Épisode 2
Ecrit par Mona Lys
Episode 2
VANESSA HOUSSOU
Moi : Votre honneur, mon client ne demande qu'une seule chose. Que le fruit de son travail lui soit rendu. Il ne veut pas de surplus, juste les six millions de son dur labeur pendant ces dernières trois années à travailler pour M. KONÉ. Il veut se reconstruire pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre enfants. Comme on le dit tous les jours, l'ouvrier mérite son salaire. J'en ai fini votre honneur.
Je retourne près de mon client qui est tout anxieux quant au verdict final. Aujourd’hui j'ai eu à défendre un client qui s'est fait exploiter par son patron pendant trois ans qu'il travaille sans obtenir de salaire. Ayant eu marre de tout le temps demander gentiment son dû à son patron sans obtenir de réponse, il a décidé de l’emmener en justice. Et comme je fais partie des meilleurs de ma génération, il m'a contacté. Du haut de mes 33 ans je suis fière de dire que je fais partie des meilleurs et jeunes avocats de mon pays la Côte D’Ivoire.
Juge : Après avoir écouté les deux parties et les exigences du plaignant, je demande à ce que M. KONÉ verse à son ex employé M. BILÉ les six millions qui représentent le fruit de son travail au sein de votre entreprise. Il a travaillé pour vous, alors en retour vous vous devez de le payer. La séance est levée.
Mon client tout heureux me serre dans ses bras avant de se reprendre et de s’excuser. J'adore voir une telle joie sur le visage de mes clients.
M. BILÉ : Merci infiniment Madame.
Moi : De rien.
M. BILÉ : Vous recevrez votre part sur votre compte.
Moi : Sans faute. Je vais vous laisser maintenant. Bonne chance dans votre nouveau départ.
M. BILÉ : Merci !
Je ressors du tribunal encore une fois satisfaite. Ça va me faire ma quinzième victoire depuis que je suis avocate. J'ai eu la chance de travailler dans un cabinet d’avocat. Nous sommes plusieurs à faire avancer la boite par nos services et à chercher les faveurs du patron pour des promotions. Je fais plus dans les affaires comme celui d’aujourd’hui et dans le familial comme les divorces, les histoires d'héritages, les adoptions, les gardes d’enfants etc… Je n'aime pas trop les histoires de meurtre et tout. J'aime les choses simples à régler. Les meurtres, c'est un higt level et trop complexe. C'est pas que je ne peux traiter une affaire de meurtre mais c’est pas mon préféré dans le domaine de la justice.
Je retrouve mon bureau encore plus fière de moi. Comme j'aime mon travail. C'est ma priorité dans ma vie. Toute ma vie je me suis investie dans ma vie professionnelle. D’abord à l'école et ensuite pour le travail. J'ai grandi avec en tête une seule idée, être une femme indépendante et totalement émancipée. Il est hors de question que je dépende d'un homme que ce soit financièrement qu'intellectuellement. Ma vision des choses est qu’une femme avant de penser au mariage doit s'accomplir. C'est d’ailleurs ce que je fais. La seule chose importante dans ma vie après ma mère c'est mon travail. Mon mec vient après. Oui j'ai un homme dans ma vie mais il n’est pas ma priorité. Oui je l'aime mais pas plus que mon travail et ça il le sait.
« Alors ? »
Je lève vivement ma tête de mon dossier sur mon assistante Chantal.
Moi (souriant) : À ton avis ?
Chantal : Je le savais que tu allais le gagner haut les mains. Tu es la meilleure.
Moi : Merci. Alors c'est quoi le prochain ?
Chantal : Quoi tu ne vas pas faire une pause avant ?
Moi : Pour quoi faire ? J'ai des objectifs à atteindre moi.
Chantal : Bon j’ai entendu qu’il y avait trois nouvelles affaires. Je vais voir de quoi il s'agit et te les apporter.
Moi : Je compte sur toi.
À peine elle sort qu'elle revient.
Chantal : Dieu a entendu ta prière. Il y a une cliente qui désire voir uniquement Vanessa HOUSSOU.
Moi : Fais la vite entrer.
Elle repart à nouveau. Je range le dossier que j'avais devant moi le temps que la cliente me rejoigne.
Cliente : Bonjour Madame.
Moi : Bonjour à vous. Prenez place. (Elle s'exécute) On vous apporte un rafraichissement ?
Cliente : Non merci !
Moi : Bien. Que puis-je donc faire pour vous ?
Cliente : Voilà, je suis Madame Ella BALLO et je voudrais divorcer de mon mari.
Je prends un stylo et une feuille.
Moi : Puis-je en connaitre les raisons ?
Mme BALLO : Il me fait cocu avec ma petite sœur. J'ai des preuves. Des photos et des messages que j’ai obtenu en piratant la puce de son portable ainsi que son compte WhatsApp.
Elle me tend son portable avec des documents. Ce que je vois me surprend. Cette femme a quand même mis le paquet pour avoir tout ça. Le compte WhatsApp de son mari est rempli de nudes.
Mme BALLO : Je ne veux pas que demander le divorce. Je veux aussi lui prendre la moitié de ses biens pour non seulement lui faire payer mais aussi pour assurer l’avenir de nos trois enfants. A sa demande j'ai arrêté de travailler pour m’occuper de nos enfants et en retour je le surprends à complimenter ma sœur parce qu'elle serait indépendante. Non mais n’importe quoi.
Moi : C'est pour toutes ces choses que je ne ferai jamais passer un homme avant mes ambitions. Mais soyez sans crainte Madame. Avec tout ce que vous avez en votre possession vous pouvez même lui arracher tous ses biens.
Mme BALLO : Heureuse de l’entendre.
Après le départ de Mme BALLO, je me suis plongée dans le boulot. Si ma mère me voyait elle me ferait tout un sermon sur le but de la création de la femme. Pour elle la place de la femme c’est dans le mariage peu importe tous les diplômes qu'elle va amasser. Mais moi je lui fais comprendre à chacune de nos discussions que je ne suis pas obligée de me marier, en tout cas pas maintenant. J'ai tellement d'objectif à atteindre dans ma vie professionnelle que le mariage c’est le dernier de mes soucis. Je ne veux pas m’enfermer dans un mariage qui conditionnera ma vie. Si je me marie, je ne pourrai plus travailler autant comme maintenant et même me permettre de finir à des heures tardives. J’aurai toujours un homme à nourrir, dont je dois gérer les émotions et qui voudra même m'interdire de travailler comme bon me semble. Anyway, je ne suis pas dans ça. Ma vie dépend de mes ambitions alors si je les laisse tomber ou les relègue au second plan, ma vie n’aura plus vraiment de sens. Avec moi c'est le travail ou rien. C'est ce speech qui est sujet de discorde entre ma mère et moi. Mais bon elle finira par s'y faire.
Chantal : Réunion dans trois minutes.
Moi : Ok.
Je prends ma tablette et me rends dans la salle de réunion. Tous les autres avocats y sont déjà. Nous sommes six avocats dans la boite et chacun a sa spécialité. Nous nous battons chaque jour pour avoir de meilleurs résultats. Plus tu fais gagner des procès à la boite, ce qui fait entrer beaucoup d’argent, plus tu te hisses vers le haut. Il y a eu des rumeurs selon laquelle cette année la boite va se choisir parmi nous les avocats, un associé. C’est-à-dire que l'un de nous sera choisi pour faire partie des chefs avec une part dans la boite. C’est ce que justement je vise. Je veux être associée et je le serai.
Patron : Alors je ne vais pas être long. Vous savez tous déjà que cette année la boite prendra un autre tournant en faisant de l'un de vous un associé. De ce fait donc nous allons choisir le meilleur. Sera associée la personne qui aura plus de victoire mais aussi plus de popularité. Nous vous confierons à chacun une ou des missions qui vous permettrons de nous prouver que c'est vous que nous devons choisir et non quelqu’un d'autre. Mettez-vous donc au boulot.
Je souris face à cette nouvelle. Je suis près de mon but. J'ai confiance en moi et je sais que j'ai plus de chance d’avoir cette promotion. Je vais me tuer à la tâche pour l’obtenir ça c’est sûr.
Je retourne dans mon bureau bosser sans lever la tête une seconde. Je reçois un message Whatsapp qui m’oblige à marquer une petite pause.
« Les filles : Rendez-vous samedi au QG. »
Je souris et réponds un Ok. Bon retour au boulot. Les affaires ne vont pas se résoudre toutes seules.
Il est 22h30 lorsque je franchis la porte de chez moi. J'ai juste besoin d'une bonne douche et de mon lit. Les affaires posées dans le salon m’annonce qu'il est là. Je souris en prenant l'énorme bouquet de fleurs posé dans le divan. Ça fait une semaine que nous ne nous sommes pas vus à cause de cette affaire sur laquelle je travaillais. Il sait que lorsque je suis à fond sur un dossier je m’éloigne de toute distraction. Il peut des fois m’arriver de taper deux à trois semaines sans l’appeler. Dans notre couple c’est lui qui m’appelle généralement et m'écrit. Nous ne vivons pas ensemble mais il vient passer de temps en temps des jours chez moi ou justes des nuits pour qu'on puisse avoir du temps ensemble puisque moi je ne me rends pas assez chez lui. J'ai pas vraiment le temps pour tout ça.
« Salut toi ! »
Je sursaute et me retourne vers Khalil. Je craque à chaque fois pour lui. Il est si sexy avec ses cheveux poivre sel. Il est déjà dans sa tenue de nuit et à voir les traits de son visage je crois qu'il dormait même déjà. Je me rapproche de lui et l’embrasse. Il me serre très fort contre lui.
Khalil : Je suis heureux de voir enfin ton visage.
Moi : Moi aussi. Merci pour les fleurs.
Un dernier baiser et je m’éloigne de lui.
Khalil : Alors cette affaire ?
Moi : Je l’ai gagné haut les mains.
Khalil : C’est bien ma championne.
Nous nous rendons dans la chambre. Je commence à me déshabiller tandis qu'il se réinstalle dans le lit.
Khalil : Je pourrai donc enfin profiter de toi un moment !?
Moi : Pas vraiment. J'ai un autre dossier à traiter. Un cas de divorce et ça risque de me prendre du temps.
Khalil : Quand est-ce qu'on aura notre temps à nous ?
Moi : Je ne sais pas bébé. Tu sais que le travail c’est important. Mais je trouverai du temps pour toi, je te le promets.
Il se lève et viens tout près de moi.
Khalil (me caressant) : Et si on profitait de cette nuit ? (Il m’embrasse dans le cou) Tu m'as vachement manqué.
Moi : Toi aussi mais là je suis vraiment hors service. (Je le repousse gentiment) Tout ce que je veux c'est me rendre propre et dormir. En plus demain je dois me lever super tôt. Mais je te promets que je te ferai plein de gâteries quand j’aurai du temps.
Sans lui laisser le temps d'en rajouter je fonce dans la salle de bain. Quand je reviens dans la chambre il est au lit avec la lumière éteinte. J’enfile mon pyjama et le rejoins. À peine mon dos touche le matelas que je sombre. Demain sera encore une journée chargée. Il me faut donc recharger mes forces.