Epilogue

Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

Épilogue.

 

Cinq ans plus tard...

 

Pendant les cinq dernières années, le sujet a été tabou. Personne n'en parlait. Personne ne me demandait si j'allais bien à l’intérieur. On se contentait de mes sourires. Oui, m'a fallu apprendre à sourire.

 

Le type que je n'appelle plus tonton et dont je ne cite plus le nom, s'est vu amputé des deux jambes car elles ont été salement écrabouillées lors de cet accident de circulation. Son épouse Liselle est toujours à ses côtés. Elle le dit inoffensifs alors qu'on suppose tous qu'un type pareil reste capable du pire, avec ou sans jambes. Son sexe fonctionne toujours. Pour preuve, Liselle et lui ont eu des jumeaux il y a 4 ans.

L'argent ne coule plus comme avant. Le standing a baissé d'un coup avec l'accident de ce type.

Son épouse a fermé les vannes. Plus de distribution d'enveloppes et tout le monde s'en plaint. L'argent, dit-elle, c'est pour elle, son mari et ses enfants. Ce mari qu'elle cocufie depuis deux ans avec un mec de son âge, Rodrigue, un gigolo qu'elle entretient et qui est leur locataire dans une des dépendances de leur grande villa. J'ai osé demander à Liselle pourquoi elle ne quitte pas cet homme. Elle m'a répondu : « L'argent, c'est lui. Tant qu'il ne m'a pas donné le secret de son argent, je reste là ! »

 

Ma tante Angélique est devenue la maîtresse d'un DGA d'une entreprise pétrolière. Il s’occupe d'elle correctement. Elle semble ne pas vouloir plus si ce n'est sa présence de temps en temps et son argent.

Elle a scindé la maison en deux et a mis l'autre partie en location pour payer les études de son fils Andrew aux USA. Elle a décidé qu'elle enverra les deux autres garçons étudier au Ghana le moment venu.

 

Nous sommes un 26 septembre, date de mon anniversaire que je ne fête jamais. Comme chaque année depuis 5 ans, je choisi cette période pour aller voir a vieille dame qui se charge de me laver et me blinder le corps. Cette année elle m'a dit de revenir en juillet prochain pour une initiation de sorte que même après son départ vers l'au-delà, je puisse par moi-même voir et être capable d'éviter les pièges de la vie. Elle m'a d'ailleurs dit ce matin quand je l'ai quitté après avoir séjourné 3 nuits chez elle : « Ma fille, il faut rester vigilante car, le démon se réincarne. Il ne faut pas que tu te laisses surprendre. »

Assise face à ma tante Angélique, dont l'amant vient de s'en aller en lui laissant une enveloppe pour payer la facture d’électricité, je pousse l'audace pour la première fois. Je lui parle, l'obligeant à s’asseoir face à moi à cette table, verre de whisky-coca à la main, pour répondre à mes questions. Je sais que plus tard, je n'aurais peut-être pas envie de parler alors, autant le faire maintenant. Elle réfléchit un moment avant de commencer et dire :

- Le type nous a sorties de Mayumba, ma fille. Nous n'avions jamais vu Libreville et la première fois que nous y avons mis les pieds, c'était pour obtenir notre passeport pour la France directement. Notre aînée, Eulalie y vivait déjà depuis 5 ans. Elle avait 25 ans, le type l'avait installée dans un bel appartement à Bordeaux. Elle ne manquait de rien. Il lui payait les études et tout le reste. Elle a voulu nous en faire profiter et mettre de la lumière dans nos vies. J'avais 15 ans, ta mère en avait 10. Un mois après notre arrivée à Bordeaux, il m'a emmenée manger dans un restaurant chic. Il m'a charmée. J'ai fini dans son lit après ce repas. Il m'a baisée par tous les orifices. Pourtant, j'ai continué cette affaire pendant 5 années, parce qu'il y avait l'argent ; et parce que contrairement à mes sœurs, ma tête était une véritable passoire. Je n'arrivais pas à décrocher mon CAP de secrétariat. J'ai fini par tomber enceinte de lui. Pour ne pas avoir de problèmes avec Eulalie, je suis rentrée à Mayumba y retrouver maman. Le type est venu et nous a fait sortir de là. Il nous a installées à Port-Gentil ; il payait notre loyer chaque mois, il m'a trouvé un boulot de réceptionniste. Et chaque fois qu'il était de passage à Port-Gentil, je devais me donner à lui. Et le manège jamais ne s'est arrêté. J'avais un premier enfant que jamais il n'a reconnu. Il m'en a fait deux autres, qu'il n'a pas non plus reconnu.

- Comment est-ce possible, ma tante ? Comment t'es-tu laissé abuser ainsi ?

- Il avait de l'emprise sur moi et cela, dès le premier jour. Il avait le droit de vie et de mort sur moi ; au point qu'il pouvait se montrer machiavélique et se rire de moi. Un jour, Andrew avait 6 ans. Ce type est arrivé à Port-Gentil, il nous a entraînés tous les deux dans la chambre. Le petit était assis dans un fauteuil et a regardé sa mère être obligée de se mettre à quatre pattes pour venir sucer les couilles de cet homme. C'était ça ses méthodes d'humiliation. Et quand il partait, il laissait des liasses d'argent. Ma fille, je n'ai connu que lui comme homme. Aucun autre homme ne m'a touchée avant l'arrivée de celui dont je suis la maîtresse aujourd'hui. J'ai lutté. J'ai voulu me détacher de lui. C'était peine perdue. J'étais complètement envoûtée par cet homme.

- Et avec ma mère ?

- Elle avait 19 le jour où elle a décroché son BTS d'assistante de direction. Il l'a invitée au restaurant. Par la suite, il l'a violé durant toute une nuit dans une chambre d’hôtel. Contrairement à moi, elle ne s'est pas laissé faire. Elle lui a tailladé le ventre avec un couteau de cuisine quand ils se sont retrouvés à la maison. Il a atterri aux urgences. Pour éviter les problèmes, Eulalie a renvoyée ta mère au Gabon. Maman qui était retournée vivre à Mayumba a été choquée en apprenant cela. Jamais je ne lui avais parlé de ma liaison avec l'époux d'Eulalie. Elle ne savait pas qui était le père d'Andrew. Je lui avais dit que c'était quelqu'un qui m'avait abandonnée. Et voilà. Elle a voulu que ta mère se fasse avorter. Ta mère n'a pas voulu le faire. Et heureusement d’ailleurs, parce qu'après t'avoir eue, elle n'a plus jamais réussi à tomber enceinte.

 

Elle s'arrête de parler, boit une gorgée d'eau puis me fixe droit dans les yeux et me dit :

- Ma fille, si quelqu'un se met devant toi et te dit que Jean lui a donné son argent sans rien en retour, dis-toi que cette personne ment. Toutes, nous sommes passées dans son lit. Que ce soient ses sœurs, ses nièces, ses petites-filles, ses belles-sœurs et même les amies de sa femme : il nous a toutes baissées. Il nous a toute défloré l'anus. Jamais je n'ai compris pourquoi il aimait nous prendre par derrière. Peut-être était-ce pour mieux nous dominer et nous rendre serviles. Je te dis bien, NOUS TOUTES... Il est marié à Liselle, pourtant, la mère Rita, elle aussi lui a écarté ses jambes. Il a toujours été sans vergogne et nous étions là, dociles et consentantes parce qu'il nous abrutissait avec son argent.

De nouveau elle s'arrête de parler et respire un grand coup. Elle reprend et me dit :

- Ta mère a été la seule à lui tenir tête. Elle lui avait dit qu'elle le tuerait s'il s'approchait d'elle. Et le soir de sa mort, elle sortait justement de chez lui et l'avait menacé en disant qu'elle porterait l'affaire au tribunal et qu'elle irait à TvPlus pour en parler et dévoiler que c’était un porc. Elle a été tuée à ce moment-là...

- Elle est morte, oui. Mais était-ce vraiment un accident, ma tante ?dis-je.

Tante Angélique baisse la tête et me dit :

- Eulalie a toujours soutenu que c'était un accident. Elle a percuté ta mère de plein fouet. Ils ont raconté que le chauffard s'était enfui alors qu'en fait, le « chauffard » c'était elle. Divulguer nos secrets nous aurait tous tués, apparemment. Enfin, c'est ce qu'elle a dû penser. En fait, ce n'est que le jour de la mort d'Eulalie que son époux m'a confessé le fameux « accident ». Si maman est devenue folle à cet instant-là, c'est parce qu'elle a assisté à toute la scène ; elle était dans la voiture avec Eulalie. Elle a tout vu. Son esprit a disjoncté à ce moment-là. Ils se sont dépêchés de l'envoyer en France et de la faire interner dans un hôpital pour fous.

- Comment avez-vous pu supporter tout ça ?

- Chacun vivait cela en silence. Quand il n'était pas là, la vie coulait. Quand il arrivait, tu te mettais au garde-à-vous avec l'illusion qu'il t'aimait. Il y avait l'argent, le champagne, les voyages. Aucun souci avec les factures. Mais c'est le démon du sexe et de l'argent facile que nous servions.

- Il t'a fait des enfants, il n'en a reconnu aucun, pourtant tu es restée fidèle à un type pareil ?

- Va demander à sa nièce Larissa, qui est le père de ses trois fils ? Va poser la même question à sœur Ernestine, qui est le père de ses deux garçons. Si elles te donnent le nom de ce père, viens me le dire et tu comprendras que c'est le silence qui nous a eues.

 

Le type avait 15 ans de plus que ma tante Eulalie. Ma tante Eulalie avait 15 ans de plus que ma mère. Donc, ce type avait 30 ans de plus que ma mère. Et donc, 50 ans de plus que moi. Pourtant...

Ma tante Angélique me dit :

- Il paraît que c'était un esprit brillant ; il avait un QI au-dessus de la moyenne. Quand il est arrivé à 17 ans pour faire ses études aux USA, ils ont été impressionnés. C'était un grand ingénieur. Très vite, on l'a intéresse à a gestion du pays ; l'argent est rentré très vite. Et comme pendant ses études là-bas, il s'est familiarisé aux choses ésotériques, il est rentré dans différents mouvements, comme on dit. Il faisait partie du mouvement des adorateurs d'Asmodée. Je n'en sais pas plus sur tout ça mais je sais, qu'il pratiquait énormément de magie, de sorcellerie. Il avait une incantation pour tout. Il pouvait devenir invisible pour me visiter la nuit. C'est pour ça que jamais je n'ai pu attirer d'autres hommes. Jean était constamment présent à me surveiller, même quand je dormais. Parfois, il était doux et pouvais me faire l'amour correctement. D'autres fois, tu le retrouvais avec les yeux injectés de sang et avec cette envie de faire très mal, d'humilier, de pousser la personne à supplier de tout son saoul pour que la torture s'arrête. A chacun de mes anniversaires, c'était ça ! J'avais droit à la part du diable. Si Liselle t'a dit qu'elle veut avoir le secret de son argent, ça veut dire qu'on a encore du souci à se faire. L'argent nous a rendu esclaves.

- Pourquoi m'a t-il fait autant de mal, ma tante?

- Tu es sa seule fille. Cet homme n'a eu que des garçons. Tu es devenue son obsession car dans sa vision des choses, la lumière de sa vie, c'était toi. Tu était son etoile, sa source d'énergie. Ne pense pas qu'il n'a pas fait de mal aux garçons. Il te faisait physiquement mal mais en ce qui concerne les garçons, c'est psychologiquement qu'il les détruisait. Regarde Maxime et Alexandre! Ils se droguent tellement qu'on ne sait pas s'ils s'en sortiront un jour. Ils doivent oublier les choses qu'ils ont vu petits. Dès l'âge de 5 ans, lepère les obligeait à s'assoir dans un fauteuil et à le regarder faire l'amour à leur mère, our apprendre, leur disait-il. Apprendre quoi? Qu'apprend t-on quand tous les week-ends, on doit assister à ce spectacle? Et tout ça, c'est maintenant qu'on le découvre. Je te le dis, ma fille, c'est le silence qui a gagné.

 

Je décide de vider ma tasse de thé vert et d'aller dormir. Je prends l'avion demain à 8h pour Libreville. Dans l'après-midi, je prends un vol pour le Ghana via le Togo. Mon année de Baschelor m'attend. C'est l'argent épargné par ma mère ainsi que son assurance vie qui ont payé une partie de mes études. Si je veux continuer après le baschelor, je vais devoir travailler pour ne pas succomber à la tentation de répondre aux appels de phare de Liselle qui n'arrête pas de me dire « Tu te contentes de peu, ma petite. Ton père a mis de l'argent de côté pour tes études aux USA ! »

Je lui réponds toujours : « Cet homme n'est pas mon père. Dans mon acte de naissance il est écrit que je suis née de père inconnu ! »

Cette nuit avant de dormir, je reçois justement l'appel visio de Liselle qui danse en me disant :

- Ma petite, je t'avais dit que la patience paie, non. Jean m'a dit qu'il va me donner le secret de son argent. Maintenant, il pourra mourir en paix. Mais l'argent restera. Andrew est d'accord pour prendre le relais. Il sera intronisé.

- Oubliez-moi, Liselle !

- Mais comment tu peux dire ça, Nelly ! Ton père pensait encore à toi à l'instant ; il disait que c'est toi qui devant monter sur le trône et non pas Andrew. Pour ça, il te suffit simplement de sacrifier ton ventre. Tu laisses l'argent t'échapper, ma petite ! Moi, je passe mes week-ends à Dubaï ou à Paris. C'est la belle vie. Tu n'as pas envie de t'élever un peu au lieu de louer une simple chambre avec coin cuisine ? Jusqu'à quand vas-tu partager les sanitaires avec d'autres locataires !

- Oubliez-moi, Liselle ! dis-je avant de raccrocher.

 

Si le fils de ma tante Angélique a jugé bon de suivre les traces de son père, c'est que la vieille avait raison : le démon de réincarne.

Ma vie est ailleurs loin de cette famille ! Rien ne me rattache à tous ces gens que je ne comprends pas ; que je ne comprendrais jamais. Même si j'excuse leurs faiblesses face aux instincts dominateurs de cet homme.

 

Quand mon avion atterrit à Libreville, je respire heureuse de pouvoir bientôt retrouver le jeune homme qui a bousculé mon cœur et l'a obligé à voir la vie du bon côté. Il se prénomme Noam. C'est un métis de mère sénégalaise et de père capverdien. Avec son petit air de Shemar Moore, il me fait rire. Cela fait 8 mois que nous sommes en couple. Ça été très dur au début. Je ne supportais pas l'idée qu'il me touche, ni de le savoir dans mon dos. Je sursautais à chaque fois qu'il arrivait vers moi, par l'arrière. Le simple fait d'avoir à changer même ma robe en sa présence était une torture. Oui, une véritable torture. Il m'a fallu apprendre l'intimité. Il m'a fallu apprendre à laisser mes pantalons de côté pour mettre des robes. Et même si mes  robes sont toujours longues et m'arrivent aux chevilles, au moins, j'ai fait un pas pour apprivoiser mon corps et apprendre à l'apprécier.

Je dors avec la lumière allumée. Je ne supporte pas la vue d'un ours en peluche dans mon environnement. J’abhorre l'idée qu'on puisse m'appeler « ma princesse », « mon trésor », « mon bébé ». Je répète sans cesse à Noam que je m'appelle Nelly et que c'est ce prénom là que ma mère m'a donné. Et si elle m'appelait sa « Lili », c'est qu'elle voyait en moi une fleur qui allait éclore et devenir la plus belle de son jardin. C'est à elle sûrement que je dois cette force qui m'a gardé debout alors que je pensais finir dans un cercueil pour arrêter de souffrir. Ma mère me manque tellement !

 

Noam me sourit en me voyant arriver vers luis en tirant mon petit trolley blanc. Il s'approche hésitant un moment à m'embrasser en public (car cela aussi m'est difficile), il est surpris quand je m'accroche à lui et me mets sur la pointe des pieds pour lui arracher un baiser ; c'est timidement que je lui souffle dans l'oreille :

- Une semaine et tu m’as manqué comme s'il s'agissait d'une éternité.

Il sourit et me murmure :

- Je me suis sacrément ennuyé sans toi !

Nous restons collés l'un à l''autre comme s'il en allait de notre existence puis, je lui susurre dans l'oreille :

- Je crois que je suis prête.

Il s'éloigne de quelques centimètres et me regarde perplexe en me répondant :

- Tu crois ou tu l'es ?

- Je le suis ;

Là, il me prend la tête entre les deux mains et m'embrasse goulûment.

 

Cette nuit-là, dans ce lit, dans cette chambre d’hôtel dans lequel le loge l'ambassade de Côte d'Ivoire où il est en stage, il me dévêtit ; et comme il y a deux mois, j'en fais de même pour lui et apprend à regarder son corps tout nu pour mieux l'accepter à mes côtés et en moi. Je frissonne à chacun des baisers qu'il pose sur mon corps couché là, sur ce lit. Alors que nos deux visages se retrouvent collé l'un à l'autre et que je sens son désir augmenter, il me dit :

- Tu peux changer d'avis si tu veux.

Je fais non de la tête par ce qu'il est temps de me détacher des démons de mon passé pour libérer mon avenir.

   

Juste au même moment chez Liselle & son époux...

 

Je suis tranquillement en train de baiser avec Rodrigue, mon locataire ; il est minuit quand on entend un cri strident retentir dans la nuit ;

- On dirait un loup affamé ! Me dit Rodrigue.

- Pardon, finissons d'abord ! Laisse-moi ce vieux-là pleurer là-bas ! Occupe-toi de moi ;

Il se remet à bouger en moi en position levrette et je gémis de tout mon saoule tellement le type connaît son affaire ; mais les cris de mon époux ne faiblissent pas ; C'est qu'il va réveiller tout le quartier, cet imbécile. Je veux jouir ; je m’occuperai de lui tout à l'heure. Il ne va quand même pas me gâcher mon plaisir !

Les cris deviennent tellement ahurissants que mon amant finit par me dire :

- Écoute, il m'empêche de m'amuser, là ! Fait quelque chose.

Son érection est retombée tout net. Je m'énerve en sortant du lit et lui dit :

- Reste là et mets-toi en condition. Il me faut ma dose cette nuit. J'ai passé toute la semaine à veiller sur ce type, à le torcher et à lui changer ses couches ! Alors, j'ai besoin de respirer et de prendre du bon temps.

- Mais pourquoi tu ne t'en débarrasse pas, Liselle ? Je ne te suffis pas ? Il faut encore que tu acceptes de lécher les couilles à ce vieux sans jambes ? Pourquoi lui donnes-tu encore ton corps, Je te veux à moi tout seul !

- As-tu trouvé un arbre qui fait pousser de l'argent, Rodrigue ? Je te signale que c'est son pognon qui nous fait vivre, alors, on reste corrects et on le supporte.

- Dis plutôt que tu l'aime, oui ! Un pervers pareil ! me lance t-il complètement dépité.

Je laisse mon amant à sa crise de jalousie qui ne nous mènera nulle part ; je sors rapidement de la chambre et cours vers la villa. J'ouvre la porte du salon et trouve mes jumeaux Félix et Fidolin complètement apeurés, figés dans canapé du salon. Ils me regardent inquiets et me disent :

- Papa, il nous fait peur. Il arrête pas de crier comme un loup.

Je me dépêche d'aller dans la chambre ; ce n'est qu'à ce moment-là, que je me rends compte que je suis sortie sans prendre la peine d'enfiler un tee-shirt. Je suis carrément à poils ; j'ouvre la porte et c'est un spectacle de désolation qui m'accueille :

Mon époux et couché sur le lit, un couteau planté dans le cœur avec du sang partout...

- Jean, s'il te plaît. Jean, ne meurs pas ; jean, pourquoi ? Je pleurniche.

Je ne suis pas prête à le laisser partir ; pas maintenant.

- Jean reste avec moi. Ne m'abandonne pas.

Les seuls mots qu'il prononce avant de rendre l'âme sont : « Nelly, ma princesse. Mon étoile. »

C'est avec une douleur incommensurable que je vois la vie quitter son corps ! Et là, je me rappelle qu'il est parti sans me donner le secret de son argent. Ce secret qui doit assurer la survivance de tous ses biens sur terre. Qu'allons-nous devenir ?

   

FIN

JE VEUX MOURIR...