Épisode 8
Ecrit par Mona Lys
Episode 8
CINDY
Depuis une semaine je suis convalescente. À dire vrai, physiquement je vais bien mais psychologiquement non. Ça fait la cinquième fois que je perds un bébé à cause des coups de Ken. J’ai pourtant envie d’être de nouveau mère. Les jumeaux ont cinq ans et je veux de nouveau entendre les cris d’un bébé dans la maison. Je suis à bout. Je ne crois plus pouvoir supporter tout ça, les coups, les injures, les infidélités et les fausses couches. S’en est trop. Suis-je obligée de vivre tout ça ? Papa KALAMBAY me l’avait demandé mais conne que je suis, j’ai dit que ça allait. J’aurai peut-être dû saisir l’occasion pour m’en aller loin avec mes enfants. Je veux divorcer. Je me fiche de savoir si Ken changera ou pas. Ce n’est plus mon problème. J’ai envie d’appeler Estelle pour me confier à elle mais depuis le jour où elle m’a mise à la porte, elle a coupé tout contact avec moi. Elle était vraiment sérieuse. Mais elle est ma sœur et j’ai besoin d’elle.
La porte de ma chambre s’ouvre et mes bébés courent vers moi qui suis toujours couchée. Je n’ai pas la tête à sortir du lit. Je n’ai plus la tête à rien si bien que j’ai dû engager une servante pour s’occuper de la maison et des enfants. Je l’ai dit, je suis à bout de force.
– Maman tu dors ? Me demande Nael. Il est l’heure d’aller à l’école.
– Maman est fatiguée mon poussin, répondé-je en lui caressant la joue. Votre nounou va vous accompagner.
– Elle va nous acheter des biscuits ? Demande cette fois Lena.
– Tout ce que vous voudrez. Promettez-moi d’être sage.
– Promis ! Disent-ils en chœur.
– Allez, faites de gros câlins à maman avant de partir.
Comme s’ils n’attendaient que ça ils me sautent dessus pour me faire des bisous et sur la joue et sur la bouche. Je les serre très fort contre moi pour prendre des forces. Ils sont ma force et ma joie.
– Je vous aime mes amours. Je vous aime gros comme ça.
– On t’aime maman. Répondent-ils, encore en chœur.
Je les regarde s’en aller, les larmes aux yeux. Dès qu’ils sortent Ken fait son entrée avec un plateau en main. Je lui tourne dos.
– Comment vas-tu ?
– Comme toujours.
– Je t’ai apporté ton petit déjeuner. C’est tout ce que tu aimes manger le matin.
– Depuis quand sais-tu ce que j’aime ? Je croyais que tu ne te souvenais plus de rien me concernant ou que tu t’en fichais.
– S’il te plait ne nous disputons pas.
– Retourne donc avec ton plateau. Je n’ai pas faim.
– Tu dois pourtant te nourrir pour reprendre des forces.
– Oui pour que tu me battes encore ? Non merci, ça va.
Il soupire et sort. J’essuie une larme et ferme les yeux pour chercher le sommeil. Il revient quelques minutes plus tard.
– Ta mère est là !
Oui c’est vrai, elle m’avait prévenue qu’elle viendrait me voir. Peut-être que je devrais lui parler. Elle pourra surement m’aider à m’en sortir. Je n’en peux vraiment plus. Je vais me laver, plutôt me nettoyer le visage puisque je me suis déjà lavée. Ken aussi est prêt pour aller travailler. Nous descendons donc ensemble retrouver ma mère qui est assise devant la télé. Je l’embrasse et nous prenons place. Elle discute avec Ken et ce dernier avant de s’en aller lui donne une enveloppe. Elle se met à sourire de toutes ses dents en le regardant partir.
– Non, ma fille, Dieu t’a béni avec un aussi bon mari.
– Je veux divorcer maman. Lui dis-je de but en blanc.
– Que quoi ? Tu veux divorcer ? Pourquoi ?
Ma première phrase se meure entre mes larmes. Ma gorge se noue aussitôt. J’ai mal.
– Il me trompe maman et… il me bât. Depuis cinq ans il me frappe et ce à la moindre dispute. Maman je suis fatiguée. J’ai mal, tant dans mon cœur que sur tout mon corps. J’ai des cicatrices sur tout le corps.
Je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. J’ai besoin du réconfort de ma mère.
– Cindy yako ! Sèche tes larmes. Je sais que ce n’est pas facile mais ce n’est pas une raison pour divorcer.
Je la regarde, surprise.
– Tu penses que le mariage c’est facile ? Non. Il y a de la souffrance comme de la joie et c’est tout ça qui fait le mariage. Tu penses que tu es la seule femme que son mari frappe ? Non oh vous êtes beaucoup mais les autres supportent donc toi aussi il faut supporter.
– Mais maman il va finir par me tuer.
– Ah mais on va tous mourir non ? Pourquoi vous les femmes de maintenant vous êtes peureuses comme ça même ? Nous là on supportait tout et on restait dans le mariage jusqu’à ce que la mort nous sépare. On nous frappe, on nous trompe mais on est là. C’est ça le mariage. On t’a dit qu’une femme divorce ? Ma fille, si tu commets l’erreur de divorcer, les gens vont se moquer de toi. Quand une femme divorce, ça reste collé sur son visage comme une maladie. Tout le monde va parler de toi et tu feras la honte de la famille. Pardon moi je n’ai pas envie qu’on se moque de moi donc attache ta ceinture et supporte. Il te donne tout, l’argent, voiture et toi tu veux divorcer. Après c’est pour aller prendre un vaurien. Qu’est-ce qui prouve même que s’il te frappe ce n’est pas parce que tu lui manques de respect ? Toi tu es impolie oh donc sûrement tu l’insultes c’est pourquoi il te frappe. Si ton homme te bât c’est que tu es responsable donc toi-même faut te revoir. Mais oublie affaire de divorce là. Tu t’es mariée devant Dieu donc tu es condamnée à rester avec ton mari. Aussi, tous les hommes trompent leur femme donc ça, ce n’est rien. Pleure toutes les larmes de ton corps si tu veux mais tu restes dans ce mariage. C’est ça on dit tu es mariée.
Je ne sais plus quoi penser après le discours de ma mère. Peut-être qu’elle a raison. C’est peut-être moi qui pousse Ken à bout. Aussi, comme elle l’a dit je suis mariée devant Dieu donc le divorce n’est plus permis. Ma mère essuie mes larmes et me prend dans ses bras. Nous passons tout le reste de la journée à parler de la pluie et du beau temps. Sa présence me fait oublier un peu mon chagrin.
Après son départ je décide de me remettre en jambe. Je donne sa soirée à la servante et commence à préparer le diner. Je dois m’occuper de mon mari et de mes enfants.
– Je suis content de te revoir sur pieds.
Je me retourne vivement pour voir Ken arrêté derrière moi.
– Que fais-tu à la maison à cette heure ?
– Je suis rentré tôt pour passer un peu de temps avec ma femme. Tiens c’est pour toi.
Il me tend un paquet cadeau. Quand je le déballe je tombe sur une magnifique montre. Je souris et il vient m’embrasser.
– Merci bébé.
– De rien. Et si on profitait avant d’aller chercher les enfants ?
– D’accord.
– Tu peux arrêter de cuisiner. Ce soir on dîne dehors tous ensemble.
– C’est compris. Il me soulève comme une nouvelle mariée et monte en chambre. Il commence à me faire l’amour doucement puis au fur et à mesure intensifie ses coups. Je n’en suis qu’heureuse.
– Je t’aime Cindy !
– Je t’aime aussi mon amour !
Il y va encore plus vite et ensemble nous jouissons. Après une douche nous nous mettons en route pour aller chercher les enfants à l’école. Quand nous arrivons et que les jumeaux nous voient ensemble, ils ont l’air surpris. C’est la première fois qu’on vient les chercher ensemble. Ils viennent m’embrasser et hésitent à faire de même avec leur père. Ils ont un peu peur de lui. C’est donc lui qui les embrasse avant de les installer dans la voiture. Nous prenons automatiquement la route d’un restaurant. Les enfants réclament aussitôt des glaces. Ken leur commande de grandes coupes de leurs parfums au choix. La soirée se déroule merveilleusement bien. Nous la terminons en beauté par un film à la maison. Les enfants s’endorment avant même la fin du film. Ken et moi les mettons dans leurs lits avant de rejoindre le nôtre. Je reste couchée sur sa poitrine tandis qu’il me caresse les fesses.
– Bébé !
– Oui ma puce.
– Je veux qu’on se prenne des vacances. Enfin les enfants auront un congé de deux semaines. On pourrait se faire un petit voyage.
– Où veux-tu aller ?
– J’sais pas. Tant que tu es avec nous ça va.
– Ok je vais y réfléchir et voir mon agenda.
– D’accord. Je t’aime Ken. Je ne veux plus qu’on se dispute.
– Moi aussi. J’ai encore faim de toi.
– Quel insatiable tu es. Dis-je en rigolant alors qu’il monte sur moi.
– Ce n’est pas de ma faute si ma femme est délicieuse. J’adore être en toi.
Je l’embrasse en guise de réponse et c’est reparti pour une autre partie.
*Mona*LYS*
Ce matin j’ai décidé de me faire belle, de nous faire remémorer notre relation avant qu’on ne se marie. Il a toujours aimé me voir sexy alors j’ai porté une petite culotte, un body et une casquette, une des nombreuses qu’il m’a offertes. J’ai aussi porté cette chaine qui m’est précieuse. C’est une chaine double. Moi j’ai une moitié et lui l’autre. C’est un cœur divisé en deux et derrière le mien il y a inscrit une belle déclaration d’amour en Lingala. Lorsqu’il sort de la douche et me voit, il s’arrête net. Je lui souris.
– Que fais-tu habillée comme cela ?
– Rien de spécial. Je voulais juste revivre nos moments. Tu as toujours adoré me voir comme ça avec ta casquette par-dessus. Te rappelles-tu du jour où je t’ai piqué celle-là ? Demandé-je en souriant. Tu m’as presque poursuivi pour me la reprendre mais au finish je l’ai gardée. Ensuite il y a eu la deuxième et tu m’as offert la rose après une dispute survenue suite à notre première fois. Ce jour-là toi et moi avions fait de la pizza et nous nous en sommes mis partout. Nous avons joué comme des gamins et avions fini par nous embrasser. C’était la première fois qu’on s’embrassait vraiment. J’ai tellement aimé cette manière si douce avec laquelle tu m’avais embrassée. Il suffit juste d’y repenser pour avoir des frissons et revivre ce moment avec…
– TU LA FERMES ! Hurle-t-il. Tu te changes maintenant et plus jamais je ne vois ses casquettes et cette chaine ni dans cette maison ni sur toi.
– Mais…
– NE ME POUSSE PAS À BOUT CINDY. Débarrasse-toi de tout ça maintenant.
Il sort et claque la porte derrière lui. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je croyais que faire un saut dans le passé l’aiderait à redevenir le vrai lui. Où ai-je fauté ? Alors que je me pose des questions sur ce qui vient de se passer mon portable se met à sonner. C’est Loraine.
– Bonjour Loraine.
– « Bonjour Cindy. Est-ce que je pourrai te voir chez moi maintenant ? »
– Euh oui. Mais est-ce qu’il y a un problème ?
– « Oui mais tu n’as pas à t’affoler. »
– Ok j’arrive tout de suite.
– « À toute. »
J’arrive chez elle en moins de deux. Quand Any m’ouvre je tombe aussitôt sur monsieur ANDERSON. Cet homme autant je l’apprécie autant il m’effraie. Nous nous saluons et il sort de la maison avec le petit Erwin. Je retrouve ma patronne dans son salon avec Mme Roxane TANOH sa belle-sœur. Après avoir salué je prends dans mes bras la petite Lorainita. Bon elle s’appelle Soraya mais moi je l’appelle Lorainita parce qu’elle est la photocopie de sa mère. Elle a juste pris le métissage de son père. Cette petite est trop cute. Je la laisse aller jouer dans le jardin avec Any et porte mon attention aux deux femmes.
– Alors Cindy, entame Loraine, ça fait cinq ans que tu bosses pour moi et une grande familiarité s’est installée entre nous. Je ne me suis jamais mêlée de ta vie mais aujourd’hui je vais me servir de cette familiarité entre nous pour te poser une question. Pourquoi tu restes encore avec un homme qui ne cesse de te conduire à l’hôpital.
– Loraine on avait dit qu’on irait doucement.
– Doucement mon cul. Cindy c’est quoi ton problème ?
– Je, je ne vois pas de quoi tu parles.
– Oh ! Tu ne vois pas de quoi je parle ? Je parle du fait que tu viennes la plus part du temps à la boutique avec des bleus partout. Je parle du fait que ça fait 5 fois que tu fais une fausse couche. Je parle du fait que ton couillon de mari te batte et que toi la conne, tu restes avec lui.
– Loraine ! L’interpelle sa belle-sœur.
– Ok je me calme. Cindy, dis-moi pourquoi tu restes dans ça ?
– Parce qu’il est mon mari et je l’aime.
– Laisse-moi te dire au cas où tu ne le saurais pas que TON mari ne t’aime pas. Un homme qui aime sa femme, jamais, au grand jamais il ne lève la main sur elle peu importe son degré de colère. Mon mari est beaucoup plus costaud et plus fort que Ken mais JAMAIS il ne m’a touchée et Dieu seul sait combien j'ai la grande gueule. Quand je me mets à dégammer il sort pour éviter qu’on se prenne la tête. C’est ça un homme. Rien à avoir avec ton…
– Ok Loraine ça suffit ! Je crois que je vais prendre les rênes de cette rencontre sinon tu vas insulter tous leurs ancêtres.
Loraine s’assoit et sa belle-sœur se tourne vers moi.
– Cindy, Loraine m’a parlé de ce que tu vivais et comme je suis passée par là on a voulu avoir une conversation avec toi. Ecoute ma chérie je ne vais pas te dire de quitter ton mari mais je vais te dire de plus penser à toi et à tes enfants qu’à ton mariage. Le mariage, tu peux en avoir d’autre parce que tu es une belle femme en plus d’être bien éduquée. Mais tu n’as qu’une seule vie et si tu la perds c’est fini. Tes enfants resteront orphelins et d’après ce que Loraine m’a dit, ils n’ont aucune attache avec leur père donc ça va être difficile pour eux.
– Il va changer.
Loraine pouffe subitement de rire.
– Il va changer ? Il va changer ? Ça c’est la meilleure. Cindy, s’il change c’est que ce n’est pas Juda Iscariote qui a trahit Jésus. Fhum !
Elle se tait pour permettre à sa belle-sœur de continuer.
– Moi aussi j’ai cru que mon ex-mari allait changer. À chaque coup je me disais “ce n’est rien il va finir par changer’’. Et tu sais combien d’année je suis restée dans ça ? Vingt-six ans (J’ouvre grand les yeux, surprise). Et j’y serai encore si je n’avais pas retrouvé mon petite frère Carl et sa famille qui m’ont aidé à me sortir de cet enfer. Aucune femme ne devrait accepter de se faire taper dessus. Nous méritons mieux et un homme qui tape sur une femme ne connait pas sa valeur. Ce n’est pas ça la vie de couple, ce n’est pas ça le mariage.
– Ma mère m’a dit que ça faisait partie du mariage et donc que je devrais supporter.
Loraine pète un câble et se lève.
– Dans ce cas dis à ta mère de venir prendre les coups à ta place. Mieux dis-lui de venir prendre ta place dans ce mariage pendant qu’on y est.
– Loraine !
– Non Roxane ça suffit le chôcôbi à l’Américaine, il faut qu’on lui dise la vérité à cette fille. LES COUPS NE FONT PAS PARTIE DU MARIAGE. Dans les bas du mariage ça ne fait pas partie. Il y a plein de couples qui passent par des épreuves et même des disputes mais qui ne sont pas passés par les coups. Tous les hommes ne sont pas violents. Là, dehors il y a surement quelqu’un qui prendra bien soin de toi. Dieu n’a jamais dit qu’un homme devrait battre sa femme et quand Dieu instituait le mariage, il n’y a pas mis la violence donc si tu divorces tu n’iras pas en enfer. Tout divorce dû aux violences conjugales est légitime et on ne te blâmera pas pour ça. Dieu ne t’enverra pas en enfer pour ça. Tu sauves juste ta vie. Cindy si je me mêle de ta vie aujourd’hui c’est parce que je t’apprécie beaucoup. Tu es comme une petite sœur pour moi en plus d’être la meilleure de mes employés. J’ai mal de te voir chaque jour avec des bleus et le visage enflé par les coups. Tu ne mérites pas ça. Tu as perdu de toute ta superbe en cinq ans. Tu ne ressembles plus à cette jeune fille pleine de joie que j’ai connue. Cindy reprends-toi et cherche avant tout ton bonheur.
– Je suis heureuse avec Ken.
– Ok c’est comme tu veux, dit-elle déçue. Au moins on aura essayé. Mais si tu changes d’avis ou si ta vie est en danger n’hésite pas à m’appeler. Mon frère est Colonel et il pourra t’aider.
– C’est compris.
– Bon à part ça je t’informe qu’on aura un voyage. J’ai été appelé pour présenter mes chaussures dans d’autres pays. Je te ferai signe quand tout sera ok pour qu’on y aille ensemble.
– C’est compris.
– C’est tout.
– Ok je vais donc y aller. À Lundi.
– Au revoir ! Répondent-elles en chœur.
Je quitte les lieux en repensant à tout ce qu’elles m’ont dit. Je sais qu’elles ont aussi raison mais je veux rester avec Ken. Dès que j’arrive à la maison je reçois un message WhatsApp. Je souris quand je le reconnais. C’est mon ami virtuel Drick. Nous ne nous sommes jamais vus mais sommes devenus très potes à force d’échanger. Au début ça ne me plaisait pas de discuter avec un homme de surcroit un homme que je ne voyais pas mais au fil du temps j’ai baissé la garde. Causer avec lui me fait du bien je l’avoue et ça me déstresse. Je dépose mon sac à main sur le lit et réponds à son message.
– T’es enfin rentré de ton voyage ?
– « Ouais. Je suis lessivé. Tu m’as manqué. Amicalement. »
Je souris et m’assois sur le lit.
– Toi aussi je l’avoue. Amicalement.
– « Est-ce que je pourrai t’appeler plus tard ? »
– Bon je ne préfère pas. Nous sommes le week-end et mon mari est là.
– « Ok demain dans la journée alors. »
– Ok ça marche.
– « Ok à plus. »
– Bye.
Dès que je pose mon portable Ken entre dans la chambre. Sans un regard il va dans la douche pour en ressortir quelque minute plus tard. Il commence à s’habiller très chic.
– Tu sors ?
– Oui et ce n’est pas la peine de m’attendre pour diner. Je ne sais pas à quelle heure je vais entrer.
– Tu ne dormiras pas ici ?
– J’ai dit que je ne sais pas à quelle heure je vais entrer.
– Ok.
Je veux lui demander avec qui il sera mais je n’ai pas envie de recevoir des coups. Une chose est sûre, il ne rentrera pas dormir. Il sort sans même un regard pour moi. Le soir venu je passe du temps avec les enfants après quoi je les mets au lit. Je rejoins le mien et décide de surfer sur le net. Je reçois un message de Drick sur WhatsApp. C’est un fichier audio. Je télécharge et une musique douce commence. Je deviens tout de suite nostalgique. C'est l'une des chansons que Ken et moi écoutions avant de nous marier. Ecouter cette chanson me fait en autant de la peine que du bien.
– Merci pour la chanson. Je l’adore.
– « Je savais que tu l’aimerais. Tu es précieuse Cindy, ne l’oublie jamais. »
– Je ne l’oublierai jamais.
– « Laisse-toi bercer par cette chanson et passe une excellente nuit. »
– C’est ce que je compte faire comme j’en avais l’habitude. Merci de me faire ce bien là. Bonne nuit à toi.
Je mets la musique à un volume raisonnable et c’est en l’écoutant que je m’endors.