Epanouissement.

Ecrit par Opale

  


   ***Steeve Gbané****


Angela(me fixant) : d'ordinaire, je ne suis pas du genre à m'intéresser à la vie privée des gens. Même avec mes sœur, je reste en retrait en observant de loin. Comme je viens de le dire, je reste en retrait en observant de loin, et de ce que je vois tu rodes un peu trop autour de Victoire. À venir la déposer et la chercher au boulot. À passer lui faire des coucous, bref j’aimerais savoir ce qui se passe exactement entre vous.


Moi(le regard serein) : tu n'as pas tout à fait tord car en effet Victoire me plait franchement au point où j'en suis même amoureux. 


Angela(arquant les sourcils) : ça je te le concède mais est-ce que c'est sérieux entre vous ? 


Moi(la fixant) : très


Angela : je demande parce que je n'ai pas envie qu'un de mes proches se foutent des filles que j'ai pris sous mon aile. Si tes intentions envers elle ne sont pas sincères, je préfère que tu arrêtes les frais dès maintenant. Certes vous êtes deux adultes mais j'ai une réputation, une image à garder. Et je ne veux pas que le tord vienne des miens. 


Moi : Victoire est une fille bien et mes intentions envers elle sont les plus sincères. Je comprends tes craintes mais ne t'en fais pas ta filleule est entre de bonnes mains. 


Angela : je me réjouis d'entendre ces mots mais s'il y a bien un conseil que je dois vous donner, c'est de mettre Dieu au dessus de tout. Pries pour elle, pour votre relation et présentes les choses au Seigneur afin qu'il dirige les choses. La bible dit que le cœur de l'homme est plein de projet mais c'est l'Eternel qui permet leur réalisation.


Moi(souriant) : j'en ferai bon usage, t’inquiète. Surtout que « Mon Cacao » m'a ouvert les portes de l'amour. 

 

Angela (roulant les yeux) : je veux bien me défaire de vos méchancetés d'homme et te faire confiance.


Moi(éclatant de rire) : tous les hommes ne sont pas les même et le grand Brad te le prouve bien.


Angela (riant) : je veux vraiment que vous ses jeunes frères apprenez de lui.


Moi(sourire en coin) : la machine est déjà lancée avec Avery et Curtis ! 


Angela(levant les yeux) : en voilà un couple qui nous a donné du fil à retordre !


Moi(pouffant) : ils se sont bien trouvés, deux têtus !


Angela (riant) : je ne te le fais pas dire ! C'est quand le départ alors ?


Moi(souriant) : le samedi !


Angela : oulalala !! C'est déjà proche ! Nous ne sommes qu'au vendredi soir là !


Moi(riant) : yup ! Malheureusement je ne peux pas repousser mon départ. J'ai du taf qui m'attend et deux mois d'absence c'est assez pour un chef d'entreprise, tu vois ce que je veux dire ?


Angela (me souriant) : je vois clairement et ce n'est pas moi une férue du travail qui vais dire le contraire !


Moi : mais je reviendrai dans trois mois pour ce que tu sais.


Angela(levant les yeux) : le mariage des Michel ?


Moi(souriant) : exactement, tu as tout compris.


Angela : aussi n'oublies pas de signer la demande d'aide que nous vous avons envoyé. 


Moi : pour l'orphelinat ?


Angela : oui, nous avons besoins des donateurs. 


Moi : je verrai tous ça une fois sur place.


Angela(me souriant) : et si tu peux nous mettre en contact avec d'autres partenaires ça ne sera pas de refus !


Moi : je ferai la publicité.


Angela (éclatant de rire) : même si c'est un centime que chacun de vous donne, on prendra.


     On papote ainsi pendant une quinzaine de minutes puis je demande à partir. Vous l'aurez compris, la patronne voulait s'assurer de la sincérité de mes intentions envers sa protégée. Raison pour laquelle elle m'a fait appelé dans son bureau afin que l'on s'entretienne elle et moi. Et  Elle a amplement raison de se poser des question parce que ma réputation me précède.


 En plus ces derniers temps, il y a eu un rapprochement net entre Victoire et moi. Lequel rapprochement à abouti à la naissance d'une relation entre nous. La semaine s'est très vite écoulée et c'est demain que je pars.


 La lady boss et moi avons essayé du mieux que nous pouvons de profiter de l'un et de l'autre chaque jour qui passait. Je voulais qu'elle m'accompagne hier au diner que donnait ma tante et sa famille pour mon départ mais la meuf a dit qu'il était assez tôt pour ça. 


J'ai pas vu d'inconvénient. De toutes les manières, on va à son rythme. Bref, je vais patienter dans le véhicule en attendant qu'elle me rejoigne. C'est son heure de descente.


     Après dix minutes de patience je la vois dire aurevoir à sa collègue à travers le rétroviseur. Puis l'instant d'après, elle monte à bord du véhicule pendant que sa collègue discute avec un homme en arrière. 


Victoire (mettant sa ceinture) : bonsoir Douglas !


Moi(la regardant) : l'impolitesse de certains ! Douglas carrément. Même pas un petit bisou et tu sors Douglas sec…


        Mes mots meurent dans ma bouche car la meuf vient de me ballonner d'un doux baiser. 


Victoire(rire cristallin) : voilà t'es content ? 


Moi(me léchant les babines) : si seulement cela pouvait continuer plus longtemps. 


Victoire : gourmand va !


Moi(riant) : ce que j'assume d'ailleurs. Si non, ça été ta journée ?


     Je mets le contact pour faire ma manœuvre pour sortir du packing et de l'enceinte de l'établissement en engageant la route. 


Victoire : oui ça va, le week end est si vite arrivé.


Moi(la main sur le volant) : les jours vont vite ! Nous sommes déjà aux portes de Septembre. 


Victoire (soupirant) : et le pire dans tout ça c'est que tu pars demain…


Moi(la regardant) : ça te rend triste ?


Victoire (petite voix) : oui…


    Je ne réponds rien. Je glisse plutôt mes doigts entre les siens en conduisant de mon autre main. La voiture est une automatique du coup la conduite est plus facile. 


     Nous parlons d'autres sujets jusqu’à ce qu'on arrive chez elle. Nous n'allons pas y perdre le temps. Elle va juste récupérer quelques vêtements de rechange puis nous nous en irons. Parce que je compte profiter de ces quelques heures qui me reste à passer en Côte d’Ivoire avec en sa compagnie.


 Alors qu'elle trace dans la chambre, je vais prendre place sur le canapé avec sa mère. Je lui annonce non seulement mon départ mais je lui fais aussi part de ma relation officielle avec sa fille et de mon réel attachement à cette dernière.


Maman (me souriante) : vraiment mon fils, je suis contente d'apprendre cela. Tes intentions sont nobles et je prie le Seigneur afin qu'il vous accompagne sur ce chemin parsemé d'embuche et d'épine mais qui conduit tout de même au bonheur qu'est le mariage. Vous êtes jeunes et vous avez toutes la vie devant vous. Etant une mère, je ne peux que me réjouir et prier pour vous afin Dieu lui-même vous fasse grâce car il est le maitre de toutes choses. Prenez votre temps, ne vous précipitez pas. 


Moi(attentif) :….


Maman : tu es venu nous trouver dans nos conditions et malgré tout tu es tombé amoureux de ma fille. C'est la preuve que les personnes vraies et authentiques existent encore de nos jours. Ma fille je l'ai éduqué avec des principes et des valeurs. Je ne dis pas qu'elle est parfaite mais pour moi elle est un joyau. Je connais l’éducation que je lui aie donné. Tu l'as choisi, saches que tu as pris la bonne part. Comme toute personne elle a des qualités et des défauts. C'est toi l'homme saches taper du point sur la table quand il le faut. Et être doux lorsque c'est le moment…mais je tiens à te mettre en garde mon fils, on ne joue pas avec mon enfant. C'est vrai que nous n'avons pas grande chose mais nous gardons notre dignité. J'espère que tu as bien réfléchis et que dans ton fond intérieur, il n'est pas question de lui donner espoir et disparaitre sans laisser de trace. Parce que si c’est le cas, crois moi mon fils c'est vrai que je n'ai pas autant d'argent que toi. Mais soit sure d'une chose, j'irai pleurer ton nom devant le trône de Dieu.


Je tique…


Moi(écarquillant les yeux) : mon nom ?


Maman(me regardant) : oui ton nom…


Moi(avalant difficilement ma salive) : oui bien sure, bien sure ! 


Victoire (sortant de la chambre) : je suis prête !


Sa mère : en tout cas vous avez ma bénédiction(à Victoire) viens t'assoir, je vais prier pour vous.


Cette dernière s'exécute puis sa mère prie pour nous ainsi que pour mon voyage. Après le amen, je vais attendre Victoire dans la voiture car sa mère lui comptait un fait qui lui est arrivé aujourd’hui. Et je crois que c'est en rapport avec son père ou un truc du genre. C'est une histoire familiale du coup j'ai préféré sagement m'éclipser en l’attendant dans la voiture le temps qu'elles finissent de parler. Pour passer le temps, j’appelle mon pote Avery pour taper la causette un instant. 


Avery(moqueur) : depuis le temps que tu m'as oublié, l'amour est si doux et si beau !


Moi(pouffant) : c'est le type qui vit avec femme et enfant et c'est de moi qu'on se moque ?


Avery(sur un ton comique) : moi encore je suis à la porte du mariage mec !


Moi(riant) : t'es con ! Si non comment vont Melissa et la petite ?


Avery : elles se portent super bien. Le début de grossesse la fatigue un peu mais bon ça va, on ne se plaint pas. Surtout que madame s'enfiche pas mal de mou ces temps ci. Elle est en plein dans les préparatifs.


Moi : et elle le fait toute seule ?


Avery : non, il y a Inaya et Amira qui lui donne un coup de main. 


    (Toc toc toc)


C'est les coups donnés à la vitre de la voiture, il s'agit de Victoire. Je déverrouille les portières. Elle l'ouvre et s'installe.


Moi(le téléphone à l'oreille) : bof mec, je vais devoir te laisser là. Il y une princesse qui vient de me rejoindre. 


Avery (éclatant de rire) : non mais tu ne manque pas d'air ma parole ! Bref, tu lui passe le bonsoir de ma part alors.


Moi(regardant Sweety) : je ne manquerai pas. 

Clic.


Moi(la regardant) : c'était mon ami, il te passe le bonsoir.


Victoire (souriante) : oh c'est gentil, il va bien ?


Moi : wep ! On peut y aller là ?


Victoire(le regard lointain) : oui…


Moi(démarrant) : ok…tu m'as l'air ailleurs…tout va bien ?


Victoire(regardant droit devant elle) : ma mère dit que mon géniteur est passé ici ce matin en pleurant. Et qu'il était dans un état piteux parce qu'il aurait découvert que ses deux filles qu'ils a eu de son autre mariage ne sont pas de lui mais du voisin.


Moi(sur le cul) : quoi ?


Victoire : je suis autant choquée que toi bébé…malgré toute l'animosité que je ressens envers cet homme j’arrive pas à être insensible à cette trahison.


Moi(les yeux rond) : Wahoo !!! Quelle histoire rocambolesque ! C'est dingue !


Victoire (petite voix) : presque 29 années de mariage et il découvre ça !


Moi(la main sur le volant) : ce qui veut dire qu'il n'a que toi et ton grand frère comme enfants ?


Victoire : tu l'as bien compris.


Elle me parle très rarement de son père. Depuis que l'on se fréquente, je peux compter les fois où elle a eu à parler de lui. Franchement là, je n'ai sais trop quoi penser. C'est si cruel et immonde de faire ça à une personne. Bref, après une quarantaine de minutes à rouler, nous arrivons chez moi. 


Moi(la regardant) : ne perds pas trop de temps stp.


Victoire (roulant les yeux) : ah ! Ah ! Très drôle, dixit celui qui n'a pas encore pris sa douche.


Moi(sourire en coin) : pour moi c'est juste une formalité. 


Victoire (montant les marches des escaliers) : oui c'est ça ! 


       Pendant qu’elle rentre dans la chambre d'ami pour aller s'apprêter, moi je passe en cuisine vider une mini bouteille d'eau. Je mourais de soif. Puis je monte à mon toure dans ma chambre. Après avoir branché mon téléphone, je passe sous la douche. J’en ressors dix minutes plus tard en me faisant tout beau et tout mignon. Quelques gouttes de parfum frais et boisé sur le corps. Je retire mon téléphone de la charge en ayant mes clés en mains et mon portefeuille blindé de fric. Je descends enfin.


Moi(donnant deux coups à sa porte) : bébé…j’ai finis la. J't’attends en bas.


Victoire (depuis la chambre) : d'accord, je fais vite. 


 Sans répondre, mes pas s'éloigne de sa chambre. Je préfère qu'elle reste dans le chambre d'ami, mieux vaut ne pas provoquer le diable. La petite est bandante, je risque de ne plus répondre de moi si l'on se retrouve dans une certaine posture. C'est pénible pour moi coté sexe parce que ça fait deux mois que j'ai pas mis une meuf dans mon lit. J’ai habitué mon corps une fréquence du coup c'est pas gérable.


Bref, je me pose dans le divan, la télécommande en main. Quand quelques instants plus tard, elle passe devant moi. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de regarder ses fesses. Seigneur ! Est-ce que je vais tenir ?


Victoire(me regardant) : je suis prête !


Moi(me levant) : est-il permis d'être aussi sexy ? 


Victoire (pouffant) : tu as des problèmes toi ! On y va.


     Avant de la suivre, je la ramène à moi en posant mes mains sur ses grosses fesses et de lui rouler une belle pelle. Je pends sa tête en coupe et de l'embrasser copieusement. À ma guise et masiété. Je la laisse étourdi ( rire).


Moi(sourire en coin) : on peut y aller maintenant !


Victoire (pouffant) : tu es fou !


Moi : tu sais de qui.


     Bref, nous montons en voiture. L'ambiance est bonne dans l'habitacle. Après quelques minutes de conduite, on se pose dans un restaurant de la place pour un diner copieux. On papote un moment puis je la traine à life star. 


Moi(la regardant) : tu es déjà venue dans un night club ?


Victoire : non…


Moi(lui prenant la main) : fais ta première expérience alors.


    Ambiance festive avec la plupart des grosses tête des célébrités ivoirienne. C'est votre copine qui était heureuse. Elle a cassé les carreaux comme jamais à m'en faire plier de rire. Les pas de danses que je n'ai jamais vu de toute ma vie, Victoire me les a montré. De 23h qu'il était, c'est à 3h40 du matin que nous sommes rentrés. Bien claqués. Le sommeil aux yeux, chacun à pris la direction de sa chambre.


Quand je sors du lit, il 11h.


Moi(baillant) : j'ai dormi autant ?


    Je m'étire comme il faut puis je passe sous la douche. Je me brosse les dents et je savonne le corps. Je m'habille basique avec jeans et un t-shirt sur le dos ainsi que des claquettes aux pieds, je sors de la chambre. C'est l'odeur de la bonne bouffe qui m'accueille. 


Je la trouve à la cuisine en train de faire à manger.


Victoire (croisant mon regard en me souriant) : ça va mon chou ?


    Comment ne pas fondre ? Je vais me coller direct à ses fesses en nichant ma tête dans son cou où je colle un long baiser.


Moi(doux) : ça va toi ? 


Victoire (gloussant) : hmmm…tu as bien dormi ? 


Moi : oui…ça sens bon par ici. On mange quoi ?


Victoire : ragoût de pommes de terre avec la viande de mouton.


Moi : miam, ça met de l'eau à la bouche ça ! Tu t'es réveillée tôt ?


Victoire (souriant) : à 09h30…


Moi(allant m'assoir) : t'es une vraie machine toi ! (Levant les yeux) Et je suis sure que tu as passé le balaie ?


Victoire (souriant) : non, la dame de ménage est passée ce matin. C'est moi qui lui aie ouvert la porte. Je l'ai assisté à faire son boulot et elle est repartie à 8h. Puis je suis montée me couchée.


Moi : tu es grave !


Victoire (me souriant) : c'est pas moi, c'est maman qui as dépeint sur moi. Elle dit qu'une femme ne doit pas trop dormir…


Moi(sur le cul) : wow !!! Le sommeil c'est super important !


Victoire (amusée) : oui mais faut pas trop en faire si non ça devient de la paresse.


Moi : oook…mais moi j'aime bien dormir.


Victoire(pouffant) : mais t'es un homme !


    J'avoue que l'éducation qu'elle a reçu n'a absolument rien avoir avec les filles de mon milieu. Je parle de celles qui n'ont strictement rien à cirer des travaux ménagers. Et qui lorsqu'elles cassent l'œil jusqu’à midi, ce sont les domestiques qui font tous pour elles. Bref, je l'adore de plus en plus. Je crois que je viens de trouver la perle rare, ma perle rare. 


Victoire (me sortant de ma rêverie) : la table est prête Mr. Gbané…


       Nous passons donc à table dans la bonne humeur. Ce repas je le déguste proprement. Pendant qu'elle débarrasse, je vais me poser tranquillement devant la télé, télécommande en main. 


Victoire (me regardant) : ta valise est déjà prête ?


Moi(levant mon regard sur elle) : pas encore mais (lui tendant ma main)  viens par là stp !


   Alors qu'elle saisis ma main tendu, je la fais basculer sur moi en l'enfermant dans mes bras. Elle ne s'est pas rendue compte de la supercherie mais elle pouffe quand même de rire. 


Victoire (riant) : on devrait aller la ranger.


Moi(lui caressant le dos) : plus tard, je me sens bien là…


Victoire (gloussant) :….hmmm….


Moi(doux) : tu vas me manquer bébé…


Victoire(petite voix) : à moi aussi…


Moi(dessinant des cercles imaginaires sur son dos) : je veux aller loin dans cette relation…la vivre pleinement. Certes je m'en vais mais je ne veux pas que la distance soit une barrière entre nous. Je ne veux pas de secret. Aujourd’hui la technologie a évolué, on peut se voir à tout moment. Dans trois mois, je serai de retour…tu promets d'être sages en mon absence ?


Victoire (petite voix) : oui…


Moi(la voix grave) : je suis un homme jaloux Victoire et donc je veux être informé de tes entrées et sorties. 


       Elle écarquille les yeux mais ne dit rien. 


Moi(amusé) : et oui, va falloir t'y faire. 


Victoire : hmmm….


Moi : quels sont les réseaux sociaux que tu as ?


Victoire : WhatsApp.


Moi : ok.


       On passe un long moment couchés dans cette position. Moi allongé dans le divan et elle couchée sur moi. Nous parlons de notre relation et des règles du jeu. 


Finalement nous nous endormons. Une sieste de deux heures. Après quoi nous allons déposer la voiture à la maison de location. Nous rentrons en taxi compteur à la maison. Puis elle m'aide à faire ma valise enfin c'est elle qui fait tout le boulot. Je lui dis juste ce que je prends et ce qui reste. Elle se charge de les ranger dans la valise. 


Moi(la regardant) : maintenant que tout est fin prêt, viens t'assoir près de moi. 


       Ce qu'elle fait. Je prends mon vol à 23h. Il est 20h. N'empêche que j'ai demandé à Ilda de passer afin qu'on parte à l'aéroport ensemble. Ainsi, elle reviendra avec Victoire.


   Ne pouvant pas m'en aller sans rien laisser. Elle et moi avons fait les comptes(rire), une bonne quantité de fric. J’ai laissé des directives pour ça et ceci. Puis je lui aie offert une montre et une chaine Cartier. Juste des petits trucs pour qu'elles garde en esprit que je suis là et que je ne suis pas bien loin.


Quand Ilda nous rejoint, nous nous rendons tous à l'aéroport. Après quelques minutes d'attentes et de tralala qui suivent, j'étais dans l'avion en class affaire. Je n'ai pas manqué de la câliner longuement et de l'embrasser proprement. Même si elle avait honte mais ça je le type que je suis ne gère pas. Bref, une chose est sure, elle va beaucoup me manquer. 


       ***Diane Aka***


Un mois plus tard.


Moi(surprise) : c'est quoi cette cicatrice ?


Dodo(me regardant) : c'est la jungle ici…


     Mon cœur se comprime dans ma poitrine…


Moi(émue) : comment tu vas ? Tu dors bien ? Tu manges bien ? Tu as maigri (la voix tremblante) Je suis si heureuse de te voir.


Dodo(la voix enrouée) : tout ça n’est pas important ici petite sœur…tu as grandi…tu es devenue une belle jeune femme. Comment va maman ?


Moi(pleurant) : maman va bien…elle ne savait pas que je venais te rendre visite. 


Dodo(petit sourire) : vous me manqué chaque jour…chaque jour…


Moi(reniflant) : j'ai toujours gardé espoir pour toi…


Dodo(essuyant mes larmes) : et à la maison ? L'atmosphère est toujours aussi tendu entre vous ?


Moi(soupirant) : tu connais maman, elle aime mettre sa frustration sur autrui…ce sont toujours les mêmes choses. 


Dodo(sourcils froncés) : maman aussi, elle exagère.


Moi (souriant) : bref, j'ai des bonnes nouvelles à t'annoncer. J'ai aujourd'hui un boulot…


Dodo(me souriant) : wahoooo, mes félicitations ! 



      Nous parlons longuement. Il prend des nouvelles de Marie. Je lui parle de ma nouvelle conversion. Il m'écoute attentivement car je l'exhorte à donner sa vie à Dieu. Je prie pour lui puis je lui offre une bible en plus des quelques achats que j'ai fait pour lui. Je n'oublie pas aussi de lui remettre quelque sous, car ici c'est Bagdad. 


Dodo(me regardant) : il y a un projet de libération de certains prisonniers pour bonne conduite. Vraiment je veux que tu pries pour moi afin que mon nom soit sur la liste. Je fais des efforts ici à mon niveau pour m'améliorer mais on ne sait jamais. 


Moi(souriant) : Dieu est capable de le faire Donald. 


Quand notre heure de visite est terminée, je sors de là le cœur gros. Je ne souhaite la prison à personne car c'est vraiment pénible. Quand je sors de l'enceinte de la MACA( Maison d'Arrêt et Correction d’Abidjan) je vais me cacher quelque part pour pleurer un coup, j'en avais besoin. Mon grand frère est dans un sale état. Seigneur je t'en supplie fait quelque chose. Je reste secouée par les conditions et tout…


       (Sonnerie de téléphone) 


Je le sors de mon sac pour décrocher.


Moi(la voix grave) : allo !


Morel : oui bonjour, c’est l'agent Immobilier que vous avez contacté hier.


Moi(petit sourire): ah oui, comment allez vous ? Vous avez trouver quelque chose pour moi ?


Morel : oui, il y a deux studios dans la zone de Cocody, à blokosse.


Moi : les prix svp.


Morel : un de 60000f et un de 75000f


Moi : je peux visiter au moins pour savoir de quoi il s'agit ?


Morel : oui bien sure. Actuellement la visite est possible.  


      Nous nous donnons rendez à Cocody Saint Jean. Je le rejoins et nous faisons la visite. Celui de 60000 est une cours commune, j'ai pas trop accroché. C'est plutôt celui de 75000 que j'ai aimé. Nous sommes au deuxième à l'étage. Assez d'espace pour que Marie puisse jouer. J'ai vérifié s'il y avait de eau et c'est ok. Je n'ai pas manqué d'aller taper chez les voisins pour m'assurer que ce Morel en question n'était pas un imposteur. Bref, ces genres de petite chose. 


Mais la caution et tout le reste, je règlerai avec le propriétaire. Quand je rentre à la maison j'suis claquée.


Maman: tu sors d'où et puis tu es fatiguée comme ça ?


Moi(me déchaussant) : bonjour maman, comment tu vas ?


Maman(s'en allant) : tchrrr ! Bonne à rien…


Moi(la regardant) : ton fils te salue…


      Elle se cloue se place…c’est son fils chéri, son poumon gauche.


Maman(la voix tremblante) : tu y étais ? Il va bien ? 


Moi : oui…il va bien maman…


     Je m'abstiens de lui dire tout ce que j'ai vu…


Maman (avec véhémence) : et tu ne pouvais pas me dire que tu y allais ?


     Je ne réponds rien, je m'enferme à double tours pour voir ce j'ai sur moi comme sous. Depuis maintenant cinq mois, je fais des économies. Il y a des mois où je garde 150 milles et 100 milles sans oublier les petits sous à côtés. Ça me fait une bonne blinde. Je suis dans les cordes. 


Je vais chercher Marie afin qu'elle vienne manger avec moi. Après quoi je m'endore un instant. Quand je me réveille, je nous apprête pour qu'on aille à notre séance de suivis spirituel chez la patronne. Depuis un mois maintenant, c'est ce que nous faisons. J'ai beaucoup avancé et j'en suis fière. 


Nous y passons 1h30 de prière intense et quelques minutes de discutions basique. C'est Marie qui ne veux jamais revenir lorsqu’on y va. Elle aime trop le bonheur (rire). 


Le lundi après le boulot, je vais me renseigner sur le prix de certains meubles.


Moi(regardant Victoire) : tu ne connais pas quelqu’un qui fabrique des chaises et tables ?


Victoire (me souriant) : mon grand frère est Menuisier, si tu veux je te passe son numéro.


Moi(soufflant) : ouf, tu me sauve la vie.


Victoire (souriante) : je lui dirai que tu es ma collègue, il te fera des prix abordables…


Moi (souriant) : merci.


    Elle me passe le numéro puis elle emprunte un compteur pour rentrer chez elle. Notre relation s'est nettement améliorée. Je la sens heureuse et je sais que la manière dont ses yeux pétillent, elle est amoureuse. Je suis heureuse qu'elle ait trouvé l'amour. Parce qu'elle m'avait une fois avoué que côté vie de couple ce n'était pas trop ça. Je rends grâce à Dieu pour elle. 


Ali(derrière moi) : ma chérie !


     Je soupire d'exaspération. Mais je garde mon calme. Quand il arrive à mon niveau, il se met à me parler de tout ce qu'il ressent.


Moi(le regardant) : je ne suis plus intéressée monsieur, svp comprenez. La Diane d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui et je ne veux plus de cette vie…j’ai changé !


Ali(me mangeant du regard) : mais tu me manque…la chaleur de ta chatte me manque. Je veux glisser entre tes lèvres…


    Je quitte devant lui au risque de péter une durite. Depuis mon retour au boulot c'est toujours ça. Ça s'apparente à de l'harcèlement. Une fois, il m'a suivi dans les toilettes et il voulait que je me déshabille de force. Heureusement que quelqu'un venait d'entrer, ce qui l'a dissuadé. Je les aie tous bloqué mais lui il ne veut pas lâcher prise. Et ça en devient pénible. Même qua d je change de numéro ou que je le bloque, il a toujours une autre stratégie pour me joindre. Je ne voulais pas le faire mais s'il continue ainsi je serai obligée d'en toucher deux mots à madame. Pas pour qu'elle le vire mais pour qu'il reste professionnel. 


    Bref, j'appelle le grand frère de Victoire pour qu'il me fabrique un lit et des fauteuils. Un mini salon, on tombe d'accords sur les prix. Je passe aussi à des magasins demandé le prix d'un matelas deux place, d'une télé 40 pouce, d'une mini bouteille de gaz, d'un ventilateur…bref le nécessaire pour une maison. 


     Au cours de la semaine, je paye ma caution avec reçu et contrat de bail à l'appuis. On me remet mes clés et tout. Le week end, la petite sœur de Anne et moi ainsi que Marie, nous allons laver la maison. 


Marie(me regardant) : maman, on va habiter ici ?


Moi(souriante) : oui ma chérie…


Marie(heureuse) : avec mes camarades ?


Moi : non mon cœur…


Marie: mais pourquoi ?


Moi : parce que tes amies vivent avec leurs parents ma chérie.


Marie : mais faut demandé à leur maman, elles vont venir avec nous. 


Moi : ce n'est pas comme ça que ça marche ma cocotte…


Marie(comptant avec ses doigts) : la maman de Arielle, elle est gentille…elle va accepter. La maman d'Olive, elle crie sur moi quand j'insulte mais elle me donne des gâteaux donc elle peut venir avec nous…aussi mémé va venir avec nous ? N'est-ce pas maman ?


Moi(levant les yeux) :….pfffff….non…


Marie(les mains aux hanches) : non ?


    Seigneur, je n'avais pas réalisé à quel point j'étais agaçante jusqu’à ce que je crée une mini version de moi avec laquelle je suis obligée d'argumenter chaque jour. Bref, nous rentrons. Je donne un petit quelque chose à Erika la sœur de Anne qui m'a aidé. Dimanche après le culte, Mme et son Marie viennent consacrer et prier dans la maison. 


Tout le long de la semaine, je me fais livrer. Avec tout ce que j'ai demandé. La maison est fin prête, il ne reste qu'à aménager. Je suis fière de moi. Je voulais bien venir avec ma mère mais non, c'est impossible. Je ne veux pas vivre dans une atmosphère polluée. 


Je demande la permission à Anne afin qu'Erika vienne avec moi pour surveiller Marie quand je serai au boulot. Je lui verserai quelque chose pour l'encourager. Et elle a accepté. En plus Marie l'aime bien. C'est une petite (13 ans) qui aime la prière. Il faut que je sois rassurée de la moralité de la personne qui restera avec mon enfant. On entend trop de chose ici dehors. 


Moi(regardant maman) : maman j'ai à te parler, viens t'assoir stp. 


Maman(me regardant) : qu'est-ce que tu as d'important à me dire…toi une bonne à rien.


Moi(soupirant) : stp...


     Malgré que je la supplie du regard, elle refuse de s'assoir.


Maman: parle et qu’on en finisse au lieu de trop de protocole pour à la fin ne rien dire d’important…


Moi(la regardant) : ok, je vais déménager avec Marie le Mercredi. J'ai eu un petit studio où elle et moi allons nous débrouiller à blokosse.


Maman(me fusillant du regard) : c'est un studio que tu as trouvé ? Une boite de sardine ? C'est pourquoi tu veux me faire perdre mon temps ? Pendant que d'autre choisissent les trois chambres salon, toi c'est un studio à blokosse que tu vas chercher, n'importe quoi….tchrrr


Moi(me levant) : bref…il faut bien commencer quelque part pour atteindre le château.


Maman : c'est parce que tu es bête et nulle que tu commenceras par une boite de sardine…vas y seule, je ne te suivrai jamais là-bas.


     Elle a tapé le scandale qu'elle pouvait taper, je la regardais juste.


Mercredi.


Maman(pleurant) : Marie, tu vas venir me voir souvent ?


Marie(petite voix) : oui mémé…ne pleure pas…


Maman(souriant entre ses larmes) : non, je suis triste parce que tu t'en vas…


J’ai fini par couler des larmes moi aussi. J’ai finalement pris avec moi ma fille et Erika, nous avons quitté le quartier qui m'a vu grandir. Je n'ai pas oublié de lui laisser de l'argent et des provisions. 


J'ai un gros pincement au cœur de la laissé là-bas mais j'ai pas d'autres choix.


On dit souvent qu'une mère reste une mère car la mère est le guide et le modèle sur lequel les enfants s'identifient le plus. Et que quelque soit les erreurs, les mauvais coup d'une mère, elle reste malgré tout une mère. Même si elle déverse sa frustration, sa rancœurs sur les enfants. 


Par contre il faut des limites car ce comportement peut avoir des conséquences négatives sur les enfants à l’âge adulte. Et c'est mon cas. Je ne lui incombe guère la responsabilité de mes erreurs, loin de là.


N’empêche que je me suis donnée les moyens de m'éloigner d'elle et d'élever mon enfant loin de cette ambiance néfaste. Même éloignée, je n'oublierai jamais de lui rendre visite, prendre de ses nouvelles, de lui envoyer sa petite fille pour qu'elle la voit, d'être là lorsqu'elle ne se sentira pas bien ou de lui faire des Orange money…


Cette dame malgré son côté sombre reste une mère…ma mère. Je prierai  Dieu afin qu'il change son cœur comme il l'a fait avec moi.


Un mois plus tard.


Moi(riant) : Marie enlève ma perruque !


Marie(riant) : maman je suis belle n’est-ce pas ?


Moi : oui tu es belle mais pas avec la perruque de maman..


Marie : mais tu en portes tout le temps et tu es belle avec !


  Cette petite me surprend chaque jour avec sa bouche. À la rentrée prochaine, je la met au cp1. Un mois que nous sommes là et je respire le bonheur…je me sens libre et épanouie dans mon corps et dans mon esprit.


Moi(la regardant) : aller à la douche, nous partons chez mémé.


Marie(sautillant) :ouuiiiii…on va aussi passer chez tata Prudence ?


Moi : là je ne sais pas chérie mais nous passer chez papa Fulbert…


Marie : oui chez papa et tata Prudence.


Moi(amusée) : comment ça chez tata Prudence ?


Marie : mais maman, elle m'a dis que je pouvais passer quand je voulais.


Moi(ébahie) : c'est vrai ce mensonge ? C'est à toi où à moi qu'elle l'a dit ?


Marie(rire cristallin) : bah à toutes les deux, tu es ma juju !


     J'éclate de rire…je nous apprête. Erika en fait de même puis nous passons chez maman. Elle était heureuse de nous voir. Marie, quand elle a vu ses petite camarade a très vite oublié de passer chez tata Prudence. Après je suis allée l'accompagner chez son père. Nous avons passé une bonne parti de la journée là-bas pour rentrer fatiguées. Lavage et dodo. Nous sommes empiffrées là-bas déjà. 


J'apprécie les petits bonheurs comme ils viennent. Dieu est merveilleux et je témoignerai toujours de ses bienfaits dans ma vie. Je n'avais jamais imaginé que la vie pouvait être aussi simple. Sans stresse, sans haine ni jalousie. Etre en paix avec soit même et les autres, c'est la base de tout épanouissement. 


Les Soeurs Porquet