Épisode 10
Ecrit par Mona Lys
Episode 10
KENNEDY
Flash-back cinq ans plus tôt
Les cris de cette fille me font redoubler de vigueur dans mes coups. J’aime quand les filles hurlent ainsi mon nom alors que je suis à fond. J’adore avoir le pouvoir. C’est moi le chef et en matière de sexe, je suis au top. C’est pourquoi les filles me mangent dans la main. Maintenant que j’ai eu cette pétasse de Cindy, je peux me concentrer sur d’autres culs. Elle faisait la grande gueule pourtant, il a fallu un peu de douceur pour la faire succomber. Je le savais ça que Kendrick arriverait à la faire flancher. Même si l’idiot est trop réservé et toujours puceau, il a la côte avec les filles. Il sait comment s’y prendre avec les filles mais il s’en fiche. Heureusement, j’ai pu le convaincre de séduire Cindy pour que moi je puisse la mettre dans mon lit. Il ne voulait pas le faire mais pour y arriver, j’ai dû jouer sur ses émotions. Nous avons été séparés après le divorce de nos parents et depuis, nos rapports sont distants. J’ai donc joué la carte du jumeau qui veut pour une fois partager quelque chose avec son frère. Je lui ai rappelé comment les disputes de nos parents nous ont éloignées si bien que nous n’avons plus rien de commun en dehors de notre coupe de cheveux et de nos tatouages. Nous avons fait les mêmes avant qu’il ne s’en aille au Congo rejoindre notre père. C’était une manière pour nous d’être proche loin de l’autre malgré la distance. Kendrick est quelqu’un de très sentimental donc il est très facile de jouer là-dessus pour obtenir quelque chose.
Alors que je suis en plein pilonnage Kendrick vient cogner à la porte de ma chambre.
– Ken sort vite il y a une urgence. Hurle-t-il derrière la porte.
– Fiche-moi la paix Ken. Tu m’interromps.
– Kennedy, sors immédiatement.
– Donne-moi cinq minutes.
Je vois son ombre en dessous de la porte s’en aller. Je me réactive encore plus vite en la fille jusqu’à la jouissance. Quand je sors avec elle et qu’elle voit Kendrick elle tique.
– Vous êtes jumeaux ? Demande-t-elle choquée.
– Non triplets. Dégage d’ici.
Je lui donne une tape sur les fesses et elle s’en va. J’ai tellement chaud après tout ce que j’ai fait que je suis juste en caleçon. Je vais me prendre un jus de fruit dans le frigo que je bois à même le carton.
– Tu pourrais t’habiller ?
– En quoi ça te dérange ?
– Nous avons un problème et j’ai besoin que tu sois sérieux.
– Ken parle je t’écoute.
– Ok. Cindy est enceinte.
– Et ? Dis-je en m’asseyant.
– Et ? Je te dis que la fille avec laquelle nous couchons tous les deux est enceinte et tu me dis et ?
– Ken je ne vois aucun problème. On lui donne de l’argent pour qu’elle se fasse avorter après quoi on coupe tout contact avec elle et c’est fini. Ce n’est pas la première fois que je vais faire avorter une fille.
– Toi oui mais moi non. Je ne l’ai jamais fait et je ne le ferai jamais.
– Donc gère comme tu veux. C’est peut-être toi l’auteur puisque moi ça fait un mois que je ne l’ai pas touchée. Toi depuis ta première fois tu es tout le temps avec elle.
– Oui mais rien ne dit que la grossesse est de moi. Elle dit être enceinte de trois semaine et rappelle-toi qu’avant d’aller en voyage avec l’autre fille tu as passé la nuit avec elle.
Je n’ai pas couché avec elle. On s’est disputé et elle a refusé que je la touche. Mais bon je ne vais pas le lui dire pour ne pas qu’il se foute de ma gueule après. Oui parce qu’à chaque fois que je lui dis qu’elle m’a envoyé bouler il se met à se moquer de moi en disant que j’ai enfin trouvé celle qui me domine. Je déteste qu’on me dise qu’une femme me domine. La grossesse est donc de lui. Tant mieux. De toute façon elle ne m’intéressait plus. J’ai juste couché avec elle trois fois et même si elle est bonne, je préfère me passer d’elle à cause de ses airs de grande dame. Genre elle personne ne se fout d’elle. N’importe quoi. La sonnerie de la maison nous interrompt. Il va regarder dans le judas et me dit que c’est notre mère. Je retourne dans ma chambre m’habiller et reviens les rejoindre, assis tous les deux face à face. J’embrasse ma mère puis prends place.
– Comment ça va ici ? Demande-t-elle.
– Ça va maman, je réponds. Sauf que ton fils flippe parce qu’il a enceinté une fille.
– Merde Ken ça te dirait de la fermer. En plus rien ne dit que la grossesse est de moi. Elle peut être aussi de toi donc arrête de m’emmerder.
– Moi je me protégeais avec elle. Enfin, quelque fois.
– Moi aussi. Laisse-moi te rappeler que les préservatifs ne sont pas à 100% fiable.
– Attendez stop, dit notre mère. Vous êtes en train de me dire que vous couchez avec la même fille ? (À Kendrick) Ken tu n’es donc plus puceau ?
– Maman ! Fait-il gêné.
– Et vous comptez faire quoi maintenant ?
– Elle se fera avorter, dis-je pour trancher.
– Non ! Hurle presque Kendrick. Elle ne se fera pas avorter. Si tu te désengages eh bien moi j’en prends la responsabilité. Je suis même prêt à retourner avec elle à Kin.
Nous le regardons surpris. C’est la première fois que Kendrick se met dans un tel état pour une fille. Il tremble même presque. Subitement il prend ses clés sur la table, s’excuse auprès de notre mère et sort de l’appartement.
– Je crois que ton frère est amoureux de cette fille.
– Je le constate aussi. C’est la première fois qu’il tombe amoureux depuis qu’il est sur cette terre. Je n’en crois pas mes yeux.
Un large sourire se dessine sur le visage de ma mère.
– Ken tu as enfin là l’occasion de prendre le dessus sur ton frère.
– Comment ?
– Tu lui en as toujours voulu d’avoir tout ce que tu désirais. L’amour de ton père et tous les avantages qui vont avec. Ken a toujours été au-dessus de toi en tout ou du moins ton père l’a toujours mis au-dessus de toi. Mais aujourd’hui, tu as l’opportunité de faire d’une pierre deux coups.
– Je ne comprends toujours pas.
– Arrache à ton frère la fille et l’enfant et tu auras le dessus sur lui. Il t’a toujours pris ce que tu voulais, aujourd’hui prends lui ce qu’il veut. Il aime cette fille et si tu la lui prends, tu auras ta revanche. C’est la première fois qu’il tombe amoureux donc elle doit représenter tout pour lui et si l’enfant est vraiment de lui, tu auras le gros lot.
– L’enfant est de lui. Elle est enceinte de trois semaines alors que ça fait un mois que je ne l’ai plus touchée.
– Bingo. On dira à ton frère qu’on fera un test ADN qu’on falsifiera et on l’obligera à renoncer à elle puisqu’il ne peut pas se mettre entre toi et ton supposé enfant.
– Tu as raison maman. Je marche.
Nous nous sourions. C’est vrai que j’ai toujours été jaloux de mon frère. Il a toujours été meilleur que moi en tout. Même aujourd’hui, malgré que je lui ai pris la direction de l’entreprise familiale, il a créé sa salle de sport et là encore il s’en sort mieux que moi. À l’école, avec les filles qui préféraient sa timidité à mon insolence mais aussi avec mon père. Kendrick a toujours eu les meilleurs privilèges. Là j’ai l’occasion d’avoir ce qu’il désire. Il souffrira toute sa vie de me voir avec la femme qu’il aime.
Trois mois plus tard
Je suis revenu de France hier avec Cindy. Nous y sommes allés pour faire le test ADN mais ça, elle ne le sait pas. Je lui ai fait croire qu’on y allait pour changer un peu d’air, en amoureux. Je l’ai ensuite conduite à l’hôpital pour une consultation et là-bas on a fait passer le test ADN pour un examen de routine. De toutes les façons, elle n’y comprenait rien. En Europe, c’est possible de faire un test de paternité alors que la mère est encore enceinte. Cindy attend des jumeaux et bien évidement ils sont de Kendrick. Il n’y avait que lui qui pouvait être le père vu comment il passait tout son temps avec elle. Il passait même des nuits avec elle. En deux mois, il s’est amouraché d’elle si bien que moi, après ma troisième fois avec elle, je suis passé à autre chose pour le laisser continuer cette bêtise de relation qu’il avait commencé avec elle. J’ai juste dit au docteur d’inverser les résultats, de mettre mon nom sur celui qui est positif et le nom de Ken sur le négatif.
Je me rends chez ma mère avec les deux résultats en main. Le mien et celui de Kendrick. Il est d’ailleurs déjà présent. Lui n’a pas pu partir avec nous parce que ma mère a créé une histoire pour le maintenir avec elle. Je le vois très nerveux. Je m’assois après avoir salué et lui tends son résultat.
– Alors ? Me demande-t-il.
– Je ne sais pas. Je n’ai pas ouvert les résultats. J’ai préféré attendre pour qu’on les découvre ensemble.
Il regarde son enveloppe sans l’ouvrir. Ma mère me regarde avec la joie dans les yeux.
– Avant que vous n’ouvriez les résultats je voudrais vous rappeler ce qu’on avait dit. Que celui qui ne sera pas le père s’efface de la vie de la fille. Si c’est Kennedy le père, Kendrick tu retournes au Congo et tu ne viens plus jamais ici parce que ton frère va l’épouser. Mais si c’est toi le père tu vas avec elle au Congo parce que si vous restez ici elle va tout découvrir et Dieu seul sait ce que votre père va vous faire. Il ne doit jamais être informé de toute cette histoire raison pour laquelle je veux qu’on la règle simplement. Est-ce qu’on est d’accord.
– Oui maman ! Répondons-nous en chœur.
– Vous pouvez maintenant les ouvrir.
Il se met à déchirer son enveloppe.
– Tu n’ouvres pas la tienne ? Me demande-t-il.
– Ton résultat déterminera le mien. Vas-y donc.
Il sort le papier qu’il déplie et commence à la lire. Je vois son visage se déformer. Il passe la main sur son visage. Je souris.
– Je ne suis pas le père. Déclare-t-il, la voix brisée.
– Donc va faire tes bagages pour retourner au Congo. Lui lance ma mère.
– Maman Kennedy ne l’aime pas et il va la faire souffrir.
– Ça ce n’est plus ton problème.
– Mais je l’aime et je veux la rendre heureuse. Je suis fou amoureux d’elle et vous savez que c’est la première fois que ça m’arrive.
– Mais ce ne sont pas tes enfants. Tu veux te mettre entre ton frère et ses enfants ? Même s’il n’aime pas la fille, elle porte ses enfants et c’est ça le plus important.
– Je prendrai soin d’eux comme si c’était les miens.
Il se lève en colère et désespéré.
– Mama na lingi ye (Maman je l’aime). Tu comprends ? Je l’aime et plus que ma vie. Je suis prêt à endosser toute la responsabilité auprès de papa. Je lui dirai que tout était mon idée donc qu’il me blâme moi mais je t’en prie ne m’éloigne pas d’elle. Nakolonga te kokanga motema (Je ne le supporterai pas).
– Ken ne m’énerve pas hein. Ne m’énerve surtout pas. Avant d’ouvrir les résultats là j’ai dit quoi ? Je dis tu retournes à Kin et plus jamais tu ne mets tes pieds dans cette maison.
Il cogne dans le mur en hurlant. Il se met ensuite à tourner sur lui-même comme si tout son monde venait de s’écrouler. Il reste là à tourner sur lui-même en marmonnant des choses en Swahili. Oui quand il est énervé il parle en Swahili plutôt qu’en Lingala parce que ça on ne le comprend pas. Il peut donc dire tous les gros mots qu’il veut sans risquer de se faire taper dessus par maman.
– Ok c’est bon, finit-il par dire. Je retourne à Kin. Mais laissez-moi au moins passer une dernière journée avec elle. Une toute dernière et je disparais. Na bondeli yo (Je t’en supplie).
Ma mère et moi nous regardons. Je fais oui de la tête.
– D’accord. Mais après je ne veux plus jamais te voir en Côte d’Ivoire. On reste juste en contact.
– Ok.
Comme pour s’assurer que c’est bien moi le père il prend mon résultat et l’ouvre. Quand il a la confirmation, il dit un gros mot en Swahili et s’en va. Ma mère se met à jubiler.
– Ken dépêche-toi de lui faire ta demande en mariage avant que ton frère ne fasse une bêtise. Va maintenant même.
– D’accord maman.
J’appelle Ken pour savoir où il est et il me fait savoir qu’il va se réfugier en bordure de mer. Il aime bien faire ça pour évacuer. J’en profite pour aller acheter une bague et fonce chez Cindy. Me marier ne m’enchante pas mais rien que pour faire chier mon frère je suis prêt à le faire. Dès qu’elle m’ouvre la porte je saute sur ses lèvres pour l’embrasser.
– Je vois que je t’ai manqué.
– Oui ma puce. Tu m’as beaucoup manqué.
Elle se met à déboutonner ma chemise après avoir retiré ma veste mais je la stop.
– Attends, avant de faire l’amour je voudrais te demander un truc important.
– Quoi ?
Je me mets aussitôt à genoux devant elle. Elle ouvre la bouche et les yeux de surprise.
– Puisque je t’aime et que maintenant tu portes mes enfants je voudrais bien faire les choses. Je veux te garder près de moi pour toujours. Cindy accepte s’il te plaît de m’épouser.
Elle se met à pleurer.
– Bien sûr que j’accepte. Je t’aime Ken.
Je me relève après lui avoir enfilé la bague. Je prends possession de ses lèvres et la soulève. Je nous conduis dans sa chambre nos lèvres toujours scellées. Je vais encore baiser l’amour de Kendrick et ça me fait le plus grand bien. Voir la désolation sur son visage m’a procuré un grand plaisir. Pour une fois c’est moi qui ai ce qu’il désire.