Et ensuite ?
Ecrit par Farida IB
**** Deux mois et demi plus tard ****
Armel…
Le souffle court, je me laisse gagner par une onde de sensations brutes et me tortille sous les caresses de Cassidy. Son souffle explore mon corps pendant que sa main effleure mon gland. Je gémis. Un gémissement qui se perd dans ma gorge quand j’entends Debbie m’appeler. Sa voix se fait de plus en plus insistant alors que Cassidy accentue ses caresses et sa pression sur mes boules. Je retiens un gémissement en essayant de me redresser au maximum. Bon sang, je suis cuit ! Je suis à cheval entre la panique et l’orgasme quand les lèvres de Cassidy partent à l’assaut de ma bite, l’orgasme éclate. Pendant de longues secondes, je ne sais plus qui je suis, ni où je suis. Je me contente de crier mon plaisir. C’est le cri de désarroi de Debbie qui me ramène sur terre.
Debbie : A-A-Armel !!!
Je me retourne subitement en suivant la direction de sa voix. Elle est arrêtée sur le pas de la porte, elle couvre sa bouche de sa main les yeux mouillés de larmes.
Moi : De…De…Debbie attend ce n’est pas ce que tu crois.
Elle tourne simplement les talons et s’en va en pleurant, je me lève précipitamment et part à sa rencontre. Je la rattrape bon gré mal gré devant la porte d’entrée.
Moi (la saisissant par le bras) : attends, bébé ne part pas s’il te plaît. Je peux tout expliquer.
Elle retire le bras avec ferveur.
Debbie : tout est clair Armel, reste avec elle parce que nous deux c’est fini.
Moi : ne dis pas ça mi amor, je t’aime !
Elle me jette un regard haineux et claque la porte. Je croise mes deux mains sur la tête totalement désemparé. Derrière moi, Cassidy émet son petit rire rauque qui sonne cynique dans mes oreilles.
Je me bouche les oreilles pour ne pas l’entendre, mais ça résonne dans ma tête comme si elle était munie d’un méga phone. Je me mets à crier comme un animal sauvage hystérique. Soudain, une musique retentit dans l’appartement, c’est mon téléphone qui sonne. J’ouvre mes yeux et l’entrevois quelque part au milieu du lit dans ma chambre. Je décroche encore secouée par le rêve que je viens de faire.
Debbie : alléluia ! Tu décroches enfin.
Moi : euhhh
Je me racle la gorge.
Debbie : je parie que tu dormais, encore !
Moi : euh oui, je me suis assoupi quelques minutes.
Debbie : lol quelques heures tu veux dire, ça fait un bon moment que j’essaie de te joindre.
Je consulte l’heure sur la montre murale pour confirmer ses dires. Il est 17 h moins, ça veut dire que j’ai dormi à peu près 3 h.
Moi m’écriant : oh shiittt !!
Debbie : et oui ! Sinon j’ai de bonnes nouvelles pour toi ce soir.
Moi : tu m’as acheté la PS4 ?
Debbie le ton rieur : encore cette histoire lol, tu l’auras à ton anniversaire.
Moi : c’est loin mon anniversaire.
Debbie : à Noël alors.
Moi souriant : dans deux mois au plus.
Debbie : exact ! La bonne nouvelle à présent.
Moi : vas-y.
Debbie : j’ai bouclé mes interviews de la semaine et mon cours est reporté sur demain matin. C’est quartier libre ce soir.
Moi ravi : et bien ça, c’est une merveilleuse nouvelle !
Debbie : oh que oui ! Je suis toute à toi ce soir, on fera tout ce que tu veux.
Moi plus qu’intéressé : propose-moi quelque chose d’intéressant.
Debbie : ça te dit une soirée en tête à tête ? Rien que toi et moi. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un moment à nous.
Moi sarcastique : c’est vrai que j’ai été très occupé dernière.
Debbie : t’as vu non ? Tu me négliges, tu ne me calcules plus, magazine Diane par si, tata Mimi par là tout ça tout ça.
Je souris sarcastiquement comme si elle pouvait me voir.
Moi : c’est mieux qu’on en reste là.
Elle éclate de rire.
Debbie : chou, je suis vraiment désolé. Nous allons nous rattraper.
Moi : nous ?
Debbie riant : d’accord, je vais me rattraper. Tu verras, je vais te mettre bien comme jamais et j’ai déjà tout un programme en tête.
Moi caressant ma barbe : ah ouais, développe !
Debbie : on se fait une petite balade.
Moi : ensuite ?
Debbie : au retour, on passe au Shell Shop du quartier pour acheter des bricoles.
Moi sourire au coin : quel genre de bricoles ?
Debbie : du raisin, du Nutella, de la glace à la menthe poivrée. Je crois qu’on peut trouver le reste dans ta cuisine.
Moi me pinçant la lèvre : et qu’est-ce que tu comptes faire avec tout ça ?
Debbie coquine : j’ai un patient qui a besoin de soin particulier ce soir.
Moi ton suave : c’est vrai qu’il a un petit bobo au cœur et un grand bobo au...
Je parle en avançant ma main dans mon pantalon pour saisir mon membre quand une douleur vive aux testicules vient me rappeler l’état dans lequel je me suis réveillé. Je les prends dans ma main et lâche un cri de douleur.
Debbie : ah, mais qu’est-ce que tu as ?
Moi la voix étouffée : tu as provoqué les dieux. Ils ne sont pas du tout contents.
Debbie : oh désolée bé, je me rachèterai sous peu.
Moi parlant vite : et bien fait vite !!
Debbie avec un rire de gorge : à vos ordres chef !
Moi : ça te fait rire, c’est ça ? Tu riras bien quand je te flanquerai la punition de ta vie.
Debbie : je n’attends que ça.
Elle a un fou rire quand je raccroche exaspéré. Je me laisse tomber sur le lit en gémissant de douleur. Je crois que les femmes ne se doutent pas à quel point ça fait mal un priapisme. Je ne peux pas expérimenter la douleur des règles, mais je n’ai pas besoin d’une expérience pour savoir que c’est très en deçà de ce qu’on ressent lorsqu’on a une érection prolongée douloureuse. Par réflexe, je trottine jusqu’à la douche et me force à uriner, mais rien y fit. Je réfléchis deux secondes et trace vers la cuisine. Un parcours de combattant ça été. J’ouvre le réfrigérateur avec fracas et prends une canette de jus que je plonge dans mon jogging. L’effet apaisant me fait soupirer de soulagement.
Quelqu’un se racle la gorge…
… Je te dérange peut-être ?
Moi me tournant brusquement : maman ?
Maman l’air de rien : heureusement que je suis assez ouverte d’esprit pour assister à ça !
Je me retourne face au réfrigérateur penaud alors qu’elle part dans un rire moqueur.
Maman : si tu finis, tu jettes le jus dans la berne à ordure dehors. Je ne veux pas que ma fille attrape de l’herpès.
Moi roulant des yeux : maman, tu es censée être au lit.
Maman : soulage-toi d’abord après, on cause.
Je soupire seulement et lance la canette dans la berne de la cuisine, bien que je sois encore tendu.
Maman : j’ai dit dehors !
Je lève les yeux au ciel et vais prendre place à côté d’elle.
Moi : tu fais quoi debout ? Le docteur a été très strict sur le fait que tu te reposes.
Maman : je l’emmerde ton docteur et toi, j’ai déjà accouché trois fois.
Moi haussant le sourcil : quatre oman quatre fois.
Maman : oui, peu importe. Je suis expérimentée.
Moi : mais c’est la première fois pour toi de dépasser le terme.
Maman : lol je t’ai accouché à 11 mois de grossesse.
Moi écarquillant les yeux : c’est vrai ?
Maman : oh oui, tu me donnes du fil à retordre depuis le ventre et je crois que celle-là aussi s’apprête à suivre tes pas.
Moi souriant : au moins on sait maintenant que c’est une fille, pour mon plus grand bonheur.
Maman : rhoo je l’ai dit ! Je t’en prie ne dit rien à ton père. Je veux le mettre sur le fait accompli parce qu’il désire un garçon plus que tout.
Moi mentant : pour ça, il faut que j’aie de ses nouvelles. Ça fait des jours qu’il n’en donne plus.
Maman haussant l’épaule : une enquête à la CPI ou quelque chose comme ça, il m’a dit la dernière fois qu’il a daigné m’appeler.
Moi me voulant rassurant : il rentrera à temps pour l’accouchement, je suis très optimiste là-dessus.
Maman : sans doute, mais quoi qu’il en soit j’accoucherai avec ou sans lui (fixant quelque chose) ça te fait toujours mal ?
Je plisse les yeux perdu et suis son regard jusqu’à mon pénis très tendu, je le cache entre mes mains pendant qu’elle rit.
Moi : rhoo maman, c’est vachement gênant. Ça ne va pas retrouver sa flexibilité normale de si tôt.
Maman : tu devrais prendre un bain froid, ça va te soulager encore plus.
Moi me levant : je vais le faire.
Maman : tout va bien entre Debbie et toi ?
Moi : oui, pourquoi tu me demandes ça ?
Elle fait un mouvement de tête qui désigne mon entrejambe.
Maman : alors pourquoi tu es dans cet état ?
Moi soupirant : elle n’a plus mon temps, elle a tout le temps quelque chose à faire.
Maman : ça va de soi, elle a des responsabilités et puis elle doit s’occuper de son avenir. Je trouve ça intelligent et consciencieux de sa part.
Moi (parlant plus à moi-même) : en attendant moi, je m’ennuie tout seul.
Maman : tu devrais en prendre de la graine et te mettre à construire ton avenir à toi aussi. Je ne sais pas, concentre-toi sur ta fac (faisant mine de réfléchir) tes polycopies, tout le reste. Oublie les histoires de fesses pour une fois ! Ce n’est pas ça qui fait de toi un homme un vrai.
Moi : je ne fais que ça dernièrement.
Maman : tant mieux !
Dans la chambre je me dirige tout droit vers ma penderie. Au passage, je récupère mon téléphone. J’ai des appels et messages d’Alex et Romeo, je me mords la lèvre en me rappelant que nous avons un groove de prévu ce soir. Vous ne me croirez pas si je vous dis que c’est avec eux que je traîne depuis peu. Il faut dire que les filles nous ont tous mis en rade pour se concentrer sur leur business. Aussi Djifa à rencontrer quelqu’un sur Facebook entre temps et depuis, il y en a que pour lui. C’est vrai qu’aux abords, il a l’air sympa. Il nous a tous fait très bonne impression la seule fois qu’elle nous l’a présenté, y compris Alex même si ça lui fout le seum (rires). Je reste tout de même sur mes gardes parce qu’il faut le dire, les relations qui se tissent sur Internet, je n’ai pas trop foi en ça.
Vous l’aurez sûrement compris que Debbie et moi avons du mal à nous voir. Et pour cause, son emploi du temps hyper chargé entre la reprise des classes de ses frères, ses cours du soir et ses débuts au magazine. Et du coup, je me sens un peu délaissé. Malgré qu’elle essaie toujours de m’insérer dans ses programmes, je m’ennuie d’elle et ça me fait faire des choses que je ne veux pas. Mais bon, j’accuse le coup pour ainsi dire, le temps qu’elle trouve un rythme. Je soupire en répondant au message de Romeo avant de déposer le téléphone pour entrer dans la salle de bain.
Je me suis brossé, lavé et je suis ressorti pour m’habiller à l’autre bout de la pièce. Si ça vous intéresse de savoir, je vais bien. Enfin, ma vie est plutôt tranquille en ce moment. Je me suis inscrit en transport et logistique à l’ISM Adonaï. Mes heures de cours sont flexibles pour le compte de cette année, ce qui fait que je me fais chier la plupart du temps. Je m’habille en mode vendredi soir : un jean destroy, une chemise col mao, un blazer casual et des sneakers tendance. Je décide d’aller tenir compagnie à maman en attendant que Marianne rentre de ses activités extrascolaires. On évite de la laisser seule vu qu’elle est un peu en touche avec son accouchement qui tarde et papa qui a filé en douce parce qu’il ne pouvait plus supporter ses humeurs changeantes. Je le sais parce qu’il me l’a dit pas plus tard qu’hier et je sais aussi qu’il est avec une petite à Genève. Vous serez d’autant plus surpris de savoir qu’en deux mois, je suis devenu un peu comme son confident pour la simple raison que j’ai décidé de ne plus parler de ses choses. Bof j'en ai suffisamment à régler à mon niveau pour déblatérer sur sa vie de patachon.
Après quelques secondes, je retrouve maman dans sa chambre.
Maman me regardant avancer : tu sors ?
Moi : oui, on doit se voir les gars et moi.
Maman : tu traînes déjà un peu trop avec eux. J’espère que tu ne deviens pas pédé.
Moi soupirant : tu as besoin de quelque chose ?
Maman faisant la moue : rien que tu ne puisses m’offrir.
Moi : lol dis toujours.
Maman : j’ai repéré un magnifique collier en or plaqué sur un site sénégalais. Pas cher en plus.
Moi : et ton pas cher là, c’est combien ?
Maman : 183.000 et poussière, je ne me souviens pas du montant exact.
Moi : QUOI ? Près de 200.000 pour un collier ?
Maman (bouchant une oreille) : orhh arrête de crier dans mes oreilles, qu’est-ce que tu en sais des bijoux de femmes ?
Moi me grattant la nuque : je peux te faire un câlin à la place.
Maman : tchhrrr vas là-bas !
Moi amusé : pour ça, il faut que Marianne rentre d’abord, je ne peux pas te laisser seule.
Maman : vous là, je suis enceinte pas malade.
Moi : tu en as tout l’air.
Maman me lançant un coussin : imbécile sort de ma chambre. Je ne veux plus voir ta tronche.
Je sors de la chambre expressément en riant. En marchant vers le garage, Marianne arrive accompagnée de notre tante. Je change de direction pour la saluer et échange quelque peu avec elles avant de partir rassuré. Je m’arrête au premier guichet automatique pour sortir quelques billets. Je sais que vous mourrez d’envie de savoir ce qu’il est advenu de Cassidy. Et bien vous serez servi, on ne va pas faire de chichi.
Évidemment que nous sommes revus, plusieurs fois. Je sais je sais ! Je plaide coupable pour tout ce que vous allez dire. Quand même, il faut que je vous dise que la première fois après entre guillemets le viol... Je sais que vous n’y croyez pas vraiment, mais c’était bel et bien un viol ! Bref, j’ai tenu parole et pris mes distances jusqu’à ce qu’elle m’appelle en catastrophe par une nuit de pluie torride. Comme d’habitude, j’ai rappliqué voulant jouer au preux chevalier. J’étais convaincu qu’elle était en détresse et c’en était une. Fin, c’était une misère sexuelle vite fait. Je ne vais pas vous mentir, j’ai kiffé l’aider à se soulager. C’est parti en vrille à partir de cette nuit-là. Les choses ont pris une tournure inattendue, j’avais perdu le contrôle. En réalité, je surkiffais et j’en voulais toujours plus. Pour tout dire, c’est une savage et j’aime bien ça. Avec elle, c’est shameless quoi.
Enfin bref !
C’était devenu mon talon d’Achille en fait. À chaque fois, je me promettais d’arrêter au regard de la culpabilité que je ressentais vis-à-vis de Debbie, mais dès qu’elle me rappelait, je courais à ses pieds. Il y a par contre plus de deux semaines que j’ai définitivement appuyé sur le bouton stop parce que j’ai très légèrement l’impression d’être son petit pompier qu’autre chose. Autant dire que ce n’est pas une partie de plaisir d’autant plus que Debbie m’a mis au pain sec tout ce temps-là. Et sans compter que les prouesses de Cassidy et mes remords me hantent dès que je ferme les yeux. En passant Akila est parti poursuivre ses études en France. Normalement, j’étais bien parti pour respecter mon engagement si celle-là n’avait pas mis son grain de sel. Bon boff il n’est jamais tard pour faire bien les choses et je vais m’y atteler. Parole d’Elli !
Lorsque j’arrive au Champikilo, je lance un regard circulaire et aperçois Alex qui me fait signe de la main. Ils m’attaquent dès que j’arrive à leur hauteur.
Romeo : on doit toujours te wait toi.
Alex : c’est pathologique chez lui. Pour un homme, c’est trop biz.
Je souris simplement en prenant place face à eux.
Moi : bonsoir,
Alex la moue boudeuse : weh weh bonsoir.
Romeo : bonsoir mec, ça va ?
Moi : tranquille (à Alex) et toi, tu devrais arrêter de bouder comme une femme aussi.
Romeo : je suis d’accord, rire*.
Alex : même pas vrai !
Romeo en l’imitant : même pas vrai !
Il le regarde mal.
Alex : je n’ai pas du tout cette voix-là !
Moi : si !
Romeo : si si.
Alex : faux, faux faux on dirait quand Djifa se met à chialer parce qu’on refuse de lui payer ses bonbons préférés.
Moi : lol, c’est vrai aussi. Vous ne commandez pas ?
Romeo : on t’espérait.
Moi : faites vous plaisir donc ! Ce soir, c’est moi qui assure.
Alex content : oh yes !
Romeo secoue la tête amusé : grandis un peu man.
C’est lui qui hèle un serveur pour commander une tournée de bière, après il lance une commande de grillades.
Moi : ça ira pour moi merci.
Il arque le sourcil et attend que le vendeur parte pour parler.
Romeo : tu fais une diète ou quoi ?
Moi : non, je veux être clean. Après ici j’ai un truc de prévu avec Deborah.
Alex : ça va être chaud ! (mimant des bisous) Ah non, pas sur la bouche ! Oh oui oh oui, vas-y fort !
Romeo de qui il est plus proche lui met une claque, je secoue la tête amusé.
Romeo : tu es vraiment con toi.
Moi : il souffre plutôt d’un trouble psychologique lié au manque d’activité sexuelle dans sa vie. Dis-moi type ça fait combien de temps que tu ne l’as pas fait ?
Alex réfléchissant : franchement, je n’en sais trop rien.
Romeo : lol Alex ça ne te va pas de mentir (s’adressant à moi) il ne l’a jamais fait.
Moi interloqué : pardon ?
Romeo hochant la tête : wesh, il est puceau.
Alex : je me réserve pour la bonne.
J’éclate de rire et Romeo sourit.
Moi : c’est encore un truc de femme ça. On doit lui trouver une petite, une nana très efficace.
Alex : je n’en ai pas besoin.
Romeo : sans doute que tu en as plus que besoin. Comme ça, tu pourras définitivement passer à autre chose parce que Djifa et son Ange, c’est du sérieux. Sérieux au point qu’ils ne se lâchent plus.
Alex tirant la tronche : comment tu sais ça toi ?
Romeo : bah Magnime !
Alex soupire juste.
Moi à Ro : en passant la même chose risque de t’arriver si tu ne te bouges pas les fesses.
Romeo haussant l’épaule : j’ai déjà placé mes cartes, je trouve que j’ai trop couru après Magnime. Il est temps que les rôles s’inversent.
Je prends une bière dans le lot qu’on vient de décapsuler.
Moi : ouais, c’est ça cause toujours !
Je la bois à même la bouteille que j’ai pris le soin de nettoyer avant d’ajouter.
Moi : plus fières que les sœurs Amah, tu meurs.
Romeo : j’ai ma tactique ! (me fixant) Et toi ?
Moi lost : moi quoi ?
Romeo : bah Cannelle, tu l’as finalement déchargé ?
Moi hochant fermement la tête : oui, j’ai mis fin à ce travestissement.
Alex : travecombien ? Bon bref ! Je trouve ça toujours dommage, même peut-être irrationnel que tu veuilles lâcher un si bon morceau. Tu as vu les phares devant et le par choc arrière ?
Je hausse simplement les épaules. Je dois dire qu’Alex est totalement sous le charme de Cassidy. Nous avons eu à faire une sortie ensemble, du moins elle a tapé l’incruste dans l’une de nos sorties en boite.
Alex : sinon ça te dit de me faire la passe ?
Romeo : déjà, ce n’est pas une balle Alex.
Moi : merci ! D’ailleurs, il ne peut pas ‘sipporter’ une femme de la trempe de Cassidy pour un baptême de feu.
Romeo ricanant : si Rocco Siffredi alias le taureau même a désisté ce n’est pas la biche qui s’aventurera.
Moi : mec à chaque fois, il me faut trois jours pour recouvrer ma forme. Je veux vivre assez longtemps pour mes parents.
Alex : krkrkrkr t’as pas dit que tu pouvais ? Comment tu te fais appeler déjà ? El Professor kiakiakia.
Romeo (mort de rire) : cette fois-ci il a trouvé plus retors. Prions pour un frère tombé au combat.
Moi boudant : elle-même là-bas.
Alex levant son verre : à un vaillant et courageux jeune roi d'arme qui n'a pas survécu aux armes blanches de Karaba la sorcière.
Romeo : là seulement on peut dire que le jeune roi est devenu un valet tellement qu'il obéissait à sa Karaba comme un toutou. Il n'était plus maître de son corps, le toutou à sa maîtresse kiokiokio...
Ils se tapent des barres de rire, Alex s'est même étouffé avec sa boisson. Je les regarde juste débité et seumé. Quelques minutes après, Alex se calme et secoue la tête de gauche à droite l’air dépité.
Alex : quel gâchis petit, un beau gâchis.
Moi : le vrai gâchis, c’est d’avoir laissé Djifa te filer entre les doigts. Je dois dire encore une fois et peut-être pour de bons.
Alex : rien n’est sûr ! Qu’elle coure toujours, elle saura me trouver au moment opportun.
Romeo : tu dis ça pour te consoler, le temps de t’en rendre compte elle avance dans l’allée de l’église sur la marche nuptiale de Mendelssohn.
Alex : alors ce sera tant mieux.
Moi : tu es sérieux que tu vas attendre que ça arrive réellement ?
Il hausse les épaules, je lance un regard abasourdi à Romeo qui lève les mains d’innocence.
Romeo : anh anh moi je ne parle plus des choses d’Alex.
Je soupire dépassé.
Alex : de toute façon son Ange à l’air bien, je le préfère à l’autre-là. Le Jean-Jacques.
Romeo : un lourd prénom aussi !
Moi renchérissant : tout comme son comportement d’ailleurs.
Nous : kiakiakiakia…
…. Hello les boys !!
Ça a fait tilt dans ma tête, j’arrête de rire et reste figé quelques secondes essayant de me convaincre qu’il s’agit d’une illusion auditive. Je finis par lancer un regard inquisiteur à Romeo qui répond par l’affirmatif.
Romeo brisant le silence : bonsoir,
Alex : quelle belle surprise !
Cassidy : n’est-ce pas ? Bonsoir mes mignons.
Alex sourit de toutes ses dents.
Moi sortant de ma stupéfaction : Cassidy qu’est-ce que tu fous là ?
Cassidy (un geste évasif de la main) : si la montagne ne vient pas à toi, va à la montagne !