent pour dent !