Épisode 5

Ecrit par Mona Lys

Episode 5


***Carl***


Non mais je n’ai jamais vu une femme qui parle autant en plus elle est très minuscule. Mais apparemment ça ne l’empêche pas d’être aussi grande gueule. Elle n’arrête pas de parler parler parler alors que nous sommes en plein exercice.


Elle : Vous ne pensez pas que le nom Carl est trop petit pour votre corpulence ?


Moi : Je ne suis pas né avec tous ses muscles vous savez. Maintenant madame taisez-vous.


Elle : Primo appelez-moi Loraine et deuxio je suis chez moi donc je parle autant que je veux. Vous n’avez qu’à vous boucher les oreilles. Aïe !


Je viens de plier son pied un peu trop fort vers l’arrière pour la punir. Non mais pour qui se prend-elle pour me parler ainsi ? Elle se tait un moment puis nous continuons notre séance.


Cette femme est d’une finesse. Quand je pose ma main sur sa hanche j’ai l’impression qu’il s’agit d’une poupée tellement ma main à grosse sur elle. C’est peut-être moi qui suis un peu trop costaud à vrai dire. Elle elle a juste une forme normale. En tout cas pour une femme de son âge elle est sexy en plus je suis sûr qu’elle a des enfants ou un vu les légères lignes de vergetures qui lui traverse le ventre.


Nous terminons la séance et je me prépare à partir.


Loraine : Attendez que je vous offre un rafraichissant.


Moi : Non merci ça va.


Loraine : Bon on va mettre les choses au point. Je vous fais déplacer jusque chez moi donc le minimum c’est qu’après les séances vous vous rafraichissiez parce que c’est de l’énergie que vous dépensez et ce n’est pas la peine de me dire non parce que je vais continuer à vous importuner avec ça jusqu’à ce que vous acceptiez.


Je la regarde et elle m'a l’air très entêtée. 


Moi : Ok mais ce sera pour la prochaine séance. J’ai quelque chose de prévue.


La seule chose que j’ai de prévue c’est de retourner à la salle de gym pour continuer mes entrainements. Je lui dis ça juste pour me débarrasser d’elle. Je trouverai une autre excuse à la prochaine séance. Je veux partir et elle me retient encore.


Loraine : Bon laissez-moi au moins vous donner votre chèque.


Moi : Vous le ferez à la fin de notre contrat. Maintenant si vous voulez bien m’excuser.


Je ne lui donne pas l’occasion d’en placer une autre et sors de la maison. Je sens que j’aurai du fil à retordre avec cette femme.  


Je retourne au gym reprendre mes exercices. J'ai acheté une salle que j'ai transformé en gymnase pour pouvoir avoir plus d’espace pour faire ma musculation. Au début j’y étais seul mais après j’y ai donné accès à d’autres mecs qui veulent s’entrainer moyennant une petite somme. J’ai donc séparé la salle en deux afin de toujours avoir mon espace privé à moi. Je n’aime pas trop me frotter au gens. Disons que je suis un solitaire. Les femmes et les enfants ne sont pas pour l’instant ma priorité.


Pourquoi j’ai voulu être un costaud ? Lol je parle déjà comme cette femme. Bon c’était juste pour avoir plus de confiance en moi et aussi intimider tous ceux qui m'ont marché dessus dans le passé. J'ai toujours été celui à qui on s'en prenait sans raison, celui qu'on rabaissait.  J'étais beaucoup piétiné et tout ça parce que je n'avais pas de famille pour me défendre. J'étais seul au monde. Mes parents sont morts et ma sœur portée disparue. Je ne sais même pas si elle est toujours en vie. Après analyse j’ai conclu que j’étais fait pour être seul donc je passe toutes mes journées à me développer les pectoraux. Il n’y a que récemment que j’ai décidé de donner des séances à domicile. Un peu de sous ne me feront pas de mal même si je n’ai pas besoin de grande chose dans ma vie. Je les utiliserai pour m’acheter d’autres matériaux plus performent.


Je ne dis pas que je n’ai jamais eu envie d’avoir une famille mais ce projet je l’ai abandonné il y a bien longtemps. Toutes les femmes sont attirées par mon physique mais ne s’intéresse jamais à la personne en dessous. Ça leur plait d’avoir quelqu’un de mon gabarit à leur côté pour intimider les gens ou se sentir supérieur un peu comme si j’étais un objet de foire. À chaque fois qu'une femme me voit elle fait en ouvrant bien les yeux «whoh» et par la suite elles me courent après juste par curiosité. Elle veulent savoir ce qu'un homme comme moi peut bien cacher dans son pantalon. Les femmes aiment les choses mystérieuses et moi j'en suis un. J'ai été beaucoup utilisé comme objet d'intimidation. Elles me veulent toutes pour intimider leurs ennemis ou encore leurs “rivales” comme si je leur ai dit que j'allais me battre pour elles.


Jamais je ne me bagarre encore moins pour une femme. Je les connais où et puis je vais me battre pour elles ? En plus si je dois me battre je pense que je finirai mes jours en prison parce que mon seul poings dans la face de quelqu’un peut l'envoyer direct à la morgue en tout cas si j'y mets toute ma force. Je ne suis pas un bagarreur encore moins un délinquant mais c’est ce que plusieurs pensent de moi à cause de ma morphologie mais surtout de mon énorme tatouage à l'épaule gauche. Si le fait d'être musclé et d'avoir un tatouage fait de quelqu’un un gangster alors là oui j'en suis un. 


Quand certains gens me voient immédiatement ils s'effraient en me détaillant de la tête à la pointe des mes pieds après quoi ils me classent dans la catégorie “personnes dangereuses à éviter”. Je me rappelle avoir croisé quelqu’un un jour dans les escaliers de l'immeuble où je vis et je pense que cette personne a eu la peur de sa vie. Elle a sursauté puis me regardait comme pour voir si j'allais lui sauter dessus. Je l'ai juste regardé puis j'ai continué mon chemin. Je n'ai pas de temps pour ces conneries.


L’amour, l’affection, la tendresse je n’en ai jamais eu. Bon étant gosse j’en ai juste eu un tout petit peu mais ça n’a pas duré très longtemps. Comment avoir de l’amour et de la tendresse quand ton père est un éternel alcoolique et ta mère trop occupée à chercher de quoi faire survivre sa famille puisque celui qui devait le faire s’en ai désengagé ? Ma grande sœur faisait souvent l’effort de prendre soin de moi mais elle-même étant encore petite en avait besoin. Mon père, l’enfoiré battait s’en cesse ma mère et il en abusait tellement qu’un jour elle a succombé sous ses coups. Etant un lâche il s’est donné la mort me laissant ainsi seul avec ma sœur jusqu’à ce qu'elle aussi après quelques temps  disparaisse. Mais je sais qu’elle ne m’a pas abandonné, elle a dû avoir un problème et j'espère un jour la retrouver enfin si elle est toujours en vie.


Je me suis débrouillé tout seul  jusqu’à être là où je suis. Cette expérience a fait de moi un tout autre homme. Je suis du genre très méfiant, coupé du monde extérieur. Il n’y a rien dans ma vie qui soit enviant même si plusieurs aiment ma morphologie. Aucune femme n’est faite pour moi et je ne suis fait pour aucune femme. Je vis comme ça en attendant le jour de ma mort. Je pense avoir eu assez de femme dans mon lit pour ne plus en avoir envie maintenant. Je préfère donc les garder loin de moi. Je n’aime pas qu’on fasse du mal à une femme, j’ai assez vu ma mère pleurer pour ne plus avoir envie d’en voir d’autres dans le même état encore moins par ma faute et je sais qu’une femme qui se rapproche un peu trop de moi finira par avoir le cœur brisé. Je ne sais pas aimé. On ne me l’a jamais appris donc je préfère rester loin de tout ça.


Le soir venu je monte dans mon appart qui se trouve au-dessus du gymnase dans l’immeuble. J’ai préféré les avoir dans le même endroit comme ça je peux passer de l’un à l’autre plus facilement sans  faire de longue distance. Mon appartement n’a rien de luxueux, tant que j’ai un lit pour reposer ma tête, une cuisine pour me faire à manger, un fauteuil et une télé pour me détendre ça me va. C’est d’ailleurs tout ce qu’il y a dans cette maison en plus de mon chien qui est d’ailleurs mon seul compagnon. Je ne connais aucun de mes voisins et eux non plus. On n’a pas besoin de se connaitre de toutes les façons puisqu’on n’a rien à se partager.


Moi ma vie se résume à moi, mon gymnase et c’est tout. 

 

***Une semaine plus tard***


J’avais raison lorsque j’ai dit que j’aurai du fil à retordre avec cette femme, Loraine. Elle a réussi à me faire céder à sa demande de prendre un apéro après les séances mais je garde toujours mes distances et ma mine hyper sérieuse. Elle est toujours aussi pipelette mais au moins elle n’est pas insolente juste un peu trop sincère. Elle dit tout ce qui lui passe par la tête et s’en fou des répercutions. Je n’ai pas encore rencontré ses enfants, ils sont à l’école pendant nos heures de séances.


Nous sommes dans la cuisine que je trouve très spacieuse tout comme le reste de maison d’ailleurs. Elle doit être vraiment friqué à en juger ce que je vois. Elle nous serre nos verres de jus et reste debout appuyée sur le plan de travail pendant que moi je suis assis en face d’elle.


Loraine : Dites ça vous arrive de sourire ?


Moi : Je ne vais pas sourire s’il n’y a rien de drôle.


Loraine : Il ne s’agit pas de s’il y a quelque chose de drôle ou pas. Ça se sent sur votre visage que vous ne riez jamais. Les muscles y sont attachés.


Moi : Hum.


Loraine : Vous ne parlez pas beaucoup non plus.


Moi : Hum.


Elle me regarde en plissant les yeux l’air de dire « ce type est vraiment bizarre ». Elle pose son verre qu’elle tenait jusque-là entre ses deux mains et s’avance vers moi. La tête baissée je la regarde du haut des yeux pour savoir ce qu’elle va faire et vite réagir en cas de cas. Mais je sais déjà ce qu’elle va faire. Elles le font toutes.


Loraine : Dis je peux toucher vos muscles pour voir…


A peine elle avance sa main vers mon bras que je me lève et recule.


Moi : Non vous ne pouvez pas.


Loraine : Pourquoi ça ? Je ne ferai rien, je veux juste toucher pour voir comment ils sont formés c’est tout.


Moi : Non, je n’aime pas qu’on me touche.


Loraine : Et pourquoi ?


Moi : Parce que vous n’êtes ni ma femme ni ma copine pour le faire. Seuls mes proches en ont le droit. (Sauf que je n'ai pas de proche donc PERSONNE ne me touche).


Bien évidemment qu’elle ne peut pas me toucher. Aucune femme n’en a le droit d’ailleurs. Je déteste qu'on se rapproche de moi juste pour mes muscles. Je les ai trop entendus s’extasier dessus et j’en ai plus que marre. 


***Loraine*** 


Non mais ce type est vraiment bizarre de chez bizarre. Lui il a le droit de me toucher comme il le veut pendant nos séances mais moi je n’ai pas le droit de toucher même un muscle. Pff, je pense qu’il doit être gaie ou quelque chose de ce genre. Mais bon je préfère ne pas insister. Je me retourne donc à ma place et reprends mon verre de jus.


Carl : Bon je dois y aller maintenant. Au fait demain je ne pourrai pas être là, je dois aller récupérer de nouveaux matériaux pour mon gymnase.


Moi : Ok pas de soucis donc on se dit à Lundi.


Carl : Oui.


Il me tourne son large dos et s’en va. Ce mec est un peu trop réservé à mon goût surtout pour le travail qu’il fait. J’espère en savoir plus sur lui au fil du temps et j’espère aussi réussir à le faire sortir de sa bulle. Je commence à l’apprécier même s’il se joue les durs. Il n’est pas du tout mon genre d’homme mais je le trouve vraiment sexy avec son énorme tatouage sur son côté gauche.

Un amour dangereux (...