Doutes et Maryjane
Ecrit par deebaji
Suite à quelques jours en convalescence dans l’hôpital où j’étais pour me faire retirer les balles que j’avais dans le corps et me faire soigner, j’avais enfin pu avoir de la visite au bout de trois ou quatre jours. Ce fut avec joie et félicité que Jeremy, Jimmy, Alfred et Koba vinrent me prendre dans leurs bras, Jeronimo lui étant donné qu’il n’était pas très sentimental resta dans son coin mais il me facilita tout de même un sourire et me fit ses prières pour que je me rétablisse vite. Une fois les formalités et les familiarités terminées, j’ai demandé à ce qu’ils ferment les volets et la porte de ma chambre pour qu’on puisse parler affaire. Chose que Jeronimo et Koba s’empressèrent de faire puis, ils se sont assis afin qu’on discute de ce que l’on ferait de l’argent qu’on avait réussi à se faire sur ce braquage à la bijouterie puis de ce que l’on ferait à l’avenir pour en faire encore et toujours plus afin d’achever la construction de notre empire. Et comme toujours, en tant que bon leader, je tenais à entendre leurs diverses propositions avant d’énoncer la mienne. bien sûr cette fois, il fallait que ce soit l’une de l’un d’entre eux qui soit prise et pas toujours la mienne sinon cela pourrait passer pour des injonctions et je ne voulais pas qu’ils aient cette image de moi, du chef autoritaire qui ordonne alors qu’on était encore tous sur le même pied d’égalité, cela pouvait nuire à notre collaboration et les faire se détourner de ma personne. Vous savez pour guider le peuple, il faut lui faire croire que vous suivrez son opinion, que vous êtes soumis à ce qu’il dit, qu’il est écouté et que vous êtes sur le même pied d’égalité. Et c’est ce même principe que j’allais appliquer avec mes tous premiers complices après Ariane. Machiavélique pas vrai ? Vous vous dites surement que j’étais une ordure de vouloir ou de chercher à les manipuler. En vrai pas tellement non. Loin de là même, pour tenir la brebis à ses côtés il faut déjà avoir de quoi la faire rester. Mon plan était simple, je toucherais toujours la plus grosse part et je mettrai mon état de santé devant pendant assez de temps pour pouvoir assez en poche afin de tous les commander. De plus si je désirais rester le chef, il ne suffisait pas juste de me faire entendre, ou de le vouloir non, je devais connaître par cœur, leurs petites erreurs, leurs petites fautes, leurs petits secrets, leur montrer mon influence en recrutant une petite équipe d’environ sept ou dix jeunes afin qu’ils comprennent que j’étais le Don, le patron. De plus, depuis l’incident avec la bijouterie, j’avais d’autant plus de doutes sur eux que je n’en avais déjà depuis le début. Peut-être avaient-ils essayé d’en finir avec moi pour se faire une plus grande part du magot ? Mes idées étaient confuses mais bon, ce n’était pas le moment de mettre tout ça sur la table, il fallait parler affaire, c’est pour ça que nous étions tous réunis. Nous avions commencé par faire le bilan de ce que le braquage nous avait rapporté. Au total il y avait cinquante et sept milles dollars en bijoux, billets et objets de valeurs réunis. Il y en avait assez pour racheter le pneu de l’Audi RS 3, assez pour que chacun réussisse à y trouver sa part du gâteau, assez pour que chacun puisse se mettre bien pendant un bon moment mais, cela ne suffisait pas, cela ne suffisait toujours pas. Nous étions sept si l’on compte Sonia qui toucherait une avance pour effectuer la vente de la voiture, les frais de réparation de la voiture, les sous dont Jeronimo avait besoin pour réparer tous les câbles de télécommunication, les frais pour l’hôpital de mes parents et ceux pour ma propre opération et mon hospitalisation. Mais ça ne s’arrêtait pas en déduisant toutes ces dépenses des cinquante et sept milles dollars que nous avions réussit à produire, il ne resterait plus que vingt et un mille cinq cent dollars seulement. Reparti en sept, ça n’avait pas l’air très intéressant comme bénéfice même si c’était largement suffisant il fallait faire autre chose. Il fallait continuer, ce n’est pas avec une si maigre somme qu’on réussirait à s’acheter les maisons dont nous rêvions, les vacances à Marbella, les plus belles montres, les plus belles voitures, et à redorer l’honneur de nos familles respectives. Les Vingt et un mille dollars étaient une somme bien trop maigre pour les rêves qui animaient notre rage de vivre. Il fallait donc y retourner. Il fallait encore faire le sale boulot, il fallait encore que nous nous salissions les mains. Il fallait certes que l’on s’éloigne de l’illégal à un moment ou l’autre mais ce moment n’était pas encore venu, il fallait continuer et ne pas désespérer. Après tout, nous n’étions qu’à deux actions illégales et il n’y avait pas grand-chose à déplorer. Nous n’avions le sang de personne sur les mains donc il n’y avait pas à baisser la tête. Jeremy l’avait bien compris et était d’accord avec mon opinion, Jeronimo également, lui il ne vivait que par et pour l’argent donc nos opinions étaient assez communes ou jumelles. Alfred ne s’exprima pas mais Jimmy lui, voulait qu’on arrête là, il avait vu la vie quitter mon corps, il avait eu cette image en tête tout le long des quatre jours qu’ils firent à l’hôpital et c’est là que je vis l’occasion rêvée, l’opportunité de me retirer des sales affaires et de tout commander dans l’ombre après tout, j’étais le chef de la bande, me mêler à leurs activités devait être assez rare. De cette manière, je pouvais à la fois ne pas m’impliquer faire de l’argent et me concentrer sur la construction de l’empire que nous comptions bâtir. Non je rigole, j’aimais également réaliser des braquages et, je comptais participer à plus de braquages que je pourrais en les réussissant tous afin de montrer ma force, de leur montrer comment ils devraient s’y prendre. De cette façon, il fallait que je sois toujours à la tête des opérations et que tout se passe toujours tel que je l’avais prévu afin de pouvoir imposer mon opinion et ma vision de leur agissements au sein de notre organisation, ou plutôt de notre empire. Pour être un chef, il ne faut pas juste dicter l’action des autres, il faut se bouger et intervenir et montrer sa valeur, il fallait que je leur montre que j’étais digne de les guider au lieu de rester planté là à attendre qu’ils ramènent de l’argent. Dans ce cas, ils ne me respecteraient jamais et considéreraient que je les extorquais en m’appuyant sur leur pitié pour que le partage soit fait en ma faveur alors que je ne faisais absolument rien. Il fallait que j’aille sur le terrain au lieu de rester planter là dans un lit d’hôpital comme un légume à les laisser tout faire. Mais, cela ne voulait pas non plus dire que je deviendrais leur larbin. Que les choses soient claires, s’ils refusaient d’accomplir leur part du marché je les ferais tous les quatre descendre par moi-même et Jeronimo qui se ferait un plaisir de se charger de les faire disparaître dans la nature. Ce mec adorait ça, c’était l’autre côté de sa personnalité qu’il dissimulait tant bien que mal, mais il ne pouvait pas s’empêcher de crever d’envie de massacrer des gens de temps en temps. Cela le démangeait, il se sentait mal à l’aise lorsqu’il ne pouvait pas casser des gueules et trouver une occasion de s’en faire quatre, il ne la manquerait pour rien au monde. Ils l’avaient très bien compris et savaient maintenant de quoi j’étais capable et ce que cela pouvait couter si jamais ils venaient à tenter de me trahir ou de me manquer de respect ou encore de ne pas faire leur part du boulot. Nous étions des bandits, nom d’un chien ! Pas des enfants de chœur, des bandits, des braqueurs, des receleurs et il fallait se comporter comme tel, certes nous restions bons amis mais, il était hors de question de se cacher la vérité. Le premier qui tentait de me la mettre à l’envers, je lui planterais une balle dans le crâne et j’irais massacrer sa famille. Jeremy et les autres l’avaient bien compris et ils savaient pertinemment que je ne rigolais pas lorsque je disais que je pourrais le faire alors nous avions enfin pu nous mettre d’accord sur le déroulement des opérations. Maintenant, il ne manquait plus qu’une chose, l’idée qui prolongerait notre développement économique et notre furtivité. Alfred prit la parole en premier, son idée était de se lancer dans l’achat et la revente d’action dans des entreprises ainsi que tout ce qui avait rapport à la crypto monnaie qui à l’époque n’était pas si développée qu’aujourd’hui. Il voulait qu’on s’y intéresse et qu’on investisse gros dessus mais, son idée était beaucoup trop compliquée à réaliser et nous risquions de nous faire berner par lui ou les contacts qu’il avait dans ce domaine, de plus ça coûtait un peu cher à l’époque de s’offrir le luxe d’avoir des crypto monnaies. Il fallait réfléchir autrement et voir d’autres plans donc ce fut ensuite au tour de Jimmy de nous dire ce qu’il en pensait. Lui, il disait ne vouloir plus rien avoir à faire avec l’illégal, il voulait que nous nous reconstruisions en partant loin de cette ville pleine de problèmes en tout genre, il désirait qu’on arrête tout et qu’on se concentre également sur l’investissement comme l’avait dit Alfred mais pas de la même façon. Lui il ne voulait pas la faire high tech et haute technologie non. Lui ce qu’il voulait c’est que l’on investisse dans les immeubles et les appartements pour nous faire de l’argent, nous en faire suffisamment pour pouvoir en avoir sans même travailler. En achetant des biens immobiliers, nous pourrions les revendre et nous faire un petit bénéfice ou même encore les louer et recevoir de l’argent de nos locataires tous les mois sans même avoir à lever le petit doigt. Son idée était bonne mais ce n’était pas encore celle que je recherchais. Elle coutait trop cher et pour l’appliquer il nous fallait encore retourner dans de sales affaires alors cela ne nous arrangeait pas tant que ça. Puis vint le tour de Koba, il n’avait pas grand-chose à dire et disait n’être là que pour servir mes idées car, c’était grâce à cela qu’il pouvait manger à sa faim et nourrir sa petite famille, ce qui pencha un peu plus la balance vers moi et mes idées en me mettant en avant comme étant le leader de la bande. Il fit son petit discours sur la loyauté pendant environ dix minutes puis se fut enfin au tour de Jeronimo de parler, tout le monde, enfin tous les cinq, nous savions pertinemment qu’il n’aurait rien à dire et qu’il fallait donc rapidement passer aux bonnes choses, c’est-à-dire, à m’écouter monter un plan et à le suivre à la lettre pour faire encore plus d’argent. Mais contre toute attente, Jeronimo prit la parole et dit, «j’ai écouté aussi ce que vous aviez tous à dire et je trouve que votre réflexion est défaitiste ou trop axée vers l’abandon, il faut concrétiser, il faut continuer, il faut s’imposer. Je n’ai envie de vous poser qu’une seule question et j’espère que vous auriez y répondre : pourquoi ne pas se lancer dans le trafic de drogue ?» Puis il enchaina sous nos yeux ébahis parce que nous venions d’entendre, c’était la première fois qu’un flic parlait de drogue pour réaliser un profit et non pour faire une perquisition, «Oui le trafic de drogue, cette merde se revend à prix d’or et avec ma couverture sur vous au sein de la police nous pourrions nous faire un max de blé sans nous faire prendre et nous pourrions réaliser un gros chiffre d’affaire, tout en restant soudés et en suivant l’idée de Caleb de former un empire.» Et c’est réellement là que les choses allaient débuter pour nous...