DT - 19
Ecrit par Nobody
- Attends s'il te plait Sarah
Je ne prends même pas la peine de me retourner. J'ouvre la porte en déposant les ordis sur un sofa puis je les reprends et je ferme la porte avec mon pied.
Je vais dans le salon et je retrouve Karim dans la même position.
- Tu me dis ce qui s'est passé ?
- Comme d'habitude on s'est disputés, encore une fois. J'espère juste que je ne me ferai pas kidnappée cette fois
- Arrête avec ton cynisme Sarah. Qu'est-ce qui s'est passé ?
J'hésite un moment et je finis par lui raconter. Mes yeux s'embuaient d'eau salée
- Il m'a blessé je te jure Karim. Il m'a fait me sentir bien avec lui et là tout d'un coup il me traite comme un déchet. Ça,ça va lui coûter cher
- Sarah je ne vais pas te demander de faire comme si de rien était mais faut que tu apprennes à le connaître vraiment. Il ne le pensait pas et quelque part tu le sais aussi.
- Non je ne le sais pas Karim. Tu n'étais pas là quand il me disait ça, tu n'avais pas vu son expression toi. Bien sûr que je sais qu'il est impulsif et qu'il ne sait pas reflechir mais je ne peux pas laisser tomber comme ça. Et après il ose encore me toucher.
On entend Ahmed revenir vers nous.
Il était... Oh Dieu! Il était torse nu avec une serviette passée negligemment sur l'épaule.
Comment je suis sensée me retenir la ! Il avait un torse digne d'un athlète et ses abdos, ses abdos ! N'en parlons pas.
- Euh bah moi je vais m'en aller hein. Tu vas venir avec moi Karim? J'ai pas envie de rentrer seule
- Okay le temps de me changer et on est parti.
-Le temps de te changer?T'es pas bien là?
Il était dans un jean avec un T-shirt
- À moins que tu ne te mettes en costard je ne vois pas comment tu pourras te changer Karim
- Pas faux. Bah le temps d'enfiler un survet et des baskets alors
- Ah mais tu seras en mode décontracté et moi je suis là, tirée à quatre épingles. On ira chez moi d'abord, moi aussi j'ai des jeans et des baskets hein
- Comme tu veux dit-il en riant
Il se dirige vers sa chambre et arrivé prêt d'Ahmed il arracha sa serviette. En plus ça lui faisait rire,non il est con Karim ,faut qu'on se le dise là
Moi j'étais toute gênée. Il était torse nu là merde!
- Alors Sarah tu veux pas que je vienne avec vous ?
- Non je ne veux pas que tu viennes avec nous. Je vais me faire Karim mais si t'as envie de tenir la chandelle, tu viens chéri. Dis à Karim que je suis dehors
Je prends mes nouveaux bébés avec moi et je me dirige vers la sortie. Je déverrouille les portières et je monte côté passager en déposant les ordis sur la banquette arrière.
Quelques instants après Karim sort et monte dans ma voiture
- T'as fait fort côté gova cousine
- C'est qui déjà? Sarah s'il te plait
- Vas y ferme ta gueule. C'est où chez toi en fait ?
Je lui indique et on sort de la demeure d'Ahmed
- Alors Karim tu me parles de toi?
Il pousse un soupir semblant mesurer le pour et le contre.
- Bah tu sais j'ai pas eu une enfance facile. En fait je suis ce que beaucoup appellent bâtard dans le vrai sens du thème. Mon père était un Cheikh arabe,le plus puissant du Maroc. Ma mère était une commerçante,une simple commerçante me diras-tu. Mon père et ma mère vivait une aventure, c'était selon ma mère la plus belle grâce de Dieu pour elle. Jusqu'à ce que la famille de mon père en soit informé. Quand ils ont su qu'il fréquentait une commerçante ils ont tout fait pour les séparer. C'était soit ma mère soit sa famille et son titre. Il aurait choisi ma mère mais sa famille a continué et est allé plus loin en menaçant mon père d'éliminer ma mère s'il ne revenait pas à la raison. Ce n'était plus ma mère ou sa famille,c'était la mort de ma mère ou sa famille. Tu peux deviner le choix
J'étais juste hébétée. Comment on peut être si cruel? Séparer deux personnes qui s'aiment à cause d'un foutu statut, d'un rang social. C'est juste cruel
- Avant leur rupture ma mère a découvert qu'elle était enceinte mais n'a rien dit à mon père pour ne pas le compromettre.
- Karim tu en veux à ton père ?
Il me regarde un moment avant de fixer la route
- Non nullement. Quand finalement il a su il nous a cherché Sarah mais notre bonheur à été éphémère. On lui a tiré dessus, enfin, il a voulu sauver ma mère et a prit la balle à sa place. Je n'avais jamais vu ma mère aussi dévastée. J'étais petit mais je m'en rappelle clairement. Et c'est là qu'est intervenu le père
Il se tourne encore une fois vers moi et termine en me fixant
- D'Ahmed. C'est là qu'est intervenu Khalid Ben Khalifa, c'est là qu'est intervenu la famille Ben Khalifa. Je lui dois beaucoup si tu savais. Il m'a prit comme son fils et sa famille nous a adopté ma mère et moi comme lre leurs. Je leur en serai éternellement reconnaissant
Nous arrivons devant mon immeuble
- Oh j'avais complètement oublié, je devais me rendre au bureau d'abord
- Ce n'est pas grave. On y va
On se retourne puis je prends une inspiration
Je lui raconte la même chose qu'à Ahmed mais en lui donnant plus de détails.
- Ça n'a pas du être facile pour toi
- Comme ça n'a certainement pas été facile pour toi aussi. Nous avions tous les deux eu une enfance difficile
- Ça tu peux le dire
Un silence s'installa entre nous. Ce n'était pas un silence opprimant ou gênant non non,chacun se remémorait ses souvenirs.
- Je suis riche Sarah, très très riche. Tu n'as pas idée de ce que j'ai comme richesse. Mon père m'avait laissé des milliers et des milliers d'argent. Le compte de la daronne? N'en parlons pas ! Elle, elle a ouvert une maison pour les orphelins et les sans domiciles fixes
- Qu'Allah le lui rende au centuple
Il freina brusquement et sans la ceinture de sécurité je me serai cognée violemment la tête
- Ah mais Karim qu'est-ce que tu as à freiner de la sorte ? Tu m'as fait la peur de ma vie la
- Suis désolé Sarah. C'est juste que
Il se tut alors que nous rentrons dans le parking
- Tu es musulmane?
- Bah ouais sal con,t'avais pas a nous faire peur ainsi
- À te faire peur ainsi tu veux dire. Moi j'ai pas eu peur
- Tais toi Karim c'est mieux parce que je sens que je vais te taper. Tu viens avec moi ou t'attends ici ?
- Je t'attends, par contre fais vite je ne suis pas ton chauffeur
- D'accord
Je presse le pas pour rentrer dans l'entreprise. Je monte au 7ème étage et je pars dans le bureau de Charlie
Je la trouve là, adossée contre un mur le regard perdu. Elle semblait lointaine
- Charlie
Elle se tourne vers moi et me regarde comme si elle me voyait pas
- Charlie je répète
- Sarah
- Viens on s'en va
- Humm
Comme un automate elle ramassa ses effets et m'emboita le pas
On descend et je lui tiens la porte pour qu'elle sorte. Je la dirige vers ma voiture.
Voyant Karim au volant, elle s'arrêta brusquement le regard figé sur Karim qui lui aussi ne détachait pas son regard
Euh mais ya pas une tension dans l'air là ?
Charlie fut la première à rompre le charme et s'installa sur la banquette arrière en lançant un bref salut à Karim et juste après,son regard se perda dans le vide
Je soupire et je m'installe à mon tour.
- Karim je dois me rendre quelque part d'abord. Si tu veux je conduis
- Non Sarah ce n'est rien ça
Au son de sa voix je vois Charlie battre plusieurs fois des paupières par le rétroviseur que j'avais tourné sur elle
- Merci t'es un amour Karim
- Si si je sais
Je lui donne l'adresse de chez Charlie mais il sembla perdu et on active le GPS
Au bout de quelques moments on arrive devant l'immeuble de Charlie et suivit d'elle, nous sortons de la voiture
J'envois un bisou à Karim en mimant un je viens toute de suite avec mes lèvres
Nous montons vers son étage, elle insère les clés et on pénètre dans ce qui lui servait jusque là de demeure
Toutes ses affaires étaient déjà faites. Charlie de saisit de deux valises et accrocha une sacoche en bandoulière
Je prends la troisième valise et le carton qui paraissait un peu lourd
Tant bien que mal on arrive à s'en sortir et Karim nous voyons chargées de bagages, s'empressa de venir nous aider. Après cela nous rangeons tout dans la malle arrière
- On va où ?
Je regarde Charlie à travers le rétroviseur et je murmure
- À la maison