Épilogue

Ecrit par La Vie d'Ielle

Épilogue 



>>> Dehan



_ Deux ans plus tard _



Depuis le temps que je suis ici je commence à m'habituer, de toute façon je n'ai pas le choix. Si j'ai bien appris une chose c'est que plus tu refuses de vivre la réalité, plus la réalité te fait subir donc mieux je m'y fais simplement. Qui a dit que la prison c'était une bonne chose ?  Personne ! 

J'ai été mauvais par le passé j'en récolte les conséquences. 


Agent : JANSE , c'est l'heure.


Comme chaque mardi à la même heure, j'ai rendez-vous avec ma mère et le psychologue.

Il faut dire que ça se passe quand même bien et que ça me soulage. Je ne dis pas que j'ai oublié tout ce que ma mère m'a fait, ce que je dis c'est que j'essaie de vivre avec et de passer outre. J'essaie d'apprendre à la prendre comme ma mère et qui sait, peut-être qu'un jour les choses seront vraiment meilleures entre nous et peut-être que je finirai par l'aimer. 

J'avoue que sa présence m'a quand même beaucoup apporté et que à l'heure d'aujourd'hui, cette perception que j'avais ou que j'ai de la femme est en train de s'effacer. 


On me sort de ma cellule pour m'emmener dans la salle habituelle où m'attendent déjà ma mère mon psychologue.

Il nous a laissé le temps de prendre des nouvelles de l'un comme de l'autre avant de prendre la parole.


Psychologue : Vous avez l'heure de bien vous entendre et surtout Dehan, j'ai l'impression que sa présence ne te dérange plus.


Moi : Je m'y fais, c'est bien sur ça que l'on travaille non ?


Psychologue : Exactement.


Maman : Je suis contente que les choses se passent mieux entre nous et surtout que je puisse profiter de mon fils.


Moi : Profiter ?  


Maman : Peu importe que tu sois en prison  Dehan, je suis à tes côtés et c'est ce qui compte pour moi.


Je souris simplement.


Psychologue : Alors Dehan, comment allez-vous aujourd'hui ? 


Moi : Bien, je vais bien.


Psychologue : Très bien ? 


Moi : Oui, très bien.


Psychologue : Cela me ravi alors.


Maman : Je vous l'avais dit.


Psychologue : Je l'avoue. Dehan aujourd'hui on ne va rien faire de particulier, on va simplement parler. Ça va me permettre de  savoir à quel stade vous êtes et j'espère que ce sera positif.


Moi : D'accord.


Psychologue : J'ai juste besoin que vous soyez sincère, que vous ne cachez rien. Ça vous va ?


Moi : Oui.


Psychologue : Alors, entendez vous encore des voix ? 


Moi : La voix de mon père vous voulez dire … Non, je n'entends plus rien. C'était intense un moment puis de moins en moins ensuite plus fort et maintenant plus rien.


Psychologue : Je vois.  Comment vous sentez vous ? Plus aucune envie de drogue ? Plus de pensées sombres ? Plus de torture intérieure ?


Moi : Plus rien de tout ça, je pense que je suis maintenant responsable de ma tête.


Psychologue : Je suis heureux de vous entendre dire ça.


Moi : J'en suis moi-même surpris et heureux.


Psychologue : Quand vous voyez votre mère, que voyez vous ? 


Moi : Pardon ?


Psychologue : Regardez la et dites moi ce que ça vous fait de la savoir à vos côtés, de la voir. Quiétude, peur, angoisse, colère, soulagement ? Dites moi en ma regardant.


Moi : Non, je n'ai plus aucune colère envers elle.


Psychologue : Vous aimez votre mère ?


Moi : Euh…


Psychologue : Ne me regardez pas, regardez la.


Moi : Dire que je l'aime ce serait certainement trop dire mais actuellement je ne supporterai pas qu'elle s'en aille comme elle l'a fait auparavant. 


Psychologue : Vous lui totalement pardonné cet abandon ?


Moi : Oui et non ?


Psychologue : C'est-à-dire ?


Moi : Oui parce que je vais aujourd'hui, elle s'est excusée et elle m'a démontré qu'elle s'en voulait et tout va pour le mieux entre nous. Non parce que pour moi pardonner c'est tout oublier… Certes on ne peut pas tout oublier mais quand tu dis avoir pardonné à quelqu'un tu dois pouvoir ne pas repenser à son erreur de façon poignante si je puis le dire ainsi, je ne sais pas si vous comprenez.


Psychologue : Je comprends.


Moi : Voilà ! Je suis très ouvert à elle et à cette allure quand je sortirai je pourrai certainement profiter de la vie avec ma mère.


Psychologue : Tu es très enthousiaste.


Moi : Il faut ici sinon je perds la tête.


Psychologue : J'ai une autre question sur une autre personne.


Moi : Allez-y donc.


Psychologue : Vous me permettez de vous montrer quelque chose ? 


Moi : Allez-y.


Il se lève, vient devant moi et me pose une photo.


Moi ( me raclant la gorge ) : Kim…


Psychologue : Oui ! J'ai pu entrer en contact avec elle et elle m'a permis de la faire intervenir aujourd'hui bien qu'elle ne soit pas là.


Moi : Comment elle va ?


Psychologue : Ça vous fait quoi de la voir là ? Même si c'est en photo. Vous pensez quoi ?


Moi : Elle est toujours aussi belle.


Psychologue : Quoi d'autre ? 


Moi : Je pense à ce qu'on a vécu, nos premières années.


Psychologue : Vous l'aimez toujours ?


Moi : Oui… C'est comme si tout cet amour que j'ai étouffé de fait de celui que j'étais est totalement libre dans la nature.


Psychologue : Ça vous fait quoi de  savoir qu'elle n'est plus votre femme ?


Moi : C'est la vie j'ai envie de dire.


Psychologue : Si un jour  vous apprenez qu'elle est mariée à quelqu'un d'autre que ferez vous ?


Moi : Rien ! Je ne vais m'évader  ou faire n'importe quoi. Comme j'ai dit, c'est la vie et après son emprisonnement à mes côtés je pense qu'elle est libre de vivre sa vie maintenant. 


Psychologue : Je pense qu'on a fini ensemble, je n'ai plus besoin de faire des séances répétitives avec vous 


Moi : J'en ai besoin moi même si ce n'est pas chaque jour.


Psychologue : Pourquoi ? Y'a-t-il quelque chose que vous cachez ?


Moi : Non, ça me fait juste du bien.


Psychologue : On fera comme ça alors.


J'ai encore des années à passer ici donc si j'ai la possibilité de parler à quelqu'un, ça ne me fera que du bien.

J'ai été sincère en disant que Kimberley a le droit de vivre sa vie. Ça me fait mal parce que je l'aime mais c'est aussi ça l'amour et de toute façon, je sais que ce que je ressens finira par s'estomper donc tôt ou tard tout finira bien pour elle comme pour moi.




>>> Kimberley



_ Le lendemain _



Moi : Toi, ça se passe bien au boulot ?


Léo : Oui sauf que y'a Kara qui fait tout pour m'énerver.


Moi : Pourquoi ?


Léo : Je t'ai dit que je suis sensé aller récupérer Finie aujourd'hui ?


Moi : Oui.

 

Léo : Bhein c'était prévu pour 14h mais là elle m'appelle me mettant la pression comme quoi  elle doit impérativement sortir il faut que je passe de quitte la récupérer. 


Moi : Tu ne peux le faire ?


Léo : Je suis actuellement très occupé et je ne peux me déplacer.


Moi : Je peux aller la chercher vu que tu es occupé.


Léo : Non.


Moi : Pourquoi ?


Léo : Tu sais que je n'aime pas que tu conduise dans ton état.


Moi : Je ne suis pas malade Léo, je ne suis pas malade je te le répète encore une fois. Tu ne veux pas que je la rencontre ?


Léo : Ce n'est pas ça chérie.


Moi : Quoi donc ?


Léo : Bon, vas-y alors.


Moi ( souriant ) : Je ne suis pas malade donc ne t'inquiète pas. Tu m'envoie l'adresse ?


Léo : D'accord.


Il m'a envoyé l'adresse et j'y suis allée.

Tinie s'est empressée de venir dans mes bras quand elle m'a vu puis Kara m'a remis ses affaires.


Kara : Il ne pouvait pas venir lui-même ?


Moi : Non. Était-ce important ? S'il y'a autre chose tu peux me le dire  et je transmettrai le message. Tinie vas attendre dans la voiture s'il te plaît.


Elle a embrassé sa mère avant d'y aller.


Kara : Non, il n'y a rien d'autre. Je pensais  qu'il ne voulait simplement pas se déplacer.


Moi : Je vois. Bonne journée alors.


Kara : Félicitations.


Moi : Pardon ?


Kara : Félicitations pour la grossesse.


Moi : …


Kara : J'ai été enceinte, je sais reconnaitre une femme enceinte.


Moi : Merci.


Je ne me suis pas attardée, j'ai rejoint Tinie dans la voiture. 


Oui, je suis enceinte… de trois mois déjà mais ce n'est vraiment pas visible ce qui fait que juste Léo et moi le savons.  Ce n'était pas au programme, c'est arrivé en surprise et franchement je ne me voyais pas l'enlever après tout des avortements que j'ai eu à faire déjà. Je me suis donc empressée de le dire à Léo qui n'a pas caché sa joie. Le seul problème c'est que après ma dernière échographie le médecin m'a dit que les avortements ont en quelque sorte endommagé mon utérus donc soit j'accouche prématurément soit je fais une fausse couche donc je suis très suivie et c'est pour cela que Léo m'empêche de faire quoique ce soit. Si ça ne tenait qu'à je resterai allongée toute la journée sans rien faire déjà que pour le boulot il a insisté que j'arrête sous ordre médical donc je fais simplement mes business vu que ça ne me demande pas trop efforts.


Cette grossesse n'a pas été prévue tout comme notre relation. Tout est parti du dîner auquel il m'avait convié à Durban, c'est à Pretoria que tout s'est fait et que la relation a réellement débutée.

Il voulait que je lâche prise et c'est ce que je fais, je vis pas sans crainte bien sûr. J'ai toujours peur qu'il change du jour au lendemain mais il fait tout pour me rassurer et je me cantonne à ça.

Il n'y a aucun problème entre nous,  tout est fluide, il est attentionnée… On ne se prend pas la tête, on vit notre relation au jour le jour... Franchement, c'est l'homme à avoir dans la vie et j'essaie vraiment de ne rien gâcher avec mes appréhensions qu'il comprend.… Heureusement d'ailleurs !!

Je n'étais pas prête à fonder une famille avec lui, je n'y pensais pas j'ai envie de dire mais c'est là et je suis toute émoustillée.  

Savoir que finalement je vais être maman, que quelqu'un  grandit dans mon ventre c'est… waouh !!


Quand suis arrivée à la maison je me suis occupée des filles, Léo est arrivé juste après. Elles ont fini de manger puis elles sont allées jouer, Léo et moi nous sommes mis à l'extérieur pour discuter.


Léo : Tu as pensé à ce que je t'ai dit ?


Moi : Oui.


Léo : Et ?


Moi : Tout ça n'était vraiment pas prévu et tu sais que…


Léo : Kim, je ne peux pas vivre chez moi te sachant ici et enceinte d'accord ? 


Reine : Tu es enceinte ?


On se retourne …


Moi ( soupirant ) : Assieds-toi.


Reine : J'ai bien entendu n'est-ce pas ?


Moi : Oui, je suis enceinte.


Reine : Depuis quand ?


Moi : Trois mois.


Reine : Trois mois ? Je n'ai rien vu venir ... Je vais être maman ? Mais c'est super ça ( se jetant sur moi ) , félicitations !!


Moi ( souriant ) :  Merci.


Reine : Pourquoi ne m'avoir rien dit.


Moi : Parce que ma grossesse est compliqué si je puis le dire ainsi.


Reine : C'est-à-dire ?


Je me mets à lui expliquer ce qui m'a été dit.


Reine : Tu l'auras ce bébé, ne t'inquiète pas.


Moi : Bon maintenant tu peux nous laisser ? On en reparlera.


Reine : Attends… J'ai envie de savoir quelque chose, maintenant que vous attendez un bébé vous allez vous marier ou euh… je sais pas.


Moi : On parlera mariage plus tard mais pour l'instant ce qui est sûr c'est que on va tous déménager pour s'installer ensemble.


Reine : On s'installe avec Léo ?


Moi : Je ne vois pas pourquoi je vivrai loin du papa de mon bébé.


Elle est apparemment plus heureuse que moi, elle est rentrée dans la maison en sautant de joie.


Léo : Tu pensais ce que tu as dit ?


Moi : Tu l'as dit, on ne peut pas vivre séparément sachant qu'on sera parents. En dehors de ça , j'ai bien réfléchi et j'ai envie de passer au niveau supérieur maintenant. Je veux dire, on sort ensemble… on attend un bébé et tout se passe bien entre nous donc oui, je veux bien qu'on s'installe ensemble mais à une conditions.


Léo : Laquelle ?


Moi : Tu me laisse faire ce que je veux, je ne suis pas malade mais enceinte.


Léo : Approche.


Je m'approche de lui et me laisse aller dans ses bras


Léo : Commençons par ça et le reste viendra 


Moi : C'est-à-dire ?


Léo : Je te rendrai plus que heureuse crois moi.

Pour le meilleur & l...