Episode 31

Ecrit par Annabelle Sara


   

Nous étions tous chez Gérôme, il n’était pas allé travailler après avoir déposé ma mère parce qu’il était épuisé. Et donc, Alfred et moi nous sommes arrivés les premiers suivit de Pat et enfin Nyango. Ils étaient tous très surpris que je les rassemble de la sorte.

Ma journée qui avait commencé comme un rêve prenait une tournure infernale. Et pire encore que ce que j’aurais imaginé.

Pat : Kiki, nous voici, tu m’as l’air bizarre…

Nyango : Alfred il y a quoi ?

Alfred : Laisses la vous expliquer, moi-même je ne sais pas ce qui se passe !

Moi : Je dois vous raconter quelque chose de très important, de sensible même parce que je suis en danger…

Ils me regardaient tous, attendant silencieusement.

Pat : Kiki tu me fais peur !

Moi : Bon, Vous savez déjà que ma petite sœur et ma tante travaillaient avec des gens louches qui utilisent des bébés pour des sacrifices !

Nyango : Oui on sait ! Magon est morte en provocant son propre accouchement !

Moi : Oui mais ce que vous ne savez pas que… Le bébé de ma sœur est en vie !

Nyango : Quoi ? Tu nous avais dis qu’il est mort ?

Moi : Oui ! Pour le protéger, Gérôme et moi nous l’avons déclaré mort ! On s’était dit que si le rapport de la police stipulait que le bébé a disparu le vrai père du bébé lâcherait l’affaire ! Mais selon ma tante, s’il ne voit pas un cadavre, il ne croirait pas à la disparition de l’enfant.

Gérôme : Nous avons mis le petit à l’abri, le temps d’en savoir un peu plus !

Moi : Ma tante aussi m’a dit qu’il n’a pas besoin d’être bébé, pour faire son truc mystique, ce dont il a besoin c’est juste que ce soit son enfant

Pat : Seigneur, Kiki j’ai froid dans le dos !

Moi : Gérôme et moi avons fait déclarer l’enfant comme le notre aujourd’hui…

Pat : à tous les deux ?

Moi : Oui !

Nyango : Et ton… Jules est au courant ?

Moi : Laissez-moi parler s’il vous plait ! Jules est tombé sur la déclaration de naissance de Loïc chez moi, il m’a d’abord fait une scène c’est pour cela qu’on était en froid et quand je l’ai confronté pour la fille morte chez lui, il m’a dit n’avoir rien fait !

Nyango : C’est sûr ?

Gérôme : Je me suis renseigné aussi il est clean quand la fille est morte il était au Gabon pour une affaire.

Pat : AU GABON ?

Moi : C’est la même version qu’il m’a donné !

Je les observais et je savais qu’ils se demandaient si j’avais cru en l’histoire de Jules.

Moi : Aujourd’hui j’ai été renvoyé, apparemment un client s’est plaint de moi et on m’a retirée ma promotion…

Nyango : NOOOO

Pat : C’est une blague !

Moi : C’est vrai ! Et quand j’ai demandé des explications à Tony, il m’a balancé une fiche avec le nom de la société de Jules… donc c’est sa société qui a signalé mon travail !

Pat tapa ses mains en signe d’exclamation, pendant que Nyango ouvrait grand les yeux et la bouche.

Alfred : Je vais…

Moi : Tout accuse Jules ! Il est le seul à savoir que l’enfant est en vie, c’est sa société qui m’a fait renvoyer, alors le coupable idéale c’est lui. Alors Alfred réfléchit bien à la question que je vais te poser avant de me répondre… dis moi comment est arrivé le sujet de nous présenter.

Alfred réfléchit quelques instants.

Alfred : Je ne sais pas quoi te dire, on s’est retrouvé un soir lors d’un mariage je lui ai présenté ma femme et lui ai fait une blague comme quoi il y avait un domaine sur lequel je le dépasse… Et il m’a dit que je le battais dans tous les sens du terme. Je lui ai demandé pourquoi, il était encore seul, il m’a répondu qu’il n’avait pas trouvé la fille qui allait le pousser à se poser ! J’ai fait une autre blague comme quoi j’étais le meilleur arrangeur de couple de Yaoundé, il a rigolé et m’a dit que si je trouve quelqu’un je lui dis…

Sa réponse apporta la réponse que mon cœur attendait, Gérôme et moi nous avons échangé un regard.

Gérôme : Il ne t’a pas demandé de lui présenter Kiki ?

Alfred : Non il ne la connaissait pas !

Il sembla comprendre où nous voulions en venir avec nos questions !

Alfred : Quand je lui parlais de toi je ne lui donnais pas ton nom, et c’est arrivé deux fois, la veille du jour où il est venu à l’agence et le jour même de votre rencontre…

Pat : Je ne comprends plus là, c’est lui ou ce n’est pas lui ?

Moi : Il ne me connaissait pas avant qu’Alfred nous présente… ce serait une coïncidence énorme qu’il soit tombé sur la sœur de la fille qui porte son enfant !

Mon cœur battait rapidement pendant que je sortais de mon sac la fiche de la plaint adressée contre moi.

Moi : J’ai examiné cette fiche, j’ai cru au premier abord que c’était Jules qui était derrière cette histoire mais non… Mais d’abord elle date du week-end, avant même la fin de la formation ! Jules n’étais pas à Yaoundé, et pour l’avoir vu signé des dizaines de fois sur son téléphone pour le déverrouiller, je sais que ceci n’est pas sa signature ! Mais, Nyango…

Je lui ai tendu la fiche pour qu’elle la lise.

Moi : Ce n’est pas la signature de Jules ! Toutes les deux nous savons à qui elle appartient…

Elle l’examina et fronça doucement les sourcilles avant de lever la tête, ses yeux étaient toujours ronds.

Nyango : Fabrice !

Patience s’écria tandis que Gérôme se redressait pour lui prendre le papier des mains.

Moi : Fabrice !

Pat : Encore le Fabrice Etoa ci ?

Moi : Oui Pat, encore lui, je ne sais pas ce que me veut ce gars mais… c’est lui qui a signé la plainte contre moi avec le nom de la société de Jules !

Ils se passèrent la fiche pour mieux observer la signature de l’ordure qui se trouvait caché dans l’ombre pour pourrir ma vie.

Alfred : Pourquoi, Fabrice va signer la fiche avec le nom de la société de Jules ?

Moi : Je ne sais pas ! Mais… je suis certaine que Jules n’a rien à voir dans cette histoire, avec cette secte ! Quelque chose en moi ne crois pas qu’il soit mêlé à ça !

Gérôme : Mais tu dois rester prudente !

Moi : C’est justement pour cette raison que je vous ai réuni ici aujourd’hui ! Je ne peux pas m’en aller comme nous l’avions planifié…

Pat : Tu voulais partir ?

Alfred : C’est compréhensible ! Elle doit se cacher avec le petit…

Moi : Mais je ne vais plus le faire ! Un parce que tant que son père sera libre Loïc ne sera pas en sécurité avec moi, même si je me montre dans dix ans avec un enfant, Fabrice saura qui il est… rappelez vous ils n’ont pas besoin que ce soit un bébé, c’est le lien qui compte !

Nyango : Loïc doit quitter le pays !

Je lui ai sourit en faisant un oui de la tête.

Moi : Si je le sais en sécurité, je pourrais trouver une meilleure solution pour  nous sortir de cette histoire.

Alfred : Vous n’avez pas peur que toute la secte s’en mêle ?

Gérôme : Ils ne fonctionnent pas comme ça ! S’ils s’en mêlent tous ça va attirer le regard, donc c’est celui qui est concerné qui doit s’en occuper !

Alfred : Et la fraternité qu’ils prônent dans leurs histoires là c’est quoi ?

Nous réfléchissions tous quand Nyango fit un mouvement comme pour dire quelque chose.

Moi : Oui Nyango ?

Nyango : J’ai une tante éloigné qui vit à Lagos, elle adore les enfants on pourrait l’envoyé là-bas ?

Moi : Super idée ! Mais je ne pourrais pas y aller sinon, ils comprendront que j’ai fait sortir l’enfant…

Pat : Et si l’un de nous le fait ? Je dois voyager pour le Nigéria ce week-end, pour acheter la marchandise… je peux voyager avec lui !

La joie qui prenait petit à petit possession de mon cœur pendant que j’entendais tout le monde s’impliquer pour m’aider à résoudre mon problème.

Alfred : Mais tu vas faire comment pour le faire sortir sans ses papiers…

Gérôme : Nous faisons les faux documents les plus officiels du pays !

Nous avons tous éclatés de rire, en l’entendant dire cela.

Nyango : Ok, je vais contacter ma tante pour lui expliquer la situation !

Gérôme : Il faudrait qu’elle récupère l’enfant à l’aéroport…

Nyango : OK !

Alfred : Mais… Je trouve que le week-end est bien trop éloigné ! Si Fabrice t’a directement attaqué, c’est qu’il se doute que tu caches le bébé ! Ou…

Gérôme : Tu as raison ! Le week-end est éloigné, il faut que Pat voyage au plus tard demain matin…

Pat : Je n’ai aucun souci, j’ai toujours mon passeport sur moi…

Gérôme : Bon, on va faire rapidement les documents de sorties de l’enfant  je vais demander à la directrice de la clinique de se tenir prête pour faire sortir le bébé !

Nyango : J’appelle ma tante !

Tout le monde se lança dans une activité qui allait aider pour la sortie de mon fils. Et dire que ce sont des situations que l’on voit à la télé.

Alfred : Ma puce, pour Jules ? Tu crois vraiment qu’il n’a rien à voir avec cette histoire ?

Moi : Je ne peux pas t’expliquer mais je crois que non… je ne sais pas encore comment il connait Fabrice ! Mais j’ai ce truc dans mon cœur qui me fait penser qu’il ne sait pas ce qui se passe…

Alfred : Et… tu vas lui en parler ?

Moi : Non ! Je ne vais rien lui dire ! Pas maintenant !

Alfred : C’est mieux !

Je ne voulais pas leur en dire plus, mais je savais exactement que je devais passer en mode silencieux, si je me lançais dans une guerre à la Kikinausore je vais me faire écraser comme un moustique.

Les choses on réussi à se mettre en place cette nuit, Pat avait tout ce dont elle avait besoin pour voyager dans le premier vol pour Lagos, la tante de Nyango avait accepté sans hésiter, j’avais mal de faire partir mon fils d’à peine un mois de cette façon, d’ailleurs la directrice de la clinique nous exprima qu’elle désapprouvait ce voyage mais nous n’avions pas le choix.

Mon compte épargne a saigné dans la préparation éclair de ce voyage surprise, mais rien ne valait la vie de mon fils.

Durant le reste de la journée j’ai gardé le contacte avec Jules, j’étais restée naturelle avec lui, il ne fallait pas qu’il soupçonne un problème. Je ne pouvais pas encore le laver de tout soupçon, alors je ne devais rien laisser transparaitre.

Une autre personne à qui je ne devais rien dire, ma mère ! Elle me ferait une crise de nerf qui alerterait le monde entier.

Je ne sais pas comment mais le moment de nous rendre à l’aéroport arriva bien plus vite que ce que je pensais, un des collègues de Gérôme, nous y attendait avec l’autorisation de sorti de Loïc. Mes amis eurent quelques minutes pour faire connaissance avec lui.

Quand Alfred me le remit pour que je puisse lui dire au revoir, J’ai observé mon fils longuement, le gardant près de mon cœur, il me souriait avec son regard candide ouvert sur le monde. J’avais perdu ma sœur, parce qu’elle n’avait pas voulu me donner la chance de la sortir de la fosse, mais cette fois j’allais sauver son fils. Je ne vais pas en guerre pour perdre !

Moi : On se reverra très bientôt mon fils ! Que le seigneur te garde sous son aile protectrice, qu’il te bénisse et t’accompagne dans ce long voyage qui aura un retour par le nom précieux de son Fils Jésus-Christ.

 


KIKI DU 237