Descente aux enfers

Ecrit par Farida IB




Cynthia CLARK…


#PS : les échanges avec Jason se font en anglais.


Jason : comme on se retrouve mon amour


Moi : tu… Tu…. Toi ?


Joe : je suis désolé chérie, j’étais aux abois.


C’est en ce moment que je remarque qu’il a les mains bâillonnées.


Jason : toi, tu la fermes !  (s’avançant vers moi) Tu es toujours aussi belle.


Moi : Jason ?


Jason : encore plus belle que la dernière fois que je t’ai vu. 


Moi répétant : Jason ?


Jason : c'est ça l’accueil que tu me réserves après tant d’années de séparation ? 


Moi : je croyais… Je te croyais mort.


Jason à ma hauteur : je suis bien vivant mon cœur, j’ai simulé ma mort. J'en avais marre d'être poursuivi partout par la police.


Il tend son bras vers mon visage et je le repousse sans ménagement. 


Moi : ne me touche pas !


Joe : ne t’avise surtout pas de la toucher !!


Il sort un revolver de son dos et le braque sur Joe, je plaque aussitôt ma main sur ma bouche en haletant.


Jason ton menaçant : je t’ai dit de la fermer !


Il tire deux coups en l’air.


Moi éclatant en sanglots : ne lui fais pas de mal s’il te plaît, je ferai tout ce que tu veux, n’importe quoi.


Il garde l’arme en évidence sur Joe et me fixe un sourcil arqué.  


Jason me caressant la joue : tout ? 


Moi regard implorant : oui tout.


Jason me prenant dans ses bras : je t’aime heartie, ne pleures pas. Tout ce que je veux c'est de partir très loin d’ici avec toi, loin de tous ceux qui ne veulent pas nous voir vieillir ensemble. 


Je me bouche les oreilles tellement, sa voix sonnait comme un coup de massue dans ma tête. Il pousse l’audace jusqu’à caresser mon ventre, une sueur froide me parcourt l’échine, mais j’essaie de garder mon calme à cause de mon état. Le type me regarde bien en face et me dit.


Jason : tu verras, nous formerons une très belle famille avec ce bébé. Je l'aimerai comme mon propre enfant.


Seigneur ! Même après tant d’années, il est toujours aussi démentiel, je dirai même plus qu’avant.


Joe serrant les dents : espèce de con si tu lui fais du mal, je te tuerai.


Il se lève furibond et lui flanque un coup entre les jambes. Joe se laisse tomber en hurlant de douleur alors qu’il revient nous faire asseoir par terre. Pendant qu’il parle, il caresse ma joue de sa main libre et tripote ma tête avec l'autre. Vous comprenez donc qu'on me caresse la tête avec une arme. Seigneur ! 


Jason : tu m’as tellement manqué.


Sanglots.


Jason : je n’ai pas cessé de penser à toi un seul instant. (me soulevant le menton) Est-ce que je t’ai également manqué ?


Moi reniflant : ils ont retrouvé ton corps dans cette voiture, il y a près d’un an.


Jason sourire nerveux : et ils t’ont dit quoi ? Laisse-moi deviner (faisant mine de réfléchir) ah oui, que mes brûlures étaient telles que je n’étais pas identifiable. (rire jaune) C’est facile de se faire passer pour mort, tu sais ? Surtout, quand on a un frère dans le FBI. 


Moi : mais la voiture était irrécupérable, calcinée …


Jason les yeux ouverts : tu voulais que je meure ? (haussant le ton en me butinant le cou) Tu souhaitais réellementent ma mort bébé  ?


Moi en pleurs : non !!! Non, non, je ne voulais pas que tu meurs.


Jason : shhiiiii tout doux, tout doux mon amour. Excuse moi si je t'ai fait peur, ce n'était pas mon intention. (prenant mon visage en coupe) Je ne peux pas mourir avant de t’avoir pour moi, tu ne comprends pas, je t’aime et je veux qu’on reste ensemble pour la vie.


Moi secouant vigoureusement la tête : d’accord, d’accord, je te suivrai où tu voudras, mais laisse le partir s’il te plaît.


Jason : tu veux que je le laisse partir ? (oui de la tête) Mais non, non, je ne peux pas le laisser partir. Non, il ira me dénoncer à la police et la police mettra fin à notre si belle histoire d’amour une fois de plus.


Moi : et tu veux faire quoi de lui ? Le tuer comme tu l’as fait avec mes parents ? 


Jason remuant la tête : je t’interdis de dire cela, c’est pour toi que je l’ai fait. J’ai fait ça pour te protéger, pour nous protéger. Je suis capable de tout pour protéger les gens que j’aime de ceux qui ne leur veulent pas du bien. Quand Spencer (son frère) m’a dit que tu étais revenue, j’avais hâte de te voir, mais (fixant Joe) il était toujours là. Il m’empêchait de t’approcher, tu ne sais pas combien j’avais mal de le voir te toucher. Il t’a fait mal chérie ? Dis-moi qu'il n'a pas osé.


Moi non de la tête: il ne m’a rien fait, je t’assure qu’il a été gentil avec moi.


 Jason (collant son front au mien) : mais je dois le tuer, tu vois, je suis obligé de le faire. 


Sitôt il rejoint Joe et commence à le rouer de coups, je réfléchis deux secondes et bondis sur lui avec ma chaussure pour lui flanquer deux coups sur la tête. Il hurle de douleur et tombe sur son ventre, j’entreprends ensuite de dénouer la corde de Joe avec des gestes précipités. Il a un coin de la bouche et l’arcade qui saignent.


Joe : laisse tomber la corde, va-t-en d’ici. Assure-toi d’être loin avant d’appeler papa James ou les secours.


Moi haletant : non, je ne bouge pas d’ici sans toi.


Joe : fais ce que je te dis s’il te plaît, sauve ta peau.


Moi catégorique : j’ai dit non.


Joe soupirant : où est le pistolet ? Tu l’as juste assommé, il va bientôt se réveiller.


Moi : il s’est sûrement couché dessus, je vais le chercher.


Joe : je m’occupe de ça, appelle les secours, je te dis.


Moi bégayant : la corde est coincée, il nous faut un couteau ou une lame ou n’importe quoi.


Joe : laisse-moi faire, va chercher ton téléphone.


Je m’exécute, pendant que je compose le numéro de papa James, il tente de délier la corde. L’appel sonne plusieurs fois dans le vide, je coupe pour appeler les secours en regardant Joe libérer ses mains. Il pousse ensuite Jason pour prendre l'arme, mais celui-ci relève la tête et lui donne un coup de coude dans le ventre. Ils commencent à lutter tous les deux au moment où je parle à bâtons rompus à la dame au bout de la ligne et lorsque je repère le revolver, je me  déplace avec l’intention de le prendre avant que Jason ne tombe à nouveau dessus. 


Joe se débattant : sort d’ici Cynthia, va-t-en !!!


Je remue la tête et me rapproche d’eux pendant qu’ils font une estafette de roulades. Joe lui assène d’abord plusieurs coups-de-poing sur le visage ensuite, Jason prend le dessus en emprisonnant ses bras dans sa main. Il arrive à prendre l’arme avant moi et l’oriente aussitôt sur le front de Joe.


Jason les yeux rouges : tu fais moins le malin maintenant, tu te croyais fort.


Moi vociférant : arrête !!! Je vais me jeter dans le lac si tu lui tires dessus. C’est ce que tu veux anh ? Que je me suicide ? 


Jason : non non non, j’ai besoin de toi. (se levant) Je le laisse en vie seulement si tu me promets de rester avec moi. 


Il s’avance quand Joe lui fait une balayette en rampant vers lui, le revolver tombe et glisse vers moi dans sa chute, je le ramasse sans réfléchir. J’appuie sur la gâchette sans pouvoir tirer, c’est pendant ces moments que tu te sermonnes de ne pas avoir pris des cours de tirs. 


Jason : heartie tu veux me tuer ?


Moi : ne m’appelle pas comme ça, nous ne sommes plus au secondaire. C’est ce que tu mérites, que je te tue sale con.


Joe hurlant : arrête de parler et tiiiiiiirrrrreeeee !!! 


Moi en mode panique : je ne peux pas, je n’arrive pas à le faire.


Joe : lance-le moi.


Ce que je fais, mais c’est Jason qui le rattrape au vol, il se retourne aussitôt et lui tire une balle dans la poitrine.


Moi criant en me jetant sur Joe : nonnnnn !!! Oh, mon Dieu (sanglot) Nonnn Joe reste avec moi, je t’en supplie, bébé s’il te plaît sniffff, snifff !!!


Je m’accroche à Joe quand je sens Jason me tirer âprement par les cheveux, il me soulève du sol et me traîne vers la sortie.


Jason : plus rien ne pourra nous empêcher de vivre notre amour. Nous allons nous trouver une belle cachette et je ferai de ta vie un conte de fée.


Nous sortons à peine que le shérif et ses deputies descendent de leurs motos de patrouilles et pointent leurs armes dans notre direction.


Shérif : pas un geste, lâchez  cette femme, et ce, revolver. Vite ! 


Il s’arrête et les fixe un moment l’air de rien.


Shérif s’avançant : mettez les mains derrière la tête et avancez jusqu’à nous monsieur.


Il passe son regard d’eux à moi avant de braquer le pistolet sur sa tempe droite. Je ferme mes yeux et baisse la tête.


Shérif : écoutez, on ne vous fera pas du mal. Veuillez lâcher cette arme.


Jason : je t’aime mon amour.


Ensuite, j’entends un coup de feu, quand j’ouvre mes yeux, il gisait sur le sol. Je me précipite à l’intérieur suivie des trois agents. J’entends l’un d’eux appeler l’ambulance au moment où je bouscule Joe pour qu’il ouvre ses yeux. Quelques minutes plus tard, l’ambulance arrive et nous embarque tous les deux. Dans l’ambulance, on m’injecte une substance qui m’alourdit promptement les paupières, je lutte un moment avant de sombrer dans un sommeil profond. 


*

*

Florent GBEVOU…


Moi bourru : qu’est-ce que tu veux ?


Maman : je veux te voir, je veux prendre ta température. Tu ne me parles plus (elle soupire.) on s’inquiète tous pour toi.


Moi : je vais bien, vous n’avez pas à vous inquiéter.


Maman : Florent je ne suis pas responsable de tes problèmes tu sais ? Pourquoi mets-tu de la distance entre nous ? Pourquoi me méprises-tu ?


Moi : je ne t’accuse de rien, c’est entièrement ma faute ce qui m'arrive. Toutefois, je t’en veux parce que tu es en partie responsable de l’attitude de Nadine envers moi, c’est toi qui as mis ton grain de sel dans cette histoire.


Maman : je suis navrée, je regrette sincèrement mes actes. (soupir) Je ne sais vraiment plus comment m’y prendre pour que tu me pardonnes. Je suis partie jusqu’à m’humilier devant ta femme, mais apparemment, ce n’est guère suffisant pour toi.


Moi : je ne veux pas que tu le fasses pour moi ou encore pour Fifamè, je veux que ça vienne de toi-même. Il faut que tu comprennes une bonne fois pour toutes que Nadine, c’est ma femme, c’est celle que mon cœur a choisi et pour ça, tu lui dois un minimum de respect et de considération.


Maman : je te promets de faire des efforts.


Moi : tant mieux ! (enchaînant) Il faut que je te laisse, j’ai du travail qui m’attend.


Maman : ok (hésitante) une dernière chose s’il te plaît.


Moi exaspéré : je t’écoute.


Maman : j’ai pris la liberté de convier le prêtre qui a célébré votre mariage à l’audience, j’ai pensé qu’il pourrait t’être utile. J’espère que cela ne te dérange pas.


Moi interloqué : tu as fait ça ? 


Maman ton hésitant : oui


Moi ravi : non, c’est bon, c’est une très belle initiative. Je n’y avais pas pensé. Merci !


Maman : c’est le moins que je puisse faire pour réparer les préjudices que je t’ai causés.


C’est vrai qu’elle n’a pas cessé d'essayer de se racheter auprès de Nadine et moi depuis notre dernier échange chez Fifamè, mais de là à prendre une telle initiative, j’avoue que ça me laisse pantois. 


Moi : ok, euh maman, tu seras là demain ?


Maman : sans faute ! Nous serons tous là pour te soutenir.


Moi : ok merci


Maman : pas de quoi.


Je raccroche et me passe la main sur le visage avant de soupirer bruyamment. Cette audience, c’est l’ultime solution pour récupérer Nadine. C’est ma dernière chance et je n’ai pas intérêt à la rater. Encore que la situation se dégénère de plus en plus. Elle a coupé les ponts non seulement avec moi, mais avec ma famille aussi. C’est par sa mère que je passe maintenant pour voir les enfants et vous vous doutez bien du supplice qu’elle me fait endurer. J’encaisse seulement, de toute façon je suis déjà au pied du mur. Néanmoins, je me tiens à carreau d’elle, j’ai encore les cicatrices de notre dernière altercation sur certaines parties du corps du coup mes approches se font à une distance considérable. 


Je regrette beaucoup ce qui s’est passé. J’avais une femme formidable, des enfants adorables et surtout, j’étais heureux, mais j’ai tout fait foirer. Je n’aurais jamais dû accepter cette proposition, je me suis plongé dedans à corps perdu sans vraiment songer aux conséquences. Ça me fait mal parce qu’au final j’ai tout perdu, enfin financièrement ça va. Fifamè a assuré mes arrières en plus de m’avoir laissé une grosse partie de sa fortune. Un truc de dingue ! Elle avait tout planifié depuis le début. Elle s’est soigneusement occupée de mes affaires, elle a même fait plus de revenus que moi depuis la création de cette société et le plus incroyable, c’est qu’elle n’a touché à aucun centime de mon argent. D’autant plus que j’ai découvert dans l’enveloppe magique des parts de sociétés, quelques propriétés et les documents d’un compte en banque bourré d’argent qu’elle m’a laissée. J’ai encore du mal a assimilé son amour pour moi, mais cette femme m’a prouvé à suffisance qu’elle m’aimait d’un amour désintéressé et inconditionnel. Je suis triste que ça finisse ainsi pour elle, en outre s’il m’était donné de faire un choix, il serait porté sur Nadine sans once d'hésitation. Parce que Nadine est sans aucun doute la femme de ma vie. Ce que je ressentais pour Fifamè, c’était une simple affection fraternelle qui s’est furtivement dissipée sitôt qu’elle a pris le large.


Je trône sur mon siège derrière le bureau un moment en spéculant sur tout ça, autant dire que je n’ai plus la tête à travailler. Je décide de rentrer à la maison pour me reposer afin de mieux affronter la journée de demain. J’ai réinstallé ma société depuis que Nadine m’a chassé de chez elle, enfin mon plan, c’était de régler notre différent avant de me relancer dans les affaires. Mais bon vous savez déjà que ma tentative s’est soldée en échec, et lamentablement en plus (soupir). J’ai tôt fait de m’accrocher à mon travail et ça marche plutôt bien, c’est ça qui me fait tenir en ce moment, enfin en plus de mes enfants.   


Je débranche tout et range quelques documents dans ma sacoche, je m’apprête à sortir du bureau lorsque j’entends toquer à la porte ensuite André-Marie ouvre et rentre. Nous avons naturellement repris notre collaboration depuis mon retour dans le monde des affaires.


André-Marie arquant le sourcil : bonsoir,tu t’apprêtais à sortir ? 


Moi : bonsoir, non, je rentre.


André-Marie (serrant ma main) : à 16 h ? 


Moi : je voulais prendre ma soirée. J’aurai une longue journée demain.


Je reprends ma place derrière le bureau et lui sur le siège en face.


André-Marie taquin : ah oui, j’oubliais, c’est demain ton procès.


Moi roulant des yeux : c’est une réunion pas un procès !


André-Marie riant : mais ça y ressemble quand même , tu vas te retrouver comme devant le tribunal du village krkrkkr…


Moi soupirant : ça me fait flipper, mais grave, c’est ma première fois d’assister à ce genre d’audience et de surcroît dans la peau de l’accusé.


André-Marie renchérissant : accusé coupable en plus !!


Moi : dégage ! C’est toi qui m’as encouragé dans cette histoire avec Fifamè.


André-Marie : parce que c’était une belle opportunité que tu ne devais surtout pas rater.


Moi : et voilà où nous en sommes, elle s’est enfuit après avoir semé la zizanie dans mon couple.


André-Marie : man, c’est toi qui n'as pas su gérer. J’ai une tchiza moi aussi, mais ma femme n’a jamais su l’affaire. Je m’arrange pour la couver comme il le faut et l’autre connaît sa place. Elle sait se mettre dans l’ombre en cas de nécessité. Lorsque l’une déconne, l’autre est là pour rattraper le coup et ma vie est belle comme ça.


Moi faisant la moue : ce n’est pas une vie ça, un jour tout se sait.


André-Marie d’un trait : tout ne se sait pas, hélas. 


Moi : mais encore ?


Andre-Marie (sourire en coin) : laisse tomber, bon est-ce que tu sais ce que tu iras dire là-bas ? Prépare bien tes arguments parce que c’est ta dernière chance sinon ça fera deux en une année.


Moi passant la main sur la tête : à qui le dis-tu ? 


André-Marie : montre lui que tu l’aimes encore malgré tout, que tu tiens à elle et surtout que tu es prêt à rattraper tes erreurs. Les femmes, c'est le verbe, trouve juste les bons mots.


Moi hochant la tête : j’essaierai.


André-Marie : bon, je pense que ce n’est pas le bon moment pour parler affaires.


Moi hochant la tête avec sourire : tout à fait !


André-Marie : et si on faisait un tour au stade histoire de te déstresser un peu ? 


Moi me levant : j’achète  !


……


Le lendemain, je me retrouve dans le palais du roi d’Agbokpa avec mes parents, mes deux frères et quelques têtes couronnés de ma famille. Enfin, ce n’est qu’une minorité de ceux qui avait prévu de participer à la réunion. J’ai dû faire une sélection parce que tout le monde tenait à m’apporter son soutien. Du côté de Nadine, il n’y a qu’elle sa mère et son oncle qui représente son père. Les chefs d’accusation ont déjà été énoncé après la prière d’ouverture dite par le prêtre. Le roi donne la parole au notable qui invite Nadine à venir donner sa version des faits. Tous les regards convergent vers elle lorsqu’elle se lève pour se diriger devant l’assemblée, il faut le dire elle est resplendissante dans sa robe en Guipure. 


Nadine : bonjour à tous (nous répondons.) mes honneurs à vous chers autorités. 


Eux : yoooooooo.


Elle rentre sans tarder dans le vif du sujet en résumant la situation en quelques phrases. On me passe le tour et je plaide coupable des accusations, les autorités passent l'heure qui suit à me sermonner avant d’entamer la procédure de conciliation. Le roi part dans un discours sur les imperfections du couple, la nécessité de faire des compromis à des moments donnés et insiste surtout sur le pardon. Discours que renchérit le prêtre avec quelques passages bibliques.  

À la fin, le notable demande à Nadine de se prononcer, elle met des minutes qui m’ont semblé une éternité avant de répondre.


Nadine : j’ai écouté et pris en compte tous vos conseils. En fait, je sais qu’il est difficile voir impossible d’évoquer le mot perfection en parlant d'un mariage. D’ailleurs, je n’ai pas épousé un homme parfait. Toutefois, je l’ai choisi pour sa loyauté et son intégrité donc vous comprenez le goût amer qu’il a laissé dans ma bouche ainsi que la haine viscérale qui anime mon cœur en ce moment. Lui pardonner, oui, je pense l’avoir fait, mais je n’arrive pas à oublier et je ne pense pas pouvoir lui refaire confiance. C’est pour cela que j’ai pris la décision de divorcer.


Je bloque silencieux un moment pour enregistrer l’information.



Amour & Raison