ÉPILOGUE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

ÉPILOGUE :

**LOYD MBAZOGHO**

Ça fait deux semaines que j’ai lu la lettre que Lucrèce m’a laissé et depuis lors je suis ne suis pas sorti de la maison car la force et la volonté m’ont manqué. Cette nuit là quand elle a quitté mes bras, je l’ai su parce qu’il y avait longtemps que je m’étais réveillé, je n’avais juste pas réagi. Elle s’était déplacée dans la chambre avant de sortir et c’est là que j’avais ouvert les yeux. Je n’ai pas voulu lui faire savoir que je savais qu’elle était en train de partir de peur que ça soit à nouveau difficile pour elle de le faire. Je n’ai jamais eu autant mal quelque part que ce jour où nous avons définitivement mis fin à notre relation et en tombant sur son mot une heure après son départ, je me suis assis par terre et toute volonté de faire quoique ce soit m’a quitté. 

J’ai décidé de partir au boulot ce matin, j’ai déjà reçu des avertissements car depuis que toute cette histoire a commencé, j’ai manqué plusieurs jours de travail.  D’abord à cause de mon arrestation où j’ai fait 2 jours au commissariat, ensuite à cause de mon hospitalisation à ma sortie de cellule. Quand Marwane m’avait emmené à l’hôpital, les examens avaient révélé que j’avais eu une côte cassée qui avait failli perforer mon poumon gauche mais Dieu merci ce n’était pas le cas. Un caillot de sang s’était aussi formé dans mon ventre et une déchirure du ligament au genou droit, sans compter les autres petits bobos que j’avais ça et là. On a dû m’hospitaliser une semaine et demie à cause de tout ça. Jérôme et Bhernie sont venus me voir et Marwane restait quasiment à l’hôpital avec moi. Lucrèce était venue une fois de nuit pour me voir mais j’avais dit aux médecins de ne pas la laisser rentrer. Sur le coup je n’étais pas la priorité et je voulais éviter par tous les moyens que quelqu’un ait un autre choc parce qu’on aurait continué à se voir et poursuivi notre relation. Enfin, à cause des absences répétées après mon premier retour au boulot à ma sortie d’hôpital. 

Mon environnement de travail est devenu pesant à cause des regards et tout ce qui se dit sur moi. En dehors du cadre purement professionnel, plus personne ne m’adresse la parole car ils ont tous en quelque sorte pris le parti d’Arsène, ce qui fait que je ne me retrouve plus à ma place dans cette société et j’ai pris la décision de la quitter. J’ai rédigé ma lettre de démission pendant mes vacances improvisées et ce matin je l’ai prise avec moi en me rendant au boulot.  Je suis arrivé et j’ai directement tracé dans mon bureau sans parler à qui que ce soit. Je me suis assis sur mon fauteuil en posant mes coudes sur le bureau et mes mains sur mon visage. Je me suis rappelé les derniers événements familiaux et notamment la réunion de famille que nous avions faite 2 semaines après la sortie de ya Leslie de l’hôpital. C’était une réunion avec la famille élargie du côté de papa et celui de maman. Cette réunion avait pour objet mon comportement à l’égard de ma grande sœur. Elle-même n’était pas venue et on avait traité ce cas juste avec moi. Tout le monde m’avait crié dessus en disant que j’étais méchant et que je voulais détruire la famille, ils ne comprenaient pas comment j’avais pu faire une chose pareille, ils disaient que j’étais sans cœur, que j’étais un monstre, que personne ne voulait de cette relation avec Lucrèce et pour finir que je ne faisais plus partie de la famille car ce que j’avais fait avait causé une grande honte sur eux et que c’était ce genre de choses qui emmenaient la malédiction. Ne voulant pas être associé à ça, j’ai été bannis. Je ne devais plus mettre les pieds quelque part parce que j’étais un élément dangereux. On ne m’a pas laisser l’occasion de m’exprimer et on m’a juste donné mon sort. J’étais parti de là pour la maison et j’étais resté dans mon coin. Mommy m’avait appelé pour me demander comment j’allais et je lui avais dit que malgré le fait que je n’avais plus de famille et que j’avais été obligé de renoncer à Rebecca, j’allais bien. Elle m’avait exhorté avant de prier pour moi. Un jour que je m’étais rendu à l’hôpital pour un contrôle, j’étais venu trouver mon véhicule endommagé et personne n’avait vu le responsable de ce fait. J’étais seulement allé déposer ma voiture chez le mécanicien jusqu’à ce matin où je l’ai récupérée.

Je retire mes mains de mon visage et prends la lettre de Reb dans la poche de ma veste pour la relire. 

‘’Pour Loyd. Si tu lis ce mot, c’est que je suis partie. Je n’ai pas voulu te réveiller car il m’aurait été difficile de m’en aller si tu étais là pour me regarder. Je veux m’excuser pour tout ce que tu as subi dernièrement par ma faute, les coups, les injures, les mauvais regards, le rejet et tout ce qu’il y a eu comme revers à cette situation. Je n’ai jamais voulu te faire du mal et si je savais que les choses se seraient passées ainsi, je ne me serais jamais approchée de toi cette nuit du jour de la proclamation de mon bac. Tu aurais eu une vie plus sereine auprès des tiens et tu n’aurais certainement pas eu tous ces problèmes que tu traverses aujourd’hui,  alors je suis désolée.

À cet amour, j’y tenais et je croyais fermement qu’il aurait été capable de surmonter tous les obstacles. Je pensais qu’il aurait été capable de convaincre notre entourage de sa sincérité et sa véracité mais hélas… 

J’ai appris dernièrement que l’amour ne suffisait pas et qu’il y avait certains qui étaient uniquement faits pour rester dans les cœurs sans être manifestés comme c’est le cas du nôtre, un amour impossible qui nous fait passer pour des monstres aujourd’hui. 

Je suis en train de m’en aller Loyi, je pars du Gabon avec tata Luce et je ne reviendrai sans doute jamais. J’espère de tout cœur que ta famille te pardonnera et que tu pourras renouer les liens avec eux. C’est mon plus grand souhait.

Malgré tout, j’ai apprécié ma vie à tes côtés et je chérirai à jamais dans mon cœur, les souvenirs de mes moments passés avec toi. Tu es et resteras ma plus belle rencontre alors s’il te plaît prends soin de toi pour moi. 

Je t’aime, Reb !’’

Je mets ma tête sur le côté et une fois de plus mes larmes se mettent à couler. J’ai parlé avec Jérôme, il y a quelques jours et il m’a dit avoir déposé Lucrèce et Lucia à l’aéroport et qu’elles ont effectivement quitter le Gabon. Même si je sais que c’est mieux ainsi, mon cœur me fait douloureusement mal dans ma poitrine. Je me voyais véritablement finir ma vie avec elle à mes côtés, je le voulais de toute mes forces mais si les gens peuvent mourir à cause de cela, je préfère y renoncer. J’ai pleuré un bon moment avant de me reprendre. J’ai essuyé mon visage et j’ai pris le carton dans lequel j’avais apporté mes affaires pour les remettre à l’intérieur. À la fin, je me suis assis un moment et j’ai pensé à Arsène. Je ne lui ai pas parlé directement depuis le jour où il m’avait frappé chez Reb. J’ai interdiction de m’approcher de lui, d’un de ses enfants ou de sa maison. Je me le suis entendu dire par Marwane qui s’y était rendu afin de plaider ma cause. Il avait par ailleurs été reçu froidement et presqu’aussitôt s’était fait congédier. En sortant d’ici, je partirai à Lambaréné mais je veux au moins m’excuser auprès de lui et tenter de lui expliquer les choses selon ce qui s’est véritablement passé alors je me lève et je décide d’aller le trouver. J’entre dans son bureau sans m’être fait annoncer par Garcia car je sais que si elle m’annonce, il ne me recevra pas. Il lève la tête de son ordinateur pour me regarder et ses traits se durcissent automatiquement. 

Moi : (Prenant mon courage à deux mains) Je

Arsène : (Me coupant) Dégage d’ici.

Moi : S’il te plait accorde-moi juste deux minutes. Je sais que tu n’as ni envie de me voir ni de me parler mais je t’en supplie, laisse moi juste t’expliquer. 

 Arsène : (Me regardant avec colère) Si je ne t’ai pas encore brisé la nuque Loyd c’est parce que je ne veux pas créer des conflits familiaux alors si tu sais ce qui est bien pour toi, reste très loin de moi. Maintenant sors immédiatement de mon bureau avant que je ne perde patience. 

J’ai soupiré avant de sortir sans plus rien ajouter et j’ai regagné mon bureau sous les regards accusateurs de certains collègues. Je crois que je n’ai plus rien à faire dans cette société. J’ai récupéré ma lettre de démission et je suis allé la donner à qui de droit avant de partir avec le carton de mes affaires. Une fois dans ma voiture, j’ai saisi le volant en mettant une pression dessus et je me suis passé une main sur la tête.

Moi : (Dans ma tête) J’ai tout perdu…

**BHERNIE ELLO**

Je suis dans le laboratoire du ministère en train de faire des analyses de l’eau qui a été rapportée d’un village du côté de Leconi dans la province du Haut-Ogooué où on nous a rapportés que les habitants de plusieurs villages de cette localité tombaient excessivement malades et les jeunes enfants mourraient beaucoup du fait de l’installation d’une nouvelle société dans la région et que les produits utilisés par celle-ci étaient toxiques. Nous analysons donc cette eau pour voir si certains produits l’avaient contaminée. Nous travaillons dessus avant de faire un rapport. Ça fait deux semaines que nous sommes sur la question et à la fin, un de mes collègues prend la parole.

Lui : Excuse-moi de te le demander et je sais que cela n’a rien à voir avec le travail mais bon je le fais quand même.

Moi : (Le regardant)

Lui : Tu as des problèmes personnels ?

Moi : Pourquoi cette question ?

Lui : Parce que j’ai remarqué, enfin, nous avons tous remarqué que tu avais changé. Depuis le début de cette année tu t’es renfermé et tu ne parles quasiment plus avec les autres en dehors du cadre du travail du coup nous nous sommes demandés si tu avais des problèmes car nous ne te connaissons pas comme ça.

Je lève la tête et je regarde les autres qui me regardent tous avec l’air d’approuver ce qu’il venait de dire. 

Moi : Je vous remercie de vous inquiéter pour moi mais je vais bien et je n’ai aucun problème. 

Lui : (Après un moment) D’accord. 

Je suis sorti de la salle et je me suis changé avant de rejoindre mon bureau où je me suis posé en mettant ma main sur mon visage. J’ai voulu laisser mon cœur se pencher avant de me ressaisir et reprendre à bosser car j’avais énormément de boulot (…)

Je viens d’arriver à l’appartement et je soupire grandement avant de descendre du véhicule et aller rentrer à dans la maison, je ne trouve que la petite sœur de Chancelle.

Moi : Bonsoir.

Candice : Bonsoir.

Moi : Où sont les autres et pourquoi la chambre est vide ?

Candice : Parce que Chancelle a déménagé ce matin avec Zoé.

Moi : (Arquant un sourcil) Pardon ? Chancelle a fait quoi ? 

Candice : Elle a déménagé avec le bébé. Tantine Aubierge est venue la prendre pour la déposer dans votre maison.

Moi : Quelle maison ?

Candice :  La grande maison où tu vivais avant.

Moi : (Écarquillant les yeux) Pardon ?

Elle me regarde et je me retourne précipitamment pour sortir de la maison. Je grimpe dans ma voiture et je démarre en trombe pour là-bas. Maman est complètement folle ? Comment elle a pu faire cela ? Et d’ailleurs où a-t-elle eu les clés de cette maison ? Je fouille mon trousseau de clés et je remarque effectivement que cette clé manque à l’appel. Je suis étonné car je ne sais pas à quel moment elle l’a prise. J’arrive quelques minutes plus tard et je klaxonne, le gardien m’ouvre et je vois la voiture de maman ainsi que celle de Rail dans la cour. Je descends et je les trouve là-bas avec Stella et Lens qui essaie de leur faire entendre raison afin qu’elles retournent à l’appartement.

Moi : Qu’est-ce qui se passe ici ?

Eux : (Silence)

Moi : Je crois avoir posé une question.

Maman : Nous sommes venus installer Chancelle et Zoé à la maison ?

Moi : Que vous ai-je dit après les fiançailles ?

Maman : Que cette maison était pour l’autre là.

Moi : Maintenant que faites vous là ?

Maman : Elle est partie de la maison depuis 2 semaines, cette maison ne peut pas rester inhabitée et l’enfant va rester serrer dans le petit studio là. Là c’est parce qu’elle ne rampe pas encore mais quand ce sera le cas, elle le fera où ?

Moi : J’ai dit que je prenais mes dispositions mais cette maison c’est non alors levez vous rapidement et vous retournez au studio. 

Maman : Donc on ne peut pas rester ici en attendant que tu construises la maison de Chancelle ? Il y a même quoi ?

Moi : Chancelle lève toi de là et va dans la voiture avec l’enfant. 

Maman : Mais.

Moi : Ne me fais pas parler inutilement. (À l’autre) Où sont tes affaires ?

 Chancelle : C’est dans la chambre à l’étage.

J’ai arqué un sourcil et elle a poursuivi.

Chancelle : Dans la chambre principale. Maman m’a dit que c’est là-bas que je vais désormais dormir avec toi.

Voix : (Derrière moi) Donc c’était vrai ?

Je me suis retourné pour tomber sur la mère de Lucia debout devant la porte, mon cœur a raté un battement.

Maman Patricia : (Me fixant) Tu as vraiment fait ça à mon enfant Bhernie ? Tu as pris une deuxième femme ?

Moi : (Silence)

Maman Patricia : ELLO Obiang, je t’ai fait confiance en mettant mon bébé dans tes bras et c’est ainsi que tu me l’as traitée ? En ramenant une autre femme dans sa maison ? (Après un moment) Dieu te jugera.

Maman : Eh eh eh eh, vous ne maudissez pas mon enfant hein. C’est vous et votre stérile de fille que Dieu va juger.

Lens : Maman.

Maman : Ah fous moi le camp. Cette femme est qui et elle viendra maudire mon fils ? À cause de sa sorcière de fille stérile ? Que Lucia c’est qui et mon enfant va se priver d’enfants ? Elle apportait d’abord quoi de bon à mon fils pour qu’il gâche sa vie avec ce bois sec ? Depuis là je vous regardais et j’ai dit c’en est assez, vous n’allez plus m’exploiter l’enfant dans votre famille. Si c’est à cause du petit billet que vous avez payé pour qu’il parte en Europe, faites la facture et on vous rembourse. Ça devient quoi ? Tout le monde, tu as fait ça à Lucia, tu as fait ça à Lucia ? Oui il a fait. Il est sorti de votre sorcellerie en allant prendre une vraie femme qui lui a donné un enfant. Votre fille ne vaut rien et on ne veut pas d’elle dans cette famille. De toutes les façons, on n’a jamais voulu d’elle, c’est elle qui collait mon fils partout comme une désespérée.

Maman Patricia : Merci beaucoup madame. Je viens de comprendre dans quel environnement ma fille a évolué ces dernières années et Dieu merci c’est terminé. (Esquissant un sourire) Ma fille est un bois sec et ne vaut rien ? J’ai compris madame. Ne vous en faites pas. Je veillerai personnellement que le désespoir qui poussait mon enfant dans les bras de votre fils ne se manifeste plus jamais (me regardant) Et quant à toi ELLO Obiang si je t’ai reçu et accueilli chez moi en te traitant comme mon propre enfant et que c’est ainsi que tu m’as traité en faisant de mon enfant le souffre douleur de ta famille, Dieu seul sera le juge entre nous deux. Ma fille est stérile ? Je te l’accorde et je ne reviendrai même pas sur les raisons et les circonstances de sa stérilité. J’espère seulement pour toi que plus jamais tu ne t’approcheras d’elle et que tes pieds ne franchiront plus le seuil de ma maison parce que ce jour crois moi et je te parle devant ta famille, tu regretteras d’avoir posé tes yeux sur le visage de ma fille, je te le garantis. 

Elle s’est retournée et est partie. J’ai mis ma main sur mon visage et je me suis mis à pleurer en silence…


À SUIVRE…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...