Chapitre IV : DINAN

Au volant de sa voiture, Donan se maudissait pour ce moment de faiblesse devant Dodji. Il aura suffit qu’il l’appelle ‘’ma chérie’’ pour qu’elle se sentit fondre. Elle avait dû faire un effort pour se ressaisir et retrouver son masque de froideur.

-Au diable les préliminaires ! S’emporta-t-elle.  Il était plus que temps de passer à l’étape suivante. Si  Dodji avait cru souffrir, il allait bientôt déchanter. Ce petit moment de faiblesse ne devrait pas se reproduire. Il l’avait appelé « ma chérie » ; et puis quoi ? Ce désert affectif dans lequel il l’avait fait vivre la rendait vulnérable, c’est certain. Décidée à en finir avec cette faiblesse et lancer la machine, elle prit son portable et composa le numéro de sa secrétaire.

-Allo, bonjour madame

-Bonjour Anne, ça va ?

-Oui madame

-Je ne serai pas au bureau aujourd’hui. Tu reportes mes rendez-vous à demain. Mais vers 11H, appelle chez moi et demande d’après moi, en faisant savoir que tu n’avais pas eu de mes nouvelles.

-Mais madame…..

-Ne Pose pas de questions s’il te plaît. Fais juste ce que je te dis.

-Ok madame.

Elle raccrocha en se demandant ce qu’elle allait bien faire de toute la journée. Il fallait qu’elle parle à quelqu’un. Dans ces moments, sa sœur lui manquait tellement. Dinan était non seulement sa grande sœur, mais sa meilleure amie. Elle l’avait toujours soutenue jusqu’à ce jour, où fatiguée de sa faiblesse face aux maltraitances de Dodji, elle lui avait posé cet ultimatum :

-Réagis Donan. Quitte cet homme ou tu finiras par mourir de chagrin. Je suis fatiguée de te voir dans cet état. Quitte-le où je ne t’adresse plus la parole !

Elle n’avait jamais oublié ces propos. Elle lui en avait voulu un moment, mais la honte avait fini par prendre le pas sur le ressentiment. Elle s’était promis à son tour de trouver une manière de s’en sortir  avant de parler à nouveau à sa sœur. Presque deux ans maintenant que ce silence durait entre elles deux. Il était temps maintenant de retrouver sa sœur, se dit- t’elle ; de retrouver leur complicité. Elle lui manquait tellement. Elle fit demi-tour bien décidée à lui rendre visite. Mais déjà son cœur se remplissait d’appréhension : Allait ‘elle l’accueillir ? Ne lui en voulait t’elle pas d’avoir coupé les ponts et ignorer ses appels ?

Elle balaya ses questions de son esprit.

-Même si c’est le cas, je saurai venir à bout de sa colère, affirma-t-elle pour elle-même.

En prenant le dernier virage pour arriver chez sa sœur elle décida de l’appeler. Elle prit son portable et composa son numéro.

-Donan ?  C’est bien toi ? Ça va ?

-Oui, je suis non loin de chez toi, je serai devant ton portail d’un instant à l’autre.

- Euh… il y a un souci ? Qu’est ce qui se passe ?

- Ne commence pas à t’affoler. Il n’y a rien. Que dirais-tu d’une journée entre fille ? On sèche le boulot et fait des trucs sympas ensemble. On ne s’est plus vu comme ça entre filles depuis que je me suis mariée. Alors tu viens m’ouvrir ?

- Euh…. OK. J’arrive, répondit Dinan perplexe et tout de même inquiète.

En voyant sa sœur descendre de la voiture, Dinan ne put s’empêcher de s’exclamer :

-Wao, c’est vraiment toi Donan ? Je n’en reviens pas !

Et soudain, ses yeux s’emplirent de larmes et elle étreignit sa petite sœur dans ses bras.

-Je suis vraiment heureuse de te voir ainsi. Tu incarnes l’assurance et la confiance en soi ma chérie….. Elle se détacha d’elle et après un bref silence dit :

-Tu me pardonnes ? Je t’ai abandonné à ton sort en te posant cet ultimatum. J’ai longtemps été en colère contre toi, mais j’ai fini par comprendre que c’était à toi de décider du sort de ton mariage. Je n’avais pas à t’obliger à quitter ton mari surtout qu’on ne pardonnait pas un tel acte à une femme dans notre royaume. Tu n’aurais plus eu aucun statut et il t’aurait pris tes enfants. Pardonne-moi ma chérie. Pour ma défense ; c’est que j’avais tellement mal pour toi. Je le sentais dans ma chair ce qu’il te faisait subir. Mais c’était trop tard. Tu ne voulais plus me parler. Tu raccrochais dès que tu entendais ma voix.  La nouvelle loi, je ne la partage pas totalement, mais j’ai été heureuse pour toi.

-Je n’ai rien à te pardonner grande sœur. Je ne t’en voulais pas. J’avais seulement honte. Je m’étais promise que la prochaine fois que je te parlerais, je devrais m’en être sortie d’une manière ou d’une autre….

-Et c’est le cas ma chérie, je suis fière de toi. J’espère que tu en fais voir de toutes les couleurs à ce fils de pute.

- Attention Dinan, c’est de mon mari que tu parles ! affirma-t-elle un sourire en coin.

- Là je te  reconnais bien s’esclaffa Dinan. Tu n’as jamais pu t’empêcher de le défendre. Allez viens, rentrons.

- Un instant, laisse moi passer cet appel et je te suis.

Elle lança un numéro de son répertoire et  un homme répondit à l’autre bout du fil.

-Allo ! Bonjour madame

-Bonjour, vous commencez ce soir. Venez me chercher à 23h à l’adresse que je vous enverrai par SMS dans un instant.

-Ok madame.

Elle raccrocha et sourit devant le regard interrogateur de sa sœur.

-Eh bien, cet appel m’a l’air très mystérieux Donan.

-T’inquiète, je t’expliquerai tout. Allons-y !

************

RDV VENDREDI PROCHAIN POUR LA SUITE !

LIKEZ ! COMMENTEZ ! PARTAGEZ ! BISOUS