Épisode 1

Ecrit par Mona Lys

Un amour dangereux (tome 2)

Episode 1



***Carl***


Je marche tout doucement les pieds et les mains enchainés les deux gardes pénitenciers de part et d’autre de moi. Nous marchons à pas lent mais Dieu seul sait à quel point j’ai envie de courir pour sortir d’ici. Les gardes eux prennent leur temps parce que de toutes les façons ils n’ont rien d’autre à faire si ce n’est se jouer les patrons des prisonniers. Leurs ténus et leurs matraques leurs montent à la tête au point de se permettre tout et n’importe quoi. Ils hurlent un peu n’importe comment et tapent même sur des détenus seulement parce qu’ils ont osé éternuer en leur présence. Pff n’importe quoi. Je me rappelle encre du jour où l’un d’eux a essayé de se la jouer supérieur à moi. Juste parce que j’ai refusé de manger la merde qu’ils nous servent comme manger puisque j’avais demandé à Loraine de ne plus me rapporter à manger l’un d’eux m’a assommé avec sa matraque. Sans rien dire je me suis simplement levé de tout mon long pour me positionner devant lui. Mon gabarit et mon regard assassin ont suffi pour calmer ses ardeurs et depuis ce jour il m’a évité.


Je me rappelle encore de ce jour où j’ai demandé à la servante de Loraine de lui faire savoir que je ne voulais plus qu’elle m’apporte de la nourriture parce que ça me faisait bizarre que pendant que moi je mange de bonnes choses les autres eux mangeaient du grand n’importe quoi. Elle a appelé à la prison pour me parler mais à peine ai-je pris le téléphone que


« Carl Jérémie Lucent (oui elle a décidé de m’appeler Lucent pour selon annuler l’effet de Dusky sur moi.) Anderson, si tu ne veux pas que je débarque dans cette satanée prison pour te faire avaler toute la casserole de sauce tu ferais mieux d’accepter qu’on t’apporte de la nourriture. »


Et elle a coupé sans me laisser en placer une. Une heure plus tard je recevais Olivier avec la servante et la nourriture. Loraine a dit à Olivier de s’assurer que je mange bien et elle a même augmenté la ration pour mes deux codétenues avec qui je m’entendais désormais bien. C’est resté ainsi jusqu’à aujourd’hui.


Ma Loraine m’a apporté de la nourriture pendant ces quatre longues années. Il n’a jamais été interdis de recevoir de la nourriture c’est juste que généralement lorsqu’une personne est incarcéré sa famille n’a plus trop son temps. Dans les débuts oui ils apportent de la nourriture et du soutien mais plus les jours passent ils disparaissent donc ce dernier se contente du pain sec avec de la bouilli de maïs qu’on appelle ‘‘ gbinzin’’ en nouchi la langue de rue ivoirienne. Mais moi j’ai été au verre pendant tout mon séjour ici et mes codétenues en profitaient. Ils profitaient tellement de moi qu’ils osaient provoquer des bagarres en me prenant comme défenseur au cas où ça capoterait et bêtement les autres étaient intimidés. Mais je pense qu’ils auront leur vengeance puisque moi je sors. Ils n’auront donc plus de défenseur.


Oui c’est aujourd’hui que je sors. C’est aujourd’hui que je prends ma liberté. C’est aujourd’hui que commence un nouveau chapitre de ma vie avec Loraine. Ma Loraine à moi. Je suis impatient de la retrouver. Impatient de retrouver son minuscule corps qui m’a tant manqué pendant ces quatre fichues années. Impatient de goûter de nouveaux à ses lèvres. Impatient de la sentir se lover dans mes bras. Impatient de voir sa réaction quand elle me verra aujourd’hui devant elle. Normalement je devais sortir dans quatre mois mais ma conduite exemplaire a poussé le juge à me faire sortir maintenant. J’ai fait un effort surhumain pour ne pas casser la gueule à quelqu’un à chaque fois qu’on me provoquait. C’était dur, très dur même je dois dire. Voir des gens qui ne font même la moitié de mon poids et de ma taille se foutre de ma gueule et ne pas leur foutre mon poing dans leurs salles faces de rat me tuait. Mes poings me démangeaient tellement que je me défoulais à chaque fois en faisant la mucus. Ca au moins on y avait droit même si ce n’était pas de matériels aussi sophistiqués comme les miens. Juste un tas de fer regroupé pour servir de poids lourd. Il y avait quelques-uns qui me demandaient de leur apprendre à bien se former leurs muscles. Faire quatre ans sans cogner quelqu’un c’est pire que de ne pas faire l’amour mais Dieu merci j’y suis arrivé.


On m’enlève les menottes et je vais récupérer mes affaires qui ne comportent juste qu’une chemise, un jeans, les basquets et la montre que Loraine m’a offertes. Mais on me donne un ensemble costume avec des souliers à sortis à la place de mes vêtements. Sûrement un cadeau d’Olivier. Je me change dans une salle puis nous reprenons le chemin vers l’extérieur. J’ai hâte de respirer l’air frais de dehors. Je sors enfin et je respire un très grand bol d’air en fermant les yeux pendant plusieurs minutes. Quand je les ouvre je vois Olivier adossé à sa voiture ses lunettes de soleil sur ses yeux et le sourire aux lèvres. Je m’avance vers lui et lui fait une accolade.


Moi : Merci beaucoup d’être venu me chercher et aussi pour le costume.


Olivier : De rien, je n’allais quand même pas te laisser aller retrouver ta famille avec de vieux vêtements. Alors on-y va ?


Moi : Oui et le plus vite possible. Je ne supporte plus cet endroit.


On monte en voiture et nous quittons les lieux. Plus nous roulons à travers la ville je me rends compte que j’ai vraiment été enfermé longtemps. Tout me parait nouveau au point même d’avoir l’impression d’être dans un autre pays. Je baisse les vitres pour que le vent me tape bien. C’est fou comme je me sens bien. Nous faisons un stop chez le coiffeur pour m’arranger un peu la tête et le visage puis reprenons la route. Nous discutons des changements du pays durant tout le trajet jusqu’à ce qu’on gare devant une immense maison. La nouvelle maison de Loraine.


Moi : Cette maison est quand même immense.

           

Olivier : Bien-sûr, tu sais que Loraine ne fais jamais rien à moitié. En plus c’était pour que Erwin ait plus d’espace pour jouer et se balader.


Moi : J’ai vraiment le trac de les revoir. Quatre ans, ce n’est pas petit.


Olivier : Ouais mais je sais qu’ils seront supers heureux de te voir surtout Loraine. (Riant) Elle qui s’attend à te voir dans quatre mois, elle aura un infarctus.


On descend et nous rentrons dans la concession. Olivier m’avait prévenu qu’il y avait une fête d’anniversaire pour Erwin. Normalement son anniversaire était le mois passé mais à cause de son emploi du temps chargé Loraine n’a pas pu faire de fête. Cependant le petit n’a pas arrêté de réclamer sa fête et donc voilà qu’il l’a aujourd’hui exactement le jour où je sors. Ça ne pouvait pas tomber mieux. Je vais enfin voir mon fiston en vrai et non par une photo. Je vais enfin pouvoir le serrer dans mes bras. Mon fils Erwin Jérémie Anderson. Dès que la nounou du petit qui m’apportait à manger en prison me voit elle se fige essayant de comprendre ce qui se passe.


Olivier (rigolant) : Ferme ta bouche Any.


Je la salut et la laisse planter là me regardant comme un fantôme.


Any (derrière nous) : C’est tonton Carl ? Oh mon Dieu.


Nous nous dirigeons dans le jardin. Il y a de la musique en fond sonore et des cris d’enfants se fait entendre. Une quinzaine d’enfant est assis dans le gazon regardant un spectacle de marionnette. Je reste à bonne distance essayant de repérer Loraine et mon cœur s’emballe quand je la voie jolie comme un cœur dans une longue robe à bras mince et ses cheveux relâchés sur ses épaules. Elle distribue des gobelets contenant des jus je crois aux enfants. Elle discute un moment avec Olivier lorsque celui-ci lui dit un truc à l’oreille. Elle se retourne et là.


BAM. Elle laisse tomber le plateau par terre et je peux voir ses lèvres mimer « Carl ».



Le livre est disponible en pdf. Me contacter si interessé.


Un amour dangereux (...