Episode 12
Ecrit par Mona Lys
Mon cœur contre ma raison
Episode 12
***Emy***
Je n’arrête pas de
sourire à cause des messages de Jamal. Sérieux ce jeune est fou. Je n’écoute
même plus tout le bavardage des filles.
« Jamal : Sérieux tu m’as amoché. Je
n’arrive même plus à me tenir droit. Pff. »
« Moi :
Fallait pas me chercher monsieur. »
« Jamal : C’était ta dernière fois de monter
sinon tu vas finir par me tuer. »
« Moi :
Jamais de la vie. Maintenant que je suis montée je ne descends plus.
« Jamal : Hééé j’ai gâté enfant des gens ohh. »
Là j’éclate de
rire et les filles se tournent vers moi pour me regarder.
Monique : Oh
c’est comment la go. C’est quelle folie qui t’a piqué ?
Béa : Je
pense que sa folie s’appelle Jamal. Donne ça que je voie (Elle m’arrache mon
portable et lit). Gwééé Emy sait faire les choses maintenant oh.
J’essaie de lui
arracher mon portable mais elle pousse ma main.
Moi (riant) :
Béa arrête, c’est personnel.
Béa :
Attendez il y a un nouveau message. « J’ai
hâte de voir tout à l’heure. Ton sourire me manque. Bisous à plus. »
Nicole : Donc
vous êtes ensemble pour de vrai ?
Moi : Oui
mais c’est sans engagement. Faudrait pas qu’on se fasse des illusions.
Monique : Ne
me dis pas que tu espères toujours reprendre avec Fabien ?
Moi : Je n’en
sais rien et je ne veux pas y penser. Je profite juste de mes moments avec
Jamal.
Béa : Tu es
amoureuse de lui ?
Moi :
Quoi ? Non. Il me plait bien oui mais de là à parler d’amour c’est…
bizarre à mon goût.
Nicole :
Pourquoi ? Parce qu’il est plus jeune que toi ? Je te signale que
c’est ‘‘ce jeune’’ qui te faisait sourire comme une ado amoureuse tout à
l’heure donc pourquoi te retiens-tu de tomber amoureuse ?
Moi : Je ne
sais pas. C’est nouveau pour moi. Et puis Béa donne mon portable que je lui
réponde.
Monique : Ok
bon laissons la fille-là dans ses délires. Il est l’heure d’aller faire du
shopping.
Nous rentrons dans
la boutique qui est juste à côté du restau où nous étions assises et commençons
à nous balader entre les rayons. Les filles et moi avons décidé de faire du
shopping ensemble puisque cela faisait longtemps qu’on en avait pas fait entre
nous à cause du boulot ou des obligations familiales. Nous adorons passer du
temps ensemble et c’est déstressant.
Béa : Je
pense qu’on doit aller dans ce rayon-là. Surtout toi Emy tu as besoin de te
ressourcer.
Moi : C’est
le rayon des lingeries fines. Que voulez-vous que j’aille faire là-bas ?
Nicole : Te
brosser avec les strings. Qu’est-ce qu’on fait avec les lingeries ?
Moi : Mais ça
fait longtemps que je n’en ai pas porté. Et puis Fabien…
Béa : On s’en
fou de Fabien et de sa grosse tête. Tu sors avec Jamal donc fais-lui plaisir.
Montre lui de quoi tu es capable.
Moi : Non je
n’ai pas ce courage-là.
Monique : Ca
va venir quand tu vas en porter. Allez on y va.
Je n’ai pas le
temps de répliquer qu’elles m’y ont déjà entrainé. Elles choisissent quelques
ensembles que je trouve très beau et je vais les essayer. Faut dire que je ne
suis pas très à l’aise. Depuis mes maternités surtout la dernière il y a plein
de chose que j’ai arrêté avec bien-sûr l’insistance de Fabien. J’ai toujours
aimé les lingeries fines mais Fabien non en tout cas plus sur moi depuis la
naissance des jumelles. Ça me fait tout bizarre de m’acheter de la lingerie
pour un autre homme que mon mari. Les filles me choisissent deux ensembles un
bleu et l’autre rouge que j’aime bien. Nous finissons et nous nous séparons.
J’appelle Jamal pour lui dire que je suis en route pour chez lui. J’ai hâte de
voir sa réaction quand il me verra dans l’une des tenues enfin si j’ai le
courage d’en enfiler une.
***Jamal***
Mathilde (rentrant
dans mon bureau) : Bonjour Jamal. C’est donc à cause de cette femme que tu
ne veux pas moi ? Et elle connait même chez toi. Qu’est-ce qu’elle a de
plus que moi Jamal ? Bon sang elle est plus âgée que toi et peut être ta
mère.
Moi (la
fixant) : Tu as fini ?
Mathilde :
Quoi ?
Moi (calme) :
Je t’ai demandé si tu avais fini ?
Mathilde :
Jamal moi je t’aime mais…
Moi : Mais
toi et ton amour vous quittez immédiatement ma boite et je ne veux plus vous y
voir.
Mathilde :
Quoi tu me vires ? A cause de cette femme ?
Moi : Non je
t’avais prévenue que la prochaine fois que tu rentrerais dans mon bureau sans
frapper je te renverrais et bien tu l’as fait donc je te renvois.
Mathilde :
Jamal tu ne peux pas me faire ça. J’ai des factures à payer.
Moi : Tu
aurais dû y penser avant de vouloir jouer un rôle qui n’est pas le tien. Non
mais pour qui tu te prends ? Ma petite amie ? Jamais tu ne le seras
donc tu dégages de ma boite et maintenant. Je ne le répèterai pas une troisième
fois.
Elle me regarde les
yeux pleins de l’arme puis finit par sortir. Je déteste qu’on sape mon
autorité, qu’on ne prend pas en comptes mes ordres. Quand je parle je tiens à
ce qu’on obéisse surtout dans ma boite. Aucun employé n’a le droit de me
manquer de respect encore moins à me voir comme son ami à qui il peut parler
comme bon lui semble même si je sympathise avec eux tous. Pendant que je me
reconcentre sur mon ordi pour chercher les nouveaux sons des artistes je
ressens une légère douleur à la poitrine. Je commence à la masser lorsque mon
portable personnel sonne. C’est Emy.
Moi (grimaçant) :
Tu es déjà à la maison ?
« Voix d’homme : Bonjour monsieur.
Connaissez-vous bien la propriétaire de ce portable ? »
Moi
(anxieux) : Euh oui qu’est-ce qui se passe ?
« Voix : Eh bien elle a eu un accident sur
le pont Félix Houphouët Boigny. Sa voiture a fait plusieurs tonneaux et est
tombée en bas. Comme c’est votre numéro qu’elle a composé en dernier nous vous
appelons pour vous demander de venir sur les lieux. »
Mon cœur manque 3
battements et j’ai l’impression d’être en train de rêver. Cela ne peut pas
m’arriver une deuxième fois. J’ai déjà perdu une copine qui venait me rendre
visite et aujourd’hui encore c’est Emy qui fait un accident en se rendant chez
moi. Non je ne peux pas l’accepter cette fois. Il est hors de question qu’Emy
me quitte de cette manière. Je raccroche et sors de mon bureau en courant. Je
descends les escaliers trois par trois et une fois dans ma voiture je démarre
comme une furie.
Je suis arrivé en
moins de 15 minutes sur le lieu de l’accident tellement j’ai conduit vite. Je
ne sais même pas combien de feu j’ai grillé. Je vois effectivement du monde sur
le pont et un peu plus loin une voiture complètement froissée. Je n’arrive pas
à savoir si c’est la voiture d’Emy mais c’est la même couleur. Je me faufile
entre la foule et mon cœur arrête de battre quand je vois un corps couvert par
un sachet par terre. Mes larmes montent à la surface et je me mets à hurler le
nom d’Emy en m’avançant vers le corps allongé. Je sais que c’est une femme à
cause des cheveux qui dépassent légèrement. Un policier m’empêche d’aller plus
loin.
Moi
(hurlant) : Emy, Emy. Lâchez-moi c’est ma copine. Emy. Bordel de merde
lâchez-moi.
Le policier est
distrait par la sirène de l’ambulance qui arrive au loin donc j’en profite pour
le pousser et passer en courant vers le corps. Avant que les policiers
n’arrivent à mon niveau pour m’arrêter je me baisse et enlève le sachet sur la
tête du cadavre pour voir le visage. Je me laisse tomber par terre et mes
larmes se mettent à couler. Mon cœur bat à tout rompre et mes mains se mettent
à trembler.
Ce n’est pas elle.
Je suis soulagé mais en même anxieux. Si ce n’est pas elle là, où est-elle
donc ?
« Jamal…
Jamal. »
J’entends cette
voix m’appeler faiblement mais je la reconnais. C’est la voix d’Emy. Je me
retourne et la vois assise sur le goudron un peu loin assistée par deux
policiers. Je cours à toute vitesse vers elle et l’a prends dans mes bras en me
mettant à genoux.
Moi : Oh mon
Dieu Emy tu es en vie. (L’embrassant n’importe comment) J’ai eu la peur de ma
vie si tu savais. Ne me refais plus un tour pareil. J’en mourrai sinon. Merci
Seigneur. Je n’aurai pas supporté s’il t’était arrivé quelque chose (Prenant sa
tête en coupe) Tu vas bien ?
Emy : Oui
mais je suis blessée à la tête.
Je vérifie et vois
qu’effectivement elle a des égratignures.
Moi : Ce n’est
rien de grave ma douce. Juste des égratignures. Je suis désolé.
Emy :
Sers-moi dans tes bras Jamal. Ne me laisse pas.
Je ne me fais pas
prier et la serre très fort dans mes bras. Mon rythme cardiaque commence à
prendre un rythme normal. Elle tremble et je lui caresse le bras pour
l’apaiser. J’ai failli perdre Emy. Ma Emy.
**
Coucher sur le lit
à une heure tardive de la nuit je n’arrive toujours pas à fermer les yeux. Je
ne fais que fixer le plafond en essayant de me convaincre de la non existence
d’une réalité qui pourtant est très claire. Je baisse les yeux pour regarder
Emy qui dort profondément dans mes bras et mon cœur se gonfle.
Je suis dans la
merde.
Tout doucement je
retire mon bras du dessous de sa tête puis pose un baiser sur son front avant
de me lever du lit. Je me rends sur la terrasse qui est séparée de sa chambre
par une baie vitrée en prenant au passage dans mon jeans mon paquet de
cigarette et mon briquet. Je commence à fumer en me répétant sans cesse
« Jamal tu es dans la merde. ». Oui je le suis parce qu’il a fallu
cet accident pour me mettre devant une évidence que je refusais de voir
jusque-là. « Je suis amoureux d’Emy ». J’ai pourtant lutté, j’ai tout
fait pour l’éviter. Un moment même je me suis dit que je n’avais pas de souci à
me faire de ce côté à cause de notre différence d’âge mais mon cœur m’a montré
qu’il n’en avait rien à foutre de ça. Il m’a montré que c’était lui qui
décidait et non moi.
Je rejette la
fumée loin et me retourne pour la regarder dormir au travers la baie vitrée et
des rideaux qui volent légèrement à cause du courant d’air. Je suis vraiment
mais vraiment dans la merde. Je m’étais promis ne plus tomber amoureux. J’avais
fermé mon cœur à toutes ces bêtises mais Emy y a forcé l’accès. J’aurai dû
résister surtout qu’entre elle et moi il n’est pas question de sentiment,
d’amour. Aussi toutes les fois que j’ai commis cette erreur ça c’est terminé en
catastrophe. L’une est morte dans un accident et l’autre m’a trompé avec mon
oncle de qui elle est tombée enceinte. Que va-t-il bien se passer avec
Emy ? Je sais qu’il a des possibilités qu’elle retourne avec son mari même
si ces derniers temps elle n’en fait plus cas. Elle a été claire avec moi en me
disant qu’elle aimait toujours son mari et je pense que je dois me focaliser
sur ça pour chasser ce sentiment. Oui il faut que je l’oubli. Je ne dois pas
l’aimer.
La suite de l'histoir est disponible en PDF à 2000fcfa. Me contacter par message pour plus d'informati