Épisode 4
Ecrit par Mona Lys
4
***ANGELA
La première chose que je remarque
lorsque j’ouvre les yeux, c’est que je ne suis pas dans ma chambre d’hôtel.
Déjà c’est trop calme. Elionne me réveille toujours avec de la musique. Et les
draps sentent le masculin. La porte de la salle de bain s'ouvre et je le vois
en sortir en enfilant son tee-shirt. J’ai quand même eu le temps de voir son
torse nu. Je baisse les yeux d’intimidation.
— Enfin réveillée ! remarque-t-il
d'un air enjoué.
— Quelle heure il fait ?
— Neuf heures. Je n’ai pas voulu te
réveiller.
Il me semble trop joyeux ce matin,
ce qui me laisse perplexe. Je regarde sous le drap. J’ai toutes mes fringues sur moi. Il ne s'est rien passé. A moins
que…
— Avons-nous…
Je fais des mouvements avec mes
doigts entre lui et moi.
— Couché ensemble ? termine-t-il
ma question. Non. Tu t’es endormie dans le canapé alors je t’ai conduite ici.
J’ai dormi dans le canapé, sois sans crainte. Le petit-déjeuner vient
d’arriver. On le prend ensemble ?
— Je… je préfère retourner dans ma
chambre. J’ai des douleurs au crâne.
— Ok je te raccompagne.
— Non ça va merci. Je vais vite y
aller. C’est vraiment gentil de m'avoir laissé dormir ici.
— Pas de quoi.
Il m'aide à sortir de lit en me
tenant la main. Je suis tout de suite frappée par son parfum. Les hommes qui
sentent bon, ça a toujours été mon point sensible. Je le remercie encore et je
retourne dans ma chambre. Elionne est encore en train d’écouter de la musique.
Lorsqu'elle me voit, elle me saute dessus.
— Oh mon Dieu, dis-moi que vous
l'avez fait ! Comment c’était ? Il le fait bien ? Tu as hurlé de
plaisir ?
— Quoi ? Mais qu’est-ce que tu
racontes ?
— Hier nuit lorsque je suis rentrée
il a répondu à ton téléphone, m’informant que tu étais dans sa chambre. Vous
l'avez fait oui ou non ?
— Nous n’avons rien fait, Élie. J’ai
juste dormi dans sa chambre parce que je n’étais pas très en forme. Rien de
plus. Il ne s’est rien passé.
— Il est gay ?
— Arrête tes conneries, dis-je en me
laissant tomber sur le lit.
— Mais je veux comprendre. Comment
un homme qui a une femme dans sa chambre ne la touche pas.
— Il est gentleman c’est tout. Il
m'a cédé son lit et a dormi sur le canapé.
— Mais tu dois coucher avec lui
avant que nous ne retournions.
— Hoorr… tu me fais chier Elionne.
Je vais prendre une douche.
— Et profites-en pour te raser la
foufoune.
Je lui jette un coussin à la figure.
Cette femme est terrible.
***COLLINS
— Vous avez écouté la démo ?
— « Oui et c’est de la balle
frangin. Nous attendons la suite. J'adore. Omar peut confirmer. »
— « Oui bro, confirme Omar. Les
paroles sont profondes. Tu n'as pas encore terminé mais je sais que ça sera une
magnifique histoire que tu vas raconter là. »
— « Non mais tu la sors d’où
celle-là ? reprend Lémuel. »
— C’est dingue ! Vous n’allez
pas me croire mais… c’est cette femme qui me l'a inspiré. A vrai dire, ça parle
d'elle. De nous.
— « Donc l’histoire dans
l’ascenseur c’était réel ? Demande Omar. »
— Ouais. C’est là que s’est faite
notre rencontre.
— « Attend, attend, tu es…
amoureux ? demande cette fois Lémuel. »
Je regarde la photo d'elle endormie
dans mon portable et j’ai cette nette sensation que oui, cette femme ne me
laisse pas indifférent.
— Amoureux, je ne sais pas encore.
Mais… elle a un truc qui m'attire.
— « De grosses
fesses ? »
— Arrête Lémuel, t'es bête.
— « Mais n’oublie pas que tu as
une promise au Maroc, me rappelle Lémuel. »
— Je n’ai pas envie de parler de ça,
ni même d’y penser. Bon je vous laisse. Je dois aller la voir.
— « Passe-lui le bonjour et
dis-lui de continuer à t’inspirer. Tu manques à ton public. Bye. »
Je raccroche en rigolant. Je regarde
encore la photo de cette femme dans mon portable. Hier nuit je n'ai pas pu
m’empêcher de l'immortaliser. L'image d'elle endormie était trop belle pour que
je n'en garde pas un souvenir. C’est vraiment une première pour moi de faire de
telles choses avec une femme. Et bizarrement, ça me plaît. J’ai encore envie de
passer du temps avec elle.
La réceptionniste m’informe que la
voiture que j'avais commandée est arrivée. Aujourd’hui j’ai bien envie de
visiter la ville. Je baisse ma casquette de sorte à couvrir mon visage et je me
rends devant la porte de la chambre de… c’est quoi son nom déjà ? Angie.
Je cogne et c’est son amie qui m’ouvre. Je baisse la tête. Si elle est une fan,
c’est sûr qu'elle doit avoir déjà regardé mes clips. Il y a des risques qu'elle
me reconnaisse.
— Euh bonjour je voudrais voir euhh…
— Angie ?
— Oui.
— Un instant je l’appelle.
Plutôt que retourner à l’intérieur,
elle reste sur place à me regarder.
— Euh un souci ?
— J’ai l’impression de vous
connaître.
— Vous m'aviez vu avec Angie l'autre
jour.
— Je sais mais je ne parle pas de
ça. Vous m'avez l'air familier.
— Ce doit être une ressemblance.
— Hum ! Grogne-t-elle sans
conviction.
Elle finit par rentrer. L'instant
d’après, c’est Angie qui apparaît. Mon cœur s'emballe à sa vue. Elle est
magnifique dans sa robe volante et ses cheveux détachés.
— Bonjour encore une fois, me
salue‑t-elle un peu timidement.
— Salut ! Euh… tu as quelque
chose de prévu aujourd’hui ?
— Pas vraiment. Pourquoi ?
— Je veux bien visiter la ville…
avec toi. Ça te dit ?
Il y a une lueur indéchiffrable dans
ses yeux. Elle est surprise mais il y a bien autre chose. Elle finit par
baisser les yeux.
— Oui ça lui dit, répond promptement
son amie qui apparaît avec un portable et un sac à main. Tiens… allez ouste,
ordonne-t-elle à son amie.
Elle roule les yeux, récupère ses
effets et me rejoint devant la porte.
— Alors où va-t-on ?
— Je n'en ai aucune idée, dis-je
alors que nous marchons vers l’ascenseur. Je veux juste qu'on sorte un peu de
cet hôtel.
— Je sens que nous allons nous
perdre.
— Meuh non. Fais-moi confiance.
— La dernière fois que j’ai fait
confiance à un homme, ça s'est mal terminé.
— Je ne suis pas cet homme.
Nous échangeons un regard. Je sens
le trouble dans le sien. Je commence moi aussi par l’être alors je détourne les
yeux et j'appuie sur le bouton. Les portes de l’ascenseur se ferment.
Nous avons passé la journée à
visiter toutes les grandes surfaces de la ville et goûter aux amuse-bouches,
histoire de voir laquelle est la meilleure. Là maintenant nous sommes assis
sous un hangar en bordure de plage dans une autre ville. Grand-Bassam, si je ne
me trompe de nom. Nous avons dégusté un très bon plat de lapin braisé. J’ai
rigolé devant la tête qu'elle a faite à la première bouchée. Ça faisait
longtemps qu'elle n'en avait pas mangé. Un groupe de jeunes filles derrière
nous, qui écoutaient de la musique jusque-là, mettent un son à moi. Angie et
moi échangeons un regard et partons dans un fou rire. Au fait, nous avons
entendu ma musique un peu partout dans les lieux où nous sommes allés. J’ai moi‑même
été surpris de constater à quel point ma musique était écoutée dans ce pays. Ça
m'a fait plaisir.
— Tu es d’accord avec moi que cet
artiste me suit partout !?
— Oui cette fois je l'avoue. C’est
peut-être un signe.
— Un signe de quoi ?
— Que peut-être tu devrais
finalement aimer sa musique.
— Le zouk c’est pas mon truc.
— C’est pas du zouk. Mais du RnB
Français et du Rap.
Elle plisse les yeux.
— Dis-moi, tu ne serais pas
gay ?
— Oh putain ! Pourquoi ?
— Parce que c’est bizarre de voir un
homme faire autant l’éloge d'un autre homme surtout quand ce dernier fait de la
musique romantique.
— Que le Seigneur m'en garde. Il y a
bien trop de belles femmes pour que je cherche les fesses dures d'un homme comme moi. Et pour revenir à tes dires,
j’apprécie juste l’artiste. Ses textes me parlent.
— Quoi, lorsqu’il dit qu’il y a trop
de belles femmes pour se contenter d'une ?
— Non. Lorsqu’il dit plutôt qu'il y
a trop de belles femmes pour se contenter d'une. Mais qu'il sait qu’il y a,
quelque part dans ce monde, une seule qui lui fera oublier toutes les autres.
Et je crois que cette phrase vient
de prendre tout son sens. J’ai une subite envie de l’embrasser.
— Ah ! Espérons que lorsqu’il
la trouve il lui dédie toute une chanson pour qu'on le sache.
C’est ce que je suis en train de
faire ma belle.
— Dis, on peut considérer notre
journée comme un rencard ? change-t-elle soudain de sujet.
— Euh pourquoi ?
— Parce que ces trois derniers mois
j'ai vécu les pires rencards de toute ma vie et j'en suis arrivée à penser que
c’était moi le problème. Alors si ça c’est un rencard j'en serais vraiment
heureuse parce que j’ai adoré ma journée. Ça me rassurerait aussi que je ne
suis pas porteuse de poisse.
— Nous n'avons pourtant rien fait de
particulier. Les rencards étaient aussi horribles que ça ?
— Entre un homme qui vit avec des
reptiles auxquels il a attribué à chacun des prénoms, un homme de 40 ans qui
vit encore chez sa mère parce que pas encore stable financièrement pour se
prendre un appart, sans oublier que c’est cette mère qui lui achète et lave ses
dessous, et un autre qui est déjà marié à trois femmes avec 21 enfants et qui
cherche encore une quatrième épouse, je crois que oui c’était catastrophique.
Ah, j’ai aussi oublié le vendeur d’illusion qui vit pratiquement dans les
avions.
Je me tords de rire devant son récit
mais surtout devant sa mine.
— Je n'avais jamais entendu un truc
pareil. C’est du délire.
— Et moi qui l'ai vécu, comment
crois-tu que je me sois sentie ? Tout ça c’est la faute à ma meilleure
amie qui veut coûte que coûte que je me trouve un homme. Elle m'a même trimbalée
de force jusqu'ici.
— Eh bien, je lui suis donc
reconnaissant. Grâce à elle, j’ai rencontré une femme comme toi.
Elle lève les pupilles vers moi. Une
lueur fugace traverse ses yeux avant qu'ils ne reprennent un état normal. Cette
femme est comme du miel.
— On devrait aller faire un peu de
trempette avant de nous en aller, soufflé-je pour mettre fin à ce moment qui
devenait très intime.
— Oui !
Je marche après elle, les mains dans
les poches, profitant de l'effet que lui fait le coucher sur soleil sur sa peau
et de ses cheveux qui volent dans le vide. Elle ramasse des trucs dans le
sable. Doucement, je me mets à fredonner cette nouvelle composition qui raconte
ce qu'elle et moi vivons depuis notre rencontre. Je ne sais pas ce qui va se
passer par la suite mais ce qui s'est déjà passé m’enchante. La regarder fait
pleuvoir des mots et des phrases dans ma tête. Je chante à voix basse afin de
mieux mémoriser. Je ferai l’enregistrement dans mon portable une fois dans ma
chambre d’hôtel.
— C’est toi qui chantes là ? demande-t-elle
subitement en se retournant. Tu as une belle voix. Je comprends maintenant
pourquoi tu aimes l'autre artiste.
— C’est un peu ça.
Elle sourit. Je remarque non loin de
nous, trois jeunes filles qui ne font que me pointer du doigt. Je perçois
quelques brides de leur discussion. Je crois qu'elles se doutent qu'il s'agisse
de moi. L'une en est sûre mais les deux autres non. Elles décident de venir
vérifier. Eh merde ! Si elles me reconnaissent, c’est cuit pour moi. Je ne
veux pas qu’Angie sache qui je suis. Pour une fois qu'une femme m’apprécie, moi
et non la star, je ne veux pas tout gâcher. Si elle découvre mon identité, elle
risque de ne plus vouloir me côtoyer.
— Angie !
— Hum ?
Dès qu'elle se retourne, je la
prends par la taille et j’écrase mes lèvres sur les siennes. Elle se crispe sur
le coup. J’entends les filles s’éloigner. Je devrais donc normalement tout
arrêter mais au lieu de ça… j'approfondis le baiser. Angie se détend et
entrouvre les lèvres. Ma langue trouve le chemin vers la sienne et c’est dans
un tourbillon de sensations que je me délecte du goût exquis de ses lèvres. Le doux
gémissement qu'elle lâche me rend deux fois plus dur dans mon jean. Je mets fin
au baiser avant de ne plus avoir le contrôle de ma personne. Quand je libère
ses lèvres, je commence à craindre sa réaction. Ça, ce n’était pas au
programme. J’ai peur qu'elle s'emporte et ne veuille plus me voir. Je croise
des yeux brillants de désir.
— Je… je suis désolé, bafouillé-je.
Je ne sais pas ce qui m'a pris.
Elle baisse la tête. J’attends
qu'elle dise quelque chose mais rien.
— On devrait rentrer maintenant,
finis-je par dire pour mettre fin à ce malaise.
— Ok.
Le chemin retour se fait dans le
silence. Elle n'a pas l'air de vouloir parler alors je n’insiste pas. Elle s’endort
finalement contre la portière de la voiture. J’active l’enregistrement vocal
dans mon portable et je me remets à chanter doucement de sorte à ne pas la
réveiller. Elle a réveillé un truc en moi, cette femme. Une flamme. J'ai envie
de rentrer en studio et chanter toutes ces choses qu'elle provoque en moi. Je
suis capable de sortir deux albums avec tout ce qui se passe dans ma tête en ce
moment.
— Tu as une belle voix, me
complimente-t-elle dès que je gare dans le parking de l’hôtel.
— Tu ne dormais pas ?
— Si, mais j’ai été réveillée par
une douce mélodie. Je n’ai pas saisi les paroles mais c’était beau.
— Merci !
Nous montons à notre étage dans le
silence. La gêne se lit toujours sur son visage. Je la raccompagne devant sa
chambre.
— Angie, je suis encore désolé pour
ce qui s’est passé.
— Ce n’est rien. Ce n’est pas comme
si nous avions commis l’adultère, plaisante-t-elle avec un sourire qui me
rassure.
— Tu as raison. Passe une bonne
nuit.
— Toi aussi.
Je retourne à ma chambre, plus léger
mais surtout avec le cœur emballé.
***PATRICK AGNIMEL
Cette histoire de viol commence
sérieusement à me faire chier. Si cette famille ne fait pas gaffe je vais la
foutre en prison. Du père aux enfants en passant par la mère. Ils me font tous
chier. Et ce Collins qui n’est pas là. Cet enfant mérite une bastonnade.
Disparaître dans un moment aussi crucial pour sa carrière. Je vais m’occuper de
lui plus tard. Pour l’instant j'attends la proposition de la famille de la
fameuse victime. Mon avocat et moi, nous sommes au tribunal sous la demande du
juge. L'autre famille est aussi présente. Nous nous tenons debout à l’entrée du
bureau du juge.
— Veuillez vous asseoir, nous
permet-il. Voilà, Monsieur AGNIMEL, la famille LAROSE ici présente m'a fait
part d'une proposition qui réglerait toute cette histoire à l’amiable. En
effet, votre fils… d’ailleurs où est-il ? Il devait être aussi présent.
— Il… Il a répondu à un engagement
professionnel, votre honneur.
— La famille LAROSE demande à ce que
votre fils épouse leur fille puisqu'il l'a déshonorée et mise enceinte. C’est
leur seule condition pour boucler cette histoire. A vous donc de prendre une
décision. C’est soit ça, soit nous continuons le procès et je vais devoir
donner une sentence.
— C’est une plaisanterie là ?
Ils ne peuvent exiger un mariage. Écoutez votre honneur, nous contestons les
résultats des tests qui ont été fait et nous refusons de céder face à ce
chantage.
— Est-ce votre dernier mot ?
Mon avocat prend rapidement la
parole.
— Nous allons nous concerter votre
honneur et vous donner une réponse plus tard.
— Bien. Vous pouvez disposer.
Je sors de là sans plus attendre. L’avocat
me rattrape bien assez vite.
— Monsieur AGNIMEL…
— J’ai dit non, pas de mariage.
— Oui je l'avais compris. Seulement
nous devons procéder avec stratégie. J’ai bien observé la jeune fille et elle
est sur le point de craquer. Trouvons juste le moyen pour l'y pousser.
— Je sais ce que dois faire. J’ai
compris qu’ils ont fait toute cette mascarade pour que leur fille devienne la
femme d'une super star. Alors s'ils voient leur plan tomber à l'eau, ils
pèteront un câble et là il y a des chances qu'ils fassent des choses qui seront
en leur défaveur.
— Et qu’avez-vous en tête ?
— Suivez-moi.
Comme espéré, la presse est là. Tous
me tombent dessus en même temps.
— Monsieur AGNIMEL, est-ce vrai que
Collins épousera la victime en guise de réparation des torts ?
— Bien évidemment que non. Collins
ne peut épouser une autre parce qu'il est déjà fiancé. Ça devait être à lui de
l'annoncer mais les événements obligent. Il est en ce moment en pleine
préparation de son prochain album, après quoi aura lieu le mariage avec la
seule femme qu'il aime. Nous vous promettons que cette histoire sera tirée au
clair dans très peu de temps.
Je fais signe à l’avocat de
retourner parler au juge. Moi je fends la foule de journalistes qui me posent
encore des questions auxquelles je ne réponds pas.
Lémuel m’accueille au pas de la
porte, son portable à la main.
— Papa c’est quoi cette histoire de
mariage ? Tu sais très bien que Collins n'a personne dans sa vie.
— Si, il a quelqu’un, ne l’oublie
pas, dis-je en marchant vers les escaliers.
J’ai déjà contacté mon ami.
— Tu faisais donc allusion à
Priscille ? relève-t-il en me suivant dans ma chambre. Mais entre eux ce n’est
pas vraiment ce qu’on peut appeler une relation.
— Ils se fréquentent déjà. On va
juste accélérer les choses.
Je me retourne vers lui.
— Maintenant dis-moi où il est. Il
doit impérativement rentrer ou sinon ce sera la fin de sa carrière.
— Papa…
— Écoute, là il ne s’agit plus de
caprice. Je sais qu’il est en Côte d’Ivoire. Si je n’ai rien dit c’est parce
que je voulais aussi qu’il se repose. Mais là nous sommes à un tournant
décisif. Soit il rentre maintenant pour que nous en finissions avec cette
histoire de viol, soit c’est fini pour nous tous. Nous serons tous au chômage
tu comprends ?
Il baisse les yeux.
— Il séjourne à l’Hôtel Ivoire.
— Bien. Commande-moi un billet
d’avion. On reviendra en jet. J’ai horreur d’être seul dans l'avion.